Compétences cognitives, linguistiques et sociales de l enfant sourd
189 pages
Français

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Compétences cognitives, linguistiques et sociales de l'enfant sourd , livre ebook

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Description

Pour une amélioration du développement cognitif, linguistique, scolaire et social de l'enfant malentendant.

La déficience auditive est un handicap invisible, mais lourd de conséquences pour les enfants concernés. Leur développement cognitif, linguistique, scolaire et social est toujours affecté à des degrés divers. La perte auditive ne détermine pas à elle seule l'importance des déficits qui peuvent s'installer : des facteurs tels que l'étiologie, l'âge du diagnostic, l'implication parentale, la qualité et la nature de l'environnement linguistique sont susceptibles d'influencer l'évolution de l'enfant vers la maîtrise d'une première langue, que cette langue soit parlée ou signée. Car c'est bien l'acquisition d'une langue qui constitue un des enjeux fondamentaux de l'éducation d'un enfant sourd.

Le présent ouvrage est le premier à poser les jalons d'une évaluation multidisciplinaire, sur la base des pratiques éducatives et des modèles de développement de l'enfant entendant les plus actuels. À tous les éducateurs et les professionnels soucieux d'adopter des pratiques à la fois rigoureuses, réalistes et ajustées à l'enfant et à sa famille, l'ouvrage offre une mise à jour des connaissances récentes, un cadre théorique rigoureux, des concepts porteurs, des pistes d'évaluation concrètes et une ouverture aux champs d'investigation du futur. Cet ouvrage collectif se veut enfin le reflet du dialogue entre les chercheurs et les cliniciens, qui est sans doute la meilleure façon de contribuer au développement toujours plus harmonieux des enfants sourds et malentendants.

Destiné aux professionnels de l'enfance, cet ouvrage de référence propose une thérapie socio-linguistique pour les enfants atteints de déficience auditive.

À PROPOS DES AUTEURS 

Brigitte Charlier est Licenciée en logopédie et Docteure en Sciences psychologiques à l’Université libre de Bruxelles. Elle est directrice du Centre Comprendre et Parler de Bruxelles et Chargée de cours à l’ULB. Elle a contribué au groupe de recherche interministériel ayant abouti à la reconnaissance de la langue des signes par la Communauté française de Belgique.

Catherine Hage est Graduée et Licenciée en logopédie, Docteure en Sciences psychologiques à l’Université libre de Bruxelles, ainsi que logopède au centre Comprendre et Parler où elle travaille principalement avec les tout jeunes et en guidance parentale. Chargée de cours à l’ULB, elle est aussi la première utilisatrice du langage parlé complété en Belgique.

Jacqueline Leybaert est Chargée de cours à l’Université libre de Bruxelles et chercheuse dans le domaine des sciences cognitives développementales. Récemment, elle s’est orientée vers le développement de la cognition numérique, en particulier chez les enfants sourds et les enfants dysphasiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 octobre 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782804701147
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collaborateurs
Catherine Hage: graduée et licenciée en logopédie, Dr en Sciences Psychologiques à l’Université libre de Bruxelles. Elle est logopède au Centre Comprendre et Parler où elle travaille principalement avec les tous jeunes enfants et en guidance parentale. Chargée de Cours à l’ULB, elle est aussi la première utilisatrice du langage parlé complété en Belgique.
Brigitte Charlier: licenciée en logopédie et Dr en Sciences Psychologiques à l’Université libre de Bruxelles. Elle est directrice du Centre Comprendre et Parler de Bruxelles et Chargée de Cours à l’ULB. Elle a contribué au groupe de recherche interministériel ayant abouti à la reconnaissance de la langue des signes par la Communauté Française de Belgique.
Jacqueline Leybaert: Chargée de Cours à l’Université libre de Bruxelles et chercheur dans le domaine des sciences cognitives développementales. Elle a publié de nombreux travaux sur la lecture, l’orthographe et les activités métaphonologiques chez les enfants sourds. Ses thèmes de recherche sont l’effet de l’exposition au Langage Parlé Complété sur le développement des représentations phonologiques, l’effet de l’implant cochléaire, la perception audio-visuelle de la parole. Plus récemment, elle s’est orientée vers le développement de la cognition numérique, en particulier chez les enfants sourds et les enfants dysphasiques.
Jesus Alegria Iscoa: professeur à l’Université Libre de Bruxelles, attaché au Laboratoire de Psychologie Expérimentale. Il enseigne et fait de la recherche dans le domaine du développement psycholinguistique. Il étudie les facteurs qui influencent l’acquisition de la langue écrite: dyslexie, surdité, facteurs socioéconomiques, comparaison interlangues.
Cyril Courtin: chercheur sourd, chargé de recherche au CRNS (Laboratoire CNRS, Paris V, Équipe de Olivier Houdé). Il développe ses activités de recherche en sciences cognitives développementales. Il a publié de nombreux travaux sur le développement métareprésentationnel des enfants sourds, la relation entre langage et pensée, la théorie de l’esprit. Plus récemment, il s’est orienté vers la neuroanatomie cérébrale fonctionnelle, afin d’identifier les bases neurales de la langue des signes à l’Université de Caen. Il travaille aussi à l’élaboration de tests d’évaluation des compétences en langue des signes française (en collaboration avec l’équipe de l’Université de Paris 8).
Chantal Descourtieux: orthophoniste spécialisée dans l’éducation oraliste de l’enfant sourd. Elle a fondé et dirige depuis 20 ans le Service CODALI (Paris 15 e ) qui accueille des enfants sourds sévères et profonds avec un projet d’intégration scolaire avec LPC. Spécialiste de la méthode verbo-tonale et du LPC, elle s’est orientée également vers la rééducation de l’enfant porteur d’un implant cochléaire.
Magali Denys: logopède au Centre Comprendre et Parler. Elle a travaillé à la mise au point et à la sélection d’épreuves cognitives adaptées aux enfants sourds en difficulté de langage dans le cadre d’un subside octroyé par l’Association Nationale d’Aide aux Handicapés (ANAH).
Marie-Thérèse Le Normand: directeur de recherche, centre d’implantation cochléaire et service de neuropédiatrie (INSERM, Hôpital Robert Debré à Paris). Ses travaux de recherche portent essentiellement sur l’acquisition et la production du langage chez l’enfant (phonologie, lexique et morphosyntaxe), les relations avec la maturation de l’activité cérébrale et les réorganisations fonctionnelles en cas de troubles neurodéveloppementaux cognitifs (dysphasie, dyslexie), de dysfonctionnement cérébraux (épilepsies temporales), de privation sensorielle précoce temporaire (surdité congénitale ou évolutive et implant cochléaire) et d’anomalie génétiques rares.
Pauline Sirois: professeure à l’Université de Sherbrooke.
Andrée Boisclair: professeure à l’Université Laval au Québec, elle a contribué à l’introduction du LPC au Québec dans les années 1980. Depuis de nombreuses années, elle travaille, avec P. Sirois, à la fois en théorie et en pratique sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture chez l’élève sourd.
Marc Monfort: logopède et professeur de l’enseignement spécial. Directeur du centre Entender y Hablar à Madrid depuis 1973. Logopède à l’école d’intégration Tres Olivos à Madrid. Auteur de différents livres sur l’intervention langagière. Il est Chargé de Cours dans les formations de logopèdes et d’instituteurs à Madrid, Salamanque, Bilbao et Valence. Il est également chargé de formation dans différentes universités en Espagne, en Europe francophone et en Amérique Latine.
Dominique Potelle: licenciée en Sciences Psychologiques et diplômée en neuropsychologie de l’enfant. Elle travaille au Centre William Lennox, en pédiatrie, et donne des formations portant sur la rééducation des problèmes attentionnels chez l’enfant.
Marc Marschark: depuis 1993, sa carrière est quasi exclusivement consacrée à la surdité. Professeur et chercheur au National Technical Institute for the Deaf (NTID), un établissement supérieur du Rochester Institute of Technology à Rochester (États-Unis). Il a également une charge de cours à l’Université d’Aberdeen (Écosse). Son activité de recherche porte sur l’interprétation de la langue des signes, les bases cognitives et métacognitives de l’apprentissage chez les étudiants sourds, le développement des capacités mathématiques. Il est fondateur du Journal of Deaf Studies and Deaf Education , publié par Oxford University Press. Auteur de nombreux livres sur la surdité, il est également l’éditeur pour Oxford University Press d’une série de publications intitulées « Perspectives of Deafness ».
Chantal Ligny: pédopsychiatre, spécialiste en réadaptation des troubles de l’ouïe et de la parole. Médecin-directeur du Centre Comprendre et Parler (Bruxelles). Elle coordonne le suivi des enfants porteurs d’un implant cochléaire au Centre Comprendre et Parler en collaboration avec des membres du réseau Iris (Hôpital des enfants Reine Fabiola, Érasme et Brugman).
Patricia Simon: médecin ORL et spécialiste en réadaptation des troubles de l’ouïe et de la parole.
Franz Schepers: logopède au Centre Comprendre et Parler, spécialisé dans l’évaluation des enfants porteurs d’un implant cochléaire.
Thierry Renglet: audiologiste et audioprothésiste au Centre Comprendre et Parler.
Introduction générale
Les problématiques de l’évaluation chez l’enfant sourd
Brigitte L. Charlier, Catherine Hage et Jacqueline Leybaert
1. INTRODUCTION
L’évaluation chez les enfants sourds s’inscrit généralement dans la problématique de leur développement linguistique. Historiquement, et plus précisément, depuis le congrès de Milan de 1180, le développement linguistique des enfants sourds a été confondu avec le développement de leurs compétences en langue parlée, que ce soit en compréhension ou en expression. Ainsi, depuis plus d’un siècle, la problématique du développement de la langue parlée est au cœur des débats relatifs à l’environnement éducatif à prodiguer à ces enfants. En effet, bien que leur potentiel cognitif et linguistique soit initialement intact (Périer, 1987), le développement linguistique des enfants sourds ou malentendants est cependant à risques. Ceci est le cas pour la majorité de ces enfants soit pour environ 95% des enfants sourds dont les parents entendent car ces derniers communiquent avec leur enfant au moyen d’une langue parlée dont on peut considérer, à priori, qu’elle est peu accessible aux enfants sourds. À l’heure actuelle, les avancées technologiques, telles que les aides visuelles et auditives de plus en plus performantes, apportent un éclairage plus nuancé sur la complexité de la problématique du développement linguistique des enfants atteints de déficience auditive.
Force est de le constater, l’oralisme dit «traditionnel» (exploitation de l’audition résiduelle et exclusion de toute aide visuelle structurée), pratiqué en Europe jusque dans les années ‘80, a entraîné des carences linguistiques chez les enfants sourds et malentendants. En plus de leur déficience sensorielle, des générations de personnes sourdes ont développé un handicap linguistique secondaire. Pour la plupart d’entre elles, ces carences se sont en outre répercutées sur une incapacité à accéder à la maîtrise de la lecture et/ou de l’écriture. Ce sont les travaux de Conrad (1979) qui ont alerté les éducateurs quant au bien-fondé de la position dictée par le Congrès de Milan. L’évaluation du niveau d

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