Conflits, crises, dépressions... et autres réjouissances
161 pages
Français

Conflits, crises, dépressions... et autres réjouissances , livre ebook

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161 pages
Français

Description

Conflits, crises, dépressions... On n'y échappe pas, mais on peut en réchapper ! Vous ne trouverez pas ici de recettes, mais les récits de ces souffrances, blessures de vie entendues et soulagées tout au long de la carrière de l'auteur, psychologue clinicien et thérapeute familial. Une hypothèse théorique assez simple permet de percevoir la logique des mécanismes en jeu dans ces réactions agressives ou dépressives, et ouvre des pistes pour accéder à un nouveau dynamisme à la fois réaliste et heureux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 170
EAN13 9782296256484
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN:978-2-296-11874-4
EAN:9782296118744

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L’Harmattan

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L’humour est souvent une réaction pudique et moins
agressivepourexprimer uneréalitéun peu tropdure.
Mais,il peutêtre aussi une façon un peu provocatrice,voire
paradoxale, de direunevéritéqui se cache derrière cequi se
manifeste d’emblée.
Ainsi,jevais montrer ici pourquoietcomment lesconflits,
crises... peuventêtre,sinondes réjouissances, dumoinsdes
expériences positives.
Cethumour peutêtre aussi l’expressiond’unevolonté
d’appréhenderuneréalité,non pas tellequ’elle est,mais
commenousavonsdécidéqu’ellesoit.Il s’agitalorsd’une
volonté d’optimisme, d’uncertainculot quifinit pardonnerun
résultat.
C’estainsi que, grâce àmonexpérience etàl’écoute de
témoignages sur lesconflits les plusdivers,j’aivouluélaborer
unepiste constructive en partantd’uncertain nombre de
constats pourtantapparemmentassezdéprimants:

- 386/ .L4/2.+2-/ E+9869(/78 (2LC9-8+,C/
Les progrès techniquesappliquésànosvieset modesde
communicationcréentun mondeoùilestdeplusen plus
difficile devivre dans satourd’ivoire.Ce confort n’étant que
matériel,il nenous procure aucunetranquilliténi indépendance
affective.Et si nouscherchonsàluttercontre cette dépendance,
nous risquonsd’être encoreplusagressifs inutilement.Ilest
alors prévisibleque cetteréactiongénère deshainescontre
autrui, haines tellement stériles qu’ellesentraîneront notre
épuisementet la haine denous-mêmes parcequenous nous
sentirons nulset mauvais,toutcelanepouvantaboutir qu’àla
dépression.

- / 8398/ 0+G320(C/78 ,(/2 .(00(-(C/ .4+779,/6 ./ C4+16/77(1
:(8L 7+27M978(0(-+8(32
Quelles que soient les causesd’unconflit,personnenepeut
dire :“Oui,j’éprouve dela haine, et jesuisbiencontentde
l’assouvir!”.
Lorsqu’ilyaune guerre,leschefsd’Etat qui la déclarent
affirment toujours qu’ils nepouvaient pasfaire autrement.
Aujourd’huiencore,nous sommes tousconcernés parune
guerre, économique,plus lointainequelatraditionnelle,mais
bien réelle et quifait tous les joursun nombre devictimes
inacceptable.Et pourtant nous nepouvons pasdouterdela
bonne foidetous lesacteursdenotresystème, desentreprises
commercialesautant que desentreprisesà but non lucratif.
Personneneva direqu’il souhaite cette guerre.

-$398 C/,32./ (C /78 1/28(C

Nous pouvons remarquer que cen’est pasentre cesdeux
typesd’entreprise,qui paraissent pourtantantinomiques,quele
conflitalieu.Nous pouvons mêmenousdemander si lemonde
politico-associatif, aulieud’exercerun réelcontre-pouvoirdans
lesystème,nejouepas parfois lerôle d’alibi.C’estun peu
commesi lesdétenteursdupouvoiréconomique etdupouvoir
deproduction,qui semblentavoirun système devaleurs où
l’argentet la guerresontconfondusavecle courage, disaientà
tousceuxdesgroupesdela deuxième catégorie :“C’est très
biencequevousfaites, c’est toutà fait nécessaire,nous le
reconnaissons,maisà condition,quevous restiezàvotre
place... quevous n’exerciezaucun pouvoir sur nous”.
Les premiers revendiqueraient lesvaleursderéalisme etde
maturité,laissantauxautres le
domainenon-économiquementrentable, durêve etdesbons sentiments.
Cequiesten toutcas incontestable, c’est quelemondene
pourrait pasvivresans lesacteursdesdeuxsecteurs.

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- 3968+28 (C P+./7 -320C(87 4+68398
Les uns nous disent: “Ilfautbien se battre contrela
concurrence autant interne,pour lemaintienet laprogressionde
notre emploi,qu’externe”.Et sicela entraînequelqueviolence,
ils peuventdire :“jen’ysuis pour rien, c’est lesystèmequiveut
ça.Si j’adhère à cesystèmequifaitvivrelemondeplus ou
moinsbien, c’est pourfairevivrema famille.”
Quantauxautres, ceuxquiassurentun servicepublic,ouqui
consacrent leurvie à essayerdesoulager lemonde deses
souffrances,lorsquej’aivuqu’ils n’étaient pasexemptsde
conflits internesetde crises plus oumoinsexplosives, celam’a
déjà amené àla conclusion suivante :

Ilexiste enchacund’entrenousdes tendances nuisibleset
insupportablesaveclesquelles nous sommes pourtant obligésde
vivre.Quenous lesappelions tendances sadiques,mortifères,
1
suicidaires oudépressions,violencelatenteouagressivité,il
est tellementdifficile delesassumer quenousallons toutfaire
pour les refouler ounousdisculperde cettetarelorsqueses
effets semanifestent.
Etc’esten partantde cettetriste conditionhumaine(difficile
à considéreravec humour...),quejevaisdévelopperdeuxpistes
indissociables:
-Voir pourquoicet instinctestencoreplusdestructeur
lorsquenous nereconnaissons pas sonexistence.
-Etdécouvrir pourquoi nous pouvons,
aprèscettereconnaissance, compenseret réparer leseffetsde ces tendances.

Jepropose danscette étudeuncheminement oùchaque
étapenous mènera àlasuivante :
- 1)Puisque c’est la confrontationà autrui quifavorise
l’actualisationde ces tendances,nous partironsdela
construc

1
Jeparsduprincipequeles pulsionsdestructrices,qu’elles soient orientées
vers soi-mêmeou versautrui procèdentdumêmeinstinct mortifère,
s’exprimant sousdesformesderégression les plusdiverses.

9

tion d’un monde idéal,imaginaire,nécessaire
àtouteréalisation,mais sansdifférenciationavecnotreprochainetdoncsans
confrontationaveclui.
- 2)Nousverronsensuitequenous pouvons vivre des
expériencescollectives tellementharmonieuseset passionnées
queles limitesde cesentrepriseset lesdangers liésàun
enthousiasme aveuglenesont plus perçus.
-3)Celanousconduira àunerelationavecnotreprochain
dans sonaltérité,voireson oppositioncontrenous,rendue
possible grâce auclivage entrenosamiset nosennemis, avecle
risqueinéluctable deviolenceque cela entraîne.
-4) Enfin, deretourface ànous-mêmes,nousverrons
commentet pourquoi nous pouvonscontinuerànousaimeret
aimer lesautres, enacceptant laperte des illusionsapportées
par les positionsénoncéesci-dessusetenadmettant qu’un
amour “pur”,sans mélange de haineplus oumoinsconsciente
n’existepas.

Aune époqueoùon nous promet queleprogrèsvanous
apporter le confortetunbonheur individuel total,jepropose
uneprogressionà contre-courant,pourarriveràun résultatà
mon sens plushonorable.
Mêmesic’estàune échelletrès modeste audépart,la
solution quejepropose estardue,mais réaliste.Ellemontre
comment on peutfaire bougerun système enassumant les
conflits que celaprovoque,touten maintenant lerespectde
l’autre.

%2 46/,(/6 /Q/,4C/ ./ -320C(8 -327869-8(0
Fortdemathéorie,j’ai proposé àuncentre de formation
d’animerdes stages sur la gestiondesconflits pourdu
personneld’encadrement impliqué dansdes situationscritiques.
Lorsd’unde ces stages,j’aieuà“traiter”unesituation
particulièrement intéressante, car jemesuis trouvéjustement
moi-mêmeimpliqué dansunconflitavecunepartie demon

10

auditoire !J’aidonc étémisen quelquesorte au pied du mur
pour prouver lavalidité demathéorie.

Comme d’habitude,les participants,touscadresdans
diversesentreprisesdu mondesanitaire,social
oudescollectivités territoriales, étaient venus parcequ’ilsétaient impliqués
dans unerelationdifficile,sicen’estcritique avec d’autres
membresdeleuréquipe.
Nousavionsélucidé de façon plus ou moinsexhaustiveun
certain nombre de cas,lorsque ce fut letourdemadameJosiane
2
Bonot .
MadameB.étaitcadreinfirmière générale d’un service de
cardiologie dans unhôpitaldeprovince assezimportant,service
oùil pouvait régner, comme dans tous lesétablissementsde ce
genre,une certainetensiondufaitducaractèrevitaleturgent
des soinsà donner.
Agée d’une cinquantaine d’années, elles’est présentéesous
unaspect physique avenantetharmonieux.Elle donnaitune
impressionde calme etdematuritéplutôt rassurante, et on
pouvait imagi

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