Contextes territoriaux et trajectoires scolaires
201 pages
Français

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Contextes territoriaux et trajectoires scolaires , livre ebook

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Description

Cette recherche vise à étudier l'influence du contexte et du territoire et plus spécifiquement celle de la ruralité sur la trajectoire scolaire des filles issues des milieux ruraux. Elle a été conceptualisée grâce aux théories de la Reproduction, des recherches sur le genre et sur une étude longitudinale d'une cohorte de 2400 élèves depuis 1999 effectuée par l'Observatoire de l'Ecole Rurale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 octobre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336883694
Langue Français
Poids de l'ouvrage 21 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Genres, Ecoles et Sociétés
Collection dirigée par Jacques Gleyse, Pr des Universités Emérite. Université de Montpellier, Faculté d’Education, Laboratoire LIRDEF (Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Didactique, Education et Formation, EA 3749).

Les recherches sur le Genre qui sont issues des travaux des anthropologues du début du XX e siècle, telle Margaret Mead (1901-1978) en 1935 ( Sex and Temperament in Three Primitive Societies ), ont été largement médiatisée depuis quelques temps notamment au travers de la création des ABCD de l’Egalité en France et de la polémique qui en a résulté mais aussi, plus récemment, par un débat de société particulièrement âpre où s’affrontent deux visions de l’Etre humain : l’une naturaliste et l’autre culturaliste. Cette question est évidemment présente dans l’Education et la Formation. Des chercheuses comme Marie Duru-Bellat ou Nicole Mosconi en ont posé les bases, en France. Il s’agit pour la nouvelle collection créée aujourd’hui aux éditions L’Harmattan, de publier tout ouvrage de qualité, scientifique ou de vulgarisation scientifique, portant sur le sujet des interactions du Genre, de l’Ecole et de la Société en France ou à l’étranger.
Titre
Boris MEUNIER




Contextes territoriaux
et trajectoires scolaires

Le cas des filles issues des milieux ruraux
Copyright

© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.editions-harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-88369-4
Remerciements
Le travail de thèse est une aventure, une sorte de voyage initiatique qui permet de se connaître mais également de connaître d’autres personnes.

Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont permis de rendre ce travail possible : les membres de l’Observatoire Éducation et Territoires, pour les rendez-vous à la fois enrichissants et chaleureux.

Merci aussi à Yves Alpe qui m’a permis de réaliser ce travail.

Je remercie aussi les collèges et les élèves ainsi que leur chef d’établissement qui ont su rendre substance à cette thèse en me redonnant les questionnaires et toutes les informations dont j’ai eu besoin.

Enfin et surtout un grand merci à mon épouse qui a dû supporter mes humeurs, mes doutes, mes absences tout en me soutenant sans faiblir, mais aussi à mes deux enfants qui parfois ont dû voir un peu moins leur père.
I1) Introduction
I 1 1) Contexte général
L’école a été décortiquée et envisagée sous divers angles. La sociologie a abordé l’éducation de manière macrosociologique ou bien encore microsociologique. Les divers champs d’études ont permis de connaître les différents facteurs influençant de manière extrinsèque les résultats des élèves. Des dimensions sociales, psychologiques, humaines ou bien encore spatiales sont à prendre en compte lorsque l’on veut considérer le choix d’orientation. Surtout que les résultats scolaires influent eux-mêmes grandement sur le choix d’orientation, qui plus est au premier grand palier fin de troisième. Chaque facteur individuellement ne pèse pas tant dans la balance de la réussite scolaire et il n’y a aucun déterminisme.

Nonobstant cela, le cumul de certains critères augmente fortement les probabilités d’une réussite de la scolarité ou bien d’un parcours avec plus ou moins de difficultés, voire éventuellement d’échec scolaire. Bien qu’à l’instar de Raymond Boudon (1984), on peut voir que l’orientation de l’élève reste un choix individuel pris sans conscience de l’ensemble des paramètres qui l’entoure.

Le facteur « genre » est un des nombreux paramètres étudiés dans les recherches en Sciences de l’Éducation. Des différences d’orientation entre les filles et les garçons sont présentes à tous les paliers d’orientations que ce soit de manière qualitative ou bien quantitative, mais les recherches sur ces différences n’ont pas ou peu été vues sous l’angle du contexte territorial et encore moins à travers le regard du contexte territorial rural.

Il est vrai que le rural n’est guère apparu dans les études de manière positive si ce n’est qu’avec beaucoup d’à priori. Une école rurale a du retard, les classes uniques ont de moins bons résultats. Alors que cette dernière n’a pas de plus mauvais résultats que son homologue, l’École urbaine, voire même de meilleurs comme l’a montré Oeuvrard (1990) ou bien encore l’IREDU (Institut de Recherche sur l’Économie de l’Éducation) via les recherches de Leroy-Audouin et Mingat (1996), on a donc tendance à sous-estimer l’École rurale.

Certes, parler de l’École rurale n’est pas nouveau. Historiquement cette dernière a même fait l’objet de grands changements. En effet, la première grande enquête nationale fut celle effectuée par l’Institut National d’Études Démographiques (INED) en 1962.

Les conclusions de celui-ci furent que les disparités dans les parcours scolaires sont causées par trois grands facteurs : l’origine sociale, la sélection faite par les maîtres dans la proposition d’orientation et enfin l’habitat. Les écarts entre les élèves entrant en sixième allaient de 42 % pour ceux qui habitaient à la campagne contre 64 % pour ceux habitant à la ville et 72 % pour ceux de l’agglomération parisienne.

Toutefois les études de cette période ne sont pas comparables avec celles effectuées aujourd’hui comme le soulignent Yves Alpe et Jean-Luc Fauguet dans Sociologie de l’école rurale (2008) pour les trois raisons suivantes :

1 – D’abord la proportion d’agriculteurs était alors de près de 20 % et l’évolution « entre les années soixante et les années deux mille du poids des ménages agricoles est passée de 33 % à près de 7 % » (Jean 2003). Il est à noter qu’ils sont passés de 2,3 millions en 1955 à 590 000 en 2000, la France ayant une population active agricole, familiale et salariée qui avoisinait les 6,2 millions de personnes en 1955, ayant ainsi 31 % de l’emploi total, alors qu’en 2000, il ne reste plus que 4,8 % de l’emploi total selon les chiffres de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE).

De plus, les agriculteurs ont investi fortement l’école avec raison puisque c’est une des professions dont les enfants ont le plus augmenté dans la réussite au baccalauréat.

2 – Ensuite la notion du rural, qui sera définie un peu plus tard, n’est pas identique à celle qui est utilisée par l’Observatoire de l’École Rurale (OER) et qui sera utilisée dans cette recherche. Il est à noter qu’en 1962, il y avait une opposition ville/campagne qui est à ce jour plus nuancée.

3 – Enfin le taux d’entrée en sixième dans l’étude de l’INED de 1962 n’est pas identique à celui d’aujourd’hui. Même si le fait est qu’en 2002, on constate encore que « les petits Parisiens accèdent à une 6 e beaucoup plus souvent que les enfants des zones rurales » (Duru-Bellat & Van Zanten 2002, p 37). On peut donc se demander si des inégalités existent encore. Quels sont les effets d’un territoire sur les trajectoires scolaires  ?

Mais avant de répondre à une telle question, il faut définir le territoire et ce que l’on trouve derrière ce terme pluriel mais aussi ce qu’il implique en 2014, ce que nous verrons dans la partie I 2 10 b Définitions du territoire.

Il est vrai que dans une étude en Sciences de l’Éducation, on va prendre en compte à la fois le contexte de l’individu interrogé, sa situation géographique, le lieu d’habitation, la carte scolaire et l’offre des établissements soit en matière d’options, soit en matière de formations courtes ou longues.

Ce contexte est aussi la façon dont l’élève va appréhender le territoire, c’est-à-dire le territoire vécu mais aussi le territoire rêvé.

Il faut entendre par-là si l’individu ou plutôt l’élève interrogé s’investit dans une activité, une association ou s’il subit son environnement alors il aura peut-être une envie de partir à travers une notion de territoire qui sera peut-être rêvée.

Cette contextualisation est importante lorsque l

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