Cure d adolescents par le psychodrame
131 pages
Français

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Cure d'adolescents par le psychodrame , livre ebook

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Français

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Description

Le psychodrame est-il encore d'actualité ? Peut-il offrir, dans la modernité, une ouverture à des repères de socialisation et d'humanisation ? Les récits cliniques de cet ouvrage convaincront le lecteur de l'utilité de cette pratique qui s'adresse à des jeunes en difficulté, dans une société en pleine mutation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 181
EAN13 9782336281209
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechniqne; 75005 Paris
http://www.librairiebarmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296039780
EAN : 9782296039780
Cure d'adolescents par le psychodrame
Une expérience en banlieue

Francoise Campion Nain
Disciole Marci
Elisabeth Mercier Baumaire
... Les mots que j’emploie, Ce sont les mots de tous les jours, et ce ne sont point les mêmes! Vous ne trouverez point de rimes dans mes vers ni aucun sortilège. Ce sont vos phrases mêmes. Pas aucune de vos phrases que je ne sache reprendre ! Ces fleurs sont vos fleurs et vous dites que vous ne les reconnaissez pas.
Paul Claudel Cinq grandes Odes
Sommaire
Page de Copyright Page de titre PRÉFACE AVANT-PROPOS INTRODUCTION LE PÈRE NOËL EXISTE-T-IL ? DÉSIR DE SAVOIR, SAVOIR DU DÉSIR ON N’EST PAS DES FILLES NADIA MOI, J’AIME TOUS LES MÉDICAMENTS NE PAS FAIRE JOUER EST-CE UN ACTE ? SOUS LA FUMÉE, LA FLAMME MOI, JE VEUX DEVENIR CRS... COMME TOUTE MA BANDE LORSQUE LES ADOLESCENTS METTENT LEUR VIE EN DANGER SACRÉE FAMILLE GLOSSAIRE
PRÉFACE
Les écrits de thérapeutes sont rares en CMPP. Pudeur du clinicien qui défend la confidentialité des entretiens et ne peut soulever le voile du secret de la séance ailleurs que dans le feutre discret du contrôle... à moins que, et cela arrive, l’élucidation du contre-transfert et les interprétations ainsi libérées, deviennent à ses yeux un frein pour le travail analytique, comme certains artistes que la crainte d’une stérilisation de leur créativité détourne du divan. Il est vrai que l’on rencontre des thérapeutes polygraphes à la faveur d’un don bien travaillé pour la théorisation, frisant parfois l’ésotérisme.
Rien de cela chez les psychodramatistes offrant ici quelques rares pépites où la clinique réfléchie et analysée est équilibrée par une théorie charpentée mais déchiffrable et des ouvertures sociales et éthiques particulièrement bienvenues et riches.
Quelle est donc l’alchimie de cette élaboration réussie ? N’est-elle pas en relation avec la dynamique recherchée, entre autres, dans le psychodrame lui-même ? La stimulation intellectuelle des protagonistes – thérapeute et observatrice –, lors de la préparation puis après la séance lors de la mise en commun clinique, rend probablement compte du désir de saisir les associations, de les mettre en forme, puis d’écrire ces observations en vue de les exposer à un congrès ou de les relier pour en offrir la lecture.
Cinq psychodramatistes ont animé successivement et par couple thérapeutique les séances de psychodrame pendant de nombreuses années et encore maintenant. Disciole Marci a mis en place le premier groupe avec Denis Salleron. Elle a ensuite travaillé avec Françoise Nain jusqu’à son départ. Puis Françoise Nain a ensuite animé avec Elisabeth Mercier, laquelle travaille maintenant avec Jamel Riabi.
Les auteurs de ce travail clinique appartiennent à la SEPT (Société d’études du psychodrame pratique et théorique), et ont la chance de s’y retrouver pour partager et confronter expériences et réflexions à la suite de Paul et Gennie Lemoine. SEPT, chiffre d’une richesse symbolique rare, est aussi celui du nombre de tragédies, tant de Sophocle que d’Eschyle, avec la remarquable Les Sept contre Thèbes qui clôt son cycle œdipien.
Probablement pour en atténuer le tragique, la clinique rapportée dans le présent recueil rend compte de la période thérapeutique exclusivement féminine du psychodrame analytique dans l’institution. Peut-être cela renvoie-t-il en miroir à l’expérience des adolescents lorsque, à l’occasion d’une rentrée, le groupe s’est retrouvé sans les filles jusque-là présentes. Une certaine jubilation s’était emparée des jeunes gens à l’idée de se retrouver « entre hommes » avec la complicité active des thérapeutes femmes très intéressées par cette configuration inopinée.
Quelques notes au passage pour me situer par rapport au psychodrame, rencontré au cours de ma formation comme au long des années d’exercice dans diverses consultations. Que l’on se rassure, la parenthèse souriante sur le thème « Ma vie et le psychodrame » sera brève ! A l’hôpital psychiatrique, le projet d’introduire une initiation au psychodrame pour internes et infirmiers s’était heurté au refus frontal de l’un des leaders des chefs de service qui, prétextant une possible concurrence entre infirmiers « formés et non formés », avait opposé un mur hérissé de menaces de sanctions à ce projet innocent. Nous étions dans la période de réaction qui a suivi mai 1968. J’allais donc me former à Paris. Ces remous n’ont cependant pas été vains puisqu’ils m’ont permis de trouver dans la bibliothèque de l’hôpital l’article « Bilan de 10 ans de thérapeutique par le psychodrame chez l’enfant et l’adolescent » dans la revue Psychiatrie de l’enfant (1952) par les psychanalystes qui ont acclimaté le psychodrame en France, S. Lebovici, R. Diatkine et R. Kestemberg. Depuis, dans les consultations où je travaille, le psychodrame a eu sa place. Le gap croissant d’une formation initiale non mise en pratique face à de jeunes thérapeutes en plein élan créatif, avec les ouvertures théoriques propres à la période, me mena à une certaine discrétion.
Mais revenons à la clinique. Chaque semaine à la fin de la séance, les adolescents passent devant la porte de mon bureau. Le chahut enthousiaste « Allez France » qui les ramène à la salle d’attente évoque celui des supporters après un match particulièrement animé. Le « meeting » qui suit à la porte CMPP doit parfois être courtoisement dispersé.
Lors des rencontres espacées prévues avec le jeune et ses parents, un affinement des éléments du suivi se dessine. Certaines difficultés qui ont mené à la consultation prennent du relief. D’importants malaises découlent du flou des repères symboliques. La relativisation et la pluralité des références culturelles viennent troubler la transmission, d’autant que des intérêts mercantiles clivent le corps social en consommateurs d’objets prétendument adaptés à chaque strate d’âge définie par le marché. L’offre massifiée, stéréotypée et mondialisée permet l’acquisition des objets sans effort personnel, simplement en y mettant, au choix, le prix ou la violence. C’est également sur ce modèle que l’offre culturelle et la transmission des savoirs parfois se négocient. La démagogie ignorante ou intéressée de certains ne fait que renforcer cette tendance.
Jargons, accents et dialectes enferment de vastes groupes dans l’exil d’une jobarderie parfois amusante, rarement épanouissante pour ses acteurs porteurs des signes identitaires de nouvelles ségrégations ethnicisantes. Négligences des apprentissages, insécurité, violences, conflits familiaux et sociaux deviennent plus passionnels et destructeurs lorsque les signes identitaires s’y mêlent. L’école 1 s’effrite, à la faveur de la désertion du pédagogue 2 et du chef de famille censé garantir l’engagement civique des nouvelles générations.
Les deux guerres ont poussé les femmes vers le salariat. La paix et la reconstruction ont offert rebond économique et travail pour tous. L’équilibre antérieur des rôles et attributions s’est modifié. L’imprévoyance des Trente glorieuses a fait le reste jusqu’au désastre du chômage structurel de masse résultant de choix industriels particuliers. L’image du père s’est diffractée en kaléidoscope dans ce qui restait des familles en souffrance. Le désordre dans les têtes, la crise des valeurs, les désillusions idéologiques, les difficultés économiques drainent à nouveau violences et menaces totalitaires. La réflexion d’une adolescente m’est restée en mémoire : « Regarde le monde que vous nous laissez : guerre, chômage, sida et pollution ». Il faut effectivement de manière urgente chercher avec nos jeunes le chemin du courage, de l’espoir et de la liberté créatrice sur les gravats d’une société malade de consommation.
L’engagement généreux, attentif et compétent, de thérapeutes auprès de jeunes patients considérés comme des personnes semble presque anachronique à l’époque des piluliers de poche et des méthodes comportementales.
Cependant, des psychanalystes s

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