Dans les savanes arborées du Tchad
278 pages
Français

Dans les savanes arborées du Tchad , livre ebook

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278 pages
Français

Description

Le Tchad, complètement enclavé, est un des pays les plus pauvres du monde. La population est à 80% liée à l'agriculture, restée très traditionnelle et autarcique. Les agriculteurs sont très demandeurs de formation, d'aide à la gestion et à l'organisation de leurs exploitations. Ce livre relate la situation globale de l'agriculture dans cette région des savanes soudaniennes du sud du Tchad en démontrant l'urgence du problème de cette agriculture.

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Informations

Publié par
Date de parution 30 octobre 2019
Nombre de lectures 5
EAN13 9782140133794
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CLÉmEN Mathieu de l’Académîe des Scîences d’Outre-mer
Dans les savanesarborées du Tchad VOyàgE EN àgRIçULURE
VOyàgE EN àgRIçULURE
© L’Harmattan, 2019 57, rue de l’ÉcolePolytechnique, 75005 Paris www.editionsharmattan.fr ISBN : 9782343184067 EAN : 9782343184067
Dans les savanes arborées du Tchad Voyage en agriculture
Clément MATHIEU del’Académie des Sciences d’Outre-mer Dans les savanes arborées du Tchad Voyage en agriculture
DU MÊME AUTEUR "Paysans montagnards de Tanzanie" (en collaboration avec B. Marquet) L’Harmattan, 1994."Pépiniéristes privés au Burundi"(en collaboration avec Ch. Gasc), Éd. ESAP et AFVP, 1996. "Analyse physique des sols, méthodes choisies" (en collaboration avec F. Pieltain) Lavoisier, 1998. ème "Dictionnaire de Science du Sol ",4 éd.. (en collaboration avec J. Lozet) Lavoisier, 2002. "Analyse chimique des sols, méthodes choisies" (en collaboration avec F. Pieltain) Lavoisier, 2003. "Bases techniques de l’irrigation par aspersion"(en collaboration avec P. Audoye et J. Cl. Chossat) Lavoisier 2007. "Les principaux sols du Monde ou voyage à travers l’épiderme vivant de la Planète"Lavoisier 2009. "Dictionnaire encyclopédique de Science du sol" (en collaboration avec J. Lozet) Lavoisier 2011. "Une jeunesse ardennaise à Oneux-Theux (Belgique)" Coll. Graveurs de Mémoire L’Harmattan,2014. "Mes chemins d’Afrique, carnet d’un agronome"Ed. Dacres, 2016 "Les divers modes d’irrigation, de la source à la parcelle"(en collaboration avec J. C. Chossat) Lavoisier 2018.
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INTRODUCTION
Le Tchad, pays del’Afrique centrale, complètement enclavé, à plus de 1000 km de tout accès à la mer, est un des pays les plus pauvres du e monde avec un IDH de 0,41 le classant à la 184 place sur 187. Indépendant depuis 1960, le pays a connu une instabilité politique et guerre civile durant des décennies. En plus de l’enclavement, c’est un état fragile confronté à plusieurs problèmes, comme l’analphabétisme, la croissance démographique, l’insuffisance d’écoles secondaires et supérieures, la faiblesse des infrastructures, l’accès à l’eau potable et à l’électricité et cela malgré une ressource pétrolière non négligeable depuis 2003. Ce pays se répartit entre le Sahara, le Sahel et les savanes à climat soudanien. C’est dans cette dernière partie où les cultures pluviales sont possibles que se trouve plus de la moitié de la population à 80 % directement ou indirectement liée à l’agriculture. Mais l’agriculture, avec des sols épuisés, des pluies aléatoires, un équipement très rudimentaire, reste traditionnelle. Le manque de maîtrise de l’eau (l’irrigation) empêche de produire à contre-saison. Introduit durant la période coloniale et restant depuis l’indépendance le principal produit d’exportation, le coton n’a pas apporté aux producteurs les moyens suffisants de développer leur exploitation. Aujourd’hui, la rapidité du développement commercialet technique laisse les agriculteurs désemparés concernant la gestion de leur exploitation, l’acquisition et la modification des modes de production ainsi qu’avec le développement des villes, la prévision et l’organisation du marché. Les groupements de producteurs sont dispersés, isolés et souvent mal organisés, les filières sont quasi inexistantes. Ainsi malgré leurs efforts "en interne" pour suivre ces évolutions une aide importante en formation est indispensable. Les ONG nationales et étrangères œuvrantsur le terrain aident à l’amélioration sensible des performances des systèmes de production
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animale et végétale, et contribuent ainsi à une amélioration des conditions de vie des populations concernées et par conséquent au progrès social. Mais ces ONG sont peu nombreuses et ne couvrent pas suffisamment le territoire. Le problème de la formation des agriculteurs et des animateurs-formateurs est récurrent. Ceux-ci sont très demandeurs de formation, d’aide à la gestion et à l’organisation de leurs exploitations. Ils veulent sortir du système autarcique ancestral. Mais sur le terrain, très peu de personnes compétentes peuvent répondre et assurer ces formations, ainsi qu’analyser le fonctionnement des systèmes d’exploitation en mutation. Aussi, après une mission de consultance dans la région de Komé-Doba en 2003 pour un projet agricole financé par le consortium Exxon Mobil, nous avons décidé, en créant une ONG en France (AFTPA) d’aider une ONG tchadienne (ATADER) à Doba pour des programmes de formation pour les agents de l’ONG, pour des groupements d’agriculteurs et pour des paysans par des réunions villageoises. A la suite de missions régulières, chaque année, nous avons mis en place des actions de terrain qui ont fait l’objet d’un suivi régulier selon un protocole élaboré en concertation avec les paysans. Ces actions concernent en priorité l’aide aux paysans pour améliorer leur système de production par une meilleure pratique agriculture-élevage pour fertiliser les champs avec les fumiers et par une meilleure utilisation de la traction animale. Ce livre est le résultat d’une longue aventure quasi imprévue dans la région des savanes soudaniennes. Après la visite d’exploitations, en échangeant avec les paysans lors d’animations villageoises, en revenant régulièrement sur le même terrain, en recherchant l’information, nous avons décidé d’écrire cet essai pour transmettre un document aussi complet que possible aux paysans, aux cadres de l’agriculture et aux responsables techniques et politiques tchadiens de l’urgence duproblème de l’agriculture locale, même si nous n’abordons pas la question de la conservation, de la transformation et de la commercialisation des produits. Cet essai traite essentiellement du développement de l’exploitation.L’équation sécuritéalimentaire-croissance démographique peut devenir de plus en plus difficile à résoudre si la situation actuelle se prolonge. Les paysans tchadiens sont prêts à s’engager dans une révolution vertede grande envergure s’ils sont aidés et encadrés comme il le faut, ce que nous avons essayé de décrire et de proposer, sachant que ce sera d’abord la responsabilité des autorités nationales, du gouvernement et du Chef de l’Etat, qui devra être engagée.
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CHAPITRE 1 Sahara, Sahel et Savanes
2 Avec une superficie de 1 284 000 km, c’est-à-dire grand comme près de deux fois et demie la France, le Tchad, situé au centre de l’Afrique s’étend sur 1700 km du nord au sud et sur 1000 km d’est en ouest. Situé à plus de 1000 km des côtes maritimes les plus proches, c’est dire si c’est un pays enclavé. Ce territoire est limité au nord par la Libye, à l’est par le Soudan, au sud par la République centrafricaine et à l’ouest par le Cameroun et le Nigéria.C’est un des pays du monde les plus vulnérables concernant les risques environnementaux (PNUE, 2015, cité par Hugon, 2016). Lorsqu’on parle du Tchad à ceux qui connaissent assez mal l’Afrique, ceux-ci assimilent ce pays au désert du Sahara et au Sahel, ce qui n’est pas tout à fait la réalité(figure 1). Oui, la zone saharienne occupe près de la moitié nord du pays allant de la frontière libyenne jusqu’à la région de Kanem et au sud de l’Ennedi au climat désertique aride, les pluies annuelles étant inférieures à 200 mm.C’est le domaine des grands ergs ou de plateaux et massifs dénudés (photo 1) au milieu desquels surgissent çà et là des oasis verdoyants (dans le Tibesti, le Borkou et l’Ennedi) permettant la culture du dattier et le maraîchage.C’est aussi le domaine des dromadaires avec un troupeauestimé à environ 1,5 million de têtes, alimentant un commerce transsaharien important. En descendant vers le sud, le climat devient semi-aride avec des 1 précipitations plus importantes (entre 300 et 600 mm, voire 800 mm ). ème C’est la zone sahéliennequi s’étend jusqu’au 13On y parallèle.
1  Le caractère semi-aride tient à la courte durée de la saison des pluies, de 3 à 4 mois.
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