De l héritage psychique
218 pages
Français

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De l'héritage psychique , livre ebook

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Description

La transmission n'est pas la communication. Comment la créativité individuelle peut-elle faire évoluer la cage culturelle collective qui nous précède et prescrit ? Le méliorisme éducatif est remis en question par la naturalisation biologique de la pensée. La transmission, entre biologie et culture...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 91
EAN13 9782296812949
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De l’héritage psychique
Psychanalyse et Civilisations
Collection dirigée par Jean Nadal

L’histoire de la découverte de la psychanalyse témoigne que démarche clinique et théorie issues de champs voisins ont concouru, par étayage réciproque à élaborer le concept d’inconscient, à éclairer les rapports entre pathologie et société et à reconsidérer les liens entre le malaise du sujet singulier et celui de la civilisation.
Dans cette perspective, la collection Psychanalyse et Civilisations tend à promouvoir cette ouverture nécessaire pour maintenir en éveil la créativité que Freud y a trouvée pour étayer, repenser et élargir la théorie. Ouverture indispensable aussi pour éviter l’enfermement dans une attitude solipsiste, qui en voulant protéger un territoire et préserver une identité, coupe en réalité la recherche psychanalytique de ses racines les plus profondes.

Dernières parutions

Marie-Noël GODET, De la réglementation du titre de psychothérapeute. La santé mentale, une affaire d’État , 2011.
M.-L. DIMON, Psychanalyse et empathie , 2011.
Roland BRUNNER, Freud et Rome , 2011.
Renaud DE PORTZAMPARC, La Folie d’Artaud , 2011.
Harry STROEKEN, Rêves et rêveries , 2010
Madeleine GUIFFES, Lier, délier, la parole et l’écrit , 2010.
Prado de OLIVEIRA, Les meilleurs amis de la psychanalyse, 2010.
J.-L. SUDRES (dir.), Exclusions et art-thérapie , 2010.
Albert LE DORZE, Humanisme et psy : la rupture ? , 2010.
Édouard de PERROT, Cent milliards de neurones en quête d’auteur. Aux origines de la pensée , 2010.
Jean-Paul DESCOMBEY, Robert Schumann. Quand la musique œuvre contre la douleur. Une approche psychanalytique , 2010.
Serafino MALAGUERNA, L’Anorexie face au miroir. Le déclin de la fonction paternelle , 2010.
Larissa SOARES ORNELLAS FARIAS, La mélancolie au féminin. Les rapports mère-fille en lumière , 2009.
Alain LEFEVRE, Les lesbiennes, une bande de femmes. Réalité ou mythe ? , 2009.
Richard ABIBON, Les Toiles des rêves. Art, mythes et inconscient , 2009.
Jacy ARDITI-ALAZRAKI, Un certain savoir sur la psychose. Virginie Woolf, Herman Melville, Vincent van Gogh , 2009.
Albert LE DORZE


De l’héritage psychique


L’ Harmattan
Du même auteur

Aux Editions L’Harmattan


Humanise et psy : la rupture ?, 2010.

La politisation de l’ordre sexuel, 2009.

Vagabondages psy… Il importe pourtant d’avoir
des certitudes, 2006.


© L’HARMATTAN, 2011
5-7, me de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55317-0
EAN : 9782296553170

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Nous ne sommes jamais tout à fait contemporains de notre présent. L’histoire s’avance masquée ; elle rentre en scène avec le masque de la scène précédente et nous ne reconnaissons plus rien à la pièce. (R. Debray)

Si mon père m’eust fait coëffé
Et qu’il eust moins philosophé
Il eust amassé davantage. (Scarron)

Villon que l’on cherchait céans
N’est plus là, ni Verlaine
Dans ce caveau sombre et puant.
On y soupire la rengaine
On y fait comme avant,
Entre filous et tire-laine. (F. Carco)

C’est effrayant ce qu’on en a des choses et des gens qui ne bougent plus dans son passé. Les vivants qu’on égare dans les cryptes du temps dorment si bien avec les morts qu’une même ombre les confond déjà. On ne sait plus qui réveiller en vieillissant, les vivants ou les morts. (L. F. Céline)

Si quelqu’un vient à moi sans haïr son père, sa mère, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et jusqu’à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. (Saint Luc)
Préambule
Transmission et communication ne sont pas synonymes . La communication-information est, pour Régis Debray, spatiale et réciproque, alors que la transmission est temporelle et à sens unique , c’est une histoire de générations, verticalité nécessaire. La communication concerne nos contemporains, le dit environnement naturel, la géographie, la diffusion par des médias de plus en plus performants, ce qui peut aboutir à une communion de masse et faire rêver – ou redouter – à des rapports humains modélisés systémiques, ce qui abolirait toute différence. Les savoirs, sus ou insus, à transmettre d’hier à demain, concernent des objets séparés par un espace temps : il y a dissymétrie des places… La transmission est affaire de civilisation, la communication, de clic et d’écran. Définition de la civilisation par Lalande : « Ensemble des phénomènes sociaux de nature transmissible, présentant un caractère religieux, moral, esthétique, technique ou scientifique, commun à toutes les parties du tout. » {1} La transmission fait trace, surtout concernée par le symbolique, le cognitif ; la communication baigne dans l’émotion, l’affect, la sensation, l’éphémère {2} . La transmission culturelle commence où finit la communication interpersonnelle. Ce que consciemment nous désirons transmettre est un bloc, une concrétion qui exclut nécessairement de l’Autre, de l’étranger, facilement hostiles, construction de limites, de frontières. Mais il y a aussi, d’évidence, de l’insu. J-B. Pontalis : « Quand il s’agit de transmission et à fortiori d’enseignement, le doute s’installe : c’est que nous sommes alors confrontés à la nécessité d’un choix, d’un parti-pris, et, plus difficile encore, à celle de fonder ce choix en – raison, en droit. Qu’allons-nous, que devons-nous transmettre ? Pouvons-nous encore prendre appui sur quelque chose comme une tradition ? La rupture elle-même suppose une tradition et exige à son tour d’être légitimée. » {3} Le mot mission ferait-il dévier la transmission ?
Anthropologie : l’histoire naturelle de l’Homme depuis Buffon et Linné devient l’étude des rapports du physique et du moral (le corps et l’âme), de l’animalité et de l’humanité, de l’être humain et de son milieu, son habitus, sa préhistoire, son histoire, ses coutumes. Elle est la vertu qui conduit « de l’observable des faits et des conduites à leur organisation intime en code ou (métaphoriquement) en langage. » {4} Ce langage mathématisé est celui de la phonétique linguistique de Jacobson, étendu aux faits sociaux et culturels par Lévi-Strauss. D’où des anthropologies physique, biologique, génétique, technique, paléontologique, sociale, culturelle. Anthropologie, ethnologie, sociologie, histoire des mentalités, sont devenues quasi-synonymes. Biologie et culture sont les terreaux que s’acharnent à labourer les jardiniers de la connaissance humaine. La politique peut et doit s’en nourrir.

Parler de transmission ne peut éviter les sous-sols, actes notariés, présupposés attachés à la notion de patrimoine . D’une manière générale, ils concernent « ce qui est transmis à une personne, à une collectivité par les ancêtres, les générations précédentes. » {5}
Sans pour autant s’enfermer dans un juridisme spécialisé, il apparaît indispensable de se référer au concept de patrimoine revu et corrigé par le droit . Frédérique Cohet-Cordey {6} , dont nous utiliserons sans vergogne les études, estime ainsi que la théorie du patrimoine organise le droit dans son entier car il permet d’articuler, de cimenter « le statut de la personne – toute personne a un patrimoine et c’est précisément cette capacité patrimoniale dite "d’acquisition et de jouissance" qui confère à l’individu ou au groupement la personnalité juridique physique ou morale –, le statut des biens – il s’agit du contenu du patrimoine –, et le statut des obligations – contrats et faits juridiques qui sont à l’origine des fluctuations du patrimoine. (Considérer que la personne ne peut exister sans patrimoine, c’est donc estimer non seulement que celle-ci peut s’approprier des choses mais également qu’elle doit répondre de ses actes. Les biens et les obligations sont donc intimement liés à la personne, tout comme ils le sont au patrimoine, reflet de la capacité juridique de la personne.) La théorie du patrimoine explique les rapports existants entre la personne, les biens et les obligations. Ces trois notions, d’impor

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