De la notion au concept de transfert de Freud à Lacan
228 pages
Français

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De la notion au concept de transfert de Freud à Lacan , livre ebook

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Description

Si Sigmund Freud rencontre la notion de transfert et la transforme en concept de la psychanalyse, Jacques Lacan fait évoluer ce dernier en l'intégrant, comme toute question de la psychanalyse, dans les trois dimensions de son ternaire RSI (Réel, Symbolique, Imaginaire). Ce livre est une enquête, qui s'attache à suivre, progressivement, la logique de l'abord lacanien qui débouche sur un "Réel de transfert" cernable dans l'oeuvre de Lacan, bien que jamais nommé comme tel.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2008
Nombre de lectures 520
EAN13 9782336255590
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Psychanalyse et Civilisations
Collection dirigée par Jean Nadal
L’histoire de la découverte de la psychanalyse témoigne que démarche clinique et théorie issues de champs voisins ont concouru, par étayage réciproque à élaborer le concept d’inconscient, à éclairer les rapports entre pathologie et société et à reconsidérer les liens entre le malaise du sujet singulier et celui de la civilisation.
Dans cette perspective, la collection Psychanalyse et Civilisations tend à promouvoir cette ouverture nécessaire pour maintenir en éveil la créativité que Freud y a trouvée pour étayer, repenser et élargir la théorie. Ouverture indispensable aussi pour éviter l’enfermement dans une attitude solipsiste, qui en voulant protéger un territoire et préserver une identité, coupe en réalité la recherche psychanalytique de ses racines les plus profondes.
Déjà parus
Lucien BARRER, Les fantaisie de l’écriture, 2008.
Guy AMSELLEM, Romain Gary, les métamorphoses de l ’ identité , 2008.
M. BUCCHINI-GIAMARCHI, Essai de psychanalyse appliquée à soi - même , 2008.
A. BARBIER et M. BOUBLI (dir.), Les enjeux de la psychanalyse aujourd’hui, 2008.
Pierre DELTEIL, Justice , un extraordinaire gâchis , 2008.
Nuno Miguel PROENÇA, Qu’est-ce que l’objectivation en psychanalyse . Sept lectures de Freud, 2008.
Bruno FALISSARD, Cerveau et psychanalyse. Tentative de réconciliation, 2008.
Jean-Michel PORRET, Les narcissismes, 2008.
Florence PLON, Vivre la peree. L’accompagnement des deuils, 2007.
Franca MADIONI, La psychanalyse interroge la phénoménologie.
Recherches freudiennes à partir de Brentano, 2007.
Pascal HACHET, Promenades psychanalytiques, 2007.
Georges ZIMRA, Penser l’hëtërogène. Figure.s,juive.s de l’altérité, 2007.
Claude LORIN, Un nouveau regard sur l’anorexie. La danse comme solution possible, 2007.
Jean-Paul DESCOMBEY, La psychiatrie sinistrée, 2007.
Claude BRODEUR, L’inconscient collectif, 2007.
Violaine DUCHEMIN, Le dénouement d ’ un secret de famille. 2007.
Kéramat MOVALLALI, Contribution à la clinique du rêve , 2007.
De la notion au concept de transfert de Freud à Lacan

Jean-Michel Louka
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@watiadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296069985
EAN : 9782296069985
Sommaire
Psychanalyse et Civilisations - Collection dirigée par Jean Nadal Déjà parus Page de titre Page de Copyright INTRODUCTION LIMINAIRE 1 LIMINAIRE 2 CHAPITRE 1 - AU COMMENCEMENT, LE TRANSFERT... CHAPITRE II - LA BUTEE CLINIQUE DU TRANSFERT CHAPITRE III - LA THEORIE FREUDIENNE DU TRANSFERT CHAPITRE TV - LA REPRISE LACANIENNE CHAPITRE V - UN TEMPS DE LATENCE CHAPITRE VI - LE SEMINAIRE DU MEME NOM CHAPITRE VII - LA TRILOGIE CLAUDELIENNE DES COÛFONTAINE L’OTAGE CHAPITRE VIII - LA TRILOGIE CLAUDELIENNE DES COÛFONTAINE LE PAIN DUR et LE PÈRE HUMILIÉ CHAPITRE IX - LA FIN DE LA TRILOGIE, CHAPITRE X - LE TRANSFERT, SELON LACAN CONCLUSION
INTRODUCTION
« L’idée même de réél comporte l’exclusion de tout sens.
Ç’a n’est que pour autant que le réel est vidé de tout sens que nous pouvons un peu l’appréhender. »
Lacan, le 8 mars 1977 1

Il n’existe pas, fort heureusement, d’interprétation univoque de la question théorique ou pratique du transfert pour tous les psychanalystes. Pour les uns, il s’agit foncièrement d’une banalité sans nom qu’ils utilisent à dessein sans souhaiter en dire ou en écrire quoi que ce soit de plus ou d’autre que Freud ; pour d’autres, il s’agit plutôt d’une énigme, à chaque cas renouvelée, dont le corpus théorique ne rend qu’imparfaitement compte de ce dont il retourne réellement. Ce n’est donc que pour certains que le transfert se présente d’emblée comme une question, sinon même, pour quelques-uns, la question princeps ouverte par ladite psychanalyse en sa naissance freudienne. 2
Mais le transfert n’est-il, de facto, qu’une et une seule question ? Plusieurs questions ne viennent-elles pas à cet endroit se croiser ? Au-delà du fait que le transfert est au moins une question, le transfert pose des questions et, pour peu qu’on y prenne garde, il fournit en même temps la réponse, celle, ready made , que le sujet qui s’en trouve affecté souhaite recevoir. Une réponse, unique, à toutes les questions : « aime moi et, pour cela, reconnais-moi ; comble-moi de ton amour, pas de manque, pas de perte... »

Lorsque Sigmund Freud reçoit Karl Gustav Jung pour la première fois, en 1907, il lui pose précisément cette question : « Que pensez-vous du transfert ? » « C’est l’alpha et l’oméga de la pratique », répond Jung. Freud alors de lui dire : « Vous avez compris l’essentiel » !
Dix ans auparavant, le 7 juillet 1897, Freud décrit le transfert en termes déjà bien clairs, mais sans le reconnaître théoriquement. Il s’adresse à Wilhem Fliess, :
Je continue à ne pas savoir ce qui m’est arrivé, Quelque chose venu des profondeurs abyssales de ma propre névrose s’est opposé à ce que j’avance encore dans la compréhension des névroses, et tu y étais, j’ignore pourquoi, impliqué . L’impassibilrté d’écrire qui m’affecte semble avoir pour but de gêner nos relations. De tout cela je ne possède nulle preuve et il ne s’agit que d’impressions tout à fait obscures.

Il ajoute, sur le mode de certaines personnes dès les premiers entretiens :
La chaleur et le surmenage doivent certainement jouer un rôle dans tout cela 3 .

Soixante-dix ans plus tard, dans la Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’Ecole, Jacques Lacan — qui, lorsqu’il parlait du transfert ne prétendait pas viser autre chose que le transfert selon Freud — avance sa formulation la plus achevée sur cette question. Il s’agit de l ’algorythme du transfert 4 , soit une écriture dudit transfert :


Tout ceci n’indique cependant pas qu’avant 1897 Freud n’ait pas affaire au transfert (au singulier) et aux transferts (au pluriel), pas plus que cela ne signifie qu’après 1967 Lacan n’avance plus rien concernant ce problème.

Nous pratiquerons ici l’ enquête. C’est énoncer d’entrée de jeu un style, mais surtout une méthode. L’enquête consiste à poser des questions — nos questions — aux textes, freudiens et lacaniens pour l’essentiel. A faire travailler, à mettre au travail ces textes, c’est-à-dire ce que nous disent, de facto, Freud puis Lacan de cette embarrassante question qui les accompagne tout au long de leur parcours respectif. Freud en fait la pire et la meilleure des choses pour la cure : la pire, puis la meilleure, puis la pire et la meilleure à la fois. Lacan en épure la fonction opératoire sous la forme de l’un des Quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, titre d’édition donné par le Seuil au séminaire annoncé par Lacan, en cette année 1964, Les fondements de la psychanalyse 5 . Le concept de transfert, élevé à cette dignité, se trouve dès lors partager la compagnie de trois autres, et non des moindres : l’inconscient, la répétition et la pulsion !
Lacan fera plus encore en venant y enchâsser la question du désir de l’analyste avec celle de la passe .
LIMINAIRE 1
Transfert, c’est Übertragung en allemand, c’est-à-dire dans le texte Freudien. C’est le terme que Freud choisit. Transference, en anglais, iranferencia, en espagnol. Traslazione (ou tout simplement transfert ) en italien. Transferência en portugais et en brésilien.

Übertragung :
- Über, comme adverbe veut dire : par-dessus, au-delà, d’un bout à l’autre. Über comme préposition signifie : sur, au-dessus de, par-dessus, de l’autre côté de, au-delà de, comme dans les expressions courantes sich über etwas hinwegsetzen (se mettre au-dessus de quelque chose) ; über Paris reisen (passer par Paris) ; über die Strasse gehen (traverser la rue) ; er steht über mir (il m’est supérieur).
- Tragen, c’cst : porter, supporter, soutenir, endurer, tolérer ; c’est aussi : porter au sens d’être vêtu de, avoir mis ; c’est encore, d’un point de vue physiologique : porter au sens d’être grosse (grosse de), d’être pleine ; et pour la terre : rapporter, produire. Mais tragen signifie aussi : inscrire, po

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