De la réforme de l enseignement supérieur
67 pages
Français

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De la réforme de l'enseignement supérieur , livre ebook

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Description

Aucun État de l’Allemagne ne possède une organisation d’ensemble analogue à l’Université de France, et embrassant, comme celle-ci, les trois ordres d’instruction publique, rigoureusement séparés les uns des autres au delà du Rhin. Le haut enseignement en particulier y occupe une position tout à fait indépendante, car il est presque tout entier concentré dans ces corps plus semblables aux cinq classes de notre Institut qu’à nos facultés et à nos écoles spéciales, et qu’on appelle Universités.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346070459
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Karl Hillebrand
De la réforme de l'enseignement supérieur
M.H.DERNBURG
 
PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE DROIT DE HALLE MEMBRE DE LA CHAMBRE DES SEIGNEURS DE PRUSSE
 
 
SOUVENIR AMICAL
AVERTISSEMENT
Il est presque inutile de dire que les idées et les appréciations qu’on trouvera dans ces pages sont strictement personnelles, et que l’auteur ne parle absolument qu’en son nom privé. Si quelques-uns de ses désirs se trouvent être réalisés par les récentes mesures de M. le Ministre de l’Instruction publique, c’est là un pur hasard, et on aurait supprimé dans cette réimpression les passages qui se rapportaient à ces desiderata, si la chose eût été possible encore. D’ailleurs, ce hasard prouve au moins que les griefs ici exposés avaient un certain fondement, puisque Son Excellence en a été frappée au point d’y porter des remèdes aussi sérieux et qui seront, on en est convaincu. efficaces. Il ne reste à l’auteur qu’à espérer que quelques autres de ses observations aient également le sort de se trouver sans objet dans un temps rapproché. Comme, après tout, ses idées sont celles de beaucoup de monde, et qu’elles se trouvent pour ainsi dire dans l’air, la chose n’aurait rien que de très naturel et il n’y aurait là rien dont il dût s’enorgueillir. Le seul mérite qu’il revendique, c’est d’avoir montré les difficultés pratiques qui s’opposent à la réalisation de ces idées de tout le monde, en même temps que les moyens pratiques pour vaincre ces difficultés et pour réaliser quelques-unes d’entre les réformes qu’il propose et qu’il croit urgentes.
 
K.H.
Les questions d’instruction publique ont depuis quelque temps le privilége d’attirer l’attention générale. C’est là un heureux symptôme ; il montre que les intérêts matériels dont notre époque semble si exclusivement préoccupée, n’absorbent pas les esprits au point de leur faire oublier les besoins intellectuels de la société. Ces besoins, pour être tous également urgents, n’en sont pas moins profondément distincts, selon qu’ils touchent la masse immense qui est la base et comme la matière première de la nation, ou le nombre restreint des classes moyennes, dont l’activité constitue, à proprement parler, la civilisation d’un pays.
Les trois ordres de l’instruction publique, — primaire, secondaire et supérieure, — diffèrent d’ailleurs par leur nature et leur caractère, autant que par le public auquel ils s’adressent.
L’État, en répandant l’enseignement populaire, se propose simplement d’assurer à tous les, citoyens le strict nécessaire de la vie intellectuelle, et comme qui dirait le pain et l’eau, sans lesquels l’esprit reste stérile, s’il ne s’étiole pas complètement. Les méthodes importent peu dans cet ordre d’instruction ; on peut même ne se préoccuper que médiocrement de l’esprit général qui l’anime. De quoi s’agit-il, en effet, si ce n’est de l’acquisition d’un instrument indispensable, et n’est-il pas presque indifférent que cet instrument ait été acquis de telle façon plutôt que de telle autre, pourvu que personne n’en soit privé ? L’urgence qu’il y a, dans l’intérêt social, à assurer à tous cet objet de première nécessité semble aujourd’hui reconnue par tout le monde, et nul doute que les efforts de tous les gens éclairés ne finissent par faire triompher une cause soutenue avec tant de force par les hommes politiques et les penseurs les plus écoutés du pays.
La question change complètement de face dès qu’il s’agit de l’enseignement secondaire, qui n’est plus seulement un instrument, mais un procédé destiné à développer et même à transformer l’esprit en le cultivant. L’instruction secondaire, en effet, ne se propose ou ne devrait se proposer aucune utilité pratique. En supposant qu’une intelligence pût oublier tous les faits, dates, mots et règles qu’elle a appris au collège, sans toutefois que cet oubli fût la suite d’un affaiblissement maladif des forces mentales, le but de l’enseignement secondaire n’en serait pas moins atteint, puisque cette intelligence ainsi cultivée serait devenue ce qu’on voulait qu’elle devînt ; une fois que l’enfant foule le sol d’un pied assuré, la mère peut sans crainte jeter les lisières qui ont soutenu ses premiers pas. On comprend aisément dès lors que l’esprit général et la méthode de l’enseignement prennent la première place dans cet ordre, et que les connaissances elles-mêmes ne diffèrent de valeur qu’autant qu’elles se prêtent plus ou moins à appliquer cette méthode et cet esprit général. Donnez-nous, vous dira tout professeur de lycée qui prendra sa mission au sérieux, donnez-nous un meilleur instrument que le grec, le latin, les mathématiques, l’histoire et l’histoire naturelle, pour habituer nos jeunes gens à analyser et à juger, à penser avec logique et à observer avec exactitude, à classer leurs connaissances et à généraliser leurs observations, à sentir enfin les nuances et à deviner les rapports des choses ; donnez-nous-le, et nous vous abandonnerons, avec regret assurément, mais sans hésiter, et sciences et histoire, et mathématiques et latin, tout cet ensemble, en un mot, éprouvé et traditionnel, dont nous nous servons depuis trois cents ans pour former les jeunes esprits. Je sais bien que cette manière de voir est loin d’avoir pénétré dans toutes les couches des classes moyennes. Combien n’y a-t-il pas de braves gens qui voudraient que leurs enfants apprissent au collége quelques notions de droit, afin que, plus tard, ils n’eussent pas besoin d’avoir à tout moment recours à l’avocat ; un peu de chimie appliquée, pour qu’ils pussent, le cas échéant, se passer du pharmacien ; la tenue des livres enfin, qui leur permît, au lendemain de leurs études, de trouver un emploi dans l’administration ou le commerce. Aucun raisonnement ne convaincra ces excellents pères de famille qu’il puisse être utile d’apprendre l’escrime, lors même que le duel serait définitivement aboli : l’expérience seule pourra leur ouvrir les yeux et leur prouver qu’il n’y a rien de plus utile, même au point de vue pratique, que ces belles inutilités. Cette expérience, il faudra bien que nous la fassions tout comme nos voisins, qui, après avoir pratiqué pendant trente ans le système tant vanté des Realschulen, reviennent enfin à la bonne vieille coutume d’envoyer leurs enfants apprendre au collége le grec et le latin, même quand ils se proposent d’en faire des industriels ou des négociants, des chimistes ou des ingénieurs.
L’enseignement supérieur, tout en ayant de commun avec l’instruction primaire l’importance de la matière enseignée, avec l’instruction secondaire l’importance de la méthode et de la tendance d’esprit, se distingue cependant en tout le reste de ces deux degrés d’enseignement. En effet, il est aussi spécial de sa nature que les deux autres ordres sont généraux ; et tandis que ceux-ci se proposent, l’un et l’autre, des buts simples, le haut enseignement essaie de poursuivre à la fois deux buts opposés en apparence : la préparation aux carrières et l’avancement de la science. Il devient par cela même essentiellement complexe s’il réussit à les fondre ; il est incomplet et exclusif s’il échoue dans cette tâche. Sa première qualité est la spécialité. A la place de la science il met les sciences. Les humanités, synthèse d’éléments divers, mais qui constitue une unité, cèdent la place aux facultés  : théologie, droit, médecine, phi

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