Des EHPAD aux "papy-boomers"
174 pages
Français

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Des EHPAD aux "papy-boomers" , livre ebook

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Description

Les EHPAD : un sigle et plus de 7000 institutions en France ciblant aujourd'hui des populations de plus en plus âgées, davantage fragilisées et dépendantes. Ces structures peuvent néanmoins légalement accueillir différentes typologies de résidents tant en âge (dès 60 ans) qu'en degrés de difficultés d'ordre moteur ou cognitif. Mais alors que les EHPAD sont censés s'adapter depuis les années 2000 aux résidents, les dispositifs mis en œuvre permettent-ils à chacun de ces derniers d'y vivre un état de bien-être physique et psychologique ? Comment s'effectue de nos jours la prise en charge voulue idéalement globale de ces résidents dans un établissement désiré, sécurisé, mais structuré comme un espace relativement fermé ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336883380
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines

Questions contemporaines Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud, Bruno Péquignot et Xavier Richet

Chômage, exclusion, globalisation. Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
Manuel DIATKINE, Pierre-André Taguieff, l’antiracisme en débat, 2019.
Roland HUREAUX, Les Gilets jaunes ont raison,… et bien plus qu’ils croient , 2019.
Robert BIBEAU, Khider MESLOUB, Autopsie du mouvement des Gilets jaunes , 2019.
Dominique THIERRY, La solidarité intergénérationnelle sur le terrain , 2019.
Daniel GLAUSER, Questionnement critique des visions dépassées du monde actuel , 2019.
Franck ZOLLEC, La part de chacun dans le monde de demain, Devenons grains de sable, 2019.
Stéphane TESSIER, L’interculturalité dans le quotidien professionnel, 2019.
Laureline FONTAINE, Lire les constitutions , 2019.
Michel BOURSE et Halime YÜCEL, Communication interculturelle : mode d’emploi , 2019.
Dominique RIVIÈRE, Quand surveiller c’est punir , Vers un au-delà de la justice pénale, 2019.
Laureline FONTAINE (coord.), Lire les constitutions , 2019.
Guy VALLANCIEN, À l’origine des sensations, des émotions et de la raison, J’aime donc je suis , 2019.
Etienne BAKISSI, Bien commun et démocratie pluraliste. Intérêt général et subsidiarité , 2019.
Titre

Isabelle Papieau





DES EHPAD AUX « PAPY-BOOMERS »

Quelle réalité, quel avenir ?
Copyright















© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-88338-0
I NTRODUCTION
Quel traitement est-il aujourd’hui réservé en France à la personne qualifiée « âgée » encore autonome, sem-autonome ou dépendante ?
Différents types d’hébergement sont actuellement à sa disposition : les familles d’accueil, les « villages seniors » (proposant un logement dans une maison localisée au sein d’un milieu plutôt rural et disposant d’un large environnement extérieur dont peut profiter le bénéficiaire), les résidences pour seniors autonomes voire sem-autonomes souhaitant demeurer indépendants (non médicalisées mais sécurisantes par la présence quasi permanente d’un personnel affecté aux services et situées globalement dans un territoire urbain, elles s’inscrivent dans un parcours à mi-chemin entre la résidence au domicile et celle en EHPAD). Intégrant un choix d’habitat oscillant du studio au F3 (meublés ou non), ce type de résidence s’ordonne à partir d’un hall que l’on dit semblable à celui d’un hôtel et comprend un certain nombre de zones collectives de convivialité (dont une salle de restauration, une bibliothèque, un espace d’animation). Les prestations de service sont centrées sur une présence physique assurée 24 heures sur 24, la téléassistance, une surveillance des accès, un service de conciergerie, un « système domotique » et une carte de services optionnels 1 . À ces dispositifs s’ajoutent les EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, possédant une « Unité protégée ») qui, médicalisés, reçoivent – en chambre individuelle ou collective – des résidents de plus de 60 ans en perte d’autonomie physique et/ou psychique empêchant leur maintien à domicile (des résidents qui y sont concrètement aidés au quotidien, du lever au coucher, en passant par les soins d’hygiène, l’habillage et la prise des repas). Liées au secteur hospitalier, les « Unités de soins longue durée » (anciens centres de « long séjour ») accueillent, quant à elles, des résidents dont la perte d’autonomie impose une aide physique et un contrôle médical permanents. Parallèlement coexistent les MAIA (maisons pour l’Autonomie et l’Intégration des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer), les MAPA (Maisons d’accueil pour Personnes Âgées), les MARPA (Maisons d’Accueil Rural pour Personnes Âgées) et les MAPAD (Maisons d’Accueil pour Personnes Âgées Dépendantes).
D’une potentialité d’accueil de 50 à 120 lits, les EHPAD (établissements médico-sociaux d’hébergement signataires d’une convention tripartite s’appuyant sur des « accords » entre le Département, les Assurances maladie et chaque établissement) 2 représentent pratiquement en France 7 750 établissements : on compte de nos jours 6 % des personnes de plus de 85 ans qui y résident 3 . Ainsi, dénombre-t-on dans notre pays environ 600 000 personnes résidant dans ces EHPAD (sigle créé en 2000), et comptabilisera-t-on en 2050 cinq millions de personnes âgées d’au moins 85 ans qui devraient y vivre.
Depuis précisément le début des années 2000, émerge l’idée qu’une structure de type EHPAD doit s’adapter aux résidents et non plus, comme précédemment, les résidents à l’institution.
Une attention au bien-être et à l’épanouissement – tant physique que psychologique – des résidents aurait tendance à se concrétiser à travers des gestes, des attitudes, une écoute des soignants et personnels de service, para-médicaux. Cependant au terme de grands progrès réalisés de façon tant séculaire à travers l’Histoire qu’en fonction de cette politique sous-tendant de façon constante la référence à la notion de bienveillance, il semble rester encore un déficit à combler en matière communicationnelle, relationnelle, d’offres de services et de loisirs ainsi que d’organisation interne aux établissements.
Ainsi, la prise en charge globale de l’individu par l’institution d’accueil – transférée à l’ensemble des membres de la communauté – peut-elle encore conduire sous le poids de règlements et de façon inconsciente à un degré de formatage aboutissant à la sensation d’une perte rapide de repères et une occultation progressive de la personnalité ?
Il convient alors d’analyser les conditions d’accueil des institutions recevant des personnes âgées en ces années 2000 (suivant une période marquée notamment par la loi de 1975 relative à la disparition progressive des hospices puis la décision de choisir 1993 comme « l’année européenne des personnes âgées et de la solidarité entre les générations ») ainsi que l’évolution historique de la prise en charge de ces populations en proie au vieillissement en contextualisant le traitement politique, sociétal de la vieillesse depuis le XIX e siècle. Il s’agit aussi de s’interroger rétrospectivement sur les représentations sociales de la dépendance et les représentations culturelles du processus de vieillissement.
Les résidents des EHPAD sont par essence libres de circulation et d’actions : un principe souligné par l’article L 311-3 (3°) du Code de l’Action sociale et des Familles relatif aux droits des usagers. Ce principe assure le résident « d’une prise en charge (…) respectant son consentement éclairé qui doit systématiquement être recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision » 4 ; il y est stipulé que, par défaut (lorsque celle-ci fait, par exemple, l’objet d’une mesure de tutelle), « le consentement de son représentant légal doit être recherché » 5 . Quel est le degré donné – dans les EHPAD – à cette liberté de mouvement qu’évoque ce principe et comment est-elle gérée aujourd’hui dans ces institutions (intégrant souvent des « Unités protégées », « spécialisées », espaces hermétiquement clos au moyen de digicodes ou fermés à clef), qui globalisent les modes de vie d’un corps social de résidents ? Ces institutions trouvent-elles un équilibre entre la légale injonction de surveillance sécuritaire de résidents « désorientés », atteints de troubles cognitifs, sujets à des facteurs de ris

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