Des femmes et des lignages
294 pages
Français

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Des femmes et des lignages , livre ebook

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Description

A partir d'une anthropologie minutieuse d'un quartier sikoomse au Burkina Faso, cet ouvrage s'attache à comprendre comment les femmes construisent un réseau de relations en fonction de facteurs matériels, sociaux et affectifs. Envisager les femmes africaines comme des actrices sociales est l'originalité de cette étude. Une approche qui met en évidence les contraintes économique, géographique, la descendance, la circulation des enfants, les migrations, les sentiments qui influent sur leur existence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2005
Nombre de lectures 103
EAN13 9782336265056
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Connaissance des hommes
Collection dirigée par Olivier Leservoisier
Déjà parus
Elisabeth CUNIN, Métissage et multiculturalisme en Colombie (Carthagène), 2004.
Philippe CHAUDAT, Les mondes du vin, 2004.
Serge TCHERKEZOFF, Faa-Samoa, 2003.
Pascale ABSI, Les ministres du diable, le travail et ses représentations dans les mines de Potosi, Bolivie, 2003.
Marc Kurt TABANI, Les pouvoirs de la coutume à Vanuatu, 2002.
Roger BASTIDE, Poètes et dieux, 2002.
Edith Kovats BEAUDOUX, Les Blancs créoles de la Martinique, 2002.
Maria TEIXEIRA, Rituels divinatoires et thérapeutiques chez les Manjak de Guinée-Bissau et du Sénégal, 2001.
Nathalie COFFRE-BANEUX, Le partage du pouvoir dans les Hébrides écossaises, 2001.
Virginie DE VERICOURT, Rituels et croyances chamaniques dans les Andes boliviennes, 2000.
Galina KABAKOVA, Anthropologie du corps féminin dans le monde slave, 2000.
Anne RAULIN, L’ethnique est quotidien, 2000.
Roger ADJEODA, Ordre politique et rituels thérapeutiques chez les Tem du Togo, 2000
Radu DRAGAN, La représentation de l’espace de la société traditionnelle, 1999.
Marie-Pierre JULIEN et Jean-Pierre WARNIER (eds), Approches de la culture matérielle, 1999.
Françoise LESTAGE, Naissance et petite enfance dans les Andes péruviennes, 1999.
Sophie BOULY DE LESDAIN, Femmes camerounaises en région parisienne, 1999.
Françoise MICHEL-JONES, Retour aux Dogon, 1999.
Paulette ROULON-DOKO, Chasse, cueillette et culture chez les Gbaya de Centrafrique, 1998.
Sélim ABOU, Liban déraciné, 1998.
Carmen BERNAND, La solitude des Renaissants, 1998.
Des femmes et des lignages

Virginie Vinel
www.librairieharmattan.com e-mail : harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747593410
EAN : 9782747593410
Table des Figures
Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5 Figure 6 Figure 7 Figure 8 Figure 9 Figure 10 Figure 11 Figure 12 Figure 13 Figure 14 Figure 15
Liste des tableaux
Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5
Sommaire
Connaissance des hommes Page de titre Page de Copyright Table des Figures Liste des tableaux AVANT-PROPOS INTRODUCTION PREMIERE PARTIE - DES FAMILLES SIKOOMSE RESIDER, S’ALLIER
CHAPITRE I - FAMILLES ET RESIDENCES CHAPITRE II - LES ALLIANCES MATRIMONIALES : UN ART DE L’ENTRE SOI CHAPITRE III - LES SIKOOMSE : TRANSMISSIONS ET CHANGEMENTS D’IDENTITE
DEUXIEME PARTIE - AGES DE LA VIE ET RELATIONS AU QUOTIDIEN
CHAPITRE IV - LIENS AFFECTIFS ET APPRENTISSAGES LE TEMPS DE LA JEUNESSE CHAPITRE V - COMMUNAUTE DE VIE ET INTERETS INDIVIDUELS. LE TEMPS DU MARIAGE CHAPITRE VI - LA VIEILLESSE: UNE POSITION A ACQUERIR
TROISIEME PARTIE - GENRE, RITES ET PARENTE
CHAPITRE VII - UN RESEAU DE CONNAISSANCE ET DE CONFIANCE CHAPITRE VIII - FRERES ET SŒURS, ONCLES ET NIECES LES RELATIONS AVEC LES FAMILLES D’ORIGINE CHAPITRE IX - ROLES PROFANES ET RELIGIEUX DANS LES CEREMONIES FAMILIALES
CONCLUSION GLOSSAIRE DES TERMES MOORE BIBLIOGRAPHIE INDEX DES AUTEURS INDEX THEMATIQUE
AVANT-PROPOS
Un livre sur les femmes africaines ? Un de plus pourra-t-on entendre ! Certes, depuis que le premier ouvrage francophone sur les femmes d’Afrique, dirigé par Denise Paulme, est paru en 1960, nombre d’anthropologues femmes se sont penchées sur leurs consœurs africaines. Elles ont dénoncé la domination masculine, montré les apports des femmes dans l’économie locale, dépeint leur existence au quotidien, décrit leurs rôles et leurs fonctions dans les rituels.
Mon propos est de rendre compte, avec le détail de la méthode ethnographique, de la vie sociale féminine dans un quartier Sikoomse 1 de Nabadogo, au Burkina Faso. Distant de 70 kilomètres de la capitale, ce quartier n’a encore ni eau, ni électricité. L’agriculture du sorgho reste la principale ressource économique. Dans un contexte fortement patrilinéaire, mon intérêt s’est porté sur les marges, les possibilités d’action ou de non-action des femmes. Ainsi, déclinant une anthropologie holiste, structuraliste ou culturaliste, j’ai fait le choix de considérer les femmes avec qui j’ai vécu, non pas comme des représentantes de la culture moose ou sikoomse, mais comme des actrices de leur existence dans un contexte social et culturel particulier. Là est sans doute l’originalité de la démarche de ce livre. J’ai souhaité donner vie à des actes que l’analyse structurale — que j’ai aussi menée — rend parfois arides : qu’y a-t-il donc derrière les règles d’alliance ? Comment les femmes arrivent-elles à faire leur place dans la famille de leur mari ? Avec qui entretiennent-elles des relations affectives et des liens d’amitié ? Autant de questions qui ont motivé cet écrit.
Alors âgée de 24 ans, réalisant l’enquête de terrain de ma thèse de doctorat, j’ai tout d’abord été cooptée par les jeunes filles du quartier et de la cour où je résidais. Ce sont elles qui m’ont initiée à la vie collective, à la langue et m’ont guidée dans les actes quotidiens. Pour cette raison, il m’a été plus aisé de décrire leur existence dans sa singularité et sa sensibilité. Les jeunes mères m’étaient aussi très proches. Leurs multiples et difficiles activités journalières m’ont impressionnée. J’essaie de rendre compte de la rudesse de leur vie de labeur, mais aussi des relations qu’elles tissent entre elles. Malgré des échanges, des « coups de main », des modalités d’activités partagées, chaque épouse, avec ses enfants, se démène pour subvenir à leurs besoins, dans l’attente des visites de leurs familles. L’existence des femmes âgées s’est avérée très différente de la représentation que j’avais construite pendant ma formation ethnologique. Souvent présentées comme des femmes-hommes, des femmes de pouvoir, des femmes respectées, j’ai rencontré au contraire des femmes vivant modestement, parfois dans le dénuement, bien qu’exerçant encore en partie leur savoir en matière de maternité et de soins aux enfants. Si les femmes âgées de Sabou et de Ouagadougou —où j’ai également enquêté — ont plus de moyens économiques, leurs conditions de vie fluctuent aussi, comme à Nabadogo, en fonction de leur réseau de relations, de dépendants et le nombre d’enfants qu’elles ont élevés.

Je remercie ici mon « logeur », Issaka Nikiéma, qui m’a permis d’entrer dans le groupe Sikoomse, sur lequel les débats restent ouverts quant à sa « nature » et à ses origines. Est-ce un groupe ethnique, une ancienne population « mossisée » ? J’apporte une approche localisée qui produit un nouvel éclairage sur la multiplicité des pratiques cultuelles et rituelles en pays moose.
Gomdaogo Salam Nikiema a été un collaborateur, interprète et médiateur efficace. Léontine, Ti-Poko, Rataba m’ont adoptée dès mon arrivée ; Tene, Kudpoko et toutes les femmes de Pama et de Sabou m’ont acceptée dans leur quotidien et ont répondu à mes questions, parfois indiscrètes. Je les en remercie.
Lassane Kiemtoré et sa famille sont à l’origine de ce travail, en m’ayant adoptée dans leur cour à Ouagadougou, puis présentée dans le quartier Pama. Je remercie aussi Kayuure Kaboré pour son accueil à Sabou.
Jean-Loup Amselle a dirigé ma thèse et orienté mon approche théorique. Sébastien Long est mon compagnon de terrain et de discussion ethnologique. Merci à Céline Rosselin pour nos conversations anthropologiques tout le long de nos travaux respectifs. Sébastien English a réalisé la cartographie. Je remercie, enfin, pour leurs commentaires et leurs corrections Patrick Ténoudji, Liane Mozère, Marie-Pierre Julien, Nicoletta Diasio, Jean-Paul Resweber, Sébastien Gury et Yvette Saupé.

La transcription des termes moore suit les recommandations du Dictionnaire orthographique du moore 2 . La voyelle « e » se prononce comme le « é » français, « u » comme « ou ». υ est un [u] ouvert, ɩ un « i » ouvert. ε correspond au « ê » français. Les voyelles chapeautées d’un tilde sont nasalisées. Ainsi, ã se prononce comme le « an » français, ô comme « on », ẽ approximativement comme « in ». Les voyelles sont doublées lorsque le son est allongé.
Les consonnes k, y sont palatalisées, g s’apparente au «j » espagnol.
Terrain de recherche
INTRODUCTION
La population moose 3 compte environ cinq millions d’individus répartis sur le plateau central du Burkina Faso, soit 48% de la population totale. Majoritairement agriculteurs, les Moose ont aussi émigré massivement vers la capitale, Ouagadougou, et vers la Côte-d’Ivoire 4 . La multiplicité des royaumes pré-coloniaux 5 et la pluralité des origines ont laissé en héritage des particularismes régionaux et une diversité culturelle, malgré un fond commun. La culture

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