Des louangeurs au home cinéma en Algérie

Hadj Miliani

Description

Quel rapport y a-t-il en Algérie entre la pratique de la dédicace, l'organisation d'un simulacre de mariage, l'usage de la vanne ou de l'insulte, une chanson de rap ou une vidéo comique ? C'est pour apporter quelques éclairages qu'ont été réunis les différents essais qui témoignent d'une recherche fondée sur une interrogation des lieux de croisement de certaines conduites et pratiques culturelles du présent et du passé en Algérie.

Sujets

• Algeria
• Algérie
• Anthropologie
• Sociologie
• Ethnologie
• Civilisation
• ARts
• Afrique subsaharienne
• Esthétique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 octobre 2010
• Nombre de lectures: 453
• EAN13: 9782296265974
• Langue: Français

Extrait

D ES LOUANGEURS
AU HOME CINÉMA EN A LGÉRIE
Histoire et Perspectives Méditerranéennes
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

Dans le cadre de cette collection, créée en 1985, les Éditions L’Harmattan se proposent de publier un ensemble de travaux concernant le monde méditerranéen des origines à nos jours.


Déjà parus


Houria ALAMI M’CHICHI, Le féminisme d’Etat au Maroc , 2010.
Jean-Marc VALENTIN, Les parlementaires des départements d’Algérie sous la IIIe République , 2010,
Jean OTTER, Journal de voyages en Turquie et en Perse , Présentation d’Alain Riottot, 2010.
Mohammed TELHINE, L’islam et les musulmans de France. Une histoire de mosquées , 2010.
Maher ABDMOULEH, Partenariat euro-méditerranéen. Promotion ou instrumentalisation des Droits de l’homme , 2010.
Saïd SADI, Amirouche, une vie, deux morts, un testament. Une histoire algérienne , 2010.
Mahmoud-Hamdane LARFAOUI, L’occupation italienne de la Libye . 1882-1911 , 2010.
Pierre PINTA, Sebha, ville pionnière au cœur du Sahara libyen , 2010.
Roxanne D. MARCOTTE, Un Islam, des Islams ? , 2010.
Stéphane PAPI, L’influence juridique islamique au Maghreb , 2009.
E. AKÇALI, Chypre : un enjeu géopolitique actuel , 2009.
L. ABDELMALKI, K. BOUNEMRA BEN SOLTANE, M. SADNI-JALLAB, Le Maghreb face aux défis de l’ouverture en Méditerranée , 2009.
H. BEN HAMOUDA, N. OULMANE, R. SANDRETTO (dir.), Emergence en Méditerranée : attractivité, investissements internationaux et délocalisations , 2009.
Mohamed SAADI, Le difficile chemin des droits de l’homme au Maroc , 2009.
Moncef OUANNES, Militaires, Elites et Modernisation dans la Libye contemporaine , 2009.
Ramon VERRIER, Introduction à la pensée économique de l’Islam du XIII e au XV e siècle , 2009.
Mohammed MOUAQIT, L’idéal égalitaire féminin à l’œuvre au Maroc , 2009.
Hadj M ILIANI


D ES LOUANGEURS
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Études de socio-anthropologie culturelle


L’H ARMATTAN
D U MÊME AUTEUR


L’aventure du raï. Musique et société (en collaboration avec Bouziane Daoudi), essai, Paris, collection ′Point – Virgule′, Éditions du Seuil, 285p, 1996.
Une littérature en sursis ? Le champ littéraire de langue française en Algérie (1970-2000), Éditions L’Harmattan, Collection Critiques littéraires, 242p, 2002.
Beur’mélodie. Cent ans de musique maghrébine en France, Paris/Biarritz, Éditions Séguier, 156p (en collaboration avec Bouziane Daoudi), 2003.
Sociétaires de l’émotion. Etudes sur les chants et musiques d’Algérie d’hier et d’aujourd’hui, Oran, Dar El Gharb, 236p, 2005.
Zohra de Abdelkader Hadj Hamou (réédition), présentation (p.7-46), Oran, Dar El Gharb, 265p, 2007.


© L’H ARMATTAN , 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
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ISBN : 978-2-296-12879-8
EAN : 9782296128798

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Cet ouvrage est dédié au personnel et aux chercheurs du Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle (CRASC) d’Oran qui ont accompagné et soutenu les recherches dont sont issues les études réunies ici.
Présentation
« Il ne s’agit pas de populariser un savoir ésotérique ou de céder à la démagogie des demandes sociales, culturelles, nationalitaires, ethniques ou indigènes. Il s’agit plus simplement de reconnaître que le discours sur soi est largement tributaire, pour ce qui nous concerne, de l’existence de l’Autre et que pour ce dernier, son identité reste encore largement façonnée par les discours que nous tenons sur lui. » {1}

Il y a bien peu de choses en vérité qui relient naturellement la pratique du berrah, le crieur public des échanges traditionnels, et la vidéo comique populaire qui s’achète ici et là dans les villes en Algérie. Pourtant, aussi bien les fictions urbaines filmées que les échanges langagiers entre jeunes charrient pour une bonne part des conduites et des imaginaires que l’on retrouve dans les manifestations traditionnelles qui subsistent encore ou celles qui sont en voie d’extinction ou qui ont disparues.
Les différents essais {2} réunis ici illustrent, en partie, une démarche de recherche qui s’est efforcée d’interroger les lieux de croisement de certaines conduites et pratiques culturelles du présent et du passé en Algérie. Certes, si l’acte de parole est privilégié c’est moins parce qu’il est souvent la manifestation la plus visible des pratiques sociales que parce qu’il est le lieu où s’incarnent, avec le plus d’évidence, les interrelations significatives entre symboliques et conduites, les contacts et les variations au cœur même de la dynamique sociale.
Bien que les pratiques observées soient multiples, dédicaces, simulacres sociaux, usages linguistiques, chansons ou vidéo et les angles d’analyse diversifiés, les problématiques développées ont tendu à faire converger la réflexion autour de quelques dynamiques symboliques fortes (honneur, solidarités segmentaires, familiales ou de groupes {3} , etc.) et des dispositions sociales significatives. Dans la mesure où pour les anthropologues les systèmes symboliques sont appréhendés au travers de leurs significations, c’est-à-dire dans leurs modalités expressives ou intellectuelles et selon leurs fonctions sociales ou politiques qui leurs confèrent une dimension instrumentale et pragmatique.
Il est entendu que la dimension socio anthropologique a été souvent induite des recherches plus qu’elle n’a été un postulat méthodologique de départ. Bien que chacune des études ait répondu à une problématique singulière (voire à une circonstance de recherche), nous pouvons reconstituer a posteriori les linéaments théoriques et surtout les lignes de force d’une démarche de recherche en cours. Certes, on peut y lire quelques affiliations théoriques momentanées ou plus prégnantes, et les conformations dues au moment même de leur inscription dans le temps de la recherche. Et bien évidemment les positionnements ou les assurances qui inscrivent également la recherche dans son temps et dans les circonstances qui l’ont vu naître avec son lot d’intuitions opportunes et d’approximations discutables.
Quel rapport y a-t-il entre la pratique de la dédicace, l’organisation d’un simulacre de mariage, l’usage de la vanne ou de l’insulte, une chanson de rap ou un hymne de supporter de football, une vidéo comique ? A priori peu de choses sinon que ce sont des manifestations symboliques d’un état des relations sociales ou de représentations d’un univers de groupe ou de communautés. Ces pratiques et les expressions qui les illustrent ont la particularité de configurer des conduites qui relèvent à la fois de valeurs fondatrices des groupes et communautés traditionnels : honneur, solidarités lignagères, etc. et de nouveaux paradigmes de définition et de valorisation sociales tant au plan individuel que collectif.
À travers, en particulier, la manière dont se traduisent dans des rituels langagiers la gestion et la négociation des conflits de préséance ou de légitimation qui engagent le groupe dans son ensemble, nos analyses rendent perceptible en quelque sorte le pendant expressif et symbolique des alliances et des enjeux de l’organisation segmentaire : « Les sociétés tribales nord-africaines et bédouines sont bien organisées généalogiquement selon un modèle lignager segmentaire mais celui-ci ne rend pas compte de la logique des alliances et des conflits qui se manifestent à travers les feuds ou à l’occasion de l’exploitation des ressources pastorales (E.Peters). L’alliance (matrimoniale et politique) détermine des statuts différenciés et des hiérarchies sociales qui peuvent s’organiser en structures politiques complexes. L’organisation segmentaire "égalitaire", selon une certaine vision indigène, est compatible avec de profondes inégalités sociales et politiques. » {4}
Pour reprendre un programme cher à Michel Foucault, notre souci a été de procéder à la fois à une ébauche d’archéologie et à un essai de généalogie : « L’archéologie ce serait la méthode propre à l’analyse des discursivités locales, et la généalogie, la tactique qui fait jouer, à partir des discursivités locales ainsi d&