Déterminants psychosociologiques de la pauvreté en RD Congo
148 pages
Français

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Déterminants psychosociologiques de la pauvreté en RD Congo , livre ebook

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Description

La population de la R. D. Congo vit dans l'extrême pauvreté malgré les potentialités naturelles. Cet ouvrage explore la dimension humaine et sociale du développement à travers l'étude qualitative des « déterminants psychosociologiques de la pauvreté en République démocratique du Congo » : paresse, oisiveté et passivité ; manque d'informations et de capacités ; traditions, us et coutumes ; conflits sociaux ; sorcellerie, jalousie et fétichisme ; faible esprit d'initiative, de créativité et d'entreprise ; croyances magico-religieuses ; taille des ménages ; culture de la cueillette ; gouvernance... Quelques pistes de solutions sont proposées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 septembre 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782336881003
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Baudouin KAKURA et Rémy MBAYA






Déterminants psychosociologiques
de la pauvreté en RD Congo



Préface de Florentin MOKONDA Bonza
Copyright

© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique ‒ 75005 Paris

www.editions-harmattan.fr

EAN Epub : 978-2-336-88100-3
Préface
« Déterminants psychosociologiques de la pauvreté en République Démocratique du Congo », tel est le titre de l’ouvrage que les professeurs Baudouin Kakura et Rémy Mbaya m’ont demandé de préfacer. Cette sollicitation m’honore et c’est donc avec plaisir que j’ai accepté de me livrer à cet exercice.

Depuis plusieurs décennies, le Congo profond a été graduellement abandonné par les différents gouvernements qui se sont succédé depuis l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. Les principales causes de la paupérisation des masses rurales congolaises se déclinent notamment dans l’absence d’une politique socioéconomique cohérente en faveur du milieu rural, l’effritement de l’encadrement administratif et coutumier des communautés villageoises, la politisation excessive de l’administration, la destruction des infrastructures socioéconomiques héritées de la colonisation, le départ massif des colons belges, grecs et portugais, la baisse tendancielle de la production agricole et agroindustrielle subséquente à la nationalisation des exploitations agricoles et des unités agroindustrielles dans le cadre d’une opération dite de « zaïrianisation ».

En réalité, malgré les apparences d’une amélioration du bien-être rural constaté entre 1950 et 1959, particulièrement dans les paysannats pilotes, le processus d’appauvrissement voire de déchéance fut amorcé bien avant la reprise du Congo par la Belgique, c’est-à-dire, déjà sous l’État Indépendant du Congo. L’expropriation des communautés villageoises de leurs terres sous le fallacieux prétexte des « terres vacantes », l’instauration d’un système de production agricole dualiste auprofit des Européens qui exploitent une agriculture d’exportation plus rentable, le délaissement systématique des communautés réticentes à la stratégie de regroupement des villages ainsi que l’adoption par l’administration coloniale de la méthode coercitive au détriment d’une approche persuasive et participative constituent sans conteste les relents d’une politique de colonisation ayant introduit et enraciné, dans le chef de la majorité d’autochtones, et surtout après le 30 juin 1960, des germes de laisser-aller, paresse, nonchalance, moindre effort, …, les confinant ainsi dans une économie d’autosubsistance voire de cueillette.

Il n’est pas vain de rappeler que rares furent les prédications des missionnaires qui exaltaient l’impact d’une fortune bien acquise sur l’amélioration du bien-être individuel et collectif. Au contraire, la notion de pauvreté souvent mise en évidence, du reste comprise par les chrétiens comme vertu ou valeur, n’était pas de nature à les inciter à un travail productif générateur d’un meilleur standard de vie. Plus grave, les discours démagogiques véhiculés avec force par certains partis politiques à la veille de l’indépendance n’encourageaient nullement les électeurs à redoubler d’efforts pour booster la croissance économique et l’accession au développement.

Cet ouvrage est le résultat d’une enquête patiente et riche en enseignements réalisée entre 2010 et 2012 dans toutes les provinces de la République Démocratique du Congo. L’étude sur la pauvreté met ainsi en exergue, grâce à une Méthode Accélérée de Recherche Participative,39 déterminants psychosociologiques observés dans nombre de groupes ethniques qui composent la nation congolaise.

En six chapitres, les auteurs analysent cette épineuse problématique de la pauvreté à travers une revue de la littérature, objet du premier chapitre , qui introduit le lecteur dans les méandres de la psychosociologie lui permettant en définitive de mieux comprendre la suite de l’exposé.

La République Démocratique du Congo est un pays de contrastes où le paradoxe est vécu quotidiennement et scandaleusement par le commun des mortels, nationaux ou étrangers. Ce phénomène est largement décrit dans le second chapitre . Autant le pays jouit d’une immense dotation en ressources naturelles – eaux, forêts, savanes, pâturages naturels, mines, hydrocarbures, ensoleillement, diversité climatique, position à cheval sur l’Équateur – et en ressources humaines, autant la majorité de la population croupit dans la misère, la malnutrition, le manque d’eau, d’électricité, de logement décent, de commodités les plus élémentaires, etc.

L’enquête, dont le déroulement est largement explicité dans le troisième chapitre a utilisé diverses techniques qui ont permis aux auteurs de rassembler plusieurs éléments de réponses aux indications pertinentes et précieuses sur les facteurs explicatifs de la pauvreté dans les différentes provinces où il est fait état des différences notables dans l’appréhension du facteur travail, différences entre les provinces ainsi qu’à l’intérieur de celles-ci. Ceux qui ont une désaffection pour le travail agricoles s’enfoncent dans la pauvreté ; tandis que ceux qui font preuve d’initiatives améliorent leur sort, contribuent à transformer leur milieu.

Outre les déterminants sous-jacents parmi lesquels on peut citer la paresse, l’oisiveté, l’ignorance, le manque de capacités humaines, le manque de dynamisme de la population (esprit d’initiative, de créativité et d’entreprise), les traditions, us et coutumes, la sorcellerie, le tribalisme et le clanisme, etc., les auteurs insistent sur le caractère structurel de la pauvreté.

A cet effet, ils dénombrent une dizaine de déterminants structurels qui empêcheraient la plupart d’habitants en milieu urbain ou rural à s’autonomiser, à avoir confiance en eux-mêmes, à garder leur dignité et surtout à développer un esprit d’initiative et de créativité.

Parmi ces déterminants, les auteurs épinglent notamment :

– la culture de la cueillette qui maintient les populations dans une économie d’autosubsistance ;
– l’impact de la famille élargie sur l’un des membres qui a émergé (solidarité négative) ;
– l’étendue du phénomène d’analphabétisme et le faible soutien à l’enseignement technique et professionnel ;
– le caractère nocif de l’aide alimentaire fournie par les organisations non gouvernementales et les organismes internationaux du système des Nations Unies qui introduit un biais dans le modèle de consommation et réduit l’effort productif local ;
– la politisation à outrance des communautés assortie d’un encadrement déficient des populations par l’administration.

Le sixième et dernier chapitre est consacré aux pistes de solutions, non exhaustives du reste. Il s’agit principalement de l’information et de la communication, de la conscientisation de la population, du renforcement des capacités humaines, de la création des emplois, de la promotion du développement communautaire, de la promotion des « barza communautaires et intercommunautaires », du renforcement de l’accompagnement de la population, du désenclavement des communautés et de l’amélioration de la gouvernance.
Cet ouvrage m’a largement inspiré sur la problématique de la pauvreté en République Démocratique du Congo. Il met à nu les insuffisances des pouvoirs publics issus de la décolonisation, depuis bientôt soixante ans. Il incite à la réflexion et à l’action. Il mérite d’être abondamment exploité par les pouvoirs publics tant au niveau central que provincial pour l’élaboration et la mise en œuvre des politiques économiques visant l’élimination de la pauvreté dans un pays abondamment doté en ressources naturelles et humaines.
Il ouvre également la voie à des recherches ultérieures qui viseraient notamment à quantifier davantage le phénomène de la pauvreté, une épine sous les pieds des dirigeants qui gouvernent un pays dont les ressources font l’objet de convoitise occasionnant à tout moment guer

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