Dire sans le dire Tchi Luangu Mueni
438 pages
Français

Dire sans le dire Tchi Luangu Mueni , livre ebook

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438 pages
Français

Description

Fumu Bipe, à travers cet ouvrage, brosse un tableau à la fois révélateur et indicateur sur l'état du patrimoine culturel du Congo, puis évoque sans détour la place que doivent occuper les langues du Congo au quotidien.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2014
Nombre de lectures 14
EAN13 9782336337296
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« ‘‘Tchi baamb-eh ? Yan kaamb liaandi !’’ En tout cas, je lui ai Fumu BIPE
vraiment dit tout ce qu’il méritait. Je te jure que je n’ai pas mâché
mes mots. Et s’il n’y prend garde, il va de nouveau m’entendre ! Il
va me sentir ! »… Tout un contexte, un univers, une culture ! Le
discours africain en général, et Vili dans ce cas particulier, renvoie à
des faits, à des dits et des non-dits ; un univers dans lequel les mots
s’agitent et suscitent des réalités imagées, un cadre combien vivace, DIRE SANS LE DIREloquace et parfois cocasse à la fois. Parler et comprendre Vili, c’est
tel s’employer à décortiquer les chefs d’œuvres de ces honorables
Égyptiens enfouis sous le sable du temps qui s’égrène. L’un se réfère Tchi Luangu Mueni
à la bouche (parler), l’autre aux yeux (l’admiration des fresques
murales séculaires); mais tous deux se réfèrent à la mémoire, à la
pensée vive en nous, telle la moelle épinière de l’être humain : je
pense donc je suis. C’est bien grâce à notre aptitude à penser que
nous existons et pouvons nous remémorer des propos édictés dans
le temps par nos Anciens. C’est encore grâce à la mémoire que cet
univers en nous s’éveille, s’embrase et s’emballe bien des fois par la
parole qui semble prévaloir sur le souffle de vie; elle nous fait évader
dans les dédales du temps, du passé ; un monde fait de nostalgie
et de rêverie. ‘‘Comme l’affirmaient nos Ancêtres… Ainsi disaient
nos Anciens…’’. Sommes-nous encore à même de nous souvenir
de ce que nos Vieillards bien-aimés avaient coutume de se dire ? Il
semblerait que tel est le pari à relever ; non pas que par le Loango,
mais par tout Africain à la ronde. Fumu BIPE, à travers cet ouvrage
nous brosse un tableau à la fois révélateur et indicateur sur l’état
de notre patrimoine culturel, puis évoque sans détour la place que
doivent occuper nos langues au quotidien.
Originaire de Pointe-Noire (Congo-Brazzaville), l’auteur est né
en Mvoumvou, au pied d’un palmier. Il a appris à s’exprimer
au village, auprès de ses grands-parents maternels à Kouani Adages, anecdotes, dictons
puis a grandi à Loandjili -vue-sur- Papa-Lella, sous l’aile d’un
e et proverbes d’Afrique noirede ses frères, Ya’ Germain, le 2 des huit. Fumu BIPE a toujours
été fasciné par le Verbe. Il s’était juré de suivre les traces de cet
homme charismatique de la paroisse St-Christophe, l’abbé
Godefroy Mpuati ‘‘Ta’ Gohod’’ qui, par ses écrits en vili a marqué
à jamais le petit garçon de 7 ans qu’il était.
ISBN : 978-2-336-00733-5
42 €
HC GF FUMU-BIPE DIRE-SANS-LE-DIRE indd 1 29/01/14 00:30
DIRE SANS LE DIRE : Tchi Luangu Mueni Fumu BIPE






DIRE SANS LE DIRE :
TCHI LUANGU MUENI




















Fumu BIPE
Avec la collaboration de
François TCHIBOUELA-POATI
et Valentin POATY-PEMBA






DIRE SANS LE DIRE :
TCHI LUANGU MUENI

Adages, anecdotes, dictons
et proverbes d’Afrique noire
















































© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-336-00733-5
EAN : 9782336007335 Préface





L’auteur est un ami, un frère de longue date. Il m’a chargé de préfacer
cet ouvrage. Il ne s’agit pas d’un roman sur sa vie personnelle mais
plutôt d’un répertoire d’adages, d’anecdotes, de dictons et de
proverbes de la région du Kouilou, au Sud-ouest du
CongoBrazzaville. C’est pour moi un honneur de pouvoir ainsi contribuer à
la réalisation de cette œuvre. Je lui suis reconnaissant pour cette
marque de confiance.
Fumu BIPE et moi-même sommes fils de cette Afrique où la
Tradition orale traine encore les pas à céder la place à l’Ecriture. De
cette Ecriture, Amadou Hampâté Bâ disait ceci : « L'écriture est une
chose et le savoir en est une autre. L'écriture est la photographie du
savoir, mais elle n'est pas le savoir lui-même. Le savoir est une
lumière qui est en l'homme ; héritage de ce qui lui a été transmis. La
parole EST l'homme. Le verbe est créateur. Il maintient l'homme dans
sa nature propre ».
Bien que l’Ecriture ne soit pas le savoir lui-même, et selon Amadou
Hampâté Bâ, je pense que Fumu BIPE s’investit dans un rôle
honorable, celui de la transmission du savoir traditionnel par
l’Ecriture. J’ai mémoire qu’avant lui, la tradition orale africaine est
très présente dans les œuvres de Senghor et de Birago Diop pour ne
citer que ces deux écrivains, fils d’Afrique. Pour moi, ce livre est une
invitation aux intellectuels africains et africanistes de tout horizon à
s’investir dans ce rôle qui, certes, n’est pas nouveau mais semble être
de plus en plus négligé, relégué au second plan, saboté et ravi par
ceux-là qui ont la disgracieuse manie de vouloir réécrire l’histoire
africaine par des assimilations et des comparaisons tout azimut avec
l’Occident. C’est aussi un moyen pour l’auteur de nous faire
remarquer que ce n’est pas seulement la transmission orale qui a le
mérite d’inculquer les valeurs traditionnelles d’Afrique à ses enfants,
mais l’écriture a aussi sa part, son rôle à jouer.
Pour qui l’auteur écrit-il maintenant ? Et pourquoi au moment où
l’Afrique noire profonde a perdu la presque totalité de ses vieillards
détenteurs du savoir ? Quels sont les objectifs visés ? La réponse à la
7 première question est simple. Fumu BIPE écrit pour l’Afrique
subsaharienne. Etant donné qu’il nous reste heureusement encore
quelques patriarches, le choix de la période est à mon avis très
approprié, parce que l’Afrique compte aujourd’hui un taux élevé
d’intellectuels. Et, de nos jours, de plus en plus de Noirs lisent,
écrivent aussi. Ainsi, l’objectif de l’auteur de cet ouvrage Dire sans le
dire : Tchi Luangu Mueni (…) c’est d’enseigner les valeurs de la
tradition africaine aux filles et fils du continent, au même titre
qu’informer tous nos homologues pro-africains et chercheurs des
quatre coins du monde. Car chez l’Africain, les traditions européennes
semblent de tout temps s’entrechoquer sur notre réalité et cherchent
visiblement à dominer nos âmes si on n’y prend pas garde.
L’assimilation culturelle, à travers ce qu’on a appelé ici par
mondialisation, semble déferler sur tout ce qui affiche une flamme
tonifiante puis en venir à l’étouffement, à l’extinction effective si
redoutée : l’aliénation mentale.
Cet ouvrage que vous vous apprêtez à parcourir, représente plusieurs
années de travail, une volonté réelle de vous livrer un riche répertoire
d’adages, d’anecdotes, de dictons et de proverbes de chez nous. La
détermination, l’envie et le besoin d’écrire au sujet du savoir du terroir
profond de nos « Anciens » s’y retrouvent. C’est pourquoi je vous
recommande sa lecture, laquelle suscite beaucoup d’émotions et un
grand intérêt linguistique aussi : celui de faire connaissance, de faire
connaître, d’expérimenter et de vivre les proverbes de chez nous, qui
imagent des vérités, l’éloquence et la Sagesse. Nous éloigner de nos
valeurs traditionnelles pour d’autres, encore plus modernes
soientelles, serait naturellement regardé comme une haute trahison de la
mémoire de nos Ancêtres, lesquels sont et demeurent nos
bibliothèques d’intérieur, car leurs propos devraient

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