Economie et psychanalyse
310 pages
Français

Economie et psychanalyse , livre ebook

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310 pages
Français

Description

Sous couvert du Progrès entendu comme la quête du Bien, le sujet de la parole est de plus en plus muselé par un discours hégémonique : le discours scientifique, technologique et marchand. Colonisé par les exigences néolibérales (rendement, productivité, efficacité, évaluation, etc.), l'auteur interroge ce qu'un tel discours implique dès lors qu'il place l'argent au centre des préoccupations, n'accordant d'importance qu'aux profits réalisés par une minorité au détriment de l'intérêt général.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 146
EAN13 9782296456570
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ÉCONOMIE ET PSYCHANALYSE
Le progrès en question
Questions Contemporaines Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland  Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Derniers ouvrages parus Claude OBADIA, Les lumières en berne ? Réflexion sur un présent en peine d’avenir., 2011 Levent ÜNSALDI,Le développement vu de Turquie, 2011. Maurice T. MASCHINO,Cette France qu’on ne peut plus aimer, 2011. Véronique WASYKULA,RMI : vous devez savoir, 2011. Antoine BRUNET, Jean-Paul GUICHARD,L’Impérialisme économique. La visée hégémonique de la Chine, 2011. Louis R. OMERT,Le Sursaut. Essai critique, social et philosophique, 2011. Jean-Pierre DARRÉ,De l’ère des révolutions à l’émancipation des intelligences, 2011. Jean-Pierre LEFEBVRE,Pour une sortie de crise positive,Articuler la construction autogestionnaire avec le dépérissement de l’État,2011. Jean-René FONTAINE et Jean LEVAIN, Logement aidé en France, Comprendre pour décider, 2011. Marc WIEL,Le Grand Paris, 2010. Theuriet Direny,Idéologie de construction du territoire, 2010. Carlos Antonio AGUIRRE ROJAS,Les leçons politiques du néozapatisme mexicain, Commander en obéissant, 2010. Florence SAMSON,Le Jungle du chômage, 2010. Frédéric MAZIERES,Les contextes et les domaines d'interventions de l'Attaché de Coopération pour le Français, 2010. Noël NEL,Pour un nouveau socialisme, 2010. Jean-Louis MATHARAN,Histoire du sentiment d'appartenance en e France. DuXIIsiècle à nos jours, 2010. Denis DESPREAUX,Avez-vous dit performance des universités ?, 2010.
Dominique Jacques Roth
ÉCONOMIE ET PSYCHANALYSE
Le progrès en question
Préface de Charlotte Herfray
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http ://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-54322-5 EAN : 9782296543225
 N’incitez pas les mots à faire une politique de masse.
René Char
A toutes celles, en particulier Charlotte Herfray, et à tous ceux qui m’ont donné de leur temps. Qu’ils en soient ici chaleureusement remerciés.
Que la pensée soit… L’art de citer à bon escient est l’art de souligner des liens entre ce qui fut entrevu par d’autres à l’occasion d’observations ou d’intuitions, les conduisant à des démonstrations qui mettent en 1 lumière ce qui «ek-siste »et qui interroge. L’ouvrage de Dominique Jacques Roth, construit en référence à un questionnement sur le progrès, comporte beaucoup de citations et de nombreux renvois à des auteurs préoccupés par ce que devient notre culture à travers les crises qui l’ébranlent. Ainsi cet ouvrage est-il de l’ordre d’une recherche qui nous concerne tous. Le terme de progrès qui est son objet est un terme qui plaît bien aux humains. Il évoque le mieux-être, l’abondance et bien des facilités. Or ce qui se révèle sous le signifiant de progrès c’est souvent l’«hybris», c’est-à-dire la démesure, l’excès tant redouté des Grecs anciens. Cette démesure peut conduire à l’orgueil, à l’insolence, à l’abandon à la violence… Bien des auteurs, dont D. J. Roth, mettent en lumière les ravages véhiculés par la croyance en un monde allant vers un progrès sans faille grâce au « stm » qui se nourrit d’une philosophie prometteuse de maîtrise et de jouissance pour les humains. Le sigle « stm » désigne chez D. J. Roth la dominance «scientifico-technico-marchande », comme le ressort qui anime les croyants de l’ordre marchand. Mais cet ordre qui envahit subtilement nos rêves économiques et politiques est peut-être l’annonce de la mort de l’humanisme. Car les humains ne peuvent être réduits à être des objets de l’ordre marchand. Ils sont sujets de leurs vies et se savent mortels. De plus ils sont habités (plus ou moins, j’en conviens) du sens de la responsabilité du fait qu’ils sont libres : « Nous sommes libres et responsables » comme Henrik Ibsen le fait dire à Hedda Gabler dans la pièce du même nom. L’auteur deEconomie et Psychanalyse n’est pas le seul qui porte plainte contre les avatars du monde moderne qui se met en place sous nos yeux. Son travail s’appuie sur de nombreux discours qui reprennent cette hypothèse et les interrogations qui s’y rattachent. Reprendre des interrogations c’est les reconnaître parce qu’on y adhère. Notre pensée rejoint ainsi d’autres pensées qui ont déjà été sensibles à des faits qui nous frappent ou à des raisonnements qui soutiennent nos hypothèses. Les analyses de certains autres soutiennent les nôtres et viennent ainsi étayer notre raisonnement préoccupé par la question du changement dont les signes viennent se
1 .« Ek » est un ablatif de séparation.
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signifier en douceur. Mais si les effets positifs du changement nous charment, il y a beaucoup de difficultés à en accepter les effets négatifs. Car dans tout changement il y a naissance et mort sous roche ! Quand le familier s’éteint et disparaît, sa disparition est souvent évoquée à travers le vocable de « mort » qui est comme un salut à ce qui disparaît et un hymne au « neuf » qui apparaît. Comment les hérauts du « neuf » n’en chanteraient-ils pas les louanges dès lors que ce qui est « neuf » permet à leurs illusions de maîtrise de perdurer? Mais le changement évoque encore autre chose qui a trait à nos façons de penser les problèmes. Si nous nous situons dans la maison de la logique dialectique, nous savons que ce qu’on appelle le changement résulte d’accumulations «quantitatives» qui aboutissent à un changement «qualitatif» indéniable dans l’ordre de la réalité (dont les phénomènes relèvent de l’observation), voire du Réel (dont les phénomènes ne relèvent pas forcément de l’observation mais néanmoins font effet…). La logique dialectique nous enseigne que tout changement est un résultat consécutif à une succession de «»changements quantitatifs qui vont aboutir à un «changement qualitatif »qui s’impose à la perception et à l’entendement. Rappelons que la « loi du changement qualitatif » est un des « temps » les plus importants de la démarche dialectique : à 100 degrés l’eau devient de la vapeur ; à 0 degré elle devient solide. Si nous ne prenons pas en compte les transformations relatives à l’accumulation des degrés, leur finalité qui produit la disparition de l’eau liquide ne peut que nous échapper. Le travail accompli par D. J. Roth prend place, à mon avis, parmi les discours de ceux qui se sont interrogés sur le changement et sur l’éthique que celui-ci véhicule. Il se questionne ainsi sur de nombreux discours qui donnent droit de cité au langage, non pas dans le sens d’un outil à faire passer des messages (ainsi que nous l’enseignent les théories de la communication), mais comme une « faculté inhérente à la condition humaine, la faculté de symboliser », selon la définition qu’en donne Emile Benvéniste, linguiste, membre de l’Ecole de Prague. Rappelons que celle-ci arrêta ses travaux lors de la prise du pouvoir en Europe par le fascisme. Les théories de la communication nous sont arrivées après la guerre, dans les valises du plan Marshall. Elles sont très loin des théories de l’Ecole de Prague qui nous enseignent que le langage est une fonction spécifique qui permet aux êtres humains de représenter l’absence au moyen de « symboles », le symbole représentant toujours autre chose que lui-même. Les analyses de D. J. Roth situent le changement non seulement du point de vue sociologique mais surtout en interrogeant les théories qui
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