Écrasons la cigarette pas le fumeur : Plaidoyer pour un peu de compassion

Jean-Jacques Bourque

Description

PRÉFACE D'YVES LAMONTAGNE, M.D.
- Rêvez-vous d'arrêter de fumer alors que vous n'y arrivez pas ?
- Vous sentez-vous irrités par ces fumeurs récalcitrants qu'on voit aux entrées des édifices ?
- Êtes-vous étonnés, déçus, choqués de constater que des personnes de votre entourage n'ont pas encore arrêté de fumer ?
- Êtes-vous un professionnel de la santé intervenant auprès des fumeurs ou un membre d'une organisation ayant pour mission d'encadrer ou de protéger les libertés des fumeurs ?
Si vous répondez par l'affirmative à l'une de ces questions, ce livre-choc est pour vous. Médecin et psychiatre, le docteur Jean-Jacques Bourque s'y prononce avec nuance et compassion sur un sujet dérangeant et controversé : la croisade antitabac et ses bienfaits, mais aussi ses conséquences néfastes.
Médecin et psychiatre, l'auteur analyse la position qu'occupe le tabac dans notre société. Il raconte les cas authentiques de fumeurs incapables de cesser de fumer et gravement affectés par le climat antitabac qui règne présentement. Malgré sa satisfaction, en tant que médecin, face au grand succès des campagnes qui ont contribué à réduire de moitié, en vingt-cinq ans, le nombre de fumeurs, il démontre comment Santé Canada se prête à une propagande de peur en occultant les risques qu'affronte une certaine partie de la population en cessant de fumer. S'appuyant sur l'histoire du traitement de la maladie mentale et sur de nombreuses recherches peu connues du public, il montre entre autres comment des personnes souffrant de dépression, de schizophrénie, d'Alzheimer ou même d'une maladie du cœur peuvent souvent bénéficier de l'usage de la nicotine. Il met aussi en lumière les conséquences néfastes des campagnes de peur pour cette partie de la population. Enfin, il invite fumeurs et non-fumeurs à faire preuve de compréhension et de compassion pour ces dépendants involontaires du tabac.

Informations

• Publié par: Québec Amérique
• Date de parution: 05 février 2013
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782764422113
• Langue: Français

Extrait

Dossiers et Documents
Collection dirigée par Anne-Marie Villeneuve
Du même auteur chez Québec Amérique
L’Âme de l’organisation , coll. Presses HEC, avec la collaboration de François Lelord, 1999.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
 
Bourque, Jean-Jacques Écrasons la cigarette, pas le fumeur : plaidoyer pour un peu de compassion (Dossiers et documents)
9782764422113
1. Lutte antitabac. 2. Fumeurs - Psychologie. 3. Tabagisme - Aspect physiologique. I. Titre. II. Collection: Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
HV5732.B68 2010 362.29’66 C2009-942322-7

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Imprimé au Canada

À Patricia, l’amour de ma vie.
Sommaire
Dossiers et Documents Du même auteur chez Québec Amérique Page de Copyright Page de titre Dedicace PRÉFACE AVANT-PROPOS - POURQUOI AI-JE ÉCRIT CE LIVRE ? PROLOGUE CHAPITRE I - CES DÉPRIMÉS QUI S’IGNORENT CHAPITRE II - L’AGRESSIVITÉ CHEZ L’ÊTRE HUMAIN CHAPITRE III - LA MALADIE MENTALE CHAPITRE IV - QU’EN DISENT LES SCIENTIFIQUES ? CHAPITRE V - LA PROPAGANDE ANTI-TABAC CHAPITRE VI - LA FUMÉE SECONDAIRE DU TABAC CHAPITRE VII - L’ÉTRANGER CHAPITRE VIII - QUOI FAIRE ? LA COMPASSION - EN GUISE DE CONCLUSION
PRÉFACE
 
Mark Twain disait : «Arrêter de fumer, c’est facile, je l’ai fait des centaines de fois. »
 
Après avoir essayé sans succès tous les traitements possibles et imaginables, j’ai cessé de fumer il y a deux ans maintenant. Il était grandement temps, rendu à mon âge. Alors que je souffrais d’une bronchite plus grave que les autres, à la suite d’une importante quinte de toux au cours de la nuit, j’ai décidé que c’était assez et cette décision semble s’être gravée pour de bon sur le disque dur de mon cerveau. Aucun traitement, aucune pilule, aucune gomme, rien et ce fut plus facile que je ne le croyais.
 
Par contre, j’aime encore l’odeur du tabac et même si je sens maintenant l’haleine et les vêtements de fumeurs, je n’en fais pas de cas, me disant que bien d’autres m’ont enduré pendant des années.
 
Voilà pourquoi j’ai été intéressé par le livre de mon collègue, le docteur Jean-Jacques Bourque, dont je viens tout juste de terminer la lecture. Étonnamment, j’ai appris que la nicotine avait aussi des effets bénéfiques. Ainsi, les fumeurs sont moins atteints de la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson; les patients atteints de schizophrénie ont l’impression que leurs symptômes s’atténuent quand ils fument; les non-fumeurs risquent plus de mourir rapidement après un infarctus que les fumeurs qui continuent à fumer en raison de l’effet antidépresseur de la nicotine. Enfin, des études scientifiques confirment les risques élevés de rechute ou d’aggravation de la dépression majeure en cas d’arrêt de la consommation de nicotine pour ceux qui ont une histoire de dépression grave.
 
Tous ces bons côtés de la nicotine me pousseront-ils à recommencer à fumer? Certes non, mais le livre du docteur Bourque m’a sensibilisé à un autre côté de la médaille. Ainsi, malgré les campagnes anti-tabac menées depuis des années et le fait que fumer soit devenu une tare sociale, 20 % de la population fume encore. On peut y trouver deux explications : soit ces personnes ne veulent pas cesser de fumer, soit elles sont incapables d’arrêter leur consommation de tabac.
 
Voilà pourquoi l’auteur croit que quelqu’un qui ne peut arrêter de fumer doit être considéré comme une personne souffrant d’une maladie et non comme un paria de la société. Je suis d’accord avec cette assertion et comme le docteur Bourque, je crois qu’il faut bien plus exprimer de la compassion, de l’empathie et de la compréhension à l’égard des difficultés que ces personnes doivent affronter, plutôt que de leur témoigner de l’agressivité ou du rejet. Avec un traitement adéquat de ces malades, la société ne s’en porterait que mieux et le taux de réussite des campagnes anti-tabagiques aurait des chances d’augmenter.
 
Bravo au docteur Jean-Jacques Bourque pour ce livre honnête, qui montre les deux côtés de la médaille et surtout qui prône la compréhension et la compassion envers les fumeurs.
 
YVES LAMONTAGNE, M.D. Président-directeur général Collège des médecins du Québec
AVANT-PROPOS
POURQUOI AI-JE ÉCRIT CE LIVRE ?
 
Je suis un médecin psychiatre à la retraite qui a été un grand fumeur de pipe pendant cinquante ans. Ma consommation de tabac a fortement diminué depuis quatre ans à la suite d’un infarctus du myocarde. Comme plusieurs fumeurs, j’ai tenté dans le passé de me convaincre que je fumais uniquement pour le plaisir et que je pourrais cesser de fumer s’il le fallait. Or, ce moment est venu lors de ma crise cardiaque et j’ai perdu mes illusions. En effet, j’ai dû mettre toutes mes énergies avec l’aide de timbres nicotiniques et d’antidépresseurs pour arriver à me limiter à fumer deux ou trois pipes par jour.
 
En tant que médecin, psychiatre et fumeur, je veux présenter, dans ce livre, ma compréhension du problème du tabagisme. Pour ce faire, je vais dans un premier temps m’adresser directement aux fumeurs, aux ex-fumeurs, aux non-fumeurs, aux décideurs et aux associations s’intéressant aux effets du tabac comme : – la Fondation des maladies du cœur ; – les associations pulmonaires; – les associations pour la santé publique; – les associations pour les droits des non-fumeurs; – les associations pour le respect des droits des fumeurs; – et les autres organismes qui soutiennent et participent aux campagnes mises sur pied pour aider les gens à arrêter de fumer.

Les fumeurs
Je vous ai rencontrés régulièrement à mon cabinet, à l’urgence et dans un lit hospitalier. Vous m’avez raconté vos souffrances reliées à votre dépendance au tabac : culpabilité de ne pouvoir cesser de fumer, sentiment de rejet par la société, et même parfois par vos proches. J’ai porté une oreille attentive et empathique à vos déboires tout en me disant qu’un jour je devrais écrire pour essayer de vous soulager de vos souffrances.

Les ex-fumeurs
Vous faites partie de la moitié des fumeurs qui ont réussi la tâche difficile de se libérer de la dépendance au tabac. Vous méritez des éloges comme récompense pour votre courage et votre détermination. Comme ex-fumeur, vous pourriez, plus facilement qu’un non-fumeur, empathiser avec ceux qui sont toujours esclaves du tabac. Votre réaction initiale a possiblement été de les fuir pour ne pas succomber à la tentation de recommencer à fumer et je vous comprends. Par contre, une fois cette étape passée, vous êtes la personne la mieux placée pour les connaître et peut-être les aider dans leur affranchissement de leur esclavage.

Les non-fumeurs
Comme vous êtes les personnes qui risquent le plus de méconnaître l’ampleur de l’enjeu auquel fait face le fumeur, je vais tenter de vous présenter l’ensemble de la problématique afin que vous puissiez vous faire