Empreintes
122 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Empreintes , livre ebook

122 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Dans un mouvement à la fois souple et continu, les différents auteurs abordent la notion d'empreinte et de la trace à partir de la singularité de leur pratique. Leurs textes, ponctués par quelques poèmes et citations, creusent le vaste champ psychanalytique mais aussi sociologique, artistique et scientifique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 février 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336894515
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Champs du corps
Collection dirigée par Jean Marvaud
La collection « Champs du corps », fondée en 2011, se présente comme une suite d’ouvrages autour de la relaxation psychanalytique dans un esprit mobilisé par la clinique, l’enseignement et la recherche.
Chaque volume se donne un thème dévoilé par l’expérience, sans exclure d’autres perspectives. A la fois hétérogènes et convergentes dans la diversité de leurs approches, les contributions présentées explorent les champs du corps en passant les frontières. Des textes plus courts, des notes, des comptes-rendus renouvellent les interrogations.
À l’intérieur de mondes cloisonnés par les idéologies dominantes, « Champs du corps » est une invitation à l’ouverture, à la créativité et à l’écoute.
La relation à l’autre et le corps à corps ne cessent de questionner les sciences, la philosophie et la psychanalyse, dans la traversée de leurs théories et de leurs pratiques. Les différents écrits poursuivent cette interrogation en remontant aux sources des pathologies, dans le décryptage du langage du corps. Les sensations font souvenir et histoire. Elles prennent sens dans le champ psychanalytique qui est le nôtre. Approfondir les liens complexes du corps et de la psyché est une tentative exigeante dont ces volumes sont à la fois un intéressant exemple et un possible espoir.
Déjà parus :
Traverse, Champs du corps , n° 1, L’Harmattan, 2011
Enfances, Champs du corps , n° 2, L’Harmattan, 2013
Rêve (rie), Champs du corps , n° 3 , L’Harmattan, 2016
La peau, Champs du corps , n°4, L’Harmattan, 2018
AREPS






EMPREINTES



Champs du corps Relaxation psychanalytique
Copyright









***


















© L’Harmattan, 2020
5-7, rue de l’École-Polytechnique ‒ 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-89451-5
Sommaire
Prologue Jean Marvaud
Aux sources de la relaxation Sapir, l’empreinte du passé Michel Dreyfus
Corps, histoire, traces, empreintes, Marie-France Biard
Intermezzo 1 Monique Londiche
L’affolement corporel de Kadi La relaxation thérapeutique comme réponse à une dyskinésie sévère Malika Kèchkèche
L’empreinte comme prémices des représentations dans l’art Françoise Giromini
Intermezzo 2 Monique Londiche
La relaxation face au détournement topique et temporel de l’empreinte, Jean-Yves Levental
De l’emprunt à l’empreinte Formes archaïques de l’identification Catherine Potel
Intermezzo 3 Monique Londiche
Trace et empreinte Jean Marvaud
Empreintes et potentialités addictives dans l’œuvre de Francis Bacon, Catherine Fischhof
Empreinte Christian Gardair
Trace, écriture et disparition, Joël Clerget
L’empreinte du toucher, premier organisateur du psychisme, fil rouge de la vie affective et relationnelle, Régine Prat
Empreintes, Jean-Pierre Hiéret
“ Le souvenir-écran ”, une empreinte sexuelle ? Jean-François Solal
Chez Gégène à Joinville – le – Pont ou Pouvons-nous effacer les empreintes ? François Berton
Prologue Jean Marvaud
A) Dans ce volume, des textes théoriques et cliniques variés vont permettre d’approcher, apprivoiser, comprendre, accepter, rejeter peut-être, les notions d’empreinte et de trace. Cela va, pour le moins, nous donner la possibilité d’avancer dans leur reconnaissance à condition d’accepter un paradoxe de départ : l’usage de l’un ou l’autre mot va étaler leur similarité ou leur proximité sémantique ou bien leurs connotations différentes. Peut-être serait-il plus judicieux de parler d’hyponymes. L’étymologie de l’un et l’autre terme permet tout à fait de mieux accueillir ce dilemme existant également dans d’autres langues. La trace porte en elle une énigme qui reste présente, celle de la présence ou de la représentation présente d’une chose absente. Peut-on le penser pour l’empreinte ?
Quand on fait référence aux écrits autour de l’empreinte, il est notable que plusieurs renvoient à la trace. Exemple, le dictionnaire : « On désigne sous ce terme de traces une suite de marques, d’empreintes laissées par un passage (d’un homme ou d’un animal). Au sens figuré c’est la marque laissée par une action, un évènement passé. Sens propre et sens figuré sont étroitement intriqués jusqu’à se confondre et devenir indissociables ».
B) Essayons de voir comment la notion d’empreinte, dans sa complexité, enrichit celle de trace en faisant un détour par l’étymologie et l’histoire. Ainsi les définitions, leurs emplois, le sens utilisé s’enrichissent, se rapprochent. Au fil du temps, l’un se sert de l’autre et inversement et le mot empreinte tisse souvent son histoire en synonymie avec celui de trace.
Le mot empreinte est le participe passé féminin substantivé du verbe empreindre. Deux bases sont retrouvées : la base riche qui donnera, entre autres « pression », « presser », « presse » et la formation savante qui donnera « imprimer » et « impression », puis, par transmission populaire « empreindre », « produire en relief ou en creux ».
Le mot trace s’appuie sur la base « tirer », « trainer », « suivre à la trace ». Son sens figuré apparaît au 13 e siècle comme une extension de la notion d’empreinte matérielle à celle de marque psychique d’un évènement, c’est-à-dire l’idée « d’impression qui reste de quelque chose » ou « de ce qui subsiste du passé ».
L’étymologie permet ainsi de donner les premiers éléments d’avancée dans la compréhension que l’on choisit de se donner.
C) Le thème de cet ouvrage est l’empreinte mais la trace est présente. Peut-on sortir de la trace pour fortifier ce choix ? C’est un sujet hasardeux que certains auteurs ont choisi. Les traces forment une ou des routes présentes en nous ou cachées, voire inconnues. Mais elles sont là et peuvent représenter des points de repère ou d’ancrage. Ces voies, ces chemins peuvent nous éclairer. Ils signent l’écriture d’un passage en l’assumant ou le fuyant (souvenir-écran). Ne vont-ils pas, en fonction de circonstances évènementielles ou liées à des traumatismes, affranchir l’empreinte ? Cette dernière peut, en effet, s’inscrire comme une trace ou bien être en lien avec elle ou en dehors d’elle. Faudrait-il s’en affranchir pour revenir à la trace et rester avec elle ? Non, certains articles vont nous le montrer.
1. La trace est toujours trace de quelque chose, c’est-à-dire qu’elle ne se définit pas par elle-même et n’a pas d’existence propre, autonome. Sa présence témoigne de l’absence de ce qui l’a formée, qui s’éloigne, se dérobe à nous et devient, ou plutôt demeure, invisible. Bien évidemment on peut chercher à la retrouver, émettre des hypothèses, des déductions, mais cette reconstruction ne sera jamais qu’une représentation. Ce qui nous en apparaît, son caractère imagé, ne peut qu’indiquer l’absence de ce qui est représenté. La trace ne peut rendre présent ce qui est absent.
En est-il de même pour l’empreinte, notion riche et complexe ? Dans le creux, le négatif qu’elle laisse apparaître et qui la constitue, un mouvement, un acte prennent forme dans un temps défini, s’installent, s’incrustent, prenant une place importante (même si elle ne reste pas présente), ainsi qu’une forme dans l’espace de vie de la personne. Quelqu’un ou quelque chose est passé à un moment pour marquer l’espace.
2. Attardons-nous sur Platon et sur sa problématique de l’empreinte, à propos du rapport entre vérité et erreur, fidélité à la réalité et imagination. Dans un dialogue entre Socrate et un sophiste, Platon établit une relation entre deux cheminements, celui de l ’eikon, l’image ou l’imagination, et celui du tupos , l’empreinte abordée par la métaphore du bloc de cire… Le croisement de ces deux cheminements met en valeur la question de la vérité et de l’erreur, cette dernière étant assimilée à un effacement des marques (comme l’effacement des traces avant leur dis

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents