Ensemble construire l interculturel
200 pages
Français

Ensemble construire l'interculturel , livre ebook

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200 pages
Français

Description

Aujourd'hui, chaque peuple appartient à plusieurs cultures, elles-mêmes en transformation constante. Certes, ce contexte offre de nombreuses possibilités de rencontres. Mais celles-ci contribuent-elles à construire un village mondial où il fait bon vivre ou, au contraire, donnent-elles naissance à une jungle planétaire dominée par de nouvelles hégémonies ? Les changements interculturels multiples que nous vivons émergent-ils d'une reconnaissance réciproque ? Les logiques d'interrelations ne se trouvent-elles pas au contraire instrumentalisées par des intérêts qui se situent du côté des pouvoirs de contrôle et de domination ?

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Publié par
Date de parution 26 juillet 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782140127649
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ien cce Ss th e u sm e ra t tin e e Ls
Sous la direction de Albertine TSHIBILONDINGOYI
Ensemble, construire l’interculturel Perspectives africaines
RENCONTRES &
COLLOQUES
Ensemble, construire l’interculturel
C o l l o q u e s & R e n c o n t r e s Le secteur « Colloques et Rencontres » des éditions L’Harmattan s'est fixé pour but de publier des ouvrages universitaires à caractère collectif dans le cadre de trois rubriques thématiques : Lettres et sciences humaines ; Droit, économie et AES ; Sciences et santé. Ce secteur a la double vocation de donner un cadre éditorial cohérent aux chercheurs tout en permettant l’élargissement de leur audience. Déjà parus Claire Chaplier & Anne-Marie O’Connell,Epistémologie à usage didactique, Langues de spécialité (secteur LANSAD),2019.Emmanuela Di Scala,Science et société. Les représentations dans les controverses et les questions socio-scientifiques, 2019. Mauve Carbonell et Nathalie Rezzi (dir.),L’enseignement de l’Europe et de l’Union européenne à l’école,2019. Hassan Faouzi et Mimoun Hillali (dir.),branding » des territoiresGouvernance et « touristiques,2019. Jawad Kerdoudi et Dominique Martin (dir.),La mondialisation face à la montée des nationalismes,2019. Claire Dodane et Jacqueline Estran (dir.), Genre et tradition(s).Regards sur l'Autre et e sur Soi au XX siècle,2019. Sophie Hild et Louis Schweitzer (dir.),Le bien-être animal : de la science au droit,2018. Chelly-Zemni Alya et Fourtanier Marie-José (dir.),Le mythe dans la pensée contemporaine,2018. Lee Hsin-I et Xu Yiru (dir.),Regards croisés sur la didactique, l’éducation et la culture sino-françaises,2018. Debono Marc-Williams, (dir.),Mémoires singulières, mémoires plurielles, À l’heure du dataïsme et de l’intelligence artificielle, 2018. Evrard Sébastien, Piotraut Jean-Luc, tafforeau Patrick,Les aspects transfrontaliers de la contrefaçon, 2017. Bryant Christopher R., Loudiyi Salma,Des espaces agricoles dans la métropolisation. Perspectives franco-québécoises, 2017. Bena Jonas Makamina, Kalamba Sylvain Nsapo et Verhaeghe Samuel (dir.),Le vivre ensemble aujourd’hui. Approche pluridisciplinaire, 2017. Dubruc Nadine, Mekdessi Sélim,Les entreprises libanaises et leur responsabilité sociale. Etat des lieux de la RSE, 2017. Coum Daniel (dir.),Appartenance, identité et filiation.Les liens familiaux en question aux Antilles en général et en Guadeloupe en particulier,2017. © L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.editions-harmattan.frISBN : 978-2-343-18133-2 EAN : 9782343181332
Sous la direction deAlbertine TSHIBILONDI NGOYI Ensemble, construire l’interculturel Perspectives africainesContributions à l’occasion des 10 ans du Centre dÉtudes Africaines & deRecherches Interculturelles
De la ŵġŵe auteuƌe
Quelques publications : Paradigme de l’interprétation sémiotique. Esquisse de la théorie de l’interprétant dans la sémio-pragmatique de Ch. S. Peirce. Munich-Kinshasa, Publications Universitaires Africaines /African University Studies, 1997. Éthique et engagement communautaire. L’homme et sa destinée. Éditions Universitaires du Kasayi, Kananga, 2002. Enjeux de l’éducation de la femme en Afrique. Cas des femmes congolaises du Kasaï, Paris, L’Harmattan, 2005. « Genre et fondamentalismes culturels et politiques », dans Fatou Sow (dir.), Genre et fondamentalismes, CODESRIA, Dakar, 2018, pp.139-164. « De la philosophie africaine de la rencontre à l’interculturalité », dans Pou-couta (P.), Ogui (G.), Diarra (P.) (éds),Les défis du Vivre ensemble au ème 21 siècle. Paris, Karthala, 2016, pp. 131-142. « Universalité et interculturalité. Perspectives africaines », dans Sitter-Liver (B.) (éd.),Universality from Theory to Practice.Fribourg, Academic Press Fribourg, 2009, pp. 377-390. « La conception africaine de la personne : un projet d’accomplissement hu-main », Fornet-Betancourt (R.) (éd.),Concepts of Human being and Interculuturality.Aachen, Concordia, 2009, pp. 117-124. « Famille africaine et mutations socio-culturelles », dans Luterbacher-Maineri (C.) et Lehr-Rosenberg (S.) (éd.),Sagesse dans la pluralité. L’Afrique et l’Occident en dialogue,Academic Press Fri- Fribourg, bourg, 2006, pp. 171-183. « La contextualité comme impératif d’une philosophie africaine intercultu-relle », dans Steffens (E.) et Meuthrath (A.) (éds.),Utopia hat einen Ort, Beiträge für eine interkulturelle Welt aus vier Kontinenten, Frankfurt am Main / London, IKO, 2006, pp. 45-53. « La philosophie et la problématique du genre en Afrique », dansPour une pensée africaine émancipatrice. Points de vue du Sud, Paris/Louvain-La-Neuve, L’Harmattan/Alternatives sud, 2003, pp. 117-136. « La mondialisation : un défi pour les femmes d’Afrique », dans Nahvandi (F) (dir.),Globalisation et néolibéralisme dans le Tiers Monde,Paris, L’Harmattan, 2000, pp. 113-131.
CeŶtƌe dÉtudesAfƌiĐaiŶes &de ReĐheƌĐhes IŶteƌĐultuƌelles;CEAF&RIͿ
Fondé en2006, le Centre d’Études Africaines et de Recherches Interculturelles,CEAF&RI,est un espace d’échanges, de recherche-action, constituéen association, sans but lucratif,à caractère scienti-fique etinterculturel. En effet, en1986 est née l’idéede mettresur pied une structure d’encadrementfilles des /femmes à Kananga, dans la province du Kasaï, en République démocratique duCongo.Ce projet a mûri et a fait son chemin durant les années passées dans l’enseignement et dans la recherche. Il s’est élargiavec la création, en 2006,du CEAF&RI qui a pour objectifs :
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Contribuerà la recherche et audébat sur lesrelationsintercul-turelles ; Promouvoir une recherche-actioninterdisciplinaire sur les cul-tures, le genre et le développement en Afrique et dans la dias-pora ; Accompagner les chercheurs et chercheuses ; Encadrerles filles/les femmes, les jeunesà traversl’œuvre BIKA ; Offrir unFonds de documentationspécialisée ; Diffuser etvulgariser ses productions par des publications.
Le Centre, enqu tant espace d’initiation etfor de mation à l’interculturalité,investit également dans le numérique avecson site www.ceafri.net et sa page Facebook Ceaf&ri.
Un site destiné aux études africaines féminines et aux recherches interculturelles. Il vise à rendre visibles et accessibles les productions interculturelles et africaines.
Reconnu comme « bonne pratique » du dialogue interculturel, par l’UNESCO, ceafri.net reste une référence pour les chercheurs et cher-cheuses de plus en plus nombreux.
Enfin, CEAF&RI est un centre pluridisciplinaire. Il se veut ouvert à toute contribution positive.
Contact: centreceaf@yahoo.net
Site: www.ceafri.net
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IŶtƌoduĐtioŶ
Albertine Tshibilondi Ngoyi
Ce livre est le fruit d’un colloque international organisé à Namur du 19 au 20 mai 2017 pour la commémoration du dixième anniver-saire du CEAF&RI, sur le thème de l’interculturel comme un projet à construire ensemble.
En effet, en ce temps de mondialisation de tous les aspects de la vie, où prédomine une culture unique, une approche interculturelle révèle que chaque société, chaque peuple, chaque humain appartient à plusieurs cultures, elles-mêmes en transformation constante. Certes, ce contexte offre de nombreuses possibilités de rencontres. Mais celles-ci contribuent-elles à construire un village mondial où il fait bon vivre pour tous et pour toutes ou, au contraire, donnent-elles nais-sance à une jungle planétaire dominée par de nouvelles hégémonies ? Les changements interculturels multiples que nous vivons, amplifiés par la révolution numérique, émergent-ils d’une reconnaissance réci-proque ? Les logiques d’interrelations ne se trouvent-elles pas, au con-traire, instrumentalisées par les intérêts des détenteurs des pouvoirs de contrôle et de domination ?
Les chercheurs et chercheuses de différentes disciplines tentent d’éclairer quelques facettes de cette thématique si complexe. Ils met-tent en valeur des approches et des sagesses issues du contexte de l’Afrique, approches et sagesses souvent ignorées ou méconnues.
Albertine Tshibilondi présente le bilan d’une décennie de re-cherche-action au sein du Centre d’Études Africaines et de Re-cherches Interculturelles, CEAF&RI. Elle montre comment le Centre s’appuie sur l’approche interculturelle dans le domaine de la re-cherche, l’éducation, la formation, et les actions de sensibilisation au niveau local, régional, international. Un vaste réseau est tissé aux ni-veaux de la recherche scientifique et de la société civile. CEAF&RI
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relève également le défi du numérique grâce à son portail www.ceafri.net. Un intérêt particulier est accordé aux cultures et aux langues.
Justement, Thérèse Samaké fait des langues un paramètre in-contournable de l’interculturel. Pour elle, la langue façonne la manière d’habiter le monde. Elle ouvre à des défis importants qui requièrent la promotion des langues nationales et l’interaction entre les cultures. L’auteure insiste sur la nécessité de faire des identités collectives et individuelles d’authentiques lieux de partage et d’hospitalité. Alors, comment concevoir cette interaction quand on n’est pas chez soi ; quand on est perçu non pas comme une chance, mais comme une me-nace ?
Gaston Gabriel Tata propose une réponse stimulante à cette question : « Résister au regard de l’autre ». Il nous partage sa convic-tion : « rien ne changera si nous ne changeons pas notre imaginaire sur l’autre ». Cette étude montre, au-delà de la singularité, parfois ex-trême, les universaux de l’humanité. L’auteur tente d’identifier « les lieux privilégiés » pour construire une société ou une communauté ecclésiale responsable, accueillante et hospitalière. Ainsi, l’interculturel requiert le dialogue et l’ouverture à la différence.
D’où l’importance d’une rencontre fondée sur l’altérité. C’est en ce sens que Pierre Diarra évoque le paradoxe de l’exclusion religieuse et de l’ouverture culturelle, à partir des confrontationsentre l’Afrique et l’Occident, entre les religions africaines traditionnelles dites religions des ancêtres et le christianisme.Dès lors, les échanges entre groupes et personnes de cultures et religions différentes ne devraient-ils pas être conçus comme « une hospitalité réciproque », dans la logique du « donner et du recevoir » chère à Léopold Sédar Senghor ?
L’interculturel a aussi une dimension poétique et esthétique dont rend compte Jean Kabuta dans lekasàlà. Il s’agit d’un art de cé-lébration de soi, une école de l’émerveillement et une pratique rituelle de la joie. Ce poème-action est une manière d’entrer en résonance avec soi et avec autrui. Il s’agit d’un art de vivre, de prendre soin de la vie dans la personne et dans la communauté. Lekasàlànous rappelle que tout être humain en tant que source de vie mérite d’être célébré.
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Cet artancestral est aujourd’hui pratiqué en Afrique, en Europe et en Amérique.
Etienne Chomé, lui, s’intéresse aux méthodes non violentes, en partant de son expérience du vécu interculturel. Pour l’auteur, l’interculturalité est d’abord à construire en soi-même, car « c’est la qualité de notre propre dialogue intérieur qui nous rend disponible ou non pour une rencontre authentique avec les personnes et les groupes autour de nous ». Il présente deux parcours de formation visant des « transformations » sur le plan interpersonnel pour mieux gérer nos conflits quotidiens, et au niveau socio-politique pour faire tomber une injustice.
Dans une perspective qui allie l’Afrique et la Bible, l’anthropologie culturelle et la théologie biblique, Paulin Poucouta nous propose de ré-entendre la sagesse africaine et la spiritualité bi-blique nous redire l’importance de l’écoute comme premier moment d’une rencontre interculturelle et d’une théologie du dialogue. Il montre comment l’écoute ouvre à des rencontres interculturelles, libres de la pensée unique, libres des idoles de l’avoir, du pouvoir et du savoir. L’écoute a également une dimension écologique que ré-sume bien le poète Birago Diop : « Écoute plus souvent les choses que les êtres (…) ». Grâce à la palabre, elle est un moment d’empathie communautaire au moment des tensions et d’intolérance.
Mais, l’écoute n’est pas un acquis. Elle est un incessant chemin d’apprentissage, fruit d’un continuel travail soutenu et solidaire entre les femmes et les hommes. C’est ce que montre Albertine Tshibilondi en examinant les avancées et les reculs de l’égalité de genre en con-texte interculturel, en vue d’une justice relationnelle intégrale.
Lorsqu’il est question de l’interculturel, on ne peut éluder de pré-senter Alioune Diop, fondateur dePrésence Africaine.Paulin Poucou-taévoque cette figure emblématique qui a consacré sa vie au dialogue des cultures et des religions, fondement de la construction du conti-nent africain et de l’humanité.
Enfin, Alphonsine Nyélénga Bouya rassemble quelques témoi-gnages sur « Interculturel, genre et mouvements féminins » : celui de
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