Espaces francophones tunisiens ou Main de Fatma
214 pages
Français

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Espaces francophones tunisiens ou Main de Fatma , livre ebook

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Description

Comment une littérature de langue française et une culture francophone, issues du fait colonial, sont-elles souvent, à l'instar de la Main de Fatma, l'alibi de certains malentendus voulus ou non ? Comment faire pour être et rester un francophone tunisien sans complexe, sans renoncer à sa culture arabophone ? La femme, l'altérité, l'écriture, l'hybridité et la francophonie seraient les cinq doigts de la jeune littérature tunisienne de langue française et de cette culture francophone apparemment assez prospères, mais pâtissant en réalité de moult incompréhensions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 121
EAN13 9782296469044
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ESPACES FRANCOPHONES TUNISIENS
ou
Main de Fatma
Histoire et Perspectives Méditerranéennes
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

Dans le cadre de cette collection, créée en 1985, les Éditions L’Harmattan se proposent de publier un ensemble de travaux concernant le monde méditerranéen des origines à nos jours.


Déjà parus

Chokri BEN FRADJ, Oliviers et oléiculture en Tunisie, 2011.
Guillaume D’HOOP, Les Algériens dans le prisme des faits divers. Une lecture de la guerre d’Algérie (1954-1962), 2011.
Sébastien ABIS et Damien CORDIER-FERON, Bizerte, otage de l’histoire. De la Seconde Guerre mondiale aux indépendances du Maghred, 2011.
Fabien SACRISTE, Germaine Tillion, Jacques Berque, Jean Servier et Pierre Bourdieu. Des éthnologues dans la guerre d’indépendance algérienne, 2011.
Abraham LAHNITE, L’application du Traité de Fez dans la région du Souss, 2011.
Abraham LAHNITE, Le Souss géographique, historique et humain, 2011.
Abraham LAHNITE, Les conditions d’établissement du Traité de Fez, 2011.
Arfaoui KHEMAIS, Les élections politiques en Tunisie de 1881 à 1956, 2011.
Hamid CHABANI, Le printemps noir de 2001 en Kabylie, 2011.
Makhtar DIOUF, L’islam, un frein au développement, 2011.
Hassane Zouiri, Le Partenariat euro-méditerranéen. Contribution au développement du Maghreb , 2010.
Tarek HEGGY, Le Djinn Radical, 2010.
Mehenni AKBAL, Père Henri Sanson s.j. Itinéraire d’un chrétien d’Algérie , 2010.
Ali Abassi


ESPACES FRANCOPHONES TUNISIENS
ou
Main de Fatma
Du même auteur

Le Corps humain dans les contes et nouvelles de Guy de Maupassant, Tunis, Faculté des lettres de Manouba, 1992 (Essai).
Le Récit. De l’œuvre à l’extrait, Sfax, (Tunisie) Birùni, 1994 (Essai).
Sur l’histoire littéraire française, Tunis, Sahar, 1995 (Essai).
Tirza, Gallimard (Joëlle Losfeld) et Cérès, 1996 (Roman).
Le Romanesque hybride I, Tunis, Sahar, 1996 (Essai).
Le Romanesque hybride II, Tunis, Sahar, 1998 (Essai).
Voix barbares, Tunis, Sahar, 1999 (Roman).
Stendhal hybride, Paris, L’Harmattan, 2001 (Essai).
Inchallah le bonheur, Tunis, Sahar, 2004 (Roman).
La Guerre et ses environs, Tunis, Sahar, 2005 (Essai)
Littératures tunisiennes, Paris, L’Harmattan, 2006 (Essai).
Chemins francophones , Tunis, Sahar, 2006 (Essai)
Erratiques, Tunis, Sahar, 2007 (Roman).
Châteaux, Tunis, Sahar, 2007 (Contes).
Poétique romanesque XIXe, Tunis, ENS et Sahar, 2010 (Essai).
« Al’Arrabâ » (La Marraine), Tunis, Sahar, 2011 (Poésie arabe).
Espaces francophones tunisiens ou Main de Fatma, L’Harmattan, 2011 (Essai).
Le vent se lève en janvier. Pages secrètes de la révolution tunisienne , 2011 (Journal, sous presse).


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55513-6
EAN : 9782296555136

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
AVANT-PROPOS
Main de Fatma ! Ceci n’est pas un conte, devrais-je préciser en prélude. Les ressources génériques et stylistiques que nous offre la forme de l’essai seront ici un recours délibéré et risqué, voire un rempart. Car, le lecteur, probablement amusé d’emblée par un tel sous-titre, ne manquera pas de relever diligemment, en s’aventurant plus loin, l’usage ironique et quasi paradoxal que je fais d’un signe et de sa sémiotique, si bien cadrés dans les mémoires, les savoirs et les habitudes individuelles et collectives.

Du nom propre féminin que le colonisateur a détourné de son origine sacrale au profit d’une péjoration désastreuse {1} , de l’aguichante amulette associée à la couleur locale de la Tunisie, ou du monde arabe en général, et de son signe très connoté dans l’ordre de la psychologie, de la culture et de la sociologie, je ne retiens qu’un signifiant délesté des lieux communs entassés sous de spécieux héritages folkloriques et autres us et coutumes. Mieux encore : considéré dans son rapport métaphorique et liminaire avec le corps de cet ouvrage, Main de Fatma se veut un signifiant restreint à sa dénotation numérale (les cinq doigts de la main, pour les cinq questions qu’on posera), et sa déclinaison féminine désigne la littérature tunisienne de langue française et, plus généralement, la francophonie en Tunisie. Ensuite, avec cette réquisition sémiologique apparemment désinvolte, il s’agit d’investir ce signifiant d’une fonctionnalité volontiers polémique dans l’ensemble des textes, pour essayer de contrecarrer des idées fausses et des réflexes stéréotypés, assez conformes au code et au décodage automatisés par la notoriété de l’objet banal et folklorique, pris dans cet essai comme une métaphore des espaces francophones tunisiens.

C’est même là toute la question ! De quel code et de quel décodage s’agira-t-il dans l’analyse de la problématique proposée ? Comment et pourquoi, au sein d’une littérature et d’une culture fondamentalement arabes, une littérature de langue française et une culture francophone, issues du fait colonial {2} , sont-elles souvent, de part et d’autre, c’est-à-dire à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, l’alibi de certains malentendus involontaires, sinon voulus et entretenus exactement comme l’est la petite amulette dans les usages symboliques et pseudo symboliques qu’on en fait pour la commodité d’une signalétique lisse et consumériste ?

Comment faire, surtout, pour être et demeurer, aujourd’hui, un francophone tunisien sans complexe, et sans fatalement renoncer à sa culture arabophone , ni en subir quelques oukases, si l’on appartient aux espaces de la francophonie par l’écriture, la recherche, l’enseignement ou la simple empathie culturelle ?

Filons la métaphore, sans induire de l’inégalité naturelle des doigts de la main un dénivellement recherché pour traiter les cinq questions choisies : la femme , l’ altérité, l’ écriture , l’ hybridité, la francophonie seraient le pouce, l’index, le majeur, l’annulaire et l’auriculaire de ces espaces francophones tunisiens.

Ils semblent prospères, mais ils pâtissant de moult incompréhensions. Comme les cinq doigts pour la main, ces thématiques sont, plus que d’autres, consubstantielles des espaces de la francophonie en Tunisie, complémentaires et, à l’évidence, susceptibles de donner le change par leurs couleurs, leurs dimensions et leurs lignes, aux plus avertis des chiromanciens parmi les critiques.

A cause de réflexes quasiment ataviques chez de nombreux écrivains, parfois même chez certains spécialistes et chercheurs intéressés par le champ littéraire et culturel en question, des thèmes essentiels et récurrents tels que la femme et le féminin souffrent de représentations aprioriques que je tente de décanter, en grattant un peu des surfaces trop lisses. L’outil analytique et exégétique privilégié est, dans ce cas, la notion de médiation, empruntée à René Girard, invoquée à la fois comme un sédiment de l’inconscient et comme un parangon intentionnel, qui sont les sources de regrettables quiproquos contrastant avec le contexte et les ambitions d’une culture tunisienne d’essence plurielle, ouverte et pressée par le modernisme, sur fond de changement révolutionnaire radical.

L’ altérité, hissée par certains, depuis quelques décennies, au rang de super-thème, ou de macro-thème sui generis des études portant sur les littératures issues de l’ère coloniale, se fait l’écho de slogans souvent brocantés d’une grille à une autre, sacrifiant moins à la modération de la réflexion hypothétique qu’à la présomption thétique. Je veux tenter de « déconstruire » ses soubassements captieux, loin du mimétisme irréfléchi, conduit et reconduit parfois par les meilleures intentions, soi-disant scientifiques, au fond des bibliothèques et autres cénacles de recherche. Dans la foulée, la langue de l’autre, -le français en particulier- nous interpelle beaucoup.

Se frottant à la langue et à la culture arabes, elle semble elle-aussi, réduite à une calamiteuse stéréotypie posturale et usuelle. Je prétends en démonter certains arbitraires et l’éclairer d’un jour où la curiosité du praticien bilingue et les haltes de l’humble péripatéticien (au sens légué par Aristote), plutôt sceptiques, se croisent et se complètent.

L’ hybridité , que des chercheurs, en Tunisie et ailleurs, considèrent souvent comme un dérivé phénoménologique beaucoup plus spécifique des littératures du Sud, fera à so

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