Et si la psychanalyse était à nouveau, une mythologie...
1096 pages
Français

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Et si la psychanalyse était à nouveau, une mythologie... , livre ebook

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Description

La "révolution" lacanienne tourna le dos définitivement au mythe de l'énergie psychique et des pulsions freudiennes pour lui substituer l'hypothèse d'un appareil psychique déduit de l'appareil à langage. Ce travail tente, à travers les vicissitudes des conceptions du "penser", de faire apparaître comment et pourquoi on est à nouveau arrivé là où se dévoie le tranchant de l'invention freudienne.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2009
Nombre de lectures 70
EAN13 9782336257433
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296081413
EAN : 9782296081413
Sommaire
Page de Copyright Page de titre PRÉLUDE Première partie : Lectures lacunaires
OUVERTURE: Éloge de la lecture lacunaire « J’AI SEULEMENT PENSE » : Une lecture du petit Hans de Sigmund Freud « QU’APPELLE-T-ON PENSER ? » : Une lecture de Martin Heidegger « PENSÉE SAUVAGE ; PENSÉE PRODUCTIVE » : le remaniement de Claude Lévi-Strauss « COMMENT ÇA PENSE ? » : Une lecture de « L’homme de vérité » de Jean-Pierre Changeux
Deuxième partie : « Qu’est-ce que ça pense et quoi ? » : Des transformations « historiques » de la structure de l’appareil psychique
SIGMUND FREUD LE PASSAGE L’AVÈNEMENT DE LA PSYCHANALYSE FREUDIENNE
Troisième partie : Jacques Lacan, l’émancipation de la psychanalyse freudienne
Prologue PREMIÈRE ÉPOQUE: L’INVENTION DE L’IMAGINAIRE DEUXIÈME ÉPOQUE : L’ÉMERGENCE DU SYMBOLIQUE OU COMMENT LES EFFETS DE LANGAGE CONSTITUENT LA STRUCTURE DE LA RÉALITÉ PSYCHIQUE TROISIÈME ÉPOQUE : LA DESTITUTION DU SYMBOLIQUE ET L’IMPOSTURE DU RÉEL
Final
PROLÉGOMÈNES À UNE MODÉLISATION POSSIBLE DE L’ÉPIGENÈSE DE L’APPAREIL PSYCHIQUE ET DE SON FONCTIONNEMENT
Bibliographie Remerciements
Et si la psychanalyse était à nouveau, une mythologie...

Marc Lebailly
... Expression en « continuo ostinato », d’une passion toujours indestructible ...
PRÉLUDE
Accumuler et faire accumuler des savoirs n’est pas inscrit à l’armature de mon désir : l’érudition n’est pas mon fort. Reste l’aspiration à penser, qui demeure, quoiqu’on en veuille, énigmatique. D’un mouvement de penser qui ne se résoudrait pas à réfléchir. Aux marges de la psychanalyse, d’autres disciplines interrogent cette énigme : la philosophie, l’anthropologie structurale, les neurosciences,... et même, d’une certaine manière, la linguistique saussurienne. La psychanalyse, où elle en est de ses remaniements incessants, quand, comme à bout de souffle, elle extrade de sa conception de l’appareil psychique le « cogito » qui fonderait « l’être » pour y substituer le sujet « inconscient », s’inscrit, comme obligée, au cœur de cette question : est-il possible de concevoir le « penser » comme articulation du désir et du langage ? Est-il le phénomène « interface » entre le biologique « langagier » et le psychique ? Non pas comme activité mentale de connaissance, mais acte psychique qui fonde l’humain d’un désir intransitif. Sans objet : une turbulence qui ne serait pas sexuelle.
Première partie : Lectures lacunaires
Freud
Heidegger
Lévi-Strauss
Changeux
OUVERTURE: Éloge de la lecture lacunaire

L’OBJECTIVITÉ SCIENTIFIQUE : UN ACQUIS RÉCENT
Dans le procès de la connaissance, quoi que l’on en pense intuitivement, l’objectivité scientifique n’est pas une donnée première et immédiate de l’intellection humaine. On pense, en effet, que l’observation des phénomènes et le traitement objectif des faits en vue d’une compréhension « vraie » du réel correspondent à une attitude naturelle de l’esprit humain. Cette aptitude est certes potentielle depuis l’avènement de l’homme moderne (sapiens sapiens, il y a ±200 000 ans en Afrique), mais son actualisation dans le procès de connaissance est d’acquisition récente et toujours cantonnée aux spécialistes de la recherche scientifique. Pourtant on attribue, faussement, cette position à l’ensemble de la communauté humaine.
Cette illusion tient au présupposé « naïf » que l’insatiable curiosité qui nous pousse à comprendre, parce qu’elle serait désintéressée, est garante de la neutralité avec laquelle nous sommes censés percevoir le monde qui nous entoure. On considère que nos perceptions, retraitées intellectuellement, attestent que les choses existent et que nous sommes en capacité de les comprendre et de les maîtriser pour agir. Cette vision, si elle a permis de poser les bases de la révolution scientifique, n’est plus aujourd’hui suffisante. La croyance en l’extériorité « naturelle » de l’observateur a été radicalement ébranlée par certaines implications de la théorie quantique.

Il est vrai que l’intellect humain fonctionne comme un appareil à différencier, classer, répertorier, à partir de quoi, par essais et erreurs et par apprentissage cognitif, il lui est toujours possible d’extraire des régularités du monde naturel et de produire des structures communes offrant une première organisation conceptuelle de l’environnement, confirmée par des réussites pratiques indéniables de maîtrise des effets et des causes. Cette « pensée sauvage » dont on suppose que son mode opératoire est inné, procède du jeu et alimente la production d’interprétations subjectives. Ces interprétations, pour efficaces qu’elles soient dans la mise en œuvre des processus d’adaptations nécessaires à la survie des groupes et des individus, ne sont pas pour autant garantes de la véracité quant au fonctionnement effectif du réel qu’elles sont supposées expliquer. Elles « signifient » ce réel en le rendant intelligible. Si elles sont partagées par un collectif d’individus, elles acquièrent le statut de mythe. La pensée sauvage se vectorise par production et bricolage du « sens » qui, partagé, permet la constitution d’une communauté. On pourrait même penser que ce mode de fonctionnement psychique serait une tentative ultime de réintégrer l’homme dans l’organisation biologique de la nature. C’est dire qu’au moment même où elle signe la discontinuité de l’adaptation bioéthologique de l’animal humain à un biotope, elle se prétend en mesure de résoudre la discontinuité qu’elle inaugure. Tentative « délirante » mais réussie dans certaines communautés humaines, réputées traditionnelles, de réintégrer la culture dans l’ordre de la nature. Car bien évidemment la culture telle que l’homme la fomente, est produite par les mêmes mécanismes biologiques qui animent l’ensemble des êtres vivants. Aucune transcendance, jamais, n’a été et ne sera nécessaire à l’explication de son apparition.

C’est dire que pour mettre en jeu la capacité à considérer les évènements de l’environnement comme des données radicalement extérieures, il faut renoncer à cette continuité, du moins d’un point de vue méthodologicoépistémologique. Or, cette révolution de position dans l’appréhension du réel est un phénomène récent dont on peut dater arbitrairement l’apparition du début du XVII e . Celle-ci ne concerne, alors, que les faits de la nature. Les phénomènes humains, parce qu’ils ont été traités depuis la nuit des temps soit d’un point de vue théologique, soit d’un point de vue métaphysico-philosophique, ont toujours peiné (et peinent encore) à être considérés comme des objets d’études scientifiques même par ceux, dont le réalisme et la rigueur, dans le passé, auraient permis d’amorcer cette révolution. Les impératifs de transcendance et de spiritualité assignés à la nature humaine par notre culture interdisaient cette avancée. Interdits qui perdurent jusqu’au début du XX e siècle, et qu’Auguste Comte justifiait, à sa manière «positive », en indiquant « qu’il était difficile de se mettre à la fenêtre pour se regarder passer dans la rue ». C’est pourquoi, on peut dater la naissance de l’anthropologie scientifique de la deuxième moitié du XIX e siècle. Cette naissance est induite, en France, par l’avènement « institutionnel » de l’athéisme sanctionné par la révolution de 1789. Pour ce qui concerne la psychologie, il faut attendre le début du XX e siècle et la découverte freudienne pour que soit formalisée une tentative de compréhension « scientifique » des phénomènes psychiques.

D’autre part, il n’est pas impossible que cette capacité d’extériorité objective d’appréhension du monde par la pensée scientifique soit d&

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