Féminin et République
220 pages
Français

Féminin et République , livre ebook

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220 pages
Français

Description

En revisitant l'histoire du féminin et des représentations qui lui sont associées, l'approche par le caractère définit les lignes de force de la nouvelle émancipation de la femme dans ce qui construit le commun universaliste des sexes, partageant des espaces de droits et de devoirs. L'ouvrage souhaite nommer et poursuivre, sans relâche, le sens de la lutte des femmes dans la République.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2017
Nombre de lectures 3
EAN13 9782140053610
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Johanna Henrion-Latché Q ns contemporaines FÉMININ ET RÉPUBLIQUE : UNE ÉTHIQUE DU CARACTÈRE
Préfaces d’Emmanuèle Auriac-Slusarczyk et d’Antonietta Specogna
Questions contemporaines / série Questionner le genre
FÉMININ ET RÉPUBLIQUE: UNE ÉTHIQUE DU CARACTÈRE
Questions contemporaines Série « Questionner le genre » Dirigée par Bruno Péquignot
Les questions qui portent sur les rapports de sexes, dans la vie sociale, économique et politique sont l’objet de débats et de réflexions extrêmement riches. La prise en compte de cette approche des questions contemporaines est l’objet de cette série qui publiera des essais développant des analyses ou prenant des positions sur les questions vives de la vie sociale à partir de cette question que le genre pose à la société.
Dernières parutions
Louise FINES,Cartographies corporelles, conflits de temporalités et continuum de violence,Femmes meurtries et médicamentsnocifs, 2017. Alexandre BAUMANN,Les inégalités, hommes-femmes en question ? Entre choix, éducation et rationalité,2017.Hakim BEN ROMDHANE,en otages. Interculturelle Femmes sur la situation psychologique des femmes d’origine arabo-musulmane en France,2016. Rafaela CYRINO,: du déterminisme biologique auLe genre déterminisme socioculturel ?, 2014.
Johanna Henrion-Latché Féminin et République : une éthique du caractère Préfaces d’Emmanuèle Auriac-Slusarczyk et d’Antonietta Specogna L’HARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr/
ISBN : 978-2-343-13505-2 EAN : 9782343135052
Préface
Un essai, genre philosophique par excellence, n’a pas pour objectif de dire le vrai, mais de s’inscrire dans le temps, dans une époque. C’est ici le cas où l’auteure se fait porte-parole de son temps. Rien n’est imposé. En revanche, tout est abordé de front. Cet essai est frontal. Pas frontalier. Révélant les impasses, les détours, les courts-circuits possibles dans l’abord « du féminin », il déjoue la frontière masculin-féminin. C’est un livre au nom du « nous ». Nous, l’humanité. Et nous, via l’histoire même de notre humanité. Ce livre est singulier. Et politique. Il porte donc la marque du courage, au sens revisité par Cynthia Fleury, femme qui marque aussi l’époque par ses ouvrages,La fin du courage ouLes irremplaçables. Elena Gianini Belotti avait exploréDu côté des petites filles la nécessité d’opposer au conditionnement à la féminité une éducation égalitaire. L’ouvrage était soutenu par le MLF et publié auxÉditions des Femmes. Autre temps. Autre inspiration.
 L’essai invite à revisiter les époques. Aucune politique de l’autruche dans cet essai. On n’oublie rien. L’écrit situé dans la lignée des femmes qui ont marqué l’histoire,Simone de Beauvoir, Hannah Arendt, Élisabeth Badinter, Olympe de Gouges… doit l’être davantage encore, selon nous, dans l’implication de nos contemporaines. Nous pensons, sans esprit de recension, à Olivia Gazalé,Je t’aime à la Philo, Cynthia Fleury,Pretium Doloris, Caroline Fourest,L’éloge du Blasphème, aux écrivaines Nancy Huston,Ligne de failleouReflets dans un œil d’homme, Leonora Miano,Crépuscule du tourment, Asli Erdogan,Le silence même n’est plus à toi. Discrètes ou médiatiques, peuplant le paysage oùJulia Kristeva etLuce Irigaray ont montré l’ensorcellement de la parole féminine, ces femmes se coltinent toutes, à leur manière de philosophes, journalistes, essayistes, psychanalystes, romancières, ces crépuscules, ces sois, cet amour, ces ruptures, ces douleurs, ce silence, ces vies, ces avis qui forgent l’humain. Place. Trace. Personnalité. Singularité. Paroles.
 L’auteure se love dans cette ligne de faille habitée par des femmes avec un renouveau intéressant, sensible, qui souhaite bousculer notre pensée. L’auteure aurait pu évoquerLa journée de la jupe, film si vite oublié, ouPrincesse Marie, tant l’interprétation du féminin par Isabelle Adjani et Catherine Deneuve éclairerait nos jeunes. La femme, la féminité, le féminin doivent instruire que les histoires de
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princesses clivent la société. Car on se sert du féminin pour cliver. Or, cet essai choisit de ne pas cliver. La société peut être fière, honorée au sens que prend la notion d’honneur dans cet essai, qu’une femme, parmi nous, se positionne avec force et caractère. Aucunement prescriptif, singulier, engagé, surtout pas enragé, l’essai déplie, déploie, instille des idées, des faits, ose, avec l’art de l’interrogation : «Le pouvoir entre hommes et femmes doit-il être séparé dans sa réflexion pour permettre une application unifiée?», voilà une question centrale de l’essai. Mais l’essai pose surtout l’art de l’abstention de tout jugement.
 S’engager au nom du féminin en s’abstenant de juger et cliver, est-ce possible ? Je crois que la mise en abymedu féminin au sein de la République, telle qu’exposée, n’avait jamais été osée ainsi, et me paraît réussie. C’est joli. C’est judicieux. La démonstration peut séduire. Choisissez ce que vous pouvez assumer, troquez la tolérance au profit de choix humanistes communicables, voilà la leçon. Le cadre, la loi, autrement dit le solide républicain, convoqué pour prouver l’engagement nécessaire au nom de faits, de textes législatifs, de chiffres existants, détruisent radicalement l’option faible. Pas de princesse. Pas d’infirmière. Pas de servante. Pas de soumise. Pas d’insoumise. Pas de fort. Pas de faible. Juste des vies singulières. Le droit profite au féminin. Servez-vous-en. C’est un regard sur sa propre liberté qui est mis en jeu dans cet essai. Où vous situez-vous, femmes, hommes, humains dans notre époque ? Que faites-vous ? Où êtes-vous ? L’ouvrage, plus que chapitré, est charpenté. L’esprit d’inventaire inaugure la lecture par une innocente balade sur les possibles avatars culturels du féminin, où le jupon répond au pantalon, où Gaia répond à Ève. Mythologie et étymologie sont convoquées pour inciter à s’instruire et rappeler aussi le pouvoir des mots. L’impasse définitionnelle du féminin par ses caractéristiques est préalablement et délicatement déposée.
 Allez, femmes, restez femmes et raisonnez contre vous-mêmes, s’il le faut : l’auteure vous rappelle cette leçon deColette. Gardez vos jupes et vos idées. Préférez le pantalon, mais n’oubliez pas vos idées. Pensez. Soyez. Soyez présentes tout simplement. Dignité, honneur, conscience, responsabilité, rejet de la honte ou du mensonge conduisent à respecter l’élan kantien :«L’inhumanité infligée à l’autre détruit l’humanité en moi».vous en laissez pas conter. Ne Nous espérons que cet essai aura auprès des lecteurs un pouvoir 8
d’interpellation. Qu’il évitera la résignation. Qu’il intoxiquera un peu pour réveiller. C’est, nous pensons, l’objectif de cet essai. Il vise une lucidité tempérée plus qu’une combativitéacharnée. C’est pourquoi il correspond fort à notre époque. Discrétion et fermeté. Aucun discrédit. Juste un chemin. Voilà un essai courageux, vivifiant. On peut dire que Johanna Henrion-Latché illustre ce qu’est un être humain irremplaçable.
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Emmanuèle Auriac-Slusarczyk
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