Habitude et mémoire
150 pages
Français

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Habitude et mémoire , livre ebook

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Description

William James est une figure centrale de la psychologie. C'est dans son ouvrage Principles of psychology (1890) qu'il va exprimer les idées les plus novatrices. L'ouvrage proposé ici concerne les thèmes de l'habitude et de la mémoire, traités chez James d'un point de vue psycho-physiologique. La thèse sur l'habitude est de considérer celle-ci du point de vue physiologique comme un chemin familier et bien frayé que suivent facilement les excitations nerveuses.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 157
EAN13 9782296682405
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

William JAMES


HABITUDE ET MEMOIRE

Œuvres choisies II


Introduction et adaptation de la traduction par
Serge NICOLAS & Gaën PLANCHER
Collection Encyclopédie Psychologique
dirigée par Serge Nicolas
La psychologie est aujourd’hui la science fondamentale de l’homme moral. Son histoire a réellement commencé à être écrite au cours du XIX e siècle par des pionniers dont les œuvres sont encore souvent citées mais bien trop rarement lues et étudiées. L’objectif de cette encyclopédie est de rendre accessible au plus grand nombre ces écrits d’un autre siècle qui ont contribué à l’autonomie de la psychologie en tant que discipline scientifique. Cette collection, rassemblant les textes majeurs des plus grands psychologues, est orientée vers la réédition des ouvrages classiques de psychologie qu’il est difficile de se procurer aujourd’hui.
Autres ouvrages du même auteur
William JAMES, Les émotions (1884-1894), Œuvres choisies 1, 2006
William JAMES, Abrégé de psychologie (1892), 2006.
Dernières parutions
Hippolyte BERNHEIM, De la suggestion (1911), 2007.
Th. REID, Essais sur les facultés intellectuelles de l’homme (1785), 2007.
H. SPENCER, Principes de psychologie (2 volumes, 1872), 2007.
E. COLSENET, Études sur la vie inconsciente de l’esprit (1880), 2007.
Th. RIBOT, Essai sur l’imagination créatrice (1900), 2007.
Ch. BENARD, Précis d’un cours élémentaire de philosophie (1845), 2007
E. LITTRE, Auguste Comte et la philosophie positive (1863), 2008.
A. BINET & Th. SIMON, Les enfants anormaux (1907), 2008.
A.F.GATIEN ARNOULT, Programme d’un cours de philosophie (1830)
V. BECHTEREV, La psychologie objective (1913), 2008.
A.M.J, PUYSÉGUR, Mémoires… du magnétisme animal (1784), 2008.
S. NICOLAS & L. FEDI, Un débat sur l’inconscient avant Freud, 2008.
F. PAULHAN, Les phénomènes affectifs (1887), 2008.
E. von HARTMANN, Philosophie de l’inconscient (1877,2 vol.), 2008.
H. HELMHOLTZ, Conférences populaires I (1865), 2008.
H. HELMHOLTZ, Conférences populaires II (1871), 2008.
Pierre JANET, De l’angoisse à l’extase (1926-1928) (2 vol.), 2008.
S. NICOLAS, Études d’histoire de la psychologie, 2009.
H. HELMHOLTZ, Optique physiologique (1856-1867) (3 vol.), 2009.
A. COMTE, Cours de philosophie positive (1830) (6 vol.), 2009.
A. BINET, Études de psychologie expérimentale, 2009.
William JAMES


HABITUDE ET MEMOIRE

Œuvres choisies II


Introduction et adaptation de la traduction par
Serge NICOLAS & Gaën PLANCHER


L’Harmattan
© L’HARMATTAN 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09719-3
EAN : 9782296097193

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
INTRODUCTION Habitude et mémoire du temps de W. James et perspectives actuelles
Pour William James (1842-1910), fameux héritier de la pensée cartésienne sur cette question, l’habitude n’est qu’un chemin familier et bien frayé que suivent facilement les excitations nerveuses. De fait, les centres nerveux, et en particulier des hémisphères cérébraux, tendent à acquérir des habitudes. D’un point de vue physiologique, une habitude acquise serait une nouvelle voie de décharge nerveuse créée dans le cerveau, voie que certains courants afférents prendrait à présent comme voie de sortie. Le mécanisme de l’association s’explique essentiellement par le simple jeu de la loi de l’habitude dans les centres nerveux. Telle est la thèse de son chapitre sur l’habitude publié dans les Principles of psychology (1890) dont nous donnons ici une traduction. La mémoire n’est pas différente de l’habitude, car elle est une fonction conditionnée par la création de ces voies de décharge. Le mécanisme du rappel est identique au mécanisme de l’association et s’explique par l’habitude. Ce second chapitre, donné lui aussi en traduction à partir de l’écrit original publié dans les Principles of psychology (1890), met en avant une distinction essentielle reprise par la psychologie actuelle : mémoire primaire (mémoire à court terme ou mémoire de travail) et mémoire secondaire (mémoire à long ternie ou permanente).
Comme James s’est beaucoup référé aux écrits de philosophes français pour rédiger ces deux chapitres, nous allons voir, dans un premier temps, comment la question de l’habitude et de la mémoire était traitée en France à la veille de la parution des Principles of psychology (1890). Dans un second temps, nous présenterons la conception de Bergson, un philosophe français ami de James qui s’est plus particulièrement occupé du problème. Pour finir, nous nous référerons aux modèles actuels de la mémoire humaine qui se sont intéressés aux distinctions établies par James.
I – LA MEMOIRE ET L’HABITUDE DANS LA PHILOSOPHIE FRANCAISE A l’EPOQUE DE JAMES
Mémoire et habitude selon Paul Janet (1879)
« Après trente-cinq années d’enseignement, nous avons cru faire une œuvre utile aux jeunes gens en réunissant dans un traité substantiel et élémentaire ce que nous tenons pour les résultats les plus clairs et les plus assurés de la science philosophique », tels sont les premiers mots de la préface écrite par Paul Janet {1} (1823-1899) pour son nouveau traité élémentaire de philosophie {2} . Pour l’auteur, toutes nos facultés intellectuelles se perfectionnent par l’exercice : toutes sont augmentées dans leur puissance, développées dans la direction qu’elles ont prise et transformées en besoin. Pour Paul Janet, « de toutes les facultés intellectuelles, celle qui a le plus de rapports avec l’habitude est la mémoire. On a dit que la mémoire est une habitude. D’autres ont dit que l’habitude était une mémoire. La vérité est qu’il y a une part commune entre les deux faits, et que nulle autre de nos facultés intellectuelles ne doit autant à la répétition des actes (p. 296) ». On a essayé de trouver l’origine de l’habitude dans certains faits de l’ordre inorganique qui ont quelque analogie avec elle (ex. un vêtement porté se prête mieux aux formes du corps, l’eau à force de couler ajuste elle-même son lit {3} ). René Descartes (1596-1650), Nicolas Malebranche (1638-1715) et la plupart des philosophes du XVIIe siècle croyaient aussi que l’habitude était un phénomène purement mécanique, et ils l’expliquaient par des courants d’esprits animaux disposés à revenir toujours par les chemins qu’ils s’étaient une fois frayés. Chez les êtres inorganiques on perçoit tout au plus des habitudes passives, mais non des habitudes actives.
C’est Maine de Biran (1766-1824) qui fut à l’origine {4} de la distinction classique entre habitudes passives et habitudes actives. Seules les habitudes actives sont liées à l’usage progressif de la réflexion. L’activité réelle ne commence qu’avec l’exercice volontaire et réfléchi des signes {5} associés aux impressions. Les habitudes actives consistent par conséquent dans la répétition des opérations fondées sur l’usage des signes volontaires et artificiels qui servent de fondement à la mémoire. Il existe différentes fonctions des signes, et autant de modes parallèles dans l’exercice de la faculté qui consiste à les rappeler. De là la distinction entre trois espèces de mémoires selon Maine de Biran : la mémoire mécanique, la mémoire représentative et la mémoire sensitive. Si les signes sont absolument vides d’idées, ou séparés de tout effet représentatif, de quelque cause que provienne cette isolation, le rappel n’est qu’une répétition simple de mouvements articulés, comme dans l’apprentissage par cœur ; c’est la faculté de mémoire mécanique. Elle est mécanique car elle repose sur les signes qu’un long exercice a changé en un jeu involontaire, en une espèce d’automatisme ; elle enchaîne la pensée plutôt qu’elle ne la favorise. La nuance qui sépare la mémoire mécanique de la mémoire sensitive est parfois difficile à saisir. Le signe exprime-t-il une modification affective, un sentiment, ou encore une image fantastique quelconque, un concept vague, incertain, qui ne puisse être ramené aux impressions des sens (source commune de toute idée, de tout

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