Hygiène de l esprit - Au point de vue pratique de la préservation des maladies mentales et nerveuses
66 pages
Français

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Hygiène de l'esprit - Au point de vue pratique de la préservation des maladies mentales et nerveuses , livre ebook

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Description

C’est presque une banalité de dire que l’homme est un être essentiellement contingent. Dans son enfance surtout, il est dépendant de tous et de toutes choses ; il est impressionnable et modifiable à un degré singulier. Son esprit est continuellement ouvert à ce qui lui vient du monde extérieur, et il en est affecté à ce point que ce sont les souvenirs de l’enfance qui persistent avec le plus de ténacité dans le cerveau affaibli, usé du vieillard.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346077830
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Paul-Max Simon
Hygiène de l'esprit
Au point de vue pratique de la préservation des maladies mentales et nerveuses
A MONSIEUR LE D R LUNIER
INSPECTEUR GÉNÉRAL DU SERVICE DES ALIÉNÉS DE FRANCE
 
 
Monsieur l’Inspecteur général,
 
En écrivant votre nom sur une des pages de ce livre, c’est à la science de l’éminent aliéniste, à l’érudition, à la sagacité du statisticien distingué que j’ai voulu rendre hommage.
 
Agréez, Monsieur l’Inspecteur général, l’expression de mes respectueux sentiments.
 
 
P. MAX SIMON.
A M. LE D r LOMBARD
( DE DOLE)
AU SAVANT DISTINGUÉ, AU CHIRURGIEN HABILE
A L’AMI
 
P. MAX SIMON
PRÉFACE
L’accroissement, chaque jour plus marqué, des maladies mentales et nerveuses m’a engagé à écrire ce petit livre. J’étudie dans cet ouvrage les plus ordinaires circonstances dans lesquelles se développent ces affections, et, en particulier, la plus redoutable de toutes, la folie. J’ai donc signalé les causes les plus fréquentes de la folie, en quelque sorte, comme en mer on établit des signaux dans les parages difficiles et semés d’écueils. Dans ce dernier cas cependant, il arrive que des imprudents, sans tenir compte du signal, s’engagent dans les passes dangereuses et échouent misérablement ; quelques-uns encore sont portés vers les endroits périlleux comme malgré eux ; d’autres, enfin, plus sages et plus heureux, s’éloignent à temps. Il en sera peut-être ainsi pour mes lecteurs : quelques-uns ne tiendront pas compte de l’avertissement ; d’autres, bien que comprenant le danger, seront entraînés par la passion, plus forte qu’eux. Mais si quelques-uns seulement sont préservés, je n’aurai pas perdu ma peine. En tous cas, le lecteur, j’en suis persuadé, verra dans ce livre une bonne pensée, et excusera les fautes de l’auteur en considération de son intention serviable.
Saint-Lazare, 1877.
CHAPITRE PREMIER
DE LA CRAINTE
C’est presque une banalité de dire que l’homme est un être essentiellement contingent. Dans son enfance surtout, il est dépendant de tous et de toutes choses ; il est impressionnable et modifiable à un degré singulier. Son esprit est continuellement ouvert à ce qui lui vient du monde extérieur, et il en est affecté à ce point que ce sont les souvenirs de l’enfance qui persistent avec le plus de ténacité dans le cerveau affaibli, usé du vieillard. De plus, la trame dont est fait le cerveau de l’enfant est d’une matière délicate et fine, qui s’endommage facilement, qu’un rien peut briser.
Par cela même que l’enfant est un être absolument faible, l’impression qu’il ressent le plus vivement et qui lui est le plus préjudiciable est l’impression de la crainte. Malheureusement aussi, c’est celte impression que les natures ignorantes et grossières, par je ne sais quelle inconsciente perversité, sont le plus portées à éveiller chez les enfants. Cette tendance fâcheuse a existé dans tous les temps. Elle est peut-être un peu moins accusée aujourd’hui : elle n’a pas disparu néanmoins, et ce serait encore avec à propos qu’en bien des pays, à la ville comme au village, on pourrait dire avec Lucien : « Ne cesserez-vous pas de raconter des absurdités pareilles, vous, des vieillards ? Si vous y tenez, remettez au moins à un autre temps, par égard pour les enfants que voici, le récit de vos histoires incroyables ou effrayantes. Prenez garde de leur remplir la tête, sans le vouloir, de frayeurs et de fables étranges. Ménagez la jeunesse et ne l’accoutumez pas à de semblables aventures dont l’impression troublerait pour le reste de la vie la tranquillité de son âme, et la rendrait pusillanime et superstitieuse 1 . » Ce n’est pas la seule superstition, la seule pusillanimité que produira cette étrange éducation, ce sera avec elle, en une certaine mesure, une prédisposition à la folie ; ce sera souvent encore une terrible maladie, immédiatement ou bientôt réalisée : l’épilepsie.
Ouvrez, en effet, les ouvrages traitant des affections convulsives, et parmi les causes occasionnelles de ces graves névroses, et principalement de la plus redoutable d’entre elles, vous verrez notée la frayeur comme une des plus fréquentes. Gardons-nous donc, — ne courrions-nous pas le danger d’une catastrophe immédiate, — gardons-nous d’affaiblir l’esprit des enfants, d’y développer ou d’y laisser développer par d’absurdes récits l’aptitude à la peur et à la crainte, puisqu’un organisme susceptible de ressentir outre mesure le coup de ces impressions dépressives est pour les affections nerveuses une sorte de terrain éminemment favorable et comme préparé.
Si l’on doit interdire les récits terrifiants, les histoires où le merveilleux s’unit à l’horrible et à l’absurbe, à toutes les personnes qui approchent les enfants, il est encore nécessaire d’éviter pour ces petits êtres, impressionnables à l’excès, les spectacles qui frappent trop vivement l’imagination. J’aurai toujours présent à l’esprit un fait qui s’est passé sous mes yeux, et que je rapporterai en quelques lignes. Un jeune enfant, d’une imagination très vive, avait été conduit à une représentation de comédiens forains. Après les tours de gobelets accoutumés, les merveilles de la bouteille inépuisable et autres fantasmagories, le maître de la baraque en plein vent faisait voir à ses naïfs spectateurs le jugement dernier. Les diables, les damnés au milieu des flammes, les squelettes, les spectres aux longs suaires, la condamnation des coupables prononcée d’un ton de voix sépulcrale, impressionnèrent si vivement l’enfant dont nous parlons ici que, toute la nuit, il fut tenu éveillé par des hallucinations qui lui retraçaient les sottes et monstrueuses peintures du théâtre forain. Le phénomène pathologique ne subsista pas, il est vrai ; mais à la place d’un enfant sans tare héréditaire, mettez un sujet prédisposé et vous pourrez voir ces vives impressions devenir le point de départ d’une névrose imprimant pour toujours à l’organisme son effrayant cachet.
Dans un ordre d’idées un peu différent, mais se rapportant encore au sujet qui nous occupe, je veux signaler un danger qui, dans certaines familles, menace l’organisation nerveuse si frêle de l’enfance. Des querelles, des scènes de violence, trop fréquentes dans quelques intérieurs, lot presque assuré des unions mal assorties, ne sont pas toujours soustraites avec un soin assez scrupuleux à la vue des enfants. La crainte, la terreur, qui s’emparent alors des naïfs et innocents témoins de ces scènes profondément regrettables, l’intérêt tout instinctif qu’ils y prennent, font souvent naître chez eux d’irrémédiables troubles nerveux.
Mais sont-ce là seulement les conditions dans lesquelles les écarts irréfléchis, et pourtant condamnables, de caractères violents peuvent produire sur l’enfance, au point de vue de l’intégrité du système nerveux, des résultats funestes ? Est il nécessaire que l’enfant soit le témoin conscient de la violence et de la colère pour que son organisme reçoive le germe d’une maladie le plus souvent incurable ? Non assurément, et bien des enfants, selon nous, sont atteints avant de naître. Il est rationnel, en effet, de supposer qu’une mère, témoin ordinaire et objet habituel de colères sans motifs et sans cesse renaissantes, parfois de violences de toute sorte, — et l’on sait comme ces conditions sont fréquemment réalisées dans certaines unions, — il est naturel de croire que la mère, placée dans ces conditions, pourra transmettre à l’enfant qu’elle porte le germe d’une affection mentale ou nerveuse qui se développera, dès la naissance ou un peu plus tard, à la moindre cause occasionnelle. Me trompé-je ? je ne sais ; mais j’ai souvent pensé, en voyant des enfants, convulsifs, épileptiques ou idiots, sans vice héréditaire appréciable, que ces pauvres êtres avaient tremblé dès le sein de leur mère. Du reste, il est une circonstance qui semble donner 

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