Interventions sociales et empowerment
194 pages
Français

Interventions sociales et empowerment , livre ebook

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194 pages
Français

Description

Cette analyse du "développement du pouvoir d'agir" des personnes et des collectivités va ici se limiter au champ des interventions sociales. Dénonciation des pratiques standardisées, réflexion et action s'effectuant "avec" et non "sur", prise en compte de la complexité des enjeux en présence, décentration des seules caractéristiques individuelles pour s'intéresser aux composantes structurelles, constituent ainsi des repères pour les intervenants oeuvrant dans la perspective d'une plus grande justice sociale.

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Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 46
EAN13 9782296481442
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

INTERVENTIONS SOCIALES ETEMPOWERMENT (DÉVELOPPEMENT DU POUVOIR D’AGIR)
Savôir et fôrmatiôn Collection dirigée par Jacky Beillerot (1939-2004) Michel Gault et Dominique Fablet
Éducatiôn familiale Série dirigée par Dominique Fablet
Entendue à la fois comme un champ spécifique de pratiques éducatives et de recherches sur ces pratiques, l’éducation familiale s’intéresse aux activités éducatives intra-familiales, c’est-à-dire principalement des parents à l’égard des enfants, mais également aux interventions sociales mises en œuvre par une assez grande diversité de professionnels pour former, soutenir, aider, voire suppléer les parents ; soit le domaine des interventions socio-éducatives. La sérieÉducation familialese propose d’offrir au lecteur des travaux centrés sur ces différents aspects et contribuer ainsi à la diffusion de la recherche en éducation familiale, commeLa revue internationale de l’éducation familialepubliée également par les éditions L’Harmattan.
Déjà parus Dominique FABLET,De la suppléance familiale au soutien à la parentalité, 2010. Emmanuelle MARTINS,Parentalité sociale et suppléance familiale, 2010. Catherine SELLENET (coord.),Les visites médiatisées pour des familles séparées, 2010. Bernadette TILLARD et Monique ROBIN (coord.),Enquêtes au domicile des familles.La recherche dans l’espace privé, 2010. Claire WEIL (coord.),Les assistants familiaux. De la formation à la professionnalisation, 2010. Michel BOUTANQUOI (coord.),Interventions sociales auprès de familles en situation de précarité, 2011. Enzo CATARSI & Jean-Pierre POURTOIS (dir.),Les formations et les recherches en éducation familiale, 2011.
Ouvrage coordonné par Bernard Vallerie
INTERVENTIONS SOCIALES ETEMPOWERMENT (DÉVELOPPEMENT DU POUVOIR D’AGIR)
Préface de Yann Le Bossé
Nous remercions Claudine Garon-Ostermann pour sa lecture attentive du manuscrit et Alain Jouffray pour la photo qui orne la couverture.
© L’Harmattan, 2012 5-7, rué dé l’Ecolé-Polytéchniqué, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56908-9 EAN : 9782296569089
SOMMAIRE
Préface :Changer le monde au quotidien Yann Le Bossé.......................................................................
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Intrôductiôn: l’intérêt d’une approche innovante dans les interventions sociales Bernard Vallerie et Claire Jouffray.........................................9
1– L’émergence, en France, de la référence à l’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités, Bernard Vallerie....................................................................19
2de– De l’impuissance au bien-être : s’émanciper d’un revenu solidarité, Martine Bueno-Cazejust.........................................................41
3– Une dynamique familiale mise en valeur, Martine Bueno-Cazejust et Brigitte Portal..............................
55
4– Dépasser un obstacle qui paraît insurmontable pour prévenir une désinsertion socio-professionnelle, Claire Jouffray........................................................................71
5– De l’isolement à la participation à un collectif, Brigitte Portal.........................................................................
79
6– Disqualification et requalification de la fonction parentale dans le champ de la protection de l’enfance, Martine Bueno-Cazejust.........................................................93
7– Une dynamique de territoire, Claire Jouffray........................................................................
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8– Du projet impulsé par une équipe à une action collective sur la mobilité, Brigitte Portal.........................................................................115
9– Une séquence d’apprentissage expérientiel de l’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités, en formation d’éducateur spécialisé, Bernard Vallerie....................................................................125
10en œuvre l’approche centrée sur le développement– Mettre du pouvoir d’agir au sein d’un processus de formation continue, Claire Jouffray........................................................................143
11– Quelques intérêts de la référence à l’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités dans les interventions sociales, Bernard Vallerie....................................................................155
12Une association pour promouvoir– ANDADPA : l’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir en France ..................................................................................183
Références bibliôgraphiques.......................................
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Préface : Changer le monde au quotidien
Yann Le Bossé, Professeur titulaire au département des fondements et pratiques en éducation, Université Laval à Québec (Canada)
À quoi doivent servir nos pratiques socio-éducatives? S’agit-il, comme c’est souvent le cas, de gérer les « effets collatéraux » de l’économie de marché? Faut-il au contraire appréhender ces pratiques comme un instrument de mobilisation des plus démunis dans le but de promouvoir une alternative politique et économique? L’approche illustrée ici se tient à distance de ces deux options. Elle propose une démarche de changement social enracinée sur une logique émergente, « penser globalement, agir localement », qui attribue aux pratiques socio-éducatives une fonction de soutien aux initiatives des personnes aux prises avec des situations incapacitantes. Résolument orientée vers la prise en compte simultanée des dimensions structurelles et personnelles de problèmes sociaux et des enjeux éducatifs, cette approche prétend contribuer à la construction d’une société plus juste sans pour autant en prescrire la modalité ou même l’orientation. Comment ? Très précisément, en contribuant concrètement à développer le pouvoir d’agir des personnes et des collectivités dans la direction de ce qui est important pour elles, leurs proches ou la communauté à laquelle elles s’identifient. Il s’agit ni plus ni moins de contribuer à « changer le monde au quotidien », situation par situation, en intervenant à chaque fois auniveau le plus pertinent. De l’accompagnement très intime à 1 la formation de coalitions nationales , la démarche consiste toujours à contribuer à produire un changement compatible
1 Voir le site du «collectif pouvoir d’agir» http://pouvoirdagir.fr 7
avec une société plus juste et qui puisse également être une source d’affranchissement à court terme pour les personnes concernées. Ce livre illustre quelques-unes des possibilités de changement que peut produire cette approche. En s’appuyant de manière systématiqueet rigoureuse sur une grille d’analyse à la fois précise et souple, les praticiens sont stratégiquement positionnés de manière à contribuer efficacement au déblocage de situations complexes. Commel’illustrent ces exemples, cet outil conceptuel, qui a fait l’objet de plusieurs études pilotes, contribue à un repositionnement profond de la posture professionnelle qui ouvre à son tour sur un élargissement des marges de manœuvre qui s’offrent aux praticiens. Comme de nombreux concepts par le passé, l’expression « développement du pouvoir d’agir » est en passe d’occuper une place de plus en plus importante dans les discours et les déclarations d’intention.Il y a là un risque important de voir cette perspective prometteuse rapidement vidée de son essence à force d’être galvaudée. Ce livre est rédigé par des personnes qui savent de quoi elles parlent. Elles se sont appropriées les concepts qu’elles utilisent et relatent des pratiques vécues ainsi que des résultats personnellement observés. La variété des situations décrites et des solutions élaborées permet au lecteur de se faire rapidement une idée du fil conducteur qui les relie. Sans prétendre constituer une preuve au sens scientifique du terme, ces récits de pratiques ont le grand avantage de nous donner un aperçu tangible du potentiel de cette approche.
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Introduction: l’intérêt d’une approche innovante dans les interventions sociales
Bernard Vallerie et Claire Jouffray
Les praticiens du social exercent dans un contexte qui a profondément changé au cours de ces dernières décennies. Cette évolution a provoqué des pertes de repères et des interrogations quant à l’adaptation de leurs pratiques au contexte actuel.En effet, ils sont aujourd’hui confrontés à de multiples changements tant sociétaux qu’institutionnels. Ainsi, au cours de ce qui a été appelé « les trente glorieuses », la question sociale s’étaitmomentanément effacée du fait de l’essor de l’État social. L’État providence organisait alors des pratiques de service mises en œuvre par un nombre croissant d’intervenants censés prendre en charge les besoins de la population. Mais la question sociale est revenue en force dans les années 1980 avec le développement des précarités dans un contexte de mondialisation et de néo-libéralisme. La montée du chômage provoque l’apparition de ceux que Donzelot et Estèbe (1994) ont qualifiés de « normaux inutiles», c’est-à-dire des personnes qui sont tout à fait aptes au travail mais qui n’en trouvent pas du fait de sa raréfaction. Les praticiens du social ont alors à faire face à l’émergence de nouvelles catégories sociales. Et tout ceci dans un contexte où les politiques sectorielles et catégorielles jusqu’ici mises en place ne sont plus efficaces pour tenir compte de la multiplicité et de la complexité des situations de précarité et de désaffiliation. De plus, l’affaiblissement des liens de solidarité amplifie cette dynamique. Selon Castel (1995 ;2001), le travail social s’est construit à partir d’un type de population correspondant à une forte
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croissance économique et à une extension de la protection sociale. La prépondérance était donnée à la relation d’aide, dans un schéma de réparation. Le travailleur social avait une compétence relationnelle dans un binôme écoute/parole. C’est le modèle à dominante psychosociale. Avec la mondialisation et la crise économique, il y a eu arrivée massive dans le champ du travail social de populations réfractaires à ce type de traitement. Leur problème n’est pas de «se faire réparer »,mais bien d’avoir les moyens de vivre normalement, sans passer par une relation d’aide. Avec la crise économique qui date des années 1975, les professionnels ont dû passerde l’accompagnement des laissés-pour-compte du développement à celle du très grand nombre de victimes de la crise. Comme il l’avait énoncé le Commissariat général du Plan (1993),il ne s’agit plus d’inclure des populations marginalesmais plutôt d’éviter que se trouvent exclues et confrontées aux problèmes de la précarité des populations ayant été intégrées professionnellement et socialement. En plus de l’accroissement des demandes duesà une situation de crise économique, les professionnels se sont donc trouvés face à un public nouveau, non habitué des services sociaux, public qui serait parfaitement intégré s’il n’y avait pas l’extension du chômage dans un contexte de mondialisation où il est plus rentable de faire travailler les populations des pays pauvres qui sont moins exigeantes. Les plans sociaux se sont multipliés en France mettant au chômage des pans entiers de la population. Le chômage de longue durée est en pleine extension et apparaissent de plus en plus de formes précairesd’emplois (contrat à durée déterminée, intérim, temps partiel non choisi, contrat unique d’insertion).De ce fait, un nouveau public est amené à entrer en contact avec les praticiens du social ; ce qui va entraîner de profondes mutations dans leurs pratiques. La première conséquence issue de ce constat est le risque d’instrumentalisation.À chaque problème catégorisé correspond une nouvelle loi (insertion, accès au logement, etc.). Chaque loi fixe ses limites et crée ainsi de nouveaux exclus de son champ d’application. Les professionnels ont à mettre en 10
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