Je drague sur le net
106 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

"Quand on est quinqua on n'est pas raplapla !"

C'est toujours ce qu'à pensé Chantal Bauwens. Ses grands enfants sont autonomes. Elle se sent pleine d'énergie et de vie. Elle a un job, des copines, une foule d'activités. Elle est bien décidée à trouver l'amour avec un grand A et serait ravie si des plans sexe fripons et bienfaisants pour le moral venaient à s'offrir. Elle décide donc de passer à l'action et s'inscrit sur des sites de rencontre. A elle de vivre toutes les belles pubs que l'on voit à la télé !

Voilà Chantal embarquée dans le monde virtuel et celui beaucoup plus réel des rencontres sur Internet. C'est avec une plume drôlissime, ironique et souvent cruelle qu'elle relate ses aventures et ses rencontres. De l'étalon qu'elle pensait fougueux, à l'admirateur transi, du sportif au bon père de famille.
Au gré de ses portraits, l'auteur dévoile ce que personne n'a jamais osé écrire.

A PROPOS DE L'AUTEUR :

Chantal Bauwens est écrivain, essayiste. 
Observatrice drôle et ironique de notre société, elle partage efficacement ses expériences joyeuses ou douloureuses avec ses lecteurs.
Pour en savoir plus sur l'auteur, rendez-vous sur son site personnel : http://www.chantalbauwens.com/
EXTRAIT :
La ménagère de cinquante ans et plus

Le cap de la cinquantaine franchi, nouvelle divorcée, je m’étais retrouvée seule, isolée, délaissée même par mes amis en couple et carrément abandonnée par ceux qui préféraient « l’autre camp » par intérêt professionnel ou réel attrait. Je n’avais pas les moyens de mener une vie sociale riche en sorties qui m’auraient permis de rencontrer des personnes du sexe opposé. En outre, je ne tenais plus la forme pour sortir en boîte (à 23 heures je m’écroule déjà de sommeil !) et je ne me situais pas encore dans la tranche d’âge qui me ferait fréquenter les « thés dansants » le dimanche après-midi.

Comment rencontrer de nouveaux amis et de futurs petits amis (ou amants) dans ces conditions ? Je savais que la pyramide des âges, célébrée par les économistes, se rétrécissait petit à petit à chaque nouvel anniversaire fêté et qu’elle laissait singulièrement plus de femmes que d’hommes sur le pas de la solitude. C’était inévitable et mathématique : après une troisième séparation de couple à des poussières du demi-siècle, j’étais plus démunie que jamais sur le marché du célibat. Comment trouver une nouvelle histoire d’amour (avec petit a ou grand A) avec cette fichue date de péremption inscrite sur ma carte d’identité qui me faisait ressembler à un produit de consommation marqué d’un à consommer avant X sous peine de… ?

Informations

Publié par
Date de parution 20 novembre 2014
Nombre de lectures 76
EAN13 9782390090076
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0040€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Il n’y a pas d’âge pour aimer, tout âge porte ses fruits, il faut savoir les cueillir
Edmond Radiquet
Toute femme devrait savoir ce qu’elle est prête à faire ou non… pour l’amour ou autre chose…
Maya Angelou
Merci à Danièle & Christian Stéphane & Christine Marie & Jean Philippe & Martine France & Dominique Etc.
Qui vivent dans le bonheur Depuis qu’ils se sont rencontrés Sur un site de rencontres
I NTRODUCTION
Ce matin-là, comme tous les jours, je débutai ma journée par le survol des fraîches informations quotidiennes. C’est, paraît-il, une spécialité masculine. Seulement, j’ai troqué la version papier du journal (qui n’est jamais livrée avec les croissants) par la version électronique fournie, elle, par Internet. Lire les nouvelles en dégustant mon premier café de la matinée est un moment que je refuse de zapper : c’est seulement ainsi que j’arrive à me réveiller. Après les grands titres, les infos locales, politiques, mondiales, les conflits dans le monde, les calamités naturelles, les grèves diverses et la page people (je zappe d’office celle des sports), j’arrivai à la rubrique « société » : là, plusieurs articles s’articulaient autour du célibat et surtout : du divorce.
– Ok, me dis-je, l’horoscope ce sera pour plus tard : l’Amour, conjugué sous toutes ses formes, est prioritaire.
Très intéressée par le sujet (j’étais séparée de mon futur ex-époux depuis plusieurs mois), je cliquai sur le corps du sujet. En général, quelle que soit l’enquête ayant pour thème les êtres humains et leur mode de fonctionnement, elle débute toujours par des statistiques, comme si les hommes se géraient pareils à des sujets d’économie et que les chiffres avaient un pouvoir de persuasion plus fort que les mots. Ici aussi, l’exception ne confirmait pas la règle et je lus :
Toutes les treize secondes, un couple divorce… les divorcées ont plus de mal à débuter une nouvelle relation que leurs anciens conjoints… Par conséquent, une famille sur quatre est monoparentale et le divorce appauvrit la femme (merci, je l’avais personnellement remarqué !)
Donc, si, un couple sur trois se séparait (un sur deux dans les grandes villes) cela signifiait – logiquement – que la plupart des nouveaux célibataires se trouveraient, un jour, sur le marché du célibat à la recherche d’une nouvelle histoire d’amour. Ou de sexe, s’il fallait rester cruellement réaliste : les hommes affichant davantage de besoins sexuels que les femmes. Bref, entre les nombreux divorcés qui se remettaient sur le marché du cœur à prendre, et la « jeunesse » qui profitait de la vie de célibataire sans trop se poser de questions, « être seul » n’était plus une fatalité, mais simplement une période de no man’s (woman’s) land qu’il convenait d’occuper de la meilleure façon possible : sortir, s’éclater, s’amuser, communiquer sur des sites de rencontres, se faire des amis via Facebook 1 (que je pratiquais depuis un certain temps), s’inscrire à des activités ludiques ou sportives, etc. À bas l’inaction, il faut se bouger afin de ne pas sombrer dans la déprime et la solitude frustrante.
J’étais tout à fait d’accord avec cette première conclusion. Quinqua peut-être, housewive sûrement, mais certainement pas à côté de mes pompes ni dépassée par le numérique. Presque divorcée, mère en congé, négligée par la publicité visant la ménagère de moins de cinquante ans (sauf pour les soins anti-rides, les yaourts visant le transit intestinal et le café Grand-Mère ), je n’étais pas prête à enfiler la robe de bure d’un couvent et parler de moi au passé. Bien au contraire !
Sur une autre page, je lus que de plus en plus d’hommes et de femmes de tous âges cherchaient l’âme sœur (version romantique) ou, tout du moins, une personne sympathique et avenante (version plus triviale) pour passer un bon moment (version pragmatique) ou éventuellement sa vie (version délire), le plus longtemps possible (version optimiste) voire quelques mois (version réaliste) ou quelques semaines (version pessimiste) via les sites de rencontre.
Cela m’interpella. Oui, ces dernières années, les différents concepteurs de sites de « convivialité et de rencontre » avaient compris que le marché de la solitude et de la recherche de l’Amour sous toutes ses forces était un domaine juteux. Depuis, ils surfent allègrement sur la voie du succès mais aussi de la misère affective inhérente et corollaire au statut de solitaire. Profiter des besoins des femmes et des hommes quels qu’ils soient, leur créer des envies, des désirs auxquels ils n’ont pas songé tout seuls est le propre du « progrès »… et de la société de consommation. Mais la solitude peut être un choix de vie qu’il ne faut pas confondre avec « isolement » et « pas d’amis ». Célibat bien vécu oui, claustration et retraite involontaire, non. Pourquoi se forcer à chercher l’Amour si le besoin ne se fait pas sentir ?
À quoi reconnaît-on une femme seule ? Elle possède un chat.
À quoi reconnaît-on une femme qui s’est retranchée de la vie affective ? Elle possède plusieurs chats.
Néanmoins, je trouvai ces articles perturbants. Cela faisait déjà un trimestre que j’essayais de me convaincre que célibataire et heureuse, c’est possible ! (Autre enquête réalisée, mais par un magazine féminin cette fois), qu’il vaut mieux vivre seule que mal accompagnée (tout le monde le prétend, mais peu mettent l’adage en pratique) et qu’il ne faut pas compter sur un autre pour faire son bonheur, il faut le construire soi-même (version new age ). Je rajoutai aisément à la liste : Mieux vaut rater un baiser que baiser avec un raté (conseil de ma grand-mère veuve joyeuse). Et voilà que le fond de l’article tentait de convaincre les futurs lecteurs que l’étape du célibat n’est qu’une fatalité dont on peut se débarrasser comme la grippe H1N1, que l’inscription sur un site de rencontre est LE remède obligatoire, le must pour les cœurs solitaires, le vaccin en un mot et qu’il ne faut pas s’en priver (même s’il n’est pas remboursé par la Sécu).
Une injection de Meetic et le monde nous paraîtrait plus sympathique ?
Bon, je supposai que draguer (enfin, faire des rencontres) n’était pas une activité aussi pénible que d’avaler une cuillère d’huile de ricin ou subir une mammographie seulement, comme pour toute nouvelle action, il fallait trouver le courage de se lancer, se dé-ci-der !
J’approfondis davantage.
D’après l’article, qui se basait sur une enquête du New York Times , (tout le monde sait que les Américains ont une avance sur nous dans un grand nombre de domaines surtout les pires) les sites de rencontre (en général sans S à la fin du mot, ce qui ne signifie pas qu’on trouvera l’Amour du premier coup !), représentent une industrie approchant le milliard de dollars annuel . Un rapide calcul me ramena ce milliard à 700 000 millions d’euros (environ) et là je sifflai d’admiration. Bill Gates avait-il quelque chose à voir là dedans ? Percevait-il un pourcentage ?
Comment réaliser un si gros chiffre sans vendre des t-shirts, des tasses de café, des posters et des objets dérivés ? Rien que de la pub et des inscriptions ? J’étais pantoise.
Plus loin, je lus encore : Les sites attirent des cohortes de gens désireux de réduire les rencontres en ligne, afin de récupérer le plus d’informations possibles à propos de partenaires potentiels (et d’éliminer les indésirables) avant de passer à l’étape de la rencontre réelle explique le NYT. Pour environ 50 dollars (30 euros) par mois, ce qui ne représente même pas le prix d’un resto . (Il est certain qu’après la crise mondiale, on ne peut plus faire un bon repas style apéro, entrée, plat, dessert plus vin dans la moindre brasserie confortable pour trente euros.)
En petit, sous l’article je lus : De nos jours, on ne compte plus sur le hasard pour rencontrer l’âme soeur. La recherche de l’amour parfait est devenue une quête utilisant tous les moyens mis à notre disposition. Les célibataires ne misent plus sur une rencontre fortuite au détour d’une rue, au bar d’un café ou lors de soirées entre amis. Grâce à Internet et aux sites de rencontre, ces cœurs solitaires sélectionnent parmi un fichier la personne la plus susceptible de leur convenir. Mais ces recherches de cœur ont provoqué d’autres besoins et d’autres attentes concernant ces sites. Les sites de rencontre en ligne ont depuis nombre d’années détrôné les agences matrimoniales. La vogue actuelle va vers des sites moins généralistes et plus éclectiques, où les visiteurs peuvent sélectionner leurs rencontres sur des critères préalables d’affinités et de goûts partagés. Les valeurs écologiques peuvent bien évidemment y figurer ainsi que les affinités entre métiers, sexualité, spécialités,

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