L aide alimentaire au coeur des inégalités
179 pages
Français

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L'aide alimentaire au coeur des inégalités , livre ebook

179 pages
Français

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Description

En Belgique, 150000 personnes recourent toujours à l'aide alimentaire. A la frontière du "travail du coeur", motivations et pratiques de l'aide alimentaire interrogent le champ du travail social. Au-delà ce sont les politiques sociales qui sont questionnées : niveau des allocations de base, aide aux sans-papiers, rapport entre service public et associatifs... Enfin, au regard du droit fondamental à une alimentation adéquate, l'accroissement du recours à l'aide alimentaire dans un pays développé ne peut que nous heurter. Ce sont les politiques de la richesse qui posent question (sa redistribution versus sa concentration).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 333
EAN13 9782296693746
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’AIDE ALIMENTAIRE
AU CŒUR DES INÉGALITÉS
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

Paul DUCOURNAU, Mettre en banque l’ADN. Enquête sur une biopolitique du consentement , 2010.
Jean-Pierre SIRONNEAU, Lien social et mythe au fil de l’histoire , 2009.
Josette CŒNEN-HUTHER, L’égalité professionnelle entre hommes et femmes : une gageure , 2009.
Mahir KONUK, Jeunes originaires de Turquie entre l’école et la communauté , 2009.
Eguzki URTEAGA, Andoni EIZAGIRRE, Perceptions sociales sur la science et la technologie en Pays basque , 2009.
Evelyne PERRIN, Identité nationale , amer ministère. Ce qu’en pensent de jeune franciliens, 2009.
Michel VERRET, Lectures sociologiques , 2009.
Yann GUILLAUD, Jean WIDMER (dir.), Le Juste et l’Injuste. Emotions, reconnaissance et actions collectives , 2009.
Chantai NICOLE-DRANCOURT (dir.), Conciliation Travail-Famille : Attention travaux , 2009.
Catherine LEJEALLE, La télévision mobile. Usages , contenus et nomadisme , 2009.
Claude GIRAUD, De la dette comme principe de société , 2009.
David MANDIN, Les systèmes d’échanges locaux (SEL). Circulations affectives et économie monétaire , 2009.
Pierre BARACCA et al., Les animateurs face à l’intégrisme religieux et à l’oppression des femmes. Témoignages , discussion , enjeux de formation, 2009.
Catherine AGULHON et Angela Xavier DE BRITO, Les étudiants étrangers à Paris. Entre affiliation et repli , 2009.
Alexandre DUCLOS, Des formes modernes de cosmopolitisme , 2009.
Eric FORGUES, L’activité symbolique. La formation de soi et de la société , 2009.
Atmane AGGOUN (dir.), Enquêter auprès des migrants , 2009.
Hugues-Olivier HUBERT
Céline NIEUWENHUYS


L’AIDE ALIMENTAIRE
AU CŒUR DES INÉGALITÉS
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11095-3
EAN : 9782296110953

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Remerciements


Merci à tous les travailleurs de l’aide alimentaire qui ont
accepté de nous consacrer une part de leur temps dans le
cadre de cette recherche.

Un merci plus appuyé encore pour tous ceux qui se
sont investis dans les réflexions et les actions de la
Concertation aide alimentaire.

Merci à tous les intervenants au colloque L’aide
alimentaire au cœur des inégalités : ventre affamé n’a
point d’oreilles (20 et 21 novembre 2008) pour leur
précieuse collaboration.

Merci à tous les membres de l’équipe de la Fédération
des Centres de Service Social et plus particulièrement à
Charles Lejeune, Secrétaire Général, et à Betty Nicaise,
Secrétaire Générale Adjointe qui est à l’initiative de cette
aventure, pour leur solide soutien.

Merci enfin à l’APEF et au Fonds pour la
Formation des Etablissements et Services de Santé
Bicommunautaires de la CP305.2, sans qui tout ceci
n’en serait resté qu’à l’état de projet.
Introduction Des miettes de pain…
Lucas ? Elle est où maman ?
Elle est allée chercher à manger.
Elle est partie faire des courses ?
Heu… Enfin… Oui, si tu veux.
Dis, tu crois qu’elle pensera à acheter un gâteau pour mon anniversaire à l’école ? Tu sais, les autres enfants ils font ça et madame Sophie elle met 5 bougies qui font des étoiles et tout le monde chante.

Elle va bientôt rentrer ?
Je n’sais pas moi ; ça dépend de la file.
De la file à la caisse ?
Lucas pense : « De la file à la caisse ! C’est quand on a des sous qu’on fait la file à la caisse ». Lui il est grand, il a 9 ans et demi ! Même si sa maman ne dit trop rien de ses problèmes, il sait que c’est difficile, que les choses sont chères et le portefeuille souvent vide. Il se dit aussi qu’Emilie ne comprendrait pas pourquoi elle ne pourrait fêter son anniversaire comme les amis de sa classe. Ce ne serait vraiment pas juste. Peut-être y aura-t-il de la farine et ce qu’il faut pour préparer un quatre quarts dans le colis que recevra sa maman. C’est sûr qu’elle trouvera une solution : sa maman, c’est la reine de la débrouille. Alors à quoi bon inquiéter sa petite sœur ? Il voudrait la protéger, faire en sorte de la tenir le plus longtemps possible éloignée de tous ces soucis. Il lui répond :
Oui, c’est ça, de la file à la caisse. Bon Emilie, tu arrêtes avec toutes tes questions ?
Mais c’est parce que je m’ennuie… Si tu me racontais une histoire ?
D’accord…
Celle-ci, je voudrais, dit-elle en se pelotonnant contre l’épaule de son grand frère, un vieux cartonné à la main.
Il lut : « Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne qui avaient sept enfants, tous garçons ; l’aîné n’avait que dix ans, et le plus jeune n’en avait que sept. […] Ils étaient fort pauvres, et leurs sept enfants les incommodaient beaucoup, parce qu’aucun d’eux ne pouvait encore gagner sa vie. Ce qui les chagrinait encore, c’est que le plus jeune était fort délicat et ne disait mot ; prenant pour bêtise ce qui était une marque de la bonté de son esprit. Il était fort petit, et quand il vint au monde il n’était guère plus grand que le pouce, ce qui fit qu’on l’appela le petit Poucet. […] Il vint une année très fâcheuse, et la famine fut si grande, que ces pauvres gens résolurent de se défaire de leurs enfants. Un soir que ses enfants étaient couchés, et que le bûcheron était auprès du feu avec sa femme, il lui dit le cœur serré de douleur : ‘ Tu vois bien que nous ne pouvons plus nourrir nos enfants ; je ne saurais les voir mourir de faim devant mes yeux, et je suis résolu de les mener perdre demain au bois… ’ ».


***


Le Petit Poucet, joli conte que celui-là qui, comme d’autres, a traversé les siècles pour aujourd’hui encore peupler l’imaginaire des enfants et le nôtre en définitive. D’après BETTELHEIM (1976), ces petites histoires traversent la grande Histoire parce qu’elles répondent aux angoisses propres à l’enfance en apportant des clefs symboliques de compréhension et de dépassement des épreuves qui jalonnent le chemin sinueux vers l’âge adulte.

Tout conte de fées est un miroir magique qui reflète certains aspects de notre univers intérieur et des démarches qu’exige notre passage de l’immaturité à la maturité. Pour ceux qui se plongent dans ce que le conte de fées a à communiquer, il devient un lac paisible qui semble d’abord refléter notre image ; mais derrière cette image, nous découvrons bientôt le tumulte intérieur de notre esprit, sa profondeur et la manière de nous mettre en paix avec lui et le monde extérieur, ce qui nous récompense de nos efforts. (BETTELHEIM, 1976, 442).

Dans une approche psychanalytique, on peut interpréter le Petit Poucet comme la mise en scène des angoisses qui accompagnent la voie de l’autonomie : la peur de l’abandon et celle de la dévoration. Semer des cailloux, puis des miettes de pain, pour retrouver son chemin n’illustre pas seulement l’intelligence et la prévoyance du héros ; mais signifie aussi son refus de couper le cordon ombilical. Le premier retour à la maison apprend, d’après BETTELHEIM, que pallier la crainte par la régression ne résout rien. Le Petit Poucet s’apparente par la forme au conte Hänsel et Gretel des frères Grimm, où la régression au stade oral est plus apparente encore.

La maison de pain d’épice qu’ils trouvent dans la forêt représente une existen

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