L autonomisation des sciences humaines
162 pages
Français

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L'autonomisation des sciences humaines , livre ebook

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Français

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Description

Une théorie, pour être comprise, doit être maîtrisée tant dans ses concepts que dans ses développements. Partant de ce principe logique et méthodologique, l'auteur, en une dizaine de pages, nous initie aux théories en sciences sociales qui ont marqué le XXe siècle. Ce volume se concentre sur les auteurs qui ont donné aux sciences humaines leur force et leur autonomie : Marx, Spencer, Peirce, Le Bon, James, Pareto, Freud, Saussure, Durkheim, Simmel et Weber.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2016
Nombre de lectures 8
EAN13 9782140015908
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Pour Comprendre
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

L’objectif de cette collection Pour Comprendre est de présenter en un nombre restreint de pages (176 à 192 pages) une question contemporaine qui relève des différents domaines de la vie sociale.
L’idée étant de donner une synthèse du sujet tout en offrant au lecteur les moyens d’aller plus loin, notamment par une bibliographie sélectionnée.
Cette collection est dirigée par un comité éditorial composé de professeurs d’université de différentes disciplines. Ils ont pour tâche de choisir les thèmes qui feront l’objet de ces publications et de solliciter les spécialistes susceptibles, dans un langage simple et clair, de faire des synthèses.
Le comité éditorial est composé de : Maguy Albet, Jean-Paul Chagnollaud, Dominique Château, Jacques Fontanel,
Gérard Marcou, Pierre Muller, Bruno Péquignot, Denis Rolland.

Dernières parutions

Laurence HARANG, Pour une communauté humaine et animale, La question de la dignité animale , 2016.
Marc AUGIER, La société numérique , 2016. Michel BOURSE, Les Cultural Studies . Essai , 2015.
Aimé FAY, Le Capital en quelques mots. De Platon à nos jours , 2015.
Dominique JOSSE, L’avenir de l’homme postmoderne, L’urgence de retrouver nos racines , 2015.
Gérard PETITPRÉ, La Constitution du 4 octobre 1958 de A à X , 2014.
Charlotte GRÉ, Street Art et droit d’auteur. À qui appartiennent les œuvres de la rue ?, 2014 .
Patrice VIVANCOS, De la Culture en Europe. De quoi est-il question quand nous agitons ce mot « culture » ?, 2014.
Traoré MODIBO, L’économie de développement, Trajectoire, analyse et stratégie de développement , 2014.
Titre

Simon Laflamme






L’autonomisation des sciences humaines

Théories en sciences humaines au XX e siècle

Tome 1
Copyright


Du même auteur
(liste non-exhaustive)

Méthodes statistiques en sciences humaines. Avec des illustrations tirées du logiciel SPSS , Sudbury, Prise de parole, coll. « Cognitio », 2014. Avec Run-Min Zhou.
Suites sociologiques , Sudbury, Prise de parole, coll. « Épistémè », 2006.
Homogénéité et distinction , Sudbury, Prise de parole, coll. « Ancrages », 2003. Avec Ali Reguigui.
Des biens, des idées et des personnes au Canada, 1981-1995. Analyse macrologique relationnelle , Sudbury, Prise de parole, Paris, L’Harmattan, 2000.
Deux groupes linguistiques, une communication de masse , Montréal et Paris, L’Harmattan, Logiques sociales, 1997. Avec Ali Reguigui.
Humain objet, humain sujet : initiation à quelques notions de philosophie de l’histoire et d’épistémologie des sciences humaines , Série monographique en sciences humaines et Institut franco-ontarien, 1996.
Communication et émotion. Essai de microsociologie relationnelle, Paris, L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », 1995.
La société intégrée. De la circulation des biens, des idées et des personnes , Peter Lang, New York, Berne, Worcester Polytechnic Institute, coll. « Studies in Science, Technology and Culture », 1992.
Direction d’ouvrage :
Initiation thématique à la sociologie , deuxième édition revue et augmentée, Sudbury, Prise de parole, coll. « Cognitio », 2008.
Avec Jean Lafontant.



© L’Harmattan, 2016
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion. harmattan@wanadoo.fr
EAN : 978-2-336-76826-7
Introduction générale
Il y a de nombreuses façons de comprendre un théoricien des sciences humaines. Mais il nous semble y en avoir trois qui soient assez typiques : les manières herméneutique, affectueuse et objectivante.
L’herméneutique est une quête de sens. Elle est une tentative de comprendre la signification que l’auteur lui-même a donné à sa théorie. L’interprétation colle au texte ; elle en est respectueuse. Souvent, elle invoque l’histoire pour situer le propos de l’auteur, pour être certaine que les idées, les mots sont bel et bien entendus d’après ce que l’auteur a réellement pu ou voulu dire à tel moment de l’histoire, dans telle société. Certes – la philosophie herméneutique l’a bien montré 1 –, il n’est pas possible d’accéder avec exactitude à un discours tel qu’il a été produit par un auteur ; une pensée ne peut à ce point être empathique qu’elle élimine les spécificités subjectives, qu’elle constitue un fusionnement des histoires et des sociétés.
L’herméneutique ne peut éliminer le fait de l’altérité ou celui de la relativité. Une herméneutique n’est jamais ainsi qu’une approximation. Mais les réserves philosophiques de l’herméneutique n’empêchent pas bon nombre d’esprits curieux de chercher à comprendre ce que révèle telle ou telle théorie dans le respect de son auteur. Toute herméneutique n’est pas exégèse, n’est pas guidée par le projet strict de saisir pour soi ce qu’un autre a déposé dans un discours particulier, n’est pas animée par une inconditionnelle déférence. L’herméneutique peut être critique ; mais, dans la mesure où elle relèvera les contradictions ou les impasses qui ont échappé à l’auteur étudié, elle n’est déjà plus herméneutique puisqu’elle devient analytique, c’est-à-dire qu’elle impose à son objet des catégories qui lui sont extérieures.
La façon affectueuse est normalement jointe à une herméneutique. Elle est rarement critique. L’herméneutique correspond à une révélation. La compréhension de la théorie est intériorisation d’une vérité. La théorie a tellement de sens pour soi que le soi entretient avec elle une relation identitaire, affectueuse. La critiquer, c’est se remettre soi-même en question. Pour cette raison, la théorie a toujours raison et elle explique tout. Peuvent lui échapper certaines questions, mais jamais de façon fondamentale. Les sentiments qui sont développés à l’égard de la théorie sont souvent projetés sur son auteur, qui est ainsi confondu avec la théorie. Il arrive que l’intelligence de la théorie succède à la découverte de l’auteur ; mais ce mouvement est rarement global. Généralement, ce qui sera appris sur l’auteur donnera accès à de nouvelles découvertes dans un ensemble théorique déjà connu. Mais, à partir du moment où il y a fusion de l’auteur et de la théorie, l’un et l’autre s’expliquent mutuellement. On ne peut pas empêcher que ne se développe une relation d’affection avec une théorie. Cela advient. Pour divers motifs émorationnels, dans un cadre sociohistorique donné. Une telle relation peut être féconde. Elle peut servir l’individu, l’aider à mieux comprendre certains aspects de sa socialité, voire de son existence ; elle peut aider à dépasser des notions théoriques dont l’individu avait l’intuition non exprimable qu’elles étaient inadéquates alors que ces notions étaient vécues intérieurement, et avaient ainsi une dimension idéologique puisqu’elles faisaient corps avec le vécu, puisqu’elles étaient de la théorie existentialisée, empreinte de sentiments. Mais il n’est pire discipline, pire approche que celle qui se construit sur l’affection pour une théorie. Car la science est alors dépourvue de l’une de ses caractéristiques essentielles : la critique, c’est-à-dire l’obligation d’opérationnaliser, de soumettre les théories à l’empirie. C’est ce genre de vision qui fait qu’un paradigme comme celui des théories de l’action, pour lequel l’acteur est fondamentalement rationnel et conscient, perdure alors que chacun fait quotidiennement l’expérience d’actions qui ne sont pas mues rationnellement et consciemment. C’est par cette attitude qu’on ne perçoit pas pour ce qu’elles sont les contradictions d’un auteur, celles, par exemple, fréquentes, où est affirmée la liberté humaine, mais où de nombreux passages rappellent que l’humain est déterminé, ou, inversement, celles où l’humain apparaît comme déterminé (par une loi de l’histoire, par les médias, par les structures sociales…) alors que plusieurs énoncés rappelleront qu’il n’en est pas toujours ainsi. L̵

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