L économie informelle en Afrique subsaharienne
252 pages
Français

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L'économie informelle en Afrique subsaharienne , livre ebook

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Description

Les descriptions des économies africaines subsahariennes insistent sur les spécificités : la taille importante du secteur informel, la sous-financiarisation, le manque d'épargne, le sous-investissement chronique, la pauvreté. Le développement de la micro-finance serait un moyen de sortir les pays du sous-développement ou des pièges de la croissance. Ce livre reprend ces thèmes en s'efforçant de les documenter à l'aide de données de comptabilité nationale et d'enquêtes sur les activités d'institutions de microfinance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 186
EAN13 9782296716568
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’économie informelle
en Afrique subsaharienne
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13900-8
EAN : 9782296139008

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Komi DJADE


L’économie informelle
en Afrique subsaharienne
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions
Hifzi TOPUZ, Un Turc au Congo , 2010.
Djakalidja COULIBALY, Agriculture et protection de l’environnement dans le Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire , 2011.
Lofti OULED BEN HAFSIA, Karima BELKACEM, L’avenir du partenariat Chine-Afrique , 2011.
Ngimbi KALUMVUEZIKO, Un Pygmée congolais exposé dans un zoo américain , 2011.
Essé AMOUZOU, Aide et dépendance de l’Afrique noire , 2010.
Pierre N’GAKA, Le Système de protection sociale au Congo-Brazzaville , 2010.
Bernard GOURMELEN et Jean-Michel Le Roux, Petits métiers pour grands services dans la ville africaine , avec la collaboration de Mamoutou Touré, 2011.
Issakha NDIAYE, Guide de la passation des marchés publics au Sénégal , 2010.
Xavier DIJON et Marcus NDONGMO, L’Éthique du bien commun en Afrique, Regards croisés , 2011.
Daniel KEUFFI, La régulation des marchés financiers dans l’espace OHADA , 2011.
Cedric ONDAYE-EBAUH, Vous avez dit développement ? , 2010.
Mahamadou ZONGO (sous dir.), Les enjeux autour de la diaspora burkinabè , 2010
Jean-Claude MBOLI, Origine des langues africaines Essai d’application de la méthode comparative aux langues africaines anciennes et modernes , 2010.
Lambert NICITIRETSE, Charge pastorale du curé et coresponsabilité dans l’église du Burundi , 2010.
À mes parents
Introduction
Les descriptions des économies africaines subsahariennes insistent sur les spécificités : la taille importante du secteur informel, la sous-financiarisation, le manque d’épargne, le sous investissement chronique, la pauvreté. De ce constat, on en déduit que la transformation du secteur informel en secteur formel permettrait d’accroître les facilités de financement utilisant les méthodes habituelles de la finance moderne et de créer des canaux de transmission stables de la politique économique afin de la rendre plus efficace. Parallèlement, le développement de la microfinance serait un moyen de sortir les pays du sous-développement ou des pièges de croissance en orientant les actions vers les populations qui sont exclues des marchés financiers en raison de la faiblesse de leurs revenus ou du caractère non marchand de leur activité. Cet ouvrage reprend ces thèmes de manière précise en s’efforçant de les documenter à l’aide de données de comptabilité nationale et d’enquêtes. Cela nous permettra de préciser un certain nombre de points. Tout d’abord, le secteur informel est suffisamment important du point de vue quantitatif pour qu’il ne puisse pas être confondu avec l’économie souterraine. C’est un élément important de la croissance dans les villes plus que dans les campagnes. Il ne doit pas être confondu avec le secteur de l’agriculture traditionnelle même s’il la recoupe. Il est autonome et la politique économique a peu d’influence sur lui en l’absence d’effet direct de la fiscalité, de la politique monétaire ou de la politique salariale. Ensuite, l’épargne informelle n’est qu’une partie de l’épargne du secteur informel. La sous-évaluation de l’épargne est exagérée. En fait il s’agit d’une sous-évaluation des actifs réels. La sous-évaluation de l’investissement qui l’accompagne est aussi excessivement mise en avant. La question est donc plus économique que statistique. Les institutions de microcrédit traditionnelles qui sont nées spontanément servaient surtout à organiser un financement local des investissements qui dépassaient la taille des revenus individuels tandis que l’investissement public était chargé du développement de l’économie moderne. Avec la privatisation de l’économie, l’investissement privé devait se substituer à l’investissement public. Cela ne semble pas possible pour les agriculteurs à faible revenu ou pour les citadins de l’économie informelle. Le microcrédit devient alors un moyen de pallier à la dualité des économies. Il s’agit de mobiliser le capital social ou économique non marchand pour accroître l’offre de crédit, dans le secteur informel urbain ou le secteur formel agricole traditionnel. Cette politique délibérée prend deux formes, la réorientation des institutions de crédit agricole ou coopératif vers le microcrédit d’une part et l’organisation juridique des institutions de microfinance nées spontanément d’autre part afin d’en contrôler la viabilité et de les subventionner éventuellement en contrepartie. La politique économique orientée vers la population ayant les plus faibles revenus transiterait alors par ces institutions. Le développement est mené à l’aide d’enquêtes faites en UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest Africaine). Nous présentons et discutons à la fin une typologie proposée par Kessler et Ullmo, ce qui nous amène à critiquer le point de vue selon lequel en microfinance les dépôts font les crédits contrairement à la finance moderne.
Ensuite nous présentons les caractéristiques générales des instituions de microfinance en Afrique subsaharienne et enfin les exemples de six institutions dont les activités sont principalement orientées vers le secteur informel.
« Affirmer que les banques ne peuvent pas accorder des crédits aux pauvres parce qu’ils ne possèdent pas de garanties revient à dire que les hommes ne peuvent pas voler car ne disposant pas d’ailes. »
Mohamed Yunus
I. Le secteur informel
En 1993, une définition internationale du secteur informel a été adoptée. Elle stipule que le secteur informel est constitué d’unités économiques produisant des biens et des services travaillant à petite échelle, avec un faible niveau d’organisation et une faible division entre capital et travail. Les relations de travail recouvrent étroitement les relations de parenté, personnelles et sociales. Ces petites unités de production se caractérisent avant tout par le non-enregistrement de l’unité elle-même ou des travailleurs qui y sont employés, et ce, souvent par défaut ou incapacité des systèmes administratifs. Cependant, le secteur informel, qui concerne des activités dites « normales » et ne cherchant pas à se cacher, se différencie de l’économie souterraine. Alors que cette dernière fait référence au travail illégal et à la fraude fiscale, les opérateurs du secteur informel ne cherchent pas délibérément à échapper aux réglementations.
Une autre caractéristique importante de cette définition est sa distinction entre les activités agricoles et les activités informelles qui, elles, ne sont pas a priori agricoles, mais plutôt localisées dans les services dont les services financiers font partie. Cette distinction a été opérée sur des bases empiriques et non théoriques.
Le concept a souvent été critiqué pour son dualisme. Le terme secteur laisse à penser que deux secteurs sont strictement séparés et qu’il n’y a pas de relation entre les deux. Mais l’adoption de ce terme traduit la volonté d’intégrer le concept dans les systèmes de comptabilité nationale. C’est pourquoi le secteur informel a été défini à partir des caractéristiques de l’unité économique. Donc, selon cette définition, le secteur informel est un sous-ensemble du secteur institutionnel des ménages en comptabilité nationale. Dans ce cadre, les travailleurs à domicile sont inclus dans le secteur informel uniquement s’ils travaillent pour les unités de ce secteur : donc tous les travailleurs à domicile ne font pas partie du secteur informel. Deux segments constituent le secteur informel : l’auto-emploi et les micro-entreprises employant des salariés, cette dernière étant signe d’un certain dynamisme et d’un certain degré de formalisation.
Mais à l’issue de la 17ème conférence internationale des statisticiens du travail CIST (nov-déc 2003), une extension a été faite sur le concept de l’emploi dans l’économie informelle. À celui de « l’emploi dans le secteur informel », et donc fondé sur les entreprises comme unité d’observation, a été ajouté « l’emploi informel » fondé sur les emplois comme unités d’observation. L’emploi informel inclut les types d’emploi suivants :
- les travailleurs à leur propre compte occupés dans leurs propres entreprises du secteur informel ;
- les employeurs occupés dans leurs propres entreprises du secteur informel ;
- les travailleurs fami

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