L Enseignement social à Paris
45 pages
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L'Enseignement social à Paris , livre ebook

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Description

La Réforme sociale ne figure que par un cours (M. Urbain Guérin : L’industrie des transports à Paris), sur les listes de l’enseignement social pour l’année 1896. Ce cours lui-même n’est pas de ceux dont le sujet attire la jeunesse, ou passionne les curiosités éclairées. Mais l’activité de la Réforme sociale dépasse les bornes de son enseignement actuel. L’héritage de quarante années laborieuses, une réserve inconnue de force et de foi se concentrent pour une partie seulement dans le programme régulier de la société.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346074679
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Dick May
L'Enseignement social à Paris
Ce titre pourrait soulever quelques objections, sur lesquelles je tiens à m’expliquer immédiatement. Il est d’usage d’appliquer une formule plus sonore — et d’ailleurs inexacte — à la catégorie d’instruction que je désignerai par l’expression simple et abrégée d’ « enseignement social » ; ce qui m’amène à définir tout de suite ce que j’entends par l’enseignement social, et pourquoi je préfère ce terme à l’expression usuelle : enseignement des sciences sociales.
L’enseignement social comprend — selon moi — tout ce qui détermine ou constitue la situation, les droits et les devoirs de l’homme vivant, ou destiné à vivre en société. Il n’est pas l’interprète de la « science sociale », qu’il travaille à fonder par l’étude ; et les mêler revient à prendre la partie pour le tout. Il n’a pas à tenir compte de la question délicate : Existe-t-il — ou non —  des sciences sociales, car son action déborderait dans tous les cas cette métaphysique pour envelopper, au delà des méthodes et des doctrines, ce que l’on a intitulé : arts sociaux, par une alliance de mots singulièrement plaquée sur une association d’idées subtiles. — Je remplacerai le terme d’arts sociaux, s’il y a lieu, par celui d’applications sociales, qui d’ailleurs ne vaut pas grand’chose ; du moins se garde-t-il d’assimiler la pédagogie, par exemple, ou le contrôle des finances, à l’architecture et à la musique ; et pareillement le tarif des douanes, ou toute autre expression d’ art  : les passations d’écriture et le tout à l’égout, à la Ronde de nuit, ou aux canéphores des Panathénées, ou bien à l’Enchantement du Vendredi-Saint...
Ainsi conçu dans son esprit, défini dans ses termes, l’enseignement social cesse de s’isoler dans les chapelles où se débrouillent des terminologies absconses, entre initiés. Il entre dans la conception générale de l’enseignement. Il en constitue la partie haute et véritablement « supérieure ». Il fait autant que métier d’instruction, métier d’éducation. Le jour où l’enseignement social serait organisé autrement que par une série d’essais fragiles ou isolés, ses limites seront précisées d’avance, et son rôle défini clairement : l’enseignement social aura mission de créer l’éducation générale à côté de l’instruction classique ou professionnelle ; il unira par leurs parties supérieures toutes les divisions du travail scolaire ; il les associera dans une préparation commune et solidaire au travail social.
Le principe de l’enseignement social est aujourd’hui posé, à Paris, par une série d’essais, que je voudrais passer très brièvement en revue. J’aurai donc à vous présenter selon leur ancienneté, et, selon leur importance, à détailler dans leur organisation particulière ou simplement à mentionner la Réforme sociale, la Science sociale, le Musée social, la Défense sociale, les organisations isolées des groupes confessionnels ou socialistes, les chaires solitaires de l’École des Sciences politiques, de la Sorbonne et du Conservatoire des Arts et Métiers, le cours libre de M. du Maroussem, celui de M. Worms, et enfin le Collège libre des Sciences sociales.
LA RÉFORME SOCIALE
La Réforme sociale ne figure que par un cours (M. Urbain Guérin : L’industrie des transports à Paris), sur les listes de l’enseignement social pour l’année 1896. Ce cours lui-même n’est pas de ceux dont le sujet attire la jeunesse, ou passionne les curiosités éclairées. Mais l’activité de la Réforme sociale dépasse les bornes de son enseignement actuel. L’héritage de quarante années laborieuses, une réserve inconnue de force et de foi se concentrent pour une partie seulement dans le programme régulier de la société. Le surplus s’en est allé d’année en année s’éparpillant, et s’amusant, — ou s’usant à fumer le bien du prochain ; entendez par cette figure que certaines volontés, certaines consciences, formées par la Réforme sociale, échappées à la Réforme sociale, ont organisé — autour et en face de la Réforme — la Science sociale, la Défense sociale, et, dans une certaine mesure, le Musée social — par l’intermédiaire de la Science ; le Musée serait donc le petit-fils de la Réforme. — Il n’est que juste de se reporter au passé pour rétablir le groupe initial dans ses droits incontestables, droit de priorité, droit de création. Un sentiment de loyale reconnaissance attache la Réforme sociale à la tradition de ce passé, qui fut neuf, et parut probablement hardi ; et la Réforme se tient fidèle, dans la lettre, à la doctrine du fondateur — par une délicate nuance de ce respect, dont Frédéric Le Play releva, dit Sainte-Beuve, la statue...
La doctrine a passé l’âge des passions. La tradition appartient à l’histoire. Il n’est plus possible d’étudier aucune catégorie d’éducation sociale — sans excepter les catégories socialistes — dans la seconde moitié du XIX e siècle, sans remonter au principe d’action créé par la Réforme de Le Play. Comme Auguste Comte, comme Karl Marx, — autrement que Comte et Marx, — Le Play a jeté dans nos sociétés quelques-unes des semences qui lèveront au siècle prochain, — ou dans les siècles ultérieurs.
La Réforme n’est pas une fondation autonome. Elle fut avant tout le verbe de la Société d’économie sociale. La Société date de 1856. Elle reprenait, après la coupure de 1848, la tradition de l’enseignement social inauguré très brillamment, et orageusement, dans la première moitié du siècle.
Le Play venait de publier le gros recueil de ses Ouvriers européens. L’Académie des Sciences 1 lui décerna le prix de statistique et, de plus, exprima le vœu qu’une association de travailleurs fût constituée pour appliquer « à l’étude comparée des diverses constitutions sociales 2  » la méthode d’observation pratiquée par Le Play dans ses trente-six monographies de familles la borieuses. Ch. Dupin portait la parole au nom de l’Académie. Le Play se mit à l’œuvre sur-le-champ. La Société des études pratiques d’économie sociale rédigea ses statuts le 11 avril de la même année 1856 ; elle fit preuve d’existence active à dater du 27 novembre suivant ; un décret impérial la classa plus tard d’utilité publique. La Société d’économie sociale est la première fondation de Le Play. Les Unions de la paix sociale ne furent instituées qu’en 1871, sous l’inspiration de désastres que Le Play n’avait que trop clairement prévus. Nées d’une pensée définie, appliquées par la même méthode à l’explication de la même doctrine, les Unions et la Société, sans jamais se confondre, suivent depuis vingt-cinq ans deux lignes identiques ; la jonction n’est pas nécessaire à l’unité de plan ; pour passer de l’une aux autres, et réciproquement, il y a un pont, qui est la Réforme sociale.
 
La Réforme sociale est sous sa première forme le titre d’un grand ouvrage publié par Le Play en 1864. Le livre fit sensation à l’époque. Sainte-Beuve traitait l’auteur de « Bonald rajeuni, progressif et scientifique... » Montalembert ajouta : « Je n’h&#

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