L erre de la Jouissance
256 pages
Français

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L'erre de la Jouissance , livre ebook

256 pages
Français

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Description

"Vivre sans temps morts, jouir sans entraves !" Ces mots d'ordre d'il y a quarante ans n'ont pas été suivis des effets espérés. Mais l'ère de la jouissance semble aujourd'hui se prolonger sous d'autres formes. Comment le sujet est-il pris dans la jouissance ? Et comment, à quel prix pour lui mais aussi pour l'analyste, parvient-il à s'en dégager ? Figée dans le symptôme, mais aussi jaillissante dans l'invention et la création, la jouissance interroge le psychanalyste et son repérage oriente la pratique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2008
Nombre de lectures 55
EAN13 9782336284279
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Che vuoi  ? Nouvelle série n° 29, 2008 Revue du Cercle Freudien
Comité de rédaction : Serge Reznik, Josette Zoueïn, Fabienne Biégelmann, Danièle Lévy José Morel Cinq-Mars, Thierry de Rochegonde, Frédéric de Rivoyre Avec pour ce numéro : Dominique Corre, Dany Cretin-Maitenaz, Monique Tricot
Correspondants étrangers : Argentine : Gilda Sabsay Foks Canada : Francine Belle-Isle — Anne-Elaine Cliche Danemark : Jean-Christian Delay États-Unis (New York) : Paola Mieli
Directeur de publication : Serge Reznik
Couverture : Michel Audureau
Réadaptation : Clara Kunde
Éditeur : L’Harmattan, 5-7 rue de l’École Polytechnique, 75005 Paris
Les textes proposés à la revue sont à envoyer à : Serge Reznik, 10 rue Rubens, 75013 Paris sreznik@free.fr
À paraître : Che vuoi ? n° 30
Automne 2008 : Le rire en analyse
Publié avec le concours du Centre National du Livre
L'erre de la Jouissance

Josette Zoueïn
© L’Harmattan, 2008
5-7. rue de l’Ecole polytechnique: 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattanl@wanadoo.fr
9782296057890
EAN : 9782296057890
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Éditorial Entre corps et être
D’une jouissance ignorée de Freud - Petite promenade philologique L’après-trou ou les états de la jouissance Malaise dans la civilisation - L’œuvre au noir de la pulsion de mort La substance du « jouir »
Les sources de la jouissance
Un enfant est vivant Les mots de Shakespeare dans la langue de Freud La concertation rythmique et ses troubles Jouissance, mémoire de langue
Le phallus, la différence
La réalité sexuelle Un point de vue excentrique Une économie de l’arrière-pays
Répercussions
La canne de Freud et autres moments de colère Reliquat de jouissance Le visage défiguré du peintre
Cabinet de lecture
Daniel Mendelsohn - Les Disparus Olivia Rosenthal - On n’est pas là pour disparaître Jean-Claude Milner - Le Juif de savoir Lina Balestrière, Jacqueline Godfrind, Jean-Pierre Lebrun, Pierre Malengreau - Ce qui est opérant dans la cure Jean-Pierre Lebrun - La perversion ordinaire Olivier Douville - De l’adolescence errante Ignacio Gárate-Martínez - Guérir ou désirer Déplacement dans la cure ou comment faire bord à la jouissance Stéphane Michaud éd. - Correspondances de Freud François Dosse - gilles deleuze félix guattari Les nichons de la rue Debelleyme
Collection « Psychanalyse et faits sociaux » BULLETIN DE COMMANDE
Che vuoi ? est depuis 1994 la revue du Cercle freudien. Revue de psychanalyse, elle contribue au travail d’élaboration indispensable à la pratique en mettant en œuvre les deux principes fondateurs de l’association : l’accueil de l’hétérogène, le risque de l’énonciation. Chaque numéro est conçu comme un ensemble visant à dégager une problématique à partir d’un thème choisi par le Comité de rédaction. Un Cabinet de lecture présente des ouvrages récemment parus.

C’est pourquoi la question de l’Autre qui revient au sujet de la place où il en attend un oracle, sous le libellé d’un : che vuoi ? que veux-tu ? est celle qui conduit le mieux au chemin de son propre désir — s’il se met, grâce au savoir-faire d’un partenaire du nom de psychanalyste, à la reprendre, fût-ce sans bien le savoir, dans le sens d’un : que me veut-il ?
J. Lacan ( Écrits )
Éditorial
« Vivre sans temps morts, jouir sans entraves ! » : ces mots d’ordre d’il y a quarante ans n’ont pas été suivis des effets espérés. Mais l’ère de la jouissance se prolonge sous d’autres formes. Un colloque organisé l’an dernier par les membres du Cercle freudien à Dijon nous l’a rappelé, s’interrogeant sur les répercussions cliniques d’un tel mouvement dans la culture. Nous avons voulu continuer son travail en reprenant ses questions : comment le sujet est-il pris dans la jouissance, notamment dans la jouissance incestueuse ? Et comment, à quel prix pour lui mais aussi pour l’analyste, parvient-il à s’en dégager ? La différenciation entre plusieurs types de jouissance peut-elle nous aider dans notre tâche ?

Dès qu’il y a l’inconscient se profile un au-delà du principe de plaisir. Lacan y situe la jouissance. Le plaisir (Lust) freudien passe par une représentation qui appelle à un choix d’objet. La jouissance ( Genuss , terme presque absent chez Freud) nomme l’emprise des pulsions du ça sur leurs objets. Le mouvement du langage ( fort-da ) accompagne l’alternative de perte et retrouvaille de l’objet en la transposant sur le plan du signifiant. Une grammaire pulsionnelle se construit autour des orifices du corps, sur la recherche d’une hypothétique première fois, jouissance originaire.
Quand Freud s’attache dans son travail de découverte à serrer au plus près ce réel impossible, découvrant sous la pulsion de vie une pulsion de mort silencieuse, Lacan formalise le reste qui échappe à l’opération signifiante. Il trouve dans l’analyse marxiste de la plus-value, montant de jouissance subtilisé à la valeur du travail, la notion d’un plus-de-jouir, qui peut circuler dans l’économie inconsciente. Les conséquences théoriques sont d’importance, puisqu’elles resituent l’apparition du symptôme et celle de son corollaire l’angoisse, et éclairent le rapport du désir à la loi.
Les conséquences pratiques ne sont pas moindres. Le surmoi de la seconde Topique déjà imposait la jouissance comme un impératif. La jouissance n’est pas du plaisir. Ce peut être de la souffrance. Elle détourne le sujet de sa satisfaction. C’est donc ce à quoi le psychanalyste a directement à faire. Son repérage oriente une pratique qui permet à l’analysant de reprendre sa route en construisant des bords à sa, à ses jouissances. Cette redéfinition de l’acte analytique conduira Lacan à distinguer trois sortes de jouissances. Suivant les lieux du fonctionnement psychique auxquels elle s’attache, la jouissance sera dite jouissance phallique, liée au Un et mettant en cause la différence des sexes ; jouissance de l’Autre, dont le sujet se fait objet et où il aliène son désir; jouissance autre enfin, ou féminine, qui emporte le corps hors de lui-même et dont « on ne peut rien dire ».
Figée dans le symptôme, tournant en rond dans la maladie, perpétuée lorsqu’on l’épingle d’un handicap, épandue dans la vulgarité médiatique, mais aussi jaillissante dans l’invention et dans la création artistique, erratique, singulière, toujours en excès ou en défaut, la jouissance nous entraîne, sur le chemin ouvert par Freud, « au cœur de notre être ».
Le Comité de rédaction
Entre corps et être
D’une jouissance ignorée de Freud
Petite promenade philologique
Jacques Sédat
La précision est probablement la seule qualité littéraire qui n’a d’équivalent intelligible, même approximatif, parmi les arts rivaux, en tout cas parmi ceux avec lesquels la littérature a un commerce particulier : la peinture et la musique. Ce qui devrait la mettre auprès de l’écrivain en particulière recommandation : nul art ne perd jamais à creuser sa singularité irréductible.
Julien Gracq 1

Chaque fois qu’un mot usuel dans une langue est importé dans une autre et, de plus, dans ce qu’il est convenu d’appeler un discours particulier, on peut s’interroger sur ce qu’il devient et colporte.
En l’occurrence, dans un discours psychanalytique, il convient de repérer dans sa singularité le sens que peut prendre tel terme du langage commun, devenu ainsi catégorie. Il est évident que le terme jouissance ne prend pas le même sens chez Freud, Hegel, Lacan ou Bataille. Déjà, en son temps, Aristote constatait que « l’être se dit en plusieurs sens ».
Retrouver la singularité d’un itinéraire, la nécessité ou non d’introduire tel terme dans telle œuvre, dans telle pensée particulière, nous oblige à repérer comment tel mot naît en tant que concept ou catégorie, et à quel moment il y a eu nécessité de l’importer de la langue commune, pour saisir tel ou tel mécanisme psychique, ou rendre compte de telle ou telle réalité psychique.
Le terme jouissance se prête bien à cet exercice. Il nous fait quitter les philosophèmes intemporels qui méc

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