L'éthique du mensonge

Fondation Ostad Elahi

Description

Du mensonge prédateur au mensonge protecteur, en passant par celui par faiblesse ou par frime, le mensonge présente de nombreux visages. Si certains contextes peuvent rendre le mensonge légitime, nécessiter l'effacement d'une certaine vérité au profit de l'éthique, il s'agit avant tout de comprendre l'intérêt psychologique, social et surtout spirituel à entrer dans une démarche d'évitement du mensonge. Quels sont les ressorts du mensonge? Quels en sont les effets sur autrui et sur soi ?

Sujets

• Sociologie, société et politique
• Psychiatrie
• Psychanalyse
• Sociologie
• Philosophie
• Psychologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 septembre 2012
• Nombre de lectures: 40
• EAN13: 9782296504776
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-98302-1
EAN : 9782296983021
Titre
Dominique Ducerf






L’éthique du mensonge
Éthique au quotidien
une collection de la Fondation Ostad Elahi
– éthique et solidarité humaine reconnue d’utilité publique

Si l’éthique suscite aujourd’hui toutes sortes de recherches philosophiques, sociologiques et juridiques, il est encore rare que la question des modalités concrètes de l’action éthique soit abordée de front. Comment l’éthique peut effectivement se pratiquer sur un plan individuel, dans la multiplicité des contextes du quotidien, tel est justement l’objet de la collection « Éthique au quotidien ». Des traits de caractère et des comportements humains – qu’ils soient éthiques (la compassion, la générosité, l’abnégation, le respect des droits d’autrui, etc.) ou à l’inverse non éthiques (le mensonge, le préjugé concernant autrui, la médisance, l’égoïsme, etc.) – seront analysés à partir de cas précis, en donnant chaque fois des outils pour en repérer en soi- même les manifestations, en comprendre les nuisances pour soi-même et pour autrui et apprendre à les contrer.

Chaque ouvrage de la collection correspond à l’étude d’un ou plusieurs traits de caractère distincts ou d’un couple de caractères opposés (par exemple, courage/lâcheté, bonté/méchanceté, etc.) et peut se présenter sous plusieurs aspects : un outil méthodique de réflexion et d’analyse à la fois concis, précis et conçu de manière attrayante à la manière d’un « manuel de l’étudiant en pratique éthique », ou bien un recueil de textes courts, sous forme de témoignages ou de conseils parfois anonymes, parfois émanant de personnalités du monde des arts, des lettres ou des sciences dont les recherches, le parcours de vie ou la finesse psychologique sont susceptibles d’inciter à la pratique d’un principe éthique, d’en faciliter la mise en œuvre et d’en enrichir l’expression.
Table des matières Copyright 4e de couverture Titre Éthique au quotidien Table des matières Avant-propos Introduction De quoi parlons-nous ? Premiers mensonges, première approche L’intention mensongère Quelques types de mensonges Les mensonges « prédateurs » Les mensonges « protecteurs » Pourquoi éviter de mentir ? Le rejet du mensonge Les conséquences du mensonge Des conséquences pour le menteur Des conséquences pour les autres Des bons et des mauvais mensonges… Les contextes légitimes « Toute vérité n’est pas bonne à dire » Moralement, à qui devons-nous la vérité ? Mon mensonge va-t-il nuire à autrui ? Qu’ai-je à craindre si je dis la vérité ? Comment rester sincère lorsque l’on est contraint de cacher la vérité ? Le rôle central de la bienveillance Comment se dupe-t-on soi-même ? Comment lutter contre le mensonge à soi-même ? Ce que nous n’aimons pas chez autrui, l’aimons-nous en nous-mêmes ? Conclusion Programme pratique pour lutter contre le mensonge Le mensonge en dix points Quelques lectures Autres publications de, ou sous l’égide de la Fondation Ostad Elahi aux éditions L’Harmattan Adresse Couverture
Avant-propos
Les ouvrages publiés dans la collection « Éthique au quotidien » développent des réflexions menées au sein du GRETA (Groupe de recherche en éthique individuelle appliquée) sous l’égide de la Fondation Ostad Elahi – éthique et solidarité humaine 1 . Ils ont pour auteurs des personnes de tous horizons – enseignants, médecins, ingénieurs, juristes, journalistes, fonctionnaires, chefs d’entreprise. -, qui ont chacun à leur façon entrepris une recherche structurée dans le domaine de l’éthique individuelle. Leur motivation est de mettre en évidence les enjeux et les possibilités de pratique de l’éthique au quotidien, qui contribuent à une meilleure connaissance de soi, à notre perfectionnement éthique et spirituel et, au-delà, au progrès social. Sortir donc l’éthique d’une perspective moralisatrice étroite, pour l’inscrire dans une démarche rationnelle, humaine et concrète.

Chaque volume de la collection « Éthique au quotidien », publié sous le nom générique de Dominique Ducerf, propose une réflexion autour d’un caractère éthique ou, à l’inverse, anti-éthique. Y sont abordés les symptômes de ce trait, ses causes, ses ressorts, ses effets, de même que les moyens de le développer ou de le neutraliser. Il s’agit à chaque fois de comprendre comment certaines de nos attitudes – devenues si habituelles qu’elles semblent faire partie intégrante de notre être – se dressent devant nous comme d’invisibles barrières qui nous empêchent de progresser dans notre humanité.

Les auteurs s’inspirent de certaines analyses développées par Ostad Elahi 2 , qui intègrent la dimension spirituelle de l’être humain ainsi que la référence à une transcendance divine. Ils puisent également leurs références théoriques à diverses sources philosophiques, juridiques, psychologiques, religieuses et scientifiques. Les illustrations concrètes qu’ils proposent sont le fruit à la fois de leur travail d’enquête et de recherche et de leur expérience personnelle.
1 www.fondationostadelahi.fr
2 A la fois philosophe et musicien, Ostad Elahi fut aussi un haut magistrat dont la réflexion sur l’éthique dépasse largement le cadre de sa profession, faisant de lui un sage du XXe siècle. Sa philosophie du perfectionnement spirituel, originale et moderne, est une réponse aux grandes questions posées à l’origine de l’être humain, son identité profonde et sa finalité.
Introduction
La logique mathématique prévoit qu’une proposition, une assertion, peut être soit vraie soit fausse. Mais notre expérience pratique de la vérité et de la fausseté est bien éloignée de cette théorie binaire. Petits mensonges, demi-vérités, jugements de valeurs, suppositions et incertitudes… Plusieurs notions contradictoires se confrontent en nous lorsque nous réfléchissons à cette opposition entre le vrai et le faux.

Notre libre arbitre nous rend capable de décider d’énoncer ou non la vérité, de la masquer, de la travestir, de la nier même. Et c’est ainsi qu’apparaît le mensonge. Un acte, volontaire, décidé, par lequel nous donnons à voir, à croire, que ce que nous énonçons est la vérité alors que nous savons que ce n’est pas le cas.
Voici deux définitions du mensonge telles qu’on les trouve dans le dictionnaire :

– Donner pour vrai ce que l’on sait être faux, ou nier ce que l’on sait être vrai 3 ;
– Assertion sciemment contraire à la vérité, faite dans l’intention de tromper 4 .

Ces définitions du mensonge sont claires. Mais elles ne disent rien de la valeur que nous attribuons à un mensonge donné, et donc de la valeur que nous attribuons à la vérité dans une même situation.

Or le mensonge a ceci de paradoxal, qu’il semble à la fois condamnable sur le plan moral mais simultanément justifiable, ou a minima bien pratique, dans de nombreuses situations qui nous lient à nos environnements familiaux, sociaux, professionnels.

Ce paradoxe tient au fait que le contexte influence fortement la légitimité d’un mensonge. Tout se passe comme si nous confrontions deux principes : d’une part que la vérité est supérieure en tant que valeur, et d’autre part que toute vérité n’est pas bonne à dire. De la même façon qu’un objet peut être regardé sous différents angles, le mensonge présente plusieurs visages.

Il y aurait donc de bons et de mauvais mensonges. Selon le but qu’ils poursuivent, selon l’intention que nous y mettons. Et pour rendre les choses plus complexes encore, un même mensonge énoncé à deux personnes différentes pourrait être justifiable ou condamnable selon que ces personnes ont, ou non, le même droit à notre sincérité. C’est en tout cas un point important qu’aborde la philosophie, et que l’on retrouve dans les définitions du mensonge, notamment celle d’Alain 5 :

Le mensonge consiste à t