L Europe face à l Afrique noire : du choc démographique au choc des civilisations
179 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

L'Europe face à l'Afrique noire : du choc démographique au choc des civilisations , livre ebook

-

179 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

La croissance démographique non maîtrisée est aujourd'hui le problème central de l'Afrique. Y remédier est le grand défi de l'Afrique noire du XXIe siècle, dont dépend notre sort commun. Que peut-il en effet se passer dans cette EurAfrique en gestation dont nous voyons se dessiner les prémices ? Faut-il privilégier le scénario optimiste - du sang nouveau dans les veines appauvries de l'Europe - ou le scénario menant à une crise de civilisation, à un ébranlement des fondements mêmes de nos sociétés vieillissantes ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2010
Nombre de lectures 152
EAN13 9782336253886
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Europe face à l'Afrique noire : du choc démographique au choc des civilisations

Yves-Marie Laulan
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Institut de Géopolitique des Populations Liste des auteurs Introduction L’implosion démographique européenne face à l’explosion démographique africaine : l’Afrique déborde-t-elle sur l’Europe ? La démographie africaine dans sa longue durée Le triple échec de l’Afrique post-coloniale L’impact de l’immigration africaine sur la croissance et le développement en Europe L’Europe trahie par ses « élites » (ou « comment en est-on arrivé là ? ») L’immigration noire africaine : un phénomène qui s’amplifie Géographie de l’immigration africaine : l’évolution des rapports nord-sud Conclusions : l’avenir de l’EurAfrique Collection Etudes Eurafricaines
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296118898
EAN : 9782296118898
Institut de Géopolitique des Populations
L’Institut de Géopolitique des Populations a été créé le 7 février 2000 à l’initiative d’Yves-Marie Laulan, économiste, et de Jacques Dupâquier, membre de l’Institut de France. Plusieurs colloques ou dîners-débats ont été organisés par cette institution sur différents thèmes dont les actes ont été publiés sous la direction d’Yves-Marie Laulan dans la revue, à savoir : La population européenne et ses problèmes, 10 décembre 1999, n°1. L’entreprise française devant les problèmes démographiques, 19 mai 2000, n°2. Introduction à une géopolitique des populations, n° spécial 3-4. Troisième âge et renouveau sociétal , 19 mai 2001, n°5. Où va l’Afrique noire ? , 13 décembre 2001, n°6. Réussir l’intégration des immigrés de la deuxième génération , 16 mars 2002, n°7. La France en 2002 : un bulletin de santé démographique, 18 juin 2002, n°8. Palestiniens et Israéliens : le facteur démographique, 12 décembre 2002, n°9, disponible sur demande. Ces migrants qui changent la face de l’Europe, 10 et 11 octobre 2003, n° double 10 et 11, L’Harmattan. Europe et Amérique victimes de leur démographie ? 14 octobre 2004, n° 12, disponible sur demande. L’avenir démographique des grandes religions du monde, 25 novembre 2004, n°13, F.-X. de Guibert. Immigration/Intégration : essai d’évaluation des coûts économiques et financiers, 17 novembre 2005, n°14, L’Harmattan. La France peut-elle se contenter de ses taux de natalité actuels  ?, 2 février 2006, n°15, L’Harmattan. Vieillissement mondial et conséquences géopolitiques, 8 mars 2007, n°16, L’Harmattan. Croissance et inflation au XXI e siècle , 29 mai 2008, n°17, L’Harmattan.
Liste des auteurs
Jacques Bichot, membre honoraire du CES, professeur émérite à l’université de Lyon 3
Philippe Bourcier de Carbon, polytechnicien, démographe et économiste, ancien chercheur à l’INED
Philippe Conrad, historien
Jean-Paul Gourevich, écrivain et expert
Yves-Marie Laulan, président de l’Institut de Géopolitique des Populations
Jean-Yves Le Gallou, ancien député européen, président de Polémia
Bernard Lugan, professeur à l’université de Lyon 3
Introduction
Yves-Marie Laulan

On ne pourrait mieux inaugurer cette réflexion qu’en citant un livre tout récent d’un auteur britannique, John Liffe, consacré à l’Afrique. Notre auteur y écrit : « Depuis la nuit des temps, la démographie est le fil rouge de l’histoire de l’Afrique » . Tout y est. Tout est dit, tant pour ce qui concerne le passé que l’avenir, notre avenir commun 1 .
En effet, comment assurer au XXI e siècle une coexistence aussi pacifique que possible entre une Europe riche, mais vieillissante, et une Afrique désespérément pauvre, mais à la fécondité explosive ? Comment prévenir que chassés par la misère, les guerres civiles permanentes et maintenant les changements climatiques, l’Afrique ne soit inexorablement poussée à déverser ses hommes en trop sur les rivages d’une vieille Europe d’abord débordée puis submergée ? Voilà le grand défi qui s’ouvre dans ce début de siècle. Les enjeux sont énormes, pour l’une comme pour l’autre, en termes de survie économique, sociétale, politique et géopolitique. Le choix est clairement entre un dramatique naufrage conjoint et un avenir difficilement arraché à un destin tragique.
Car on sait aujourd’hui que l’immigration massive, quoi qu’en aient dit de bons esprits, n’est nullement une panacée ou une potion magique, ni pour l’Europe, ni pour l’Afrique. Le remède est pire que le mal. L’immigration de masse, faut-il le rappeler, est terriblement coûteuse et déstabilisante pour l’Europe, que ce soit en termes d’identité, de coûts budgétaires ou sociaux, sans parler des inextricables problèmes d’intégration. Sans compter que la « fuite des cerveaux » pèse lourdement sur les perspectives de croissance en Afrique.
La crise économique actuelle ne peut manquer de rendre intolérable ce qui était déjà difficilement supportable.
Que l’on ne vienne pas nous dire, comme on ne cesse de le faire, que le problème de l’Afrique est surtout économique. Il est d’abord et avant tout de nature démographique. Mais le langage convenu, associé à la pensée unique, se refuse à admettre cette réalité pénible.
En fait, depuis quelques années, l’Afrique se développe, bien qu’à un rythme insuffisant. Quelques « locomotives », peu nombreuses, Nigeria, Afrique du Sud, Gabon, tirent vaille que vaille la moyenne africaine vers le haut, alors même que les autres pays, plus nombreux, stagnent ou reculent. Mais, d’une part, il s’agit d’une croissance « à la russe »  : elle repose largement sur l’exploitation forcenée par les pays développés ou émergents — Chine au premier rang — de ressources naturelles devenues rares et non renouvelables, pétrole, lithium, uranium, bois, or, diamants, et non sur la création d’une agriculture efficiente ou d’une industrie moderne. En fait, le mode de développement économique de l’Afrique reste désespérément primaire.
Bien plus, les maigres gains économiques, calculés en termes de revenu par tête, sont instantanément « dévorés » par une croissance démographique qui reste une des plus élevées au monde. D’où la stagnation chronique du niveau de vie.
Combinée aux guerres civiles chroniques, à l’insécurité physique, à la corruption endémique, à l’incorrigible mauvaise gouvernance, cette misère pousse les Africains toujours plus nombreux et désespérés en quête de salut vers l’Europe, d’où des flux migratoires toujours plus gonflés.
Dernière recette, ou dernière chimère, après une aide publique toujours plus généreuse et toujours plus inefficace, la solution ne serait-elle pas désormais dans le codéveloppement ? Cette fausse fenêtre donne en fait sur une voie sans issue. Car voilà que d’éminents experts 2 nous enseignent — ce que l’on soupçonnait déjà — à savoir que le développement, même modeste, ne fait que renforcer les courants migratoires. Car les candidats à l’émigration qui, avant, ne savaient pas ou ne pouvaient pas, désormais savent et peuvent émigrer vers des cieux plus cléments, les nôtres en l’occurrence. La boucle est bouclée et le piège de la pensée unique se referme sur lui-même. Ne comptons pas sur le codéveloppement pour réduire les flux migratoires.
Alors que faire ? La croissance démographique non maîtrisée est le problème central de l’Afrique, et donc de l’Europe par contrecoup. C’est donc sur ce problème crucial qu’il faut faire porter l’effort. Tant qu’il ne sera pas abordé et réglé, comme Chine et Japon ont réussi à le faire au cours du XX e siècle, rien ne sera réglé.
Sinon, il faut chercher autre chose. Mais quoi ? Eh bien, honnêtement personne n’en a la moindre idée. Si ce n’est continuer à faire mollement ce que l’on a toujours fait, un peu plus d’aide par-ci, un peu d’humanitaire par-là. « Cela ne mange pas de pain &

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents