La lecture à portée de main
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Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 janvier 1995 |
Nombre de lectures | 313 |
EAN13 | 9782296300996 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 14 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Xé\.vier PERON
L'OCCIDENTALISATION DES MAASAÏ DU KENYA
Privatisation foncière et destructuration
sociale chez les Maasaï du Kenya
Tome 1
Éditions L'Harmattan
5-7, rue de l'École-Polytechnique
75005 PARISCollection Anthropologie. Connaissance des hommes
Dirigée par Jean-Pierre Warnier
Dernières parutions:
Danielle Jonckers, La société Minyanka du Mali, traditions
communautaires et développement cotonnier, 1987.
Christine Bastien, Folies, mythes et magies d'Afrique Noire, 1988.
Suzanne Lallemand, La mangeuse d'âmes. Sorcellerie et famille en
Afrique, 1988.
Sylvie Fainzang, Odile Journet, La femme de mon mari.
Anthropologie du mariage polygamique en Afrique et en France, 1989.
Michel Boccara,La religion populaire des Mayas, entre ''métamorphose
et sacrifice, 1990.
Claude Rivière, Union et procréation en Afrique, 1990.
Laurent Vidal, Rituels de possession dans le Sahel. Préface de Jean
Rouch, 1991.
Inès de La Torre, Le Vodu en Afrique de l'Ouest, rites et traditions,
1991.
Suzanne Lallemand, L'apprentissage de la sexualité dans les Contes de
l'Afrique de l'Ouest.
Noël Ballif, Les Pygmées de la Grande Forêt.
Michèle Dacher, Prix des épouses, valeur des soeurs, suivi de Les
représentations de la Maladie. Deux études sur la société Goin (Burkina
Faso).
Nambala Kante (avec la collaboration de Pierre Erny), Forgerons
d'Afrique Noire. Transmission des savoirs traditionnels en pays
malinké, 1993.
Véronique Boyer-Araujo,F emmes et cultes de possession au Brésil. les
compagnons invisibles, 1993.
Nicole Revel et Diana Rey-Hulman, Pour une anthropologie des voix,
1993.
Albert de Surgy, Nature etfonction desfétiches en Afrique Noire,1994.
Marie-Christine Anest, Zoophilie, homosexualité, rites de passage et
initiation masculine dans la Grèce contemporaine, 1994.
Philippe Geslin, Ethnologie des techniques. Architecture cérémonielle
PapagoauMexique,1994.
Suzanne Lallemand, Adoption et mariage. Les Kotokoli du centre du
Togo. 1994.
Olivier Leservoisier, La question foncière en Mauritanie. Terres et
pouvoir dans la région du Gorgol, 1994.Ne nous y trompons pas: l'éveil de la sensibilité publique
au destin lamentable des peuples dits archaïques, la
sympathie, la révolte même qu'inspire la fin des dernières
tribus de l'Amérique tropicale et d'ailleurs, proviennent moins
d'un sursaut de clairvoyance ou de générosité que d'un réflexe
profondément égoïste: nous nous identifions à ces peuples
que nous avons condamnés au moment où nous découvrons
que nous sommes les prochains à figurer sur la liste.
Claude Levi-Strauss, «Le Journal de Genève» (28 juillet 1973)
A Takuna Ole Kopirato, à son épouse Noolkisakara, à ses
enfants Kintalel, Noolmiato et Selei, à son père Kopirato Ole
Lepaso, à sa mère Sailkalo, à tout le peuple Maasaï, que
l'Occident a contribué à enliser, pour qu'une voie moins
brutale s'offre à eux@ L'Hannattan, 1995
ISBN: 2-7384-3149-6AVANT-PROPOS
Il s'agit dans cet ouvrage de la publication intégrale de notre thèse de
science politique, soutenue en Sorbonne, la 14 octobre 1993.
Cette thèse est le fruit de cinq séjours effectués en pays maasaï, entre
1982 et 1990. Le séjour le plus long fut constitué par notre étude de terrain
de dix-huit mois, réalisée durant les années 1982 et 1983. Il convient
d'ajouter aussitôt qu'elle n'eût été possible sans un travail initial d'étude et
de recherche effectué en Angleterre, en 1980-1, sous l'égide de la London
School of Economics and Political science.
Dans sa phase initiale, notre étude a été financée par la DGRST, le
ministère français des Affaires étrangères, et le British Council. Nous
remercions notamment Serge François, qui nous a permis d'obtenir la
bourse Lavoisier.
Elle n'aurait pu être menée à bien sans l'aide et le soutien de Mr Gérard
Conac, professeur à Paris 1 et directeur de cette thèse. Sa patience et ses
encouragements nous ont été précieux. C'est à lui que s'adressent nos plus
.
vifs remerciements.
Nous tenons par ailleurs à remercier tout particulièrement nos parents,
nos nombreux frères et sœurs, nos amis, pour l'important soutien affectif
qu'ils n'ont jamais manqué de nous prodiguer.
Parmi les personnes les plus directement impliquées ou concernées par
notre travail, nous remercions en premier lieu: le professeur loan Lewis, de
la LSE, spécialiste du pastoralisme nomade et de la Somalie, dont les
conseils nous furent très précieux à l'aube de notre étude; Richard Waller,
Lecturer au Département d'Histoire de l'Université de Cambridge,
spécialiste d'histoire Maasaï, qui nous a permis d'accéder à certaines
archives relatives à l'administration coloniale des Maasaï; les professeurs
Jean-François Médard et Daniel Bourmaud, de l'lEP de Bordeaux, pour
leurs stimulants conseils autant que pour leur amitié.
Marie-Louise Galichet, qui nous a succédé sur le terrain et qui achève
actuellement, au Canada, la rédaction d'une excellente thèse d'ethnologie
sur les Maasaï.
Dans cette liste, nous faisons une place toute particulière au professeur
Okoth-Ogendo, ancien doyen de la Faculté de Droit de Nairobi, qui nous a si
chaleureusement associé à son département, et vivement soutenu pour la
difficile obtention du permis de recherche. Ainsi qu'à l'institution du
7CREDU (appelé aujourd'hui I.F.R.A.) de Nairobi, qu'il était toujours
agréable de retrouver.
Sur le terrain, nous remercions bien sûr tous les Maasaï sans exception.
Nous tenons cependant à en nommer quelques-uns, parmi ceux sans l'aide
desquels cette thèse n'aurait pu se matérialiser: Stanley Ole Kenana qui
nous a enseigné les subtilités de la langue maa ; Yiaro Ole Koileken, qui
sans relâche nous a assisté pour collecter et comprendre un maximum
d'informations; Kopirato Ole Lepaso, un Ancien, dont la sagesse, la lucidité
et le cœur ne nous furent jamais démentis, et qui nous adopta sous son toit et
dans son village d'Entepesi. Avec Sankalo, son épouse, à ses côtés, nous ne
sommes pas prêt d'oublier l'extraordinaire hospitalité qu'ils nous ont tous
deux offerte lors de nos différents séjours; le Dr Ole Kasuku et son épouse
Agnès, dont la maison, située à Mashuru, s'est avérée un précieux refuge, et
en particulier pour notre mobylette, fatiguée des pistes.
Kenny Matampash, Peter Kisopia, Daniel Mayiani, promoteurs
d'éducation au Diocèse catholique de Loitokitok et de Ngong, pour les
nombreuses et fructueuses'discussions sur l'avenir des Maasaï, qu'ensemble
nous avons eues; Eliud Parsankul, «wildlife extension officer»
(aujourd'hui Disrict Commissioner) qui nous a éclairé sur bien des points
concernant la faune sauvage et la question de sa conservation... Nous
remercions en priorité les Maasaï de Maroro-Mashuru, et la section des
IIKaputiei, chez qui nous avions fixé le point d'ancrage de notre étude.
Nous remercions les pouvoirs publics des districts de Kajiado et Narok,
de nous avoir permis, malheureusement avec parcimonie, d'accéder à des
documents officiels.
Nous remercions aussi et surtout le Dr RJ. Tatchell, « FAa Acaricide
Laboratory Project manager », du laboratoire de recherche vétérinaire de
Kabete-Nairobi, pour ses vues limpides, hors des sentiers battus du
développement, concernant l'épineux problème des tiques et des
« Cattledips ».
Nous tenons à remercier Monsieur Alan Nicholson, qui nous a permis de
survivre, en nous employant à mi-temps dans son agence de communication.
Nous remercions enfin Rebecca Reid, pour ses« nuits blanches» passées
à extraire de son micro-ordinateur la version finale de ce volumineux travail.
8INTRODUCTION
La méthodologie
Notre objet d'étude devait à l'origine se limiter à la réforme foncière dite
des « Group-Ranches », à son analyse juridique et à son impact sur l'ethnie
Maasaï du Kénya, dont le mode de vie repose sur le pastoralisme.
Conscient des dangers et de l'ethnocentrisme d'une telle approche
empirique, et ayant rapidement eu l'intuition que derrière le concept de
ranch collectif se cachait en fait une mécanique infernale de domination
ethnocidaire, nous