L Oedipe
273 pages
Français

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L'Oedipe , livre ebook

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Description

L'Oedipe reste-t-il une référence centrale pour la psychanalyse ? Si la réponse est positive, rend-il compte aujourd'hui des mêmes processus ? Les cures menées par les psychanalystes d'enfants et les cures concernant les personnalités adultes non-névrotiques tendent à montrer que le complexe d'Oedipe, s'il ne perd pas sa place et s'il est l'aboutissement progressif d'une "triadification" fondamentale que l'on retrouve d'ailleurs dans des cultures apparemment éloignées de notre culture occidentale, doit être repensé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 88
EAN13 9782296800021
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Œ DIPE
Ouvrages publiés
par le Groupe Méditerranéen
de la Société Psychanalytique de Paris


Les fantasmes originaires , ouvrage collectif sous la direction de H. Sztulman, A. Barbier, J. Caïn, coll. Éducation et Culture, Toulouse, Privat éd., 1983.

Transmission, transfert de pensée, interprétation , ouvrage collectif sous la direction d’A. Barbier et de P. Decourt, coll. du Monde Interne, Paris, In Press éd., 1998.

La séparation , ouvrage collectif sous la direction d’A. Barbier et de J.-M. Porte, coll. du Monde Interne, Paris, In Press éd., 2003.

L’amour de soi , ouvrage collectif sous la direction d’A. Barbier et de J.-M. Porte, coll. Psychanalyse et Civilisations, Paris, L’Harmattan éd., 2006.

Les enjeux de la psychanalyse aujourd’hui , ouvrage collectif sous la direction d’A. Barbier et M. Boubli, coll. Psychanalyse et civilisations, Paris, L’Harmattan éd., 2008.
Groupe Méditerranéen
de la Société Psychanalytique de Paris


L’ŒDIPE

P ERSPECTIVES ACTUELLES


Sous la direction de
André Barbier et Myriam Boubli


André BARBIER
Myriam BOUBLI
Dvora BOUBLI-EFRAT
Dominique BOURDIN
Bernard BRUSSET
Bernard CHERVET
Gillian GILLISON
Alberto KONICHECKIS
Rémy PUYUELO
René ROUSSILLON


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54084-2
EAN : 9782296540842

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Les auteurs
André BARBIER (Montpellier), psychanalyste, membre de la Société Psychanalytique de Paris.

Myriam BOUBLI (Aix-en-Provence), psychanalyste, membre de la Société Psychanalytique de Paris.

Dvora BOUBLI-EFRAT (New York), psychanalyste, membre Institute IPTAR (API).

Dominique BOURDIN (Paris), psychanalyste, membre de la Société Psychanalytique de Paris.

Bernard BRUSSET (Paris), psychanalyste, membre de la Société Psychanalytique de Paris.

Bernard CHERVET (Lyon), psychanalyste, membre de la Société Psychanalytique de Paris.
Gillian GILLISON (Toronto), anthropologue, professeur au Trinity College de Toronto.

Alberto KONICHECKIS (Aix-en-Provence), psychanalyste, Institut de Psychanalyse de Lyon.

Rémy PUYUELO (Toulouse), psychanalyste, membre de la Société Psychanalytique de Paris.

René ROUSSILLON (Lyon), psychanalyste, membre de la Société Psychanalytique de Paris.
INTRODUCTION Myriam Boubli
Parler du complexe d’Œdipe aujourd’hui c’est, certes, faire référence au conflit, voire au drame individuel, auquel se confronte tout humain en devenir dans son développement psychosexuel, mais c’est aussi, dans la dynamique complexe des relations parent-enfant, s’interroger sur les questions essentielles de la transmission familiale et de ses effets intrapsychiques.
Après l’article de Loewald (1979), La disparition d’Œdipe {1} , probable clin d’œil des traducteurs au titre de Freud de 1924 {2} , d’autres auteurs ont revisité le mythe d’Œdipe et en ont proposé des lectures plus extensives. Dans la conception de Loewald, retravaillée par Ogden, une modalité centrale du complexe d’Œdipe est constituée par de multiples tensions, mobilisées par l’importance affective de l’influence des parents pour l’enfant et par le besoin de ce dernier de développer son propre potentiel. Les parents, de leur côté, mènent eux aussi une lutte pour ne pas perdre leur place prépondérante d’autorité, tout en permettant à leur enfant de grandir. Cette lutte est probablement liée à la re-mobilisation de leur propre Œdipe auquel ils se sont, plus ou moins suffisamment, confrontés au cours de leur vie.
Le point de vue, partagé par nombre d’analystes contemporains, est qu’on ne « sort » pas de l’Œdipe après la crise de l’adolescence, qu’il ne se dissout pas une fois pour toutes. On le conçoit plutôt comme un processus organisateur qui se prolonge, se réactive et se transforme en fonction des aléas de la vie et du fonctionnement intra psychique de chacun. La parentalité est un moment révélateur du mode d’organisation dominant mis en place par et après la crise œdipienne.
Cette perspective nouvelle adjoint, à la tâche structurante de l’Œdipe pour l’enfant et l’adolescent, la tâche indispensable à la génération des parents, la génération qui précède, de la transmission générationnelle. Les pères, les ancêtres ont à répondre lorsqu’ils sont interrogés. Leur silence ou leur surdité à la question est une entrave à la mise en place intergénérationnelle, à l’organisation œdipienne. La génération qui arrive se doit, elle, d’interroger ce qui lui est transmis. On pourrait dire que c’est là la source de toute recherche dans le cadre de la psychanalyse, probablement plus fondamentalement qu’ailleurs. Chaque nouvelle génération d’analystes, pour se fonder, a pour tâche de remettre en perspective les concepts freudiens et, plus globalement, la métapsychologie héritée des prédécesseurs. C’est ainsi que l’histoire des concepts s’est complexifiée, enrichie, dès l’origine de la psychanalyse, dans cette mise en dynamique contestataire. Ainsi, alors que, pour Freud, le complexe d’Œdipe est « contemporain » (1920) de la phase phallique du développement psychosexuel, pour M. Klein, les fantasmes œdipiens très précoces, prégénitaux, sont posés comme étant à la base du futur complexe d’Œdipe. En tant qu’analyste femme, suivie en cela par H. Deutsch, J. Rivière, K. Horney mais aussi par E. Jones, elle remet en question le monisme freudien de la sexualité infantile, mettant en évidence les « zones d’ombre » du développement sexuel de la petite fille. Freud, jouant son rôle de transmetteur, ne barre pas la route à ses héritiers mais admet lui-même (1931) l’intérêt de ces rénovations :
« Tout ce qui touche au domaine de ce premier lien à la mère m’a paru si difficile à saisir analytiquement, si blanchi par les ans, vague, à peine capable de revivre, comme soumis à un refoulement particulièrement inexorable. Mais peut-être n’ai-je cette impression que parce que les femmes qui étaient analysées par moi pouvaient conserver cet attachement-là au père, attachement dans lequel elles s’étaient réfugiées depuis la phase pré-œdipienne dont il est question. » (Freud {3} , 1931, p14).
En admettant cette modalité d’attachement féminin au père, Freud joue son rôle de transmetteur : il autorise la génération d’analystes qui le suivent à le tuer, selon la formule d’Ogden {4} réfléchissant sur l’article de Loewald. Ainsi, dans le cadre de cette lecture, le parricide implique une révolte contre l’autorité parentale et contre la revendication de droits d’auteur des parents sur l’enfant et, de façon plus globale, sur nos capacités à être et penser.
Dans cette perception de la modalité œdipienne, celui qui possède l’autorité parentale doit supporter d’être tué pour ne pas amoindrir ses enfants (ses jeunes collègues, ses patients). Cela implique, non pas une résignation passive au vieillissement et à la mort, mais un geste actif d’amour, de transmission, par lequel on cède sa place à la génération montante, pour prendre sa place parmi ceux qui sont en train de devenir des ancêtres. Céder la place à la génération qui suit, sacrifier sa partie pulsionnelle c’est, en quelque sorte, sacrifier la partie Laïos de soi. C’est là une des interprétations possibles du sacrifice d’Abraham, prophète des trois religions monothéistes. Dans cette perspective, Abraham dont le nom signifie « père d’une multitude », sacrifie des aspects de lui afin de faire place à la génération qui succède. Une lecture plus littérale, opterait plutôt pour parler de « sacrifice d’Isaac », renvoyant aux désirs meurtriers réprimés ou actés des parents sur leur progéniture. Le meurtre d’enfant nécessite la « mise sous cloche » de celui-ci totalement agrégé au narcissisme parental. Dans ces cas extrêmes, toute tentative d’émancipation de la tutelle parentale, met en danger l’intégrité physique et psychique d’un ou des deux p

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