La bourse ou la vie
184 pages
Français

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La bourse ou la vie , livre ebook

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Description

Nous vivons une époque de confusion, alors que l'économie, devenue une fin en soi, n'est pas mise au service des humains, assujettis dans leur grande majorité par une oligarchie de puissants. Ce sont alors toutes les valeurs traditionnelles qui se trouvent mises à mal, voire inversées ou même annulées, au coeur d'une civilisation qui, sous la menace nucléaire, porte mal son nom. Il est peut-être encore temps de mettre l'homme au centre des valeurs...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2015
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336376226
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines
Questions contemporaines

Collection dirigée par B. Péquignot, D. Rolland et Jean-Paul Chagnollaud
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
Jean-Marc DA SILVA, Libéralisme et totalitarisme, 2015.
Alain MESSAGER, Le sabre et la poussière, Essais sur le postmodernisme et la guerre, 2015.
Sébastien EVRARD, Réformer l’administration et réformer l’état , Jalons historiques et juridiques, 2015.
Max MEMMI, La France en partage , 2015.
Marine LAMARE, Le droit à la ville. Justifications, apports, manifestations et portées , 2015.
Louise FINES, Irresponsabilités récurrentes des élites. Accidents fortuits et crimes en col blanc , 2015.
Sophie AOUIZERATE, Les habitants de France sont-ils des Français ?, 2015
Paul SCHEFFER, Formation des diététiciens et esprit critique, Comment favoriser l’indépendance professionnelle et une pratique réflexive du métier ?, 2015.
Nicolas BOURGOIN, La république contre les libertés, Le virage autoritaire de la gauche libérale (1995- 2014), 2015.
Titre
Nicole Péruisset-Fache










La bourse ou la vie

Réflexions sur les valeurs contemporaines
Copyright

Du même auteur Chez le même éditeur

Pouvoirs, Impostures, Du mensonge à l’encontre des peuples, 2014.
L’humanisme et l’espoir , 2012.
Aux sources de l’image, Petit traité d’iconopoïetique , 2009.
L’éducation d ’homo sapiens . Du savoir à la sagesse ?, 2007.
La modernisation de l’école, Appel à la résistance , 2005.
École en débat, le baroud d’honneur ?, 2004.
Capitalisme, nature, cultures , 2003.
Professeures, l’État c’est vous !, 2002.
Être mère aujourd’hui : mythes, réalités, enjeux et perspectives , 2001.
L’éducation, droits, devoirs et pouvoirs des parents , Du rapport au langage II, 2000.
La logique de l’échec scolaire , Du rapport au langage I, 1999.




© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72633-5
Introduction : situation du monde aujourd’hui
A y regarder de près, le développement démographique et historique de l’espèce humaine semble, en ces débuts du XXI e siècle, avoir conduit celle-ci à vivre dans une sorte de chaos universel d’où émergent, ici ou là, au milieu de cette bataille toujours recommencée entre les forces du mal et celles du bien, c’est-à-dire plus simplement entre les humains, des lieux, des moments, et des personnes fortement associés au mal radical, et d’autres à la volonté, au rêve devrait-on dire, d’établir un tant soit peu d’ordre et de paix dans tous les domaines de la vie. Qu’il s’agisse d’un ordre juste et pacifié à l’intérieur d’une société donnée – mais aussi entre les diverses sociétés – ou d’un ordre rationnel et universel dans le domaine de la connaissance.
Autrement dit, ces lieux, moments, personnes sont associés aux progrès ponctuels, souvent suivis de régression, d’une des espèces animales les plus prédatrices qui soient (Lorenz, 1969), la nôtre, vers l’idéal d’une humanité capable néanmoins, de façon intermittente, de s’élever au-dessus de sa condition, et de faire triompher la vie sur la mort, la raison sur la folie, l’intelligence sur la bêtise, la paix sur la guerre, l’humanisme sur l’indigence intellectuelle et ce qu’il est convenu, de façon erronée, d’appeler la bestialité, concept qu’il serait bon d’interroger et de rénover, tant notre point de vue anthropomorphique a injustement dénigré le comportement des bêtes (Lorenz, 1969, 1970 ; Lestel, 1996).
Au risque d’apparaître adepte d’un certain manichéisme, au demeurant bien commode pour catégoriser notre univers et le comprendre et, par surcroît, fondamental dans la genèse de la compréhension du monde par les êtres vivants (Cyrulnik, 1997), nous avons le sentiment que tout se passe comme si nous avions à faire avec l’éternel recommencement de la lutte de la barbarie contre la civilisation, précieux concepts que nous ont légués nos prédécesseurs grecs et romains (pour les Grecs, étymologiquement, la barbarie est d’abord la caractéristique de ceux qui ne parlent pas le grec mais un galimatias incompréhensible ; pour les Romains, étymologiquement, la civilisation est la caractéristique des « citoyens », ceux qui habitent et gèrent la cité), prédécesseurs qui sont aussi les pionniers de l’émancipation humaine au moyen de ce que, depuis Cicéron (106-43 av. J.-C.), nous appelons la « culture » ( cultura animi ) et qu’à travers les âges on nomme encore philosophie ou connaissance.
Or, sur quoi ces concepts de barbarie et civilisation reposent-ils, sinon sur des valeurs qui s’opposent en une lutte permanente, une mêlée pourrait-on dire, à laquelle l’humain fragile est confronté et dans laquelle il est partie prenante, valeurs dont certaines finissent par s’imposer, provisoirement, au gré des rapports de force et de la prédominance d’une partie de la société sur les autres, pour ne pas dire d’une classe sociale sur les autres, en tous les cas d’une idéologie sur d’autres (Piketty, 2013).
La rapidité des communications dans le monde d’aujourd’hui confère un écho particulièrement puissant au conflit des valeurs qui sous-tendent les choix des diverses sociétés humaines, conflit qui finit par conduire à un brouillage inquiétant dans la mesure où cette « guerre des images » (Legendre, 1992, 1999), ce choc des civilisations (Huntington, 2000), ce conflit des idéologies, entraîne des meurtres, mais aussi des guerres tout court, dont le temps qui passe montre en fin de compte l’inutilité, la vanité, mais au prix de ce qui n’est autre que crimes sans cesse renouvelés contre l’humanité, contre la vie et l’intelligence, le XX e siècle l’illustre de façon sinistre et le XXI e siècle augure mal d’un changement. Ces lignes ont été écrites bien avant les meurtres à la fois crapuleux et sectaires des 7, 8 et 9 janvier 2015 à Paris qui viennent, entre autres attentats récents, malheureusement les illustrer de façon tragique.
Il n’est néanmoins pas interdit d’espérer que, précisément, la plus rapide et plus large propagation des communications qui ait jamais vu le jour puisse aboutir dans un futur imprévisible à une meilleure divulgation de la connaissance de l’homme et de l’univers et, de ce fait, à plus de sagesse, sauf si la manipulation des esprits et des corps, toujours à l’œuvre, devait l’emporter. Songeons aux espoirs, aux rêves passés de nos ancêtres qui ont fini par se matérialiser au moins partiellement et temporairement, ne serait-ce que ceux de pouvoir voler comme les oiseaux, ou de vivre plus longtemps, vivre démocratiquement, vivre en paix, étendre les bienfaits de l’éducation à tout un peuple… Il y en a bien d’autres.
L’observation de la réalité planétaire et humaine d’hier et d’aujourd’hui, conduite de façon systématique à propos de faits s’étendant sur près d’un siècle par des scientifiques ou des humanistes dont l’autorité et la compétence ne sauraient être mises en question (Reeves et Lenoir, 2003 ; Ziegler, 2003, 2005 ; Meadows et al ., 2012), nous montre cependant un monde chaotique dans lequel l’éducation a encore bien du chemin à faire pour être à la fois universelle, efficace et surtout émancipatrice et dans lequel, par conséquent, les croyances, dans quelle société que ce soit, continuent de prendre le pas sur la connaissance, font le lit de toutes les manipulations, donnent lieu à bien des conflits et engendrent d’innombrables malheurs.
Les vérités révélées, en particulier, ont beau se réclamer du Livre – quel que soit l’autre nom de celui-ci, Bible, Torah, Coran, Veda – force est de reconnaître que ces textes ne résistent pas à l’

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