La Brousse calédonienne
202 pages
Français

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La Brousse calédonienne , livre ebook

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Description

La polysémie du mot "brousse" tient avant tout à la multiplicité des représentations. En Nouvelle Calédonie la brousse, du fait qu'elle correspond à des espaces précis, est devenue territoire et toponyme. La parole est ici donnée à divers spécialistes de la brousse et de la Brousse calédonienne, issus de différentes disciplines. Aujourd'hui la Brousse n'est elle pas en train de mourir ? Face à cette transformation irrémédiable, il importe que les valeurs qui lui sont attachées ne disparaissent pas.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 326
EAN13 9782336262284
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296125674
EAN : 9782296125674
La Brousse calédonienne

Pascal Dumas
ILLUSTRATION DE COUVERTURE Josette Dumas, œuvre intitulée Paysage de la Brousse calédonienne, 2007.
AVEC LE CONCOURS DE l’Université de la Nouvelle-Calédonie et du Centre des Nouvelles Études sur le Pacifique - EA 4242 de l’association CORAIL, du Ministère de l’outre-mer, du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, de la province Sud, de la ville de Nouméa, de la ville de Païta
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© L’Harmattan, 2010 Tous droits réservés
« Portes océanes »
Collection dirigée par Frédéric Angleviel, Professeur des universités en histoire
C ette collection est dédiée en premier lieu à une meilleure connaissance de l’Océanie à partir de l’édition cohérente des articles épars de chercheurs reconnus ou de la mise en perspective d’une thématique à travers les contributions les plus notables. La collection « Portes océanes » a donc pour objectif de créer des ponts entre les différents acteurs de la recherche et de mettre à la disposition de tous des bouquets d’articles et de contributions, publications éparses méconnues et souvent épuisées. En effet, la recherche disposant désormais de très nombreuses possibilités d’édition, on constate souvent une fragmentation et une dissémination de la connaissance. Ces rééditions en cohérence se veulent donc un outil au service des sciences humaines et sociales appliquées aux milieux insulaires de l’aire Pacifique.
En second lieu, la collection « Portes océanes » a pour ambition de permettre la diffusion auprès du public francophone des principaux résultats de la recherche internationale, grâce à une politique concertée et progressive de traduction. Tout naturellement, elle permettra aussi la publication de colloques ou de séminaires sans s’interdire la publication d’ouvrages mettant à la disposition du public les derniers travaux universitaires ou des recherches originales.

Déjà parus
Frédéric Angleviel : Histoire de la Nouvelle-Calédonie. Nouvelles approches, nouveaux objets , 2005.
Sonia Faessel : Vision des îles : Tahiti et l’imaginaire européen. Du mythe à son exploitation littéraire (XVIII e -XX e siècles) , 2006.
Alain Moyrand : Droit institutionnel de la Polynésie française , 2007.
Mounira Chatti, Nicolas Clinchamps et Stéphanie Vigier : Pouvoir(s) et politique(s) en Océanie – Actes du XIX e colloque CORAIL, 2007 .
Sémir Al Wardi : Tahiti Nui ou les dérives de l’autonomie, 2008 .
Frédéric Angleviel (dir.) : Chants pour l’au-delà des mers. Mélanges en l’honneur du professeur Jean Martin , 2008.
Benoît Carteron : Identités culturelles et sentiment d’appartenance en Nouvelle-Calédonie, 2008 .
Frédéric Angleviel et Jean-Michel Lebigre : De la Nouvelle-Calédonie au Pacifique, 2009 .
À paraître
Michel Wauthion: Langues et identités à Vanuatu.
Collectif : Franconesia. Études anglophones.
Collectif : Franconesia. Études italiennes.
Claire Laux et Céline Borello : Histoires religieuses d’Océanie.
Nathalie Cartacheff : Maré. Approches anthropologiques et historiques.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre « Portes océanes » - Collection dirigée par Frédéric Angleviel, Professeur des universités en histoire Introduction : la b(B)rousse : essai de débroussage Une approche de « la brousse » chez les Mandingues du Sénégal Oriental : pratiques et représentations Les espaces du mythe du bush australien : de l’invention du territoire à l’exploitation touristique Partir ou rester « en brousse » ? L’exode rural dans les montagnes de la province du Guizhou, Sud-Ouest de la Chine La maison, le jardin et la brousse, les femmes, l’enfant et l’ogre Les représentations de la brousse dans la littérature de jeunesse contemporaine en Nouvelle-Calédonie La Brousse dans un miroir brisé : espaces et identités dans « À bord de l’Incertaine » de Jean Mariotti La Brousse, une référence commune pour se définir comme Calédoniens ? Que nous enseignent les langues kanak sur la « Brousse » ? La législation amiante en Nouvelle-Calédonie : la Brousse a-t-elle été oubliée ? La valorisation des paysages de la Brousse calédonienne : un objectif digne d’intérêt ? Le développement de la « Brousse » néo-calédonienne : mythe ou réalité ? Recommandations et éléments à prendre en compte pour favoriser les initiatives « en brousse » Les auteurs des articles Les membres du comité de lecture
Introduction : la b(B)rousse : essai de débroussage 1
Jean-Michel Lebigre et Pascal Dumas

Dans la langue française, il existe bien des termes à la fois fort usités et fort imprécis : le mot « brousse » en fait partie. On le retrouve dans des expressions aussi diverses que « taxi brousse », « en brousse », « village de brousse », « centre de brousse » (Pauleau, 2007), « école de brousse », « hôpital de brousse » (un peu mieux qu’un dispensaire), « médecin de brousse » (Lorrain, 1990), « coureur de brousse » (Meyer, 1996), « viande de brousse » (le gibier), « chien de brousse » ou encore « champs de brousse » (les cultures itinérantes par opposition aux jardins de case en Afrique tropicale). La polysémie du terme tient avant tout à la multiplicité des représentations attachées à cet objet multiforme.
Un des sens les plus anciens et les plus communs fait référence à des types particuliers de végétation. Dans le langage courant, lorsque l’on débrousse, on défriche, c’est-à-dire que l’on s’attaque à la végétation spontanée pour la faire disparaître. D’une manière générale, une brousse est considérée comme un type de végétation à dominante ligneuse assez proche de ce qui est appelé parfois jungle , un terme d’origine anglo-saxonne au moins aussi flou. Dans la nomenclature des formations végétales tropicales, on a parlé, et on parle encore, de « brousse secondaire » (Aubreville, 1947), de « brousse épineuse », de « brousse noire » (Riou, 1995) et de « brousse tigrée » (Clos-Arceduc, 1956). Lacoste et Salanon (1991) emploient même le terme de « brousse à Quercus coccifera » pour désigner un groupement végétal des régions méditerranéennes. Dans toutes ces brousses, espaces fermés ou semi-fermés, prédominent les ligneux sous forme de fruticées 2 ou de buissons dispersés. C’est dans ce cas le synonyme du « bush » anglo-saxon. En Nouvelle-Calédonie, le pluriel de brousse, « les brousses » a le sens particulier de broussailles ce qui semblerait conforme à l’étymologie. Cependant, au-delà de l’exemple connu de la brousse tigrée, la brousse s’élargit à des espaces mixtes où s’interpénètrent fruticées et formations herbacées. La brousse accède là au statut d’espace ouvert. Quant aux « feux de brousse », cette expression, commune dans le langage courant des pays tropicaux francophones, est aujourd’hui consacrée par de nombreuses publications scientifiques (un exemple : Crozat et al., 1978).
Du sens biogéographique du terme « brousse » à une consonance mettant en avant l’aspect « sauvage » de certains espaces, il n’y a qu’un petit pas à franchir. La brousse est alors représentée comme un domaine inculte ou rarement cultivé, dans lequel un petit nombre d’hommes, qui y passe ou qui y réside, tombe sous l’emprise d’une Nature à la faune hostile et aux esprits chatouilleux (Sow et Anderson, 1986 chez les Malinké ; Fauroux, 1997 dans l’Ouest malgache) :

« …(la brousse) est un monde primitif dominé par le chaos, tant que l’homme n’intervient pas. D’une manière générale, la brousse est caractérisée par sa nature sauvage, étrange et inhabituelle. « Vous marchez dans la brousse et quand vous arrivez à un certain endroit, vos cheveux se dressent sur la tête et vous vous mettez à

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