La Divinisation
62 pages
Français

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Description

Ce livre, écrit par un psalte et théologien orthodoxe, nous fait prendre la place de celui qui, ayant trouvé un maître de sagesse, se fait son disciple et qui, par sa soif d’entrer dans la lumière de Dieu, devient contagieux pour le lecteur que nous sommes d’une soif que, sans lui et sans ses interrogations, nous ignorerions encore aujourd’hui, une soif inextinguible, une soif plus forte encore au terme de la réponse que dans la question qui l’a suscitée. Car cette soif est celle de la foi. Et la foi réalise de notre vie une transformation qui l’ouvre à la mesure même de la vie de Dieu qui se donne et nous divinise.

Informations

Publié par
Date de parution 18 avril 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312009803
Langue Français

Extrait

La divinisation

Frédéric Tavernier-Vellas
La divinisation
Entretiens Avec un Ancien










LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-00980-3
Préface
La plus grande expérience humaine est sûrement celle d’avoir rencontré Dieu, et le plus grand service entre nous est peut-être celui de savoir communiquer les secrets de la sagesse et de l’amour de ce Dieu rencontré. Où trouver aujourd’hui un amoureux de Dieu qui soit capable de nous approcher à sa suite de ce Dieu de feu, un sage capable de nous entraîner à la suite de sa contemplation jusqu’à la source de toute lumière ?
Ce livre, écrit par un psalte et théologien orthodoxe, nous fait prendre la place de celui qui, ayant trouvé ce maître de sagesse, se fait son disciple et qui, par sa soif d’entrer dans la lumière de Dieu, devient contagieux pour le lecteur que nous sommes d’une soif que, sans lui et sans ses interrogations, nous ignorerions encore aujourd’hui, une soif inextinguible, une soif plus forte encore au terme de la réponse que dans la question qui l’a suscitée. Car cette soif est celle de la foi. Et la foi réalise de notre vie une transformation qui l’ouvre à la mesure même de la vie de Dieu qui se donne et nous divinise. Cette divinisation de la personne est ainsi comme une nouvelle naissance qui, par la grâce, continue en nous la génération éternelle qui existe en Dieu pour son Fils bien-aimé. Et c’est en Jésus Crucifié et Glorifié que nous est donnée toute la mesure de cette génération, jusqu’à ce que nous devenions avec lui, sous le Souffle Saint de son amour, une seule personne mystique. Saint Paul osera ainsi dire : « Ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi » (Ga 2,14). Cette amitié divine à laquelle notre divinisation conduit, avec la bienheureuse unité qu’elle réalise de notre personne dans la personne même de Jésus, s’accomplit au cœur même de notre condition humaine, pourtant ensevelie dans le péché et la mort, mais plus profondément fécondée par la puissance du Ressuscité qui, élevé de terre, attire tout à lui (cf. Jn 12,32). C’est ainsi que s’inaugure en nous, dès cette terre, les béatitudes du ciel.
Ce livre est ainsi un carnet de route pour son pèlerinage vers Dieu qui, de soif en soif, de lumière en lumière, de brûlure en brûlure, conduit le disciple jusqu’à son véritable maître.

Père Philippe Marie Mossu
Avant-Propos
La théologie de la divinisation est au cœur de toute la mystique orthodoxe. Cette théologie vécue, de manière prophétique, dans la vie monastique n’est que la réalisation de la grâce de la nouvelle naissance, la naissance d’en-haut, à laquelle le Christ nous invite dans l’Évangile : « Il faut naître d’en-haut » dit Jésus à Nicodème qui vient le visiter de nuit.
Nous sommes tous comme Nicodème : parmi nous, il y a ceux qui ont la foi en Jésus, ceux qui ne l’ont pas, ceux qui croient l’avoir, ceux qui voudraient bien l’avoir mais se sentent trop éloignés, ceux qui pensent l’avoir eu puis s’en sont détournés, ceux qui disent l’avoir mais ne l’ont pas. Chacun s’interroge de multiples manières en face du Christ et de l’Église.
La foi, si nous en vivons vraiment, ne supprime pas nos interrogations. C’est au cours de la marche que celles-ci viennent à nous. Lorsque ces questions se présentent, il est bon de pouvoir les poser à quelqu’un… mais à qui ? Nous sommes bien souvent démunis face à ces interrogations qui jaillissent et que parfois nous laissons de côté pensant ne pas pouvoir y répondre. Dans la tradition de l’Église, la foi se transmet. Elle se transmet dans la famille, elle se transmet dans la paroisse, elle se transmet dans une paternité spirituelle, elle se transmet par la prédication, elle se transmet encore par la lecture des Saintes Écritures ou par l’enseignement de la théologie. Dans cette transmission, la rencontre d’un témoin peut être décisive. C’est ce qui est arrivé à ce jeune homme.
Le livre nous donne, en effet, quatre entretiens d’un jeune homme avec un Ancien. Le terme « Ancien » signifie généralement un homme avancé dans la connaissance des choses divines. Il a atteint une certaine sagesse. Dans toute la tradition chrétienne, et dans d’autres traditions, nous voyons cette transmission de la foi se réaliser dans ce rapport d’Ancien à disciple. L’Ancien reçoit les questions qui jaillissent de la bouche du disciple et en réponse à sa foi et son attente, il lui apporte une lumière théologique, c’est-à-dire une lumière de foi. Les questionnements doivent être sincères. Il ne s’agit plus de bavarder. La théologie n’est pas un jeu de l’esprit, elle est une quête incessante de la lumière divine. Cette lumière transmise par l’Ancien n’est pas non plus celle d’une science purement rationnelle. La théologie est une sagesse contemplative et éminemment pratique qui excède la sagesse pratique humaine. La théologie trouve son épanouissement dans la théologie mystique parce que sa finalité est la vie en Christ.
Ces quatre entretiens tournent autour du mystère de la divinisation de l’homme. C’est elle, en effet, qui donne tout son sens au mystère de l’Incarnation et au mystère de la Mort et de la Résurrection du Christ. La Gloire de Dieu éclate dans le mystère de la Croix qui est sagesse pour le chrétien.
Jésus est venu pour rendre témoignage à la vérité, cette vérité qui vient du Père : « Ma doctrine n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé » ne cessera-t-il de répéter au juifs qui avaient le bonheur de l’écouter. À la Croix, le Fils de l’Homme est glorifié. À la Croix, nous est révélé que Jésus était vraiment le Fils de Dieu. À la Croix nous est révélée notre prédestination. Cette prédestination est notre vocation divine et cette vocation est, pour chacun d’entre nous, notre retour au Père. C’est cela que Jésus est venu nous révéler.
Lui, le Fils Unique, nous appelle à devenir des fils du Père en lui. Ceux qui reçoivent le Christ, nous dit le Théologien saint Jean, ne sont nés ni du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais ils sont nés de Dieu. Naître de Dieu est notre vocation et toute notre vie sur la terre nous y prépare. Mais ce que nous sommes ne paraît pas encore, nous dit le Théologien. C’est la raison pour laquelle nous sommes parfois harcelés de questions. Certaines de ces questions sont posées par le disciple à l’Ancien. Ses réponses nous conduisent sur le chemin de la vie en Christ dont les béatitudes constituent l’enseignement majeur.

Premier entretien
Le premier entretien regarde le mystère de la foi. La foi est le principe de notre vie en Christ. Elle nous incline à accueillir la Parole de Dieu, à laisser cette Parole pénétrer en nous. C’est l’amour qui porte l’intelligence à accueillir la Parole du Père. La foi est une obéissance à la lumière divine. Elle réclame de nous la réceptivité à la lumière qui vient de Dieu. La foi est une rencontre personnelle avec celui qui nous révèle le Père, son Fils Unique Jésus-Christ. La foi nous donne un regard simple et humble vers le Sauveur. Elle est une puissance qui nous unit à la personne même du Fils de Dieu : « À qui irions-nous Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous croyons, nous, et nous savons que tu es le Saint de Dieu » dira Pierre dans sa confession de foi. La foi nous fait toucher la divinité du Christ.
L’ ITINÉRAIRE DE LA FOI
Abraham et Marie, modèles des croyants
Le disciple :
Vous parlez souvent de la divinisation de l’homme, cela semble tellement important dans votre théologie. Et pourtant cela reste pour moi quelque chose de très abstrait. L’homme n’est pas un dieu. Il doit au contraire rester conscient de ce qui le sépare, dans son être, de l’Être Incréé qui est celui de son Créateur. L’homme pourrait-il donc devenir Dieu ? N’y aurait-il pas de l’orgueil de sa part à y aspirer ? N’est-ce pas la principale tentation que le démon a semée dans les cœurs d’Adam et d’Ève ? « Si vous mangez de l’arbre de la connaissance du bien et du mal vous deviendrez comme des dieux. »
L’Ancien :
Ta question est pertinente. Tout croyant, principalement dans la prière, fait l&#

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