La logistique de l'aval pétrolier dans les pays de la CEMAC

Épiphane Mouvondo

Description

L'objectif de cet ouvrage est de diagnostiquer les facteurs qui entravent l'accès universel (au plan social et spatial) aux produits pétroliers et les conséquences sur l'environnement. De plus, les stratégies développées par les acteurs sont également mises en lumière. Quelques pistes de réflexion sont émises afin d'améliorer le système d'approvisionnement et de distribution des produits pétroliers dans les pays de la CEMAC.

Sujets

• Sociologie, société et politique
• Géographie
• Sociologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 06 janvier 2020
• Nombre de lectures: 19
• EAN13: 9782140139536
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 13 Mo

Extrait

Épiphane MOUVONDO

LA LOGISTIQUE DE L’AVAL PÉTROLIER DANS LES PAYS DE LA CEMAC

Révélateur et facteur des disparités socio-spatiales d’accès aux produits pétroliers

Etudes Eurafricaines

Collection Etudes Eurafricaines Dirigée par André Julien Mbem

Le Sahara et la Méditerranée, frontières entre l’Afrique et l’Europe, sont aussi des passerelles par lesquelles, depuis des siècles, au-delà des tragédies et des drames, se rapprochent et se remodèlent ces deux ensembles géographiques et leurs civilisations. La collection « Etudes Eurafricaines » encourage la diffusion d’études historiques et prospectives sur les symbioses dont cette partie du monde est l’antique théâtre.

Déjà parus

DJAME François Narcisse,Aspects éthiques du droit public, 2019. OUMAR SAGARA Cheick,Etudes de la confiance dans les transaction « M- banking » en Afrique. Le cas « Orange money » au Mali, 2019. BOGNI Téguia,La cuisine camerounaise. Mots, pratiques et patrimoine, 2019. SOUGANE Arouna,Migrations Internes au Mali et insertion des migrants de retour, 2019. AMABIAMINA Flora, NANKEU Bernard Bienvenu,Discours et sexe dans les littératures francophones d’Afrique. Vers un changement des mentalités ?, 2018. ILBOUDO Jean Christophe,Gouvernance d’entreprise et développement des partenariats public-privé. Cas de pays d’Afrique au sud du Sahara, 2018. Saleh Adam,La cogestion des réserves de biosphère de Waza et de la Bénoué dans le nord du Cameroun. Un modèle et son revers, 2018. Laure Nathalie Tsobgni Djoumetio,Les banques et le dispositif préventif anti- blanchiment des capitaux. Analyse de sa mise en œuvre au Cameroun et en France, 2018. Anselme Nzoko,Société civile et transformation sociale au Cameroun. Questions d’éthique sociétale, 2018. Fodié Tandjigora,L’immigration des diplomés maliens de France. Fuite des cerveaux ou quête de promotion sociale ?,2018. Jean-Alexis Mfoutou,La langue de l'école au Congo-Brazzaville, 2010. Yves-Marie LAULAN,L'Europe face à l'Afrique : du choc démographique au choc des civilisations ?, 2010. Jean-Alexis Mfoutou,La langue de l’amour et de la sexualité au Congo- Brazzaville, 2010. Patrice Moundounga Mouity,La société gabonaise de cour, 2010. Christelle Gaborieau,Deux ans au cœur du Tchad, 2009. Jean-Alexis Mfoutou,La langue française et le fait divers en Afrique noire francophone, 2009. Roland Willay Adams,en terre africaineExpériences initiatiques , 2009.

Epiphane MOUVONDO LA LOGISTIQUE DE L’AVAL PETROLIER DANS LES PAYS DE LA CEMAC Révélateur et facteur des disparités socio-spatiales d’accès aux produits pétroliers

© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-18498-2 EAN : 9782343184982

À mon fils Mathias MOUVONDO, par ce geste, qu’il trouve le témoignage d’une affection paternelle.

REMERCIEMENTS

Nos premiers mots vont à l’endroit de messieurs Bernard FRITSCH (directeur de thèse) et Paul FATTAL (co-directeur), Professeurs des universités (Nantes), qui ont accepté de diriger le travail de thèse qui a donné lieu au présent ouvrage. Qu’ils veuillent bien trouver ici l’expression de notre profonde gratitude.

Nous adressons nos sincères remerciements à l’ensemble des membres du laboratoire ESO-Nantes et à tous ceux de l’Institut de Géographie et d’Aménagement Régional de l’Université de Nantes (IGARUN) pour leur accueil et nos différents échanges lors de nos rencontres. Nous exprimons notre profonde reconnaissance à Laurent POURINET pour la formation et ses avis cruciaux sur la cartographie. Par la même occasion, nous tenons à remercier toute l’équipe enseignante du département de Géographie de l’université Omar Bongo (Libreville) et particulièrement M. Michel MBADINGA qui a dirigé nos travaux en Licence 3 et en Maîtrise. Nous n’oublions pas messieurs Jean-Pamphile KOUMBA et Charles TCHOBA pour leurs précieux conseils et leurs orientations scientifiques lors de nos échanges.

Ces remerciements s’adressent aussi à l’ensemble des membres du jury qui ont bien voulu accepter d’évaluer ce travail de recherche. Vos commentaires et vos suggestions nous seront utiles pour affiner davantage nos travaux de recherche à venir.

La réalisation de ce travail de recherche a été rendue possible grâce au concours de plusieurs acteurs que nous avons rencontré lors de nos deux séjours de terrain (en 2013 et en 2015). Ces interlocuteurs nous ont été d’un apport considérable notamment par leur connaissance des réalités locales et la transmission des données qui nous ont permis d’orienter puis d’affiner nos analyses.

Une pensée particulière à nos parents, M. et Mme MOUVONDO puis nos frères et sœurs pour leur soutien et leur accompagnement indéfectible durant toute notre scolarité. Que l’aboutissement de ce travail vous fasse oublier notre absence durant ces années d’éloignement. Nos remerciements vont également à l’endroit de nos amis d’enfance, à nos promotionnaires du département de géographie de l’UOB et à toute la Communauté gabonaise de Nantes pour leurs différentes marques d’attention. Nous n’oublions pas les doctorants Eso-Nantes et Géolittomer avec qui nous avons échangé et partagez les espaces de travail durant ces années de thèse.

À Clothilde, qui nous a accompagné durant toutes ces années de thèse par son aide sur l’utilisation des logiciels graphiques, mais surtout par son soutien moral et son amour. Puisse sa famille recevoir aussi nos chaleureux remerciements.

INTRODUCTION GÉNÉRALE

I) OBJET ET CHAMP DE L’ÉTUDE

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) est une organisation sous-régionale. Elle regroupe six pays que sont le Cameroun, le Gabon, la Guinée-Équatoriale, la République centrafricaine (RCA), la République du Congo et le Tchad. Instituée par le traité du 16 mars 1994 à N’Djamena (Tchad), la CEMAC est entrée en vigueur en juin 1999. Elle« a succédé à l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale (UDEAC), cadre initial de coopération entre les six pays, fondée par le traité de Brazzaville de décembre 1964»B. et COOREY, Sh. (dir.), (AKITOBY, 2012, p.223). En effet,« les réaménagements structurels opérés au sein de l’U.D.E.A.C, à laquelle avait adhéré l’ancienne colonie espagnole de Guinée-Équatoriale en 1985 ont conduit, en 1994, à sa mutation en C.E.M.A.C» (LOUNGOU, p.315). L’article 2 du traité de la CEMAC, revisité en 2008, stipule que« la mission essentielle de la communauté est de promouvoir la paix et le développement harmonieux des États membres dans le cadre de l’institution 1 de deux unions : une union économique et une monétaire ». Parmi les objectifs assignés à la CEMAC figure« la création d’un espace intégré se traduisant notamment par la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes à l’horizon 2009»(LOUNGOU, 2010, idem.). Or, vingt-trois ans après sa création en 1994, il faudra attendre le 31 octobre 2017, lors d’un sommet extraordinaire à N’Djamena que la libre 2 circulation des personnes soit actée par les Chefs d’État de la CEMAC Dans l’attente de sa mise en œuvre effective sur le terrain, on peut d’ores et déjà dire que cette décision est une avancée après 23 ans de blocages des États membres sur le principe de la libre circulation, notamment des personnes. Mais la libre circulation, pour qu'elle soit facilitée, il faut que ces États, comme nous le verrons aux chapitres quatre et cinq, comblent leurs faiblesses en

1 http://cherpaa.org/wp-content/uploads/2016/03/CEMAC-Traite-revise-CEMAC- 2008.pdf 2 http://www.jeuneafrique.com/488838/politique/cemac-la-libre-circulation-des- personnes-enfin-actee-en-afrique-centrale/ 7

matière d'infrastructures de transport. Ces dernières sont des supports d'intégration physique des territoires à différentes échelles (intra et inter-État). Hormis ces défis en matière d'infrastructures de transport, les États de la CEMAC, comme la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, peinent encore à satisfaire la demande de leurs populations en services de base : eau potable, soin de santé, logement, éducation, assainissement et en sources d’énergie moderne (gaz butane, carburant, électricité). Dans son rapport sur l’efficacité du développement datée de 2016, la Banque africaine de développement (BAD) relève queaux équipements de cuisson propre et non« l’accès polluant est encore limité. Près de quatre personnes sur cinq utilisent la biomasse-bois de chauffage et charbon de bois pour cuire leurs aliments. En conséquence, 600 000 personnes meurent chaque année à cause de la pollution de l’air intérieur». Dans la sous-région CEMAC, le bois de feu représente encore 70% de l’énergie domestique pour la cuisson et plus de 90 % en République centrafricaine.Or,à l’énergie est un prérequis au développement« l’accès tant humain qu’économique. L’amélioration de l’accès à l’énergie dans les pays en développement est une nécessité pour répondre aux différents enjeux du développement, et représente en particulier une composante clé pour atteindre les huit Objectifs du Millénaire pour le Développement fixés par l’ONU» (ENEA Consulting, 2014, p.4). Comme l’indique la figure ci-après, les liens entre énergie et développement sont indéniables.

Liens entre énergie et développement

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Plusieurs initiatives internationales pour l’électrification de l’Afrique subsaharienne sont observées. L’initiative la plus récente est celle de l’ancien ministre de français de l’économie Jean-Louis BORLOO qui a créé en 2014 sa fondation dénommée : « Énergie pour l’Afrique ». Cette fondation a pour objectif« d’électrifier le continent africain à l’aide d’un instrument unique et dédié, réceptacle des financements internationaux publics (subventions) et privés (prêts, crédits, assurances) ».

Trois ans auparavant, une nouvelle initiative d’ampleur mondiale avait été lancée en 2011 par le Secrétaire général des Nations-Unies. Cette mobilisation internationale pour l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne est surtout centrée sur l’accès à l’électricité. Notre travail de recherche porte sur l’accès à d’autres formes d’énergies, à savoir les produits pétroliers (gaz butane et carburants). Il s’agit précisément de décrire et d’analyser l’organisation spatiale des activités logistiques de l’aval pétrolier des pays de la CEMAC afin d’expliquer les disparités socio-spatiales d’accès aux produits pétroliers. La question qui fait l’objet de notre étude revêt un caractère transversal. Elle s’inscrit dans un cadre théorique pluridisciplinaire car, elle intègre plusieurs champs de connaissances, notamment l’économie, la géographie voire les sciences de gestion.

Dans le cadre de cette étude, nous traiterons cette question sous l’angle de la géographie (géographie économique, géographie de l’énergie, géographie des transports et la géographie régionale) sans évidemment occulter les approches d’autres disciplines précitées.

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des Localisation pays de la CEMAC

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