La méritocratie française (Tome I)
245 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La méritocratie française (Tome I) , livre ebook

-

245 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Dans ce premier tome d'une série de trois, consacrée à la crise des élites en France, l'auteur puise dans l'expérience d'une longue carrière les éléments d'une analyse approfondie. Les individus que notre société égalitaire sélectionne sont-ils choisis, formés, encadrés au mieux ? Pour tenter de répondre à ces questions difficiles, il faut d'abord analyser soigneusement comment ce système de méritocratie français s'est peu à peu constitué, très différent de celui des autres sociétés développées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 52
EAN13 9782296932944
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA MÉRITOCRATIE FRANÇAISE
Du même auteur

La Marche vers le pouvoir. Les élites françaises. Essai critique. Tome II, Éditions L’Harmattan, 2010.
Ombres et Lumière. Les élites françaises. Essai critique. Tome III , Editions L’Harmattan, 2010.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11304-6
EAN : 9782296113046

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
M aurice B ERNARD


LA MÉRITOCRATIE FRANÇAISE
Les élites françaises


Essai critique

T OME I


Préface de Thierry de Montbrial
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud ,
B. Péquignot et D . Rolland

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

Derniers ouvrages parus

Daniel LAGOT (dir.), Droit international humanitaire : Etats puissants et mouvements de résistance , 2010.
Pierre COMBARNOUS, Architecture et Altermondialisation , 2010.
Bertrand MARICOT, Le RPR et la construction européenne : se convertir ou disparaître ? (1976-2002), 2010.
François HULBERT, Le Pouvoir aux régions , la reconstruction géopolitique du territoire français, 2010.
Thierry FOUCART, Démocratie et libéralisme ou les motivations d’un candidat du parti alternative libérale aux élections européennes de 2009, 2010.
Daniel TREMBLAY, Un monde transnational est possible. Mutation des frontières internationales , 2010.
LUONG Cân-Liêm, Conscience éthique et Esprit démocrate. Essai sur l’harmonie et le politique , 2010.
Gérard LEFEBVRE, Quelques considérations sur l’attente, 2010.
Philippe POITOU, La misère. Analyse sociologique , philosophique et politique, 2010.
Claude CEBULA, Discours sur la guerre ou la fatalité nécessaire , 2010.
Alain PENVEN, Ville et coopération sociale , 2010.
Jean-Pierre GIRAN, La République impudique , 2010.
Santiago LOPEZ PETIT, Aimer et penser. La haine du vouloir vivre , 2009.
Préface
Le volume que voici est le premier d’une trilogie consacrée au système des élites françaises et à ses conséquences sur la société dans son ensemble. L’auteur prend soin de préciser son vocabulaire au départ. Il appelle élite (au singulier) les meilleurs d’un groupe d’activité bien défini (l’élite des historiens par exemple) et élites (au pluriel) les réseaux de pouvoir qui gouvernent le pays. Pour accomplir son programme, il commence par décrire soigneusement l’organisation de l’enseignement supérieur dans notre pays, caractérisée par la dualité entre une université (au singulier) archaïque et un ensemble de « grandes écoles » hautement stratifié et tellement hiérarchisé qu’on peut immédiatement dire d’un centralien, par exemple, qu’il a été « collé » à l’X. Cette description fait l’objet du tome I, que le lecteur a entre les mains. L’œuvre se poursuit dans un second volume par l’analyse des voies à travers lesquelles les élites (premier sens du terme) pénètrent les arcanes du pouvoir et accèdent ainsi au petit monde des élites (deuxième sens), un cheminement qui passe le plus souvent par les corps de l’État. Ce volume est préfacé par Raymond Boudon, l’un des plus grands sociologues de sa génération. Enfin, dans le dernier tome (préfacé par l’éminent économiste Jacques Lesourne), l’auteur met le doigt sur certains aspects du déclin français, directement liés au système précédemment décrit, notamment dans ce qui a trait aux relations entre la recherche « pure » ou « appliquée » et l’activité économique. Il s’agit donc d’une œuvre très ambitieuse, qui pourtant se veut modeste. Maurice Bernard s’interdit en particulier de formuler des recommandations, quoique beaucoup soient implicites dans ses raisonnements.
Le résultat est un livre riche, fort bien documenté, dont l’originalité tient en partie à la trajectoire de l’auteur, polytechnicien et physicien, pourvu d’une vaste expérience dans l’enseignement (il fut notamment directeur de l’enseignement et de la recherche à l’X) et qui a exercé par ailleurs d’importantes responsabilités en posant toujours un regard lucide sur son environnement. Son ouvrage est une contribution majeure à la littérature sur le thème de la « France qui tombe », selon le titre du best-seller polémique de Nicolas Baverez, mais l’auteur a la sagesse de reprendre à son compte l’importante distinction entre déclin et décadence : le déclin est réversible, la décadence ne l’est pas.
À un moment où l’on parle beaucoup du retour de l’État, il est essentiel de noter qu’une unité politique comme la France a plus que jamais besoin d’un État fort, mais d’un État réformé et orienté vers le XXI e siècle – alors que le nôtre est encore trop marqué par les circonstances des lendemains de la Seconde Guerre mondiale – et donc configuré pour renforcer la compétitivité globale du pays. Et cela passe d’abord par une restructuration profonde du « mammouth » universitaire, pour reprendre l’expression célèbre de Claude Allègre, mais aussi par une refonte de la gouvernance de nos grandes Écoles. Autonomie, sélection ; enseignants, chercheurs et dirigeants d’établissements, choisis et rémunérés en fonction de leurs mérites ; agences de moyens adaptées : voilà quelques-uns des mots qui fâchent, mais derrière lesquels se trouvent les clefs du succès et donc du renouveau.
Ces remarques conduisent à formuler un point essentiel : dans le monde de l’enseignement et de la recherche comme ailleurs, les initiatives les plus prometteuses viennent le plus souvent de la base, alors que dans la tradition française, on continue d’attendre tout du sommet. Ainsi, les fonctionnaires des agences de moyens devraient-ils s’appliquer à repérer et à encourager les initiatives porteuses d’avenir plutôt qu’à décréter bureaucratiquement et à travers des préjugés politiques, ou pire, des relations de copinage, ce qui doit être soutenu. Dans cet ordre d’idées, Maurice Bernard insiste à juste titre sur l’importance des valeurs. En France, l’entreprise et les entrepreneurs restent mal valorisés. Force est de constater que, dans tous les domaines, les créateurs d’entreprise sont rarement issus de l’École Normale Supérieure, de l’ENA, ou le l’X, et que les meilleurs de nos établissements produisent davantage de managers que d’entrepreneurs schumpetériens. Sans doute faut-il établir un lien entre cette constatation et la préférence très française pour l’intelligence « pure » aux dépens de l’action. Maurice Bernard fait d’ailleurs, au sujet du concept de l’intelligence, des remarques fort pertinentes. Ce qui est en cause, en définitive, est le modèle français de « l’intellectuel ». Quoi qu’il en soit, le fait est que la relation entre entrepreneurs et élites est difficile en France. Il n’est pas sans intérêt de relever que ce livre paraît à un moment où le pays s’est doté d’un président qui ne cache pas sa fascination pour les vrais entrepreneurs et manifeste une distance critique inhabituelle vis-à-vis des élites traditionnelles.
Le présent ouvrage conduit donc à toutes sortes de réflexions constructives qu’il appartiendra à chaque lecteur de développer. L’auteur se demande, au début : pourquoi écrire ? À cette question encore plus fondamentale à une époque où les écrits s’envolent aussi vite que les paroles, il répond qu’on prend la plume d’abord pour son propre plaisir. Sans doute. Mais il me plaît de penser que Maurice Bernard a aussi écrit pour le nôtre, et plus encore pour nous aider à mieux exploiter les magnifiques ressources humaines de notre pays.
Thierry de Montbrial
Fondateur et Directeur général de l’Ifri
Membre de l’Institut
Avant-propos
Pourquoi encore un livre sur le sujet des élites en France ? Certes, la question est de façon récurrente au cœur des débats sur la société française. Elle a toujours occupé une place importante dans les controverses politiques. Le thème de la crise des élites est donc populaire, mais il fait davantage l’objet de reportages que d’analyse, de polémiques plus que de r&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents