La notion de Souffle-Energie à travers la Pensée Chinoise
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Description

Dans l’épreuve, l’individu est capable d’une grande capacité d’adaptation et manifeste un désir de dépassement de soi pour poursuivre son chemin. Parfois, les clés de la compréhension font défaut et nous pouvons manquer de discernement. C’est pourquoi le prisme de la pensée chinoise peut nous aider, de façon très pragmatique, à faire face aux nouveaux défis de l’existence. Les Chinois ont coutume de dire que demain sera meilleur qu’aujourd’hui. Et bien, c’est avec cette attitude résolument optimiste que je souhaite ici promouvoir une clé philosophique fondamentale et accessible à tous, le Souffle, vecteur de ce que sera notre avenir commun.
Dans cette perspective, la notion de Souffle-Energie, qi en chinois, irrigue continuellement l’idéal d’accomplissement de l’Homme et du peuple dans la philosophie chinoise. Mais alors, comment fonctionne concrètement ce fameux qi ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 novembre 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312063324
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La notion de Souffle - Energie à travers la Pensée Chinoise
Xavier Loustaunau
La notion de Souffle - Energie à travers la Pensée Chinoise
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-06332-4
À propos de l’auteur
Diplômé en langue, littérature et civilisation chinoises de l’université de Bordeaux , en sciences sociales de l’Université Denis Diderot Paris 7 et en management des organisations de Kedge Business School Bordeaux , l’auteur rencontre régulièrement l’Amérique , l’Asie et particulièrement la Chine depuis plus de 25 ans. Fort d’une approche humaniste et pragmatique, Xavier Loustaunau s’est pleinement engagé dans la promotion de la langue française et des cultures francophones, et œuvre depuis plusieurs années au service des intérêts de la diplomatie française.
Au contact du monde chinois, Xavier Loustaunau défend le principe de réciprocité dans les relations multilatérales, facteur de justice essentiel à la construction de destins partagés.
Son premier essai, Penser la Chine autrement , publié en 2017, narre les pérégrinations de l’auteur en Chine pour qu’en jaillissent les premiers contours essentiels à l’approche de la pensée chinoise. Dans ce second essai, l’auteur met en lumière l’évolution de la notion fondamentale du « Souffle-Energie » à travers la pensée chinoise.
Prologue
Ce manuscrit se veut être une source d’inspiration pour tous ceux qui s’interrogent sur la pensée chinoise et ce qui lie ses plus grands philosophes à l’essence de l’univers, le Souffle . Le monde chinois est en perpétuelle mutation et son action est et sera dans les décennies à venir une lanterne dans l’obscurité pour tous ceux qui s’intéressent à ce qui a fait la longévité de la dernière civilisation millénaire encore vivante.
Dans cet ouvrage, la notion de Souffle - Energie fait référence à l’homme relié à sa multitude de réalités et s’adresse à tous ceux dont le chemin de vie rappelle les questions fondamentales de l’existence humaine.
J’aimerais tout d’abord exprimer ma gratitude envers celles et ceux qui m’auront incité à me replonger dans ce qui a toujours conduit ma vie, les grands principes philosophiques chinois. Que ce soit à travers les grands textes classiques ou bien la pratique des arts martiaux chinois et japonais, ce fil conducteur m’aura toujours été d’une grande inspiration.
Enfin , l’aide et le courage nécessaires à cette entreprise m’ont été apportés par mes proches – mes deux filles en particulier par leur simple présence naturelle nourrissante –, mes « frères d’armes et taoïstes » qui se reconnaîtront ainsi que toutes celles et ceux rencontrés sur mon parcours dont le soutien a été au juste moment une main bienveillante sur ce formidable chemin.
Avant-propos
Dans l’épreuve, et notamment celle de la pandémie planétaire que nous avons tous eue à traverser, l’individu est capable d’une grande résilience. Toutefois, les clés de la compréhension font parfois défaut et nous pouvons alors manquer de discernement. C’est pourquoi le prisme de la pensée chinoise peut nous aider, de façon très pragmatique, à faire face aux nouveaux défis de l’existence.
Les Chinois ont coutume de dire que demain sera meilleur qu’aujourd’hui. C’est par cette attitude résolument optimiste que je souhaite ici promouvoir une clé philosophique fondamentale, accessible à tous, la notion de Souffle-Energie, vecteur essentiel de ce que sera notre compréhension commune.
Dans cette perspective, ce Souffle-Energie, qi en chinois, irrigue continuellement, au cœur de la philosophie chinoise, l’idéal d’accomplissement de l’homme et d’un peuple.
Au cours de l’histoire de la pensée chinoise, la notion de qi n’a cessé d’évoluer et ne peut être abordée indépendamment d’autres notions philosophiques telles que Shen ( Esprit ) et Taiyi ( Faîte Suprême ).
Dans ce contexte, différents courants de pensée vont mettre en lumière un point précis de la notion de Souffle : le taoïsme va s’appuyer sur la notion de « mutation du qi », qui sert à révéler les causes du chaos dans les affaires terrestres ou à justifier l’aspect positif des événements, alors que la médecine traditionnelle chinoise et les arts martiaux vont plutôt exploiter la notion de « force du qi » destinée à préserver et renforcer l’énergie de l’homme pour en prévenir les maladies et rechercher l’immortalité.
Mais alors, comment définir ce fameux qi ?
Introduction
Le qi englobe l’existence de toute chose, incluant celle de la matière. Néanmoins, le sens premier du qi dans la pensée chinoise est bien différent de celui de solide et liquide : c’est un phénomène objectif qui dépasse la raison et dont le fonctionnement relève de ses propres lois. C’est pourquoi il se manifeste en un cycle ininterrompu d’échanges, d’interdépendances et de complémentarités. Il se transforme et s’enrichit sans cesse mais, avant tout, il incarne la connexion fondamentale de l’homme, intermédiaire entre le Ciel et la Terre.
Dès le commencement de la civilisation chinoise, les anciens ont abordé la notion de Souffle en tant qu’origine de la vie, de toute chose. En effet, les êtres vivants en sont depuis toujours dépendants et ne peuvent exister sans lui puisqu’il est en premier lieu associé à la respiration dont la fonction est d’animer notre corps.
La pensée chinoise conceptualise un rapport étroit entre l’homme et le cosmos (le monde) et, comme le rappelle si justement Anne Cheng , l’homme dépend de son environnement terrestre et cosmique : « Le monde en tant qu’ordre organique ne se pense pas hors de l’homme et l’homme qui y trouve naturellement sa place ne se pense pas hors du monde {1} . » L’homme doit donc découvrir et percevoir le monde comme globalité à l’intérieur de lui-même. Ainsi , le qi n’est rien d’autre que la réalité physique et mentale, deux réalités indissociables l’une de l’autre.
Le Souffle est donc une notion fondamentale de la pensée chinoise mais sa conception reste complexe et le terme difficile à traduire. Selon le regard que l’on porte sur le sens de l’idéogramme qi , on peut en lire deux traductions possibles : les philosophes le traduisent par « Souffle », les acupuncteurs par « Energie ». Le qi a donc deux sens : c’est à la fois la force cosmique universelle (celle qui régit toute la vie de la nature) et l’énergie vitale propre à l’homme.
Quelle est la nature du qi ? C’est l’énergie-motrice de tout ce qui constitue l’univers et par conséquent, ce qui constitue le microcosme de l’homme ; on ne peut ni le mesurer ni le représenter et pourtant, il se mesure grâce à l’observation des effets dont il est la cause. Il est perçu à travers sa fonction, mais non en tant que tel. C’est une force extraordinaire qui donne forme au sans forme… et qui peut modifier toute forme ! Sans qi , nous serions incapables de parler, de marcher. Grâce au qi , nous naissons et nous nous transformons. S’il nous quitte, nous plongeons dans la mort, où, sans doute, un autre qi nous attend.
Finalement, le qi est un grand principe invisible agissant derrière le visible, une loi sans laquelle rien ne peut commencer ni prendre fin. Les processus de commencement et de fin sont intrinsèquement liés et le début d’un phénomène implique inévitablement la fin d’un autre. À ce titre, le Zhuangzi , ouvrage sensiblement du milieu des Royaumes Combattants (5 e au III e siècle av. J.-C.) et attribué au dénommé Zhuangzhou –Zhuangzi – du moins, les sept premiers chapitres, évoque avec simplicité la naissance de la vie : « L’homme naît d’une condensation des souffles {2} . » Ce constat est repris par Isabelle Robinet qui étoffe l’idée de Zhuangzi tout en conservant le concept de base du sage taoïste : « Dynamisme principiel, le qi, ni matière ni esprit, est antérieur au monde, et toute chose n’en est qu’un aspect et un état de plus ou moins grande condensation, condensé, il est vie ; dilué, il est potentiel indéfini ; c’est là une conception qui remonte à Zhuangzi et qui a été reprise par toute la Chine classique jusqu’au néo-confucianisme {3} ». Ce principe de condensation/dispersion est la question fondamentale du processus de vie et de mort dans tout l’univers. Chaque naissance ne serait donc pas un gain ni la mort une perte : si l’énergie se trouve condensée, elle devient matière et si elle se répartit, elle devient mutation.
Néanmoins, si la « naissance » n’est pas un gain en soi, elle est plutôt le cumul d’énergie et de sa densification. La « mort », quant à elle, n’est pas non plus une perte dans la mesure où l’énergie ne se perd pas mais change tout simplement de forme. Le phénomène de mutation du qi est l’essence-même de cette notion et ainsi, sa propre nature.
En définitive, la notion de Souffle est certes présente en Chine mais pas seulement. Elle existe également sous le nom de Prana en Inde, Ki au Japon, autrefois Pneuma en Grèce, Ruach chez les Hébreux, Ka dans l’Égypte ancienne, Sila chez les esquimaux ou encore Mana chez les Polynésiens. Au Japon, par exemple, la notion de ki peut être traduite de différentes manières : âme, esprit, souffle, énergie. Elle est très présente dans la vie quotidienne, notamment dans toutes les pratiques martiales et artistiques au cours desquelles le Maître annonce toujours d’une voix forte : « Ki o tsuke » : « Soyez attentifs à votre Souffle » . Dans la cérémonie du thé, il faut avoir le « ki-mochi » , « l’état d’esprit qui convient ». De même, dans la pratique de la calligraphie, par la nature de chaque trait, sa force, son épaisseur, sa souplesse. Au quotidien, lorsque l’on se salue le matin au Japon, la formule de politesse invariable consiste à prendre des nouvelles du Souffle de son interlocuteur : « o genki desu ka ? » , « comment vous portez-vous ? », ou plus poliment encore « go ki gen ikaga desu ka ? » , soit « comment se porte votre Souffle ? ». Et pour bien montrer, jusque dans le langage courant l’interdépendance des ki individuels, on répond : « o kage samade genki desu ! » – « grâce à vous, mo

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