La psychanalyse

Stoïan Stoïanoff-Nenoff

Description

Cet essai nous invite à revisiter plusieurs points de l'enseignement de Jacques Lacan que le psychanalyste a repris et développé à partir de certaines propositions d'auteurs anciens. Chemin faisant, on est en mesure de redessiner le noeud borroméen d'après son origine géographique. A l'instar de Porphyre, Lacan n'a-t-il pas rajeuni de vieux mythes en leur donnant une portée psychanalytique ?

Sujets

• Sociologie, société et politique
• Psychiatrie
• Psychanalyse
• Psychologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 25 février 2019
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782336865720
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Stoïan S TOÏANOFF -N ENOFF









La psychanalyse
Les sources d’inspiration de Jacques Lacan du Parménide à Averroès
Copyright
Du même auteur

Quatuor d’hommes de désir , éd. L’Harmattan, 2016.
Management de l’âme …, éd. L’Harmattan, 2015.
Freudaines, éd. L’Harmattan, coll. « Études psychanalytiques », 2014.
Lacâneries, « Les impliqués », éd. L’Harmattan, 2014.
Pour une clinique du réel, Lacan et ses didacti (c) hiens , Forum de IFRAS/L’Harmattan, 1998.
Qu’en dira-t-on ? Une lecture du Livre XII du Séminaire de Jacques Lacan , Forum de IFRAS/L’Harmattan, 1996.
Transmission de la psychanalyse , Forum de IFRAS/PUN, 1992.




















© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-86572-0
Remerciements

Remerciements
Qu’un hommage soit ici rendu à Christiane Riboni, docteur en linguistique, qui a assuré la supervision de la publication de trois de mes précédents ouvrages, et qui a bien voulu relire le manuscrit de La Psychanalyse ;
A « Lepaixe », avec ma sympathie et mes vœux de prompt rétablissement ;
A Radoslav Nénoff et son épouse Veska en reconnaissance pour l’accueil qu’ils nous ont réservé, à ma fille Isabelle et moi-même, l’été 2016.
Abréviations
AA
Paul Moraux, Alexandre d’Aphrodise
AdG
Alain de Libera, L’art des généralités
AdS
Alain de Libera, L’ Archéologie du sujet
AJ
A.J. Wensinck, La pensée de Ghazali
AND
Peter Sloterdijk, Après nous le déluge
DU
Dominique Urvoy, Averroès, les ambitions d’un intellectuel musulman ,
El. Th
Proclos, Éléments de Théologie
EP
Jean-François Courtine, Les méditations cartésiennes de Martin Heidegger
EuU
Edmund Husserl, Erfahrung und Urteil …
GON7
Gonseth, F., Philosophie néo-scolastique et philosophie ouverte
L5
Jacques Lacan, Le Séminaire, Livre V
LGO
Pierre Courcelle, Les Lettres grecques en Occident
LlA
Pierre-Christophe Cathelineau, Lacan lecteur d’Aristote
OdG
Jacques Derrida, l’Origine de la Géométrie
PdA
Émile Bréhier, Les idées religieuses de Philon d’Alexandrie
PDA
Maurice de Gandillac, Œuvres complètes du Pseudo-Denys l’Aréopagite
PdP
Émile Bréhier, La philosophie de Plotin
PO
P. Henry, Plotin et l’Occident
Principes
Alexandre d’Aphrodise, Les principes du tout selon la doctrine d’Aristote
SdB
Fernand van Steenberghen, Les œuvres et la doctrine de Siger de Brabant
SdM
Pierre Duhem, le Système du monde
Tm
Théophraste, Métaphysique
αR
Al Fârâbî, L’Épitre sur l’intellect
Sommaire
Couverture
4 e de couverture
Titre
Copyright
Remerciements
Abréviations
La psychanalyse…
1. Introduction
2. La femme « moins échancrée que l’homme »
3. Genèse du terme « lathouse »
4. L’inspécularisable ou la pensée sans image
5. Narcisse ou « les non-dupes errent »
6. Où les choses étaient-elles avant que l’on ne vienne à les penser ?
7. De l’Intelligence qui ne peut « entrer en elle-même »
8. « Et à partir de rien il est impossible de former un tout »43
9. De l’implicite à l’oraculaire
10. Lacan et le « rien » suressentiel de l’Aréopagite
11. Entre l’homme et la femme il y a le tricot détricoté
12. Retour sur la question des origines et des fins dernières
13. De la cause à l’achose
14. Lacan versus Joyce
15. Le soufisme lacanien
16. De la genèse à l’épigenèse
Conclusions
Bibliographie
Psychanalyse aux éditions L’Harmattan
Adresse
La psychanalyse…
« Le sujet n’est pas une création moderne /… / C’est le produit d’une série de déplacements, de transformations et de refontes d’un réseau de notions /… /, de principes /… /, et de schémas théoriques mis en place dans l’antiquité tardive (Plotin, Porphyre, Augustin), élaboré au Moyen Âge /… /, puis mis en crise à l’âge classique par l’invention de la conscience (Locke). »
Alain de Libera, Naissance du sujet (Vrin, 2007, quatrième de couverture).
1. Introduction
La psychanalyse est à la fois une pratique et une tentative de théorisation de l’inconscient devenue l’apanage des membres d’un certain nombre d’institutions, voire de facultés de type universitaire, initialement inspirés par la vie et l’expérience de son inventeur, Sigmund Freud.
Soutenu, à son départ, par l’intention d’apporter, au titre d’un apparat à venir, quelques propositions au Séminaire de Jacques Lacan, cet essai se nourrit de réflexions qui me sont venues au cours de ma lecture du livre de Pierre Hadot, Plotin, Porphyre, Études néoplatoniciennes [PH]. Ce travail m’a conduit à déborder largement sur un recueil d’éléments produits dans un lointain passé et qui ont inspiré toute une cohorte d’auteurs soucieux des fondements de ce qu’il est convenu de nommer l’entendement humain.
Situé sous le signe de « l’outrance » 1 ce travail s’inscrit dans la suite d’un texte, « Lacan logicien », que j’ai publié en 2015 dans la revue Portique , (n°35 : « Philosophie du management », pp. 125-148) et où je mentionnais déjà la probabilité que Lacan se soit inspiré d’auteurs grecs et romains. Après-coup je m’étonne de la rigueur avec laquelle j’y menais ma recherche et que j’aurais ici-même quelque difficulté à égaler. Je m’abstiendrai donc de me plagier pour privilégier des démarches que j’ai menées depuis. Toutefois à vouloir approfondir le sens de certaines expressions en usage à une époque aussi reculée on se heurte à des difficultés, dès lors qu’il s’agit de textes en grec ou en latin, ainsi que parfois de leur traduction en langue arabe. On lit, par exemple, sous la plume de Pierre Duhem ceci ( Le système du Monde , [SdM] tome IV, 1954, Hermann édit. p.343) :
« Plotin se demande quelle différence il y a entre l’être, τό ǒν , et ce qu’il désigne par le terme ή ούσία, mot qu’il faudrait, pour rendre la pensée de l’auteur, traduite tantôt par ‘substance’ et tantôt par ‘essence’. »
Cette difficulté de traduction ressurgit dès lors que le terme dhât 2 , en arabe, comporte la même ambigüité. Mais par-delà ces soucis de philologue il est maintes difficultés d’interprétation de ces textes, pour autant qu’ils reflètent un mode de penser dont nous n’avons pas l’équivalent de nos jours.
On y parle, par exemple de désir, terme qui en français indique une affinité, voire une attirance, entre « a & b », alors que chez Alexandre d’Aphrodise on entend par là un lien de subordination, à savoir que « a meut b », comme lorsqu’on dit 3 :
« Le mouvement de la sphère mue par la cause première est donc éternel, de même que le temps. Ce mouvement se produit par le désir de la sphère à l’égard de la cause première. Ce désir n’est ni concupiscence ni passion mais opinion droite. »
Osons ici un premier sous-titre à ce qui suit, à savoir que « le désir avait jadis la connotation d’une implication d’ordre à la fois logique et causale. »
Ça permet toutefois de mieux entendre le désir d’éternité [ϑ 8 ], qui meut les sphères tant célestes que terrestres, mais surtout le propos de Lacan lorsqu’il profère : « L’homme âme avec son âme ». Toujours selon les modalités explicatives des anciens nous trouvons une autre occurrence du terme de désir. [P rincipes , p.42 n6 ] :
« Le ressort de l’explication [qu’al-Fârâbî donne du mouvement circulaire, radicalement différente de celle d’Alexandre] est lié à la notion de lieu : aucune partie du corps céleste n’étant plus digne qu’une au