La psychiatrie sinistrée, toujours
93 pages
Français

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La psychiatrie sinistrée, toujours , livre ebook

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Description

Dès l'orée du XXIème siècle, la psychiatrie a connu ces dernières décennies, une véritable "Révolution psychiatrique" : pratique de secteur, psychothérapie institutionnelle, apports de la psychanalyse, psychopharmacologie, bouleversement des formations des psychiatres et des infirmières. Elle a subi depuis une régression sur toute la ligne ; matérielle, réduction des effectifs de personnels, régression culturelle sacrifiant les cliniques psychiatriques et psychanalytiques à la bible intelligente des Dictionnaires Statistiques de la Médecine (D.S.M.)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 octobre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336884837
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Psycho – logiques

Psycho – logiques
Collection fondée par Philippe Brenot et dirigée par Joël Bernat

Sans exclusives ni frontières, les logiques président au fonctionnement psychique comme à la vie relationnelle. Toutes les pratiques, toutes les écoles ont leur place dans Psycho – logiques.
Déjà parus
Claudine LEGUEIL BOURDIOL, Promenade en violence. Et si l’agresseur était aussi une personne ?, 2019.
Marie-France BLÈS, S’adresser à l’autre, Regards croisés sur le langage de l’adulte, du bébé et de l’adolescent, 2019 .
Bernard MAROY, La dépression et son traitement. Aspects méconnus , Nouvelle édition, 2019.
Pierre DELMAS, Petit traité de psycho-mythologie ou le pouvoir évolutif du mythe , 2019.
Patrick ALARY, Puisque je passais par là… De la psychiatrie de secteur à la réhabilitation polaire , 2018.
Myriam NOEL-WINDERLING, Vaincre vos traumatismes par la méthode IPSCi. Une histoire naturelle de la souffrance et de la guérison, 2018.
Didier BOURGEOIS, Le syndrome de Schopenhauer, Variante psycho-sociale des troubles du comportement à l’adolescence , 2018.
Clément RIZET, Les tentatives de suicide des adolescents. Du Négatif à la Subjectivation , 2018.
Walter TRINCA, les multiples visages du self , Traduit du brésilien par Pascal Reuillard , 2018.
Sophia DUCCESCHI JUDES, Anorexie mentale, Quand un père passe… et manque , 2018.
Agnès VOLTA & Jean-Claude ROLLET, Influence socioculturelle sur la souffrance psychique, Une question de place, 2017.
Jean-Claude GRULIER, Eugène Minkowski, philosophe de la psychiatrie , 2017.
Copyright

© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-88483-7
Titre
Jean-Paul Descombey


La psychiatrie sinistrée, toujours
Du même auteur
Du même auteur
Questions de garde pour l’oral de l’internat en médecine des hôpitaux psychiatriques (avec N. Beaufils), Maloine, 1966.
«  Pratiques de secteur et idéologie de secteur, Banalisation ou spécificité du fait psychiatrique  » in Quelle psychiatrie, quels psychiatres pour demain  ? Rapports aux journées d’Avignon , Priva, 1983.
Alcoolique, mon frère, toi. L’alcoolisme entre médecine, psychiatrie et psychanalyse. Préface de Ch. Brisset. Lettre postface de Joyce Mc Dougall. Privat, 1965. 2 e édition L’Harmattan, 1999.
Précis d’alcoologie clinique , Préface de D. Barrucand  ; Dunod, 1995. 2 e édition 1998. Edition italienne, Boria, 1996.
L’homme alcoolique . Préface de P. Fouquet, Odile Jacob. 1998.
L’économie addictive, Alcoolisme et autres dépendances , Dunod, 2005.
La psychiatrie sinistrée. Défense et illustration de la psychiatrie . L’Harmattan, 2006.
Ruben Schumann. Quand la musique œuvre contre la douleur , L’Harmattan, 2010.
Joyce Mc Dougall, clinicienne et théoricienne des addictions . Chez l’auteur.
Marx pour les nuls . Chez l’auteur.
Jean-Paul. La remise des cartes et autres récits . Chez l’auteur.
Avant-propos
Depuis quelque temps, des informations convergentes parviennent jusqu’au grand public, sur la situation alarmante dans laquelle la psychiatrie est parvenue, spécialement la psychiatrie publique. La presse, longtemps discrète sur ce sujet, malgré les cris d’alarme poussés par les organisations syndicales de médecins psychiatres et de soignants hospitaliers, en donne enfin un tableau réaliste et inquiétant.
Ainsi, Le Monde , « journal de référence », dans son n° 22 du 27 janvier 2018, y a consacré plusieurs pages, dont « la une ». Si on ne peut que se réjouir de voir l’omerta levée, et dévoilée la place enfin donnée à une situation qui revêt l’aspect et l’importance d’un véritable sinistre, on est en droit de se demander pourquoi ces informations viennent si tard, et qu’est-ce qui a pu provoquer ce qui a été une incontestable rétention d’informations, tant de la part de la presse, des médias, que du côté des responsables politiques et administratifs.
Une autre particularité de cette situation catastrophique est qu’elle impose un bilan-réquisitoire, concernant les causes déterminantes de cette dégradation. Mais ce réquisitoire à charge semble être essentiellement dirigé, non sur ces responsables politiques, de diverses colorations idéologiques qui ont gouverné la santé et la psychiatrie pendant des décennies, mais le plus souvent à l’encontre de l’avis des professionnels opérant en psychiatrie. Ceci au point que la situation a même été qualifiée de « crise de la psychiatrie », crise interne dont ceux qui y travaillent seraient les seuls responsables ; et ceci bien qu’ils n’aient cessé de crier « casse-cou » aux « autorités ». Plus, il semble que les psychiatres universitaires, qui sont chargés de l’enseignement de la psychiatrie, n’avaient pas manifesté un grand enthousiasme, ni participé activement, lors des années fertiles en avancées importantes, d’une importance jamais atteinte dans toute l’histoire de la psychiatrie. Et certains de ces universitaires participent maintenant avec zèle à ce réquisitoire ; celui-ci va jusqu’à accuser ces avancées (sectorisation, psychothérapie institutionnelle, apports de la psychanalyse, remaniement profond des formations des professionnels) d’être responsables de cet état sinistré de la psychiatrie ; accusation qui incrimine, dans le déterminisme de cette dégradation, en quelque sorte, d’une manière générale, une voie erronée qu’auraient fait prendre à la psychiatrie ses propres professionnels irresponsables 1 .
C’est ainsi que paraît alors un ouvrage co-écrit par deux professeurs de psychiatrie, les docteurs Marion Leboyer et Pierre-Michel Llorca, sous l’égide de l’Institut Montaigne : Psychiatrie : l’état d’urgence , ouvrage qui a le mérite d’exprimer aussi clairement que possible cette position critique. Pour ces auteurs, l’état sinistré présent de la psychiatrie résulte, consiste en une pure aberration à la fois technique, scientifique, idéologique et, dans ce réquisitoire, l’impasse est délibérément et totalement faite sur les orientations imposées par oukases par les autorités politico-administratives : économies forcenées, coupes sombres dans les moyens matériels et de personnel, fermeture irresponsable d’un nombre considérable de lits, gestion « gestionnante » purement comptable et à courte vue de l’hôpital comme « hôpital-entreprise », etc., le tout ruinant les avancées des années créatrices, dont, en particulier, le fonctionnement transversal des équipes pluridisciplinaires de soin ; et tout cela sous la houlette d’un échelon administratif supplémentaire et coûteux : les super préfectures sanitaires que sont les Agences régionales de la santé.
Alertée dès sa prise de fonctions, sur cette situation de la psychiatrie, la nouvelle ministre de la Santé, le professeur Buzyn, propose alors, non un énième « plan psychiatrie », mais quelques mesures d’urgence qu’elle estime répondre aux remarques et revendications des professionnels de la psychiatrie. Mais il semble bien que ces mesures ressemblent étrangement aux mesures-solutions que, pendant des années, lesdits professionnels se sont vus recevoir des autorités, et qui ont amené la psychiatrie là où elle en est. Il y a peu de chances que ces mêmes professionnels se trouvent satisfaits et rassurés des mesures proposées par leur nouvelle ministre.
Mais il y a plus, ou pire : les milieux choisis par la ministre pour présenter en premier ses mesures ont tout lieu d’inquiéter. L’association opérant autour de la revue L’Encéphale n’apparaît pas comme représentative de la psychiatrie en action, et encore moins son aile marchante. À l’origine lieu de travail et d’expression d’un des maîtres les plus prestigieux, encore que quelque peu marginal, de la psychiatrie, Julian de Ajuriaguerra, et sa « bande » opérant sous un nom basque, « batia » , qui signifie « la maison », cette revue est devenue le refuge de la psychiatrie la plus académique, étroitement médicale, calquée sur les pratiques somaticiennes (« M.C.O. » 2 ), voire organicistes (le sigle « Encéphale » se trouve là pour bien assumer cette option). Le public auquel la ministre a réservé la primeur de son programme d’urgence constitue, dans le champ de la psychiatrie, un monde particu

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