La question sociale face à la globalisation
67 pages
Français

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La question sociale face à la globalisation , livre ebook

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Description

Roland Guillon retrace ici les étapes d'une histoire de la question sociale, au fil des derniers quinquennats présidentiels (depuis le moment de la Refondation sociale du MEDEF jusqu'au mouvement des Gilets jaunes). Refusant d'en considérer les ressorts dans le seul cadre de notre Etat-nation, il propose des pistes à une échelle susceptible de répondre aux défis de la globalisation. Celles-ci passent par de nouvelles orientations de l'Union européenne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 septembre 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782336881393
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Logiques sociales

Logiques sociales Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
Dernières parutions
François SICOT (coord.), Les parcours de soins en psychiatrie au prisme d’une analyse sociologique, 2019.
Nicole LUCAS et Danielle OHANA, Ces Françaises venues de l’Est , 2019.
Régis LAURENT, Du traumatisme des camps à la naissance d’une nouvelle institution. Idéologies, minoritaires et pentecôtisme tsigane en Bretagne tome I , 2019.
Régis LAURENT, Les usages sociaux des pentecôtistes tsiganes. Idéologies, minoritaires et pentecôtisme tsigane en Bretagne tome II , 2019
Suzie GUTH, Roland PFEFFERKORN (dir.), Strasbourg, creuset des sociologies allemandes et françaises , 2019.
Séverine COLINET (dir.), Soin, éducation et formation au prisme des cultures , 2019.
Claude GIRAUD, Consentir, adhérer, s’opposer. Contribution à une sociologie de l’engagement , 2019.
Lucie France DAGENAIS, L’art à Vienne et l’unité de l’empire (1897 à 1905) , 2019.
Janina GLAESER, Politiques du care en France et en Allemagne. Parcours des assistantes et assistants maternels issus de l’immigration , 2019.
Titre

Roland G UILLON








La question sociale face
à la globalisation
Copyright




























© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-88139-3
AVANT-PROPOS
Depuis les années 2000, notre pays est le théâtre de nombreux affrontements et mouvements sociaux qui soulèvent la question sociale. Cette question suscite l’usage d’une pléthore de termes ou de slogans dont les acceptions varient selon plusieurs registres. Les uns correspondent à des logiques d’intérêt dont le particularisme ou l’universalisme s’opposent, alors que d’autres expriment plus largement des visions contradictoires de l’ordre des choses. Suivant les rapports de forces, ils tendent à déboucher sur des questions de sociabilité ou de pouvoir, tout en faisant place à l’affectivité ou à la morale. Il est courant de constater que ceux qui sont chargés de la régulation publique de ces questions sont de plus en plus confrontés à des choix délicats. Que ce soit pour retenir une ou plusieurs rationalités, ou désigner des cibles d’action pertinentes. Il apparaît aussi qu’ils se contentent souvent de rester dans les seuls cadres procéduriers que fixe l’Administration, parce qu’ils permettent de traiter une masse d’informations de plus en plus conséquente. C’est d’ailleurs derrière cet appareil qu’ils estiment souvent être en mesure de pouvoir neutraliser toutes les contraintes qu’impose le capitalisme d’aujourd’hui. Néanmoins, le caractère suffisamment récurrent d’un certain nombre de ruptures ou de fractures sociales incite parfois ces agents à se pencher sur la répartition territoriale de ces phénomènes. Sans être pour autant incités à se situer à l’échelle du phénomène éruptif qui domine en dernier ressort nos activités : la globalisation. C’est bien là, une contradiction majeure de l’action politique, parce qu’elle s’efforce de trouver quelques ajustements au coup par coup sur le plan économique, tout en restant attachée à deux principes contraignants : le premier est le libéralisme – et en particulier les principes du libre-échange et de l’efficacité financière –, et le second est la foi en un Etat nation, quelle que soit son histoire ou l’ampleur des défis que lui pose la globalisation.
Précisons que nous reprenons sciemment le terme de « question sociale » dans le sens que lui a conféré le mouvement ouvrier. Nous désignons ainsi un ensemble de questions de société que les classes dirigeantes, au fil des décennies, ont eu tendance à spécialiser, pour les répartir entre plusieurs domaines d’intervention gouvernementale comme la politique du travail, la politique de l’emploi, la politique des salaires, la politique des revenus, la politique familiale, etc. Sans omettre de nombreux aspects contenus dans les politiques d’aménagement du territoire. Elaborées depuis des décennies dans les cadres de l’Etat nation, toutes ces politiques se heurtent aussi de plus en plus aux retombées qu’exercent des agents ou des contextes extérieurs. Insistons sur la diversité de leurs registres économiques ou politiques – que sont les concurrences de toute nature ou le développement de conflits régionaux –, comme le montre l’évolution de notre monde contemporain.
C’est dans cet esprit que nous aborderons donc plusieurs registres de la question sociale, afin d’en établir les liens.
Nous nous intéresserons d’abord au contexte politique dans lequel ils ont évolué. Nous nous pencherons ensuite sur les contradictions qu’ils révèlent, tout en refusant de les attribuer a priori à l’un des agents collectifs ou des groupes sociaux, qu’ils soient coalisés ou non. Souhaitant retracer cette évolution sous la forme d’une chronique, nous la restituerons au fil de plusieurs périodes politiques que sont les quatre quinquennats présidentiels depuis 2002. Insistons bien sur le fait que nous ne les considérons pas comme étanches, mais que nous en rechercherons les recoupements, voire les convergences. Nous tenons ainsi à éviter d’en fixer a priori une ou plusieurs rationalités, surtout si celles-ci devaient se réduire à celles qu’affichent les responsables de leurs institutions. Et nous sommes d’autant plus disposé à nous ouvrir à d’autres espaces que notre territoire national, que nos institutions sont en partie articulées avec celles de l’Union européenne. Ce qui nourrit autant de critiques que d’avis favorables de la part des acteurs sociaux. Rappelons, à ce propos, qu’une douzaine de pays choisirent de s’associer pour lancer une monnaie unique, l’euro, le 31 décembre 2001 à minuit. Et que cette entreprise fut alors reçue comme un progrès, au moment où le capitalisme accentuait déjà son emprise sous la forme d’une « globalisation financière ». Mais les retombées à venir de celle-ci, ainsi qu’une cascade d’événements géopolitiques situés aux frontières de l’Union européenne devaient contribuer à relancer les polémiques sur cet engagement.
Nous serons donc alerté par ce qui concerne les fractions de notre population qui sont en situation sociale délicate. Nous retrouverons, à ce propos, certains termes comme ceux de « classes populaires » ou de « précaires » dont l’usage est fréquent. Et que les polémiques ont tendance à projeter dans des oppositions binaires du genre « peuple » versus « élites », « dominés » versus « dominants ». Nous y associerons aussi une partie de la population immigrée que tendent à exclure toutes sortes d’ostracismes. Nous porterons toute notre attention sur les dimensions territoriales qui les concernent et dont les logiques d’aménagement sont très souvent en prise sur la question sociale. Ne serait-ce qu’à propos des inégalités en matière de revenus ou d’accès à certains biens ou services publics, que les classes technocratiques qui en sont chargées ont tendance à minimiser. Nous nous efforcerons, de ce point de vue, d’user à bon escient du qualificatif « périphérique » qu’ont relancé toutes sortes de clivages socio-territoriaux.
Ensuite, nous tiendrons compte des répercussions qu’ont certains événements de la situation internationale, qu’ils soient de nature civile ou militaire. Car les uns et les autres ne sont pas sans effet sur la manière dont est perçue l’immigration. Il n’est que de rappeler l’impact qu’ont eu et ont encore les événements d’un Moyen-Orient embrasé par toutes sortes

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