Les animateurs professionnels face à la différence ethnique
206 pages
Français

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Les animateurs professionnels face à la différence ethnique , livre ebook

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Description

En France, notamment d'un point de vue politique, l'ethnicité reste un concept ambigu : tantôt elle est utilisée comme un argument investi pour justifier des actions ou des orientations, tantôt elle est considérée comme taboue pour éviter toute stigmatisation des populations dîtes concernées. Ce paradoxe interroge directement le modèle français d'intégration au sein duquel les professionnels de l'animation se situent en première ligne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2008
Nombre de lectures 274
EAN13 9782336270159
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296045545
EAN : 9782296045545
Les animateurs professionnels face à la différence ethnique

Chantal Crenn
Laurence Kotobi
Jean-Claude Gillet
Collection Animation et Territoires
Dirigée par Jean-Pierre Augustin et Jean-Claude Gillet
Cette collection, dirigée par Jean-Pierre Augustin, professeur de géographie et d’aménagement, et par Jean-Claude Gillet, professeur émérite en sciences de l’éducation, tous deux à l’Université Michel de Montaigne (Bordeaux 3), cherche à valoriser les travaux des chercheurs et des praticiens, à partir des questions qui concernent les activités multiformes exercées par des animateurs professionnels et volontaires, bénévoles et militants, que ce soit dans les champs du social, du culturel, de l’éducatif, du tourisme, du patrimoine, de la formation, du sport, tous concernés par les enjeux de la construction des territoires de demain.

MIXITÉ, PARITÉ, GENRE DANS LES MÉTIERS DE L’ANIMATION
Sous la direction de Jean-Claude Gillet et Yves Raibaud
La thématique des rapports sociaux entre les sexes est largement présente dans le champ de l’animation professionnelle et dans son histoire : mais qu’en est-il aujourd’hui ? La ségrégation des sexes dans l’espace des loisirs, la division du travail dans le secteur de l’animation, l’absence de références à la question du genre dans les formations, ... c’est cette série de questions qu’aborde cet ouvrage. Prix éditeur : 20 € ISBN : 2 - 296 - 01898 - X • janvier 2007 • 230 pages

L’ANIMATION DES TERRITOIRES. Les villages de vacances du tourisme social
Luc Greffier
La démarche de cet ouvrage, argumentée d’un point de vue géographique, idéologique, économique et politique, présente les opérateurs du tourisme social en fonction de leurs implications dans le champ de l’animation et de la médiation, influencées par une ouverture des établissements sur leur environnement, par la défense de valeurs fondées sur le lien social, par la mise en oeuvre de systèmes de régulation facilitant l’accès aux vacances pour tous et par des rapports humains qui considèrent les vacanciers dans une perspective éducative.
Prix éditeur 22 € ISBN : 2-296-00049-5 • mars 2006 • 260 pages
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Collection Animation et Territoires PRÉSENTATION CHAPITRE 1 - Cadre Général de Réflexion CHAPITRE 2 - L’animation au contact de la différence Conclusion Les animateurs professionnels face à la différence ethnique INDEX DES SIGLES INDEX DES AUTEURS Du même auteur
PRÉSENTATION
Jean-Claude Gillet
« Il faut avoir l’ambition d’élargir le monde pour s’emparer des mots et il faut s’emparer des mots pour élargir le monde ».
A. Bentolila.
Décidément ce n’est pas la facilité qui guide l’ISIAT dans les choix thématiques retenus pour les ouvrages qu’elle génère 1 . Déjà l’an passé le thème lié aux questions posées par la mixité, la parité, le genre et leurs rapports avec les métiers de l’animation en fut un exemple 2 . Cette année la problématique du traitement de la différence dans le champ de l’animation professionnelle confirme cette évaluation tant les enjeux constitutifs de cette thématique sont scientifiques bien sûr mais aussi, culturels, idéologiques et même profondément politiques, voire polémiques (en grec polemikos signifie disposé à la guerre).
Par exemple comment ne pas citer la loi Sarkosy sur l’immigration et l’intégration du 24 juillet 2006, que beaucoup considèrent comme dangereuse et illusoire, mais qui fait partie du paysage institutionnel français ? Comment ne pas souvenir qu’il n’y a pas si longtemps certains squatters de Cachan interpellaient l’opinion publique lorsque l’un d’entre eux déclara notamment : « C’est parce que nous sommes noirs qu’ils nous font subir ça » ? Comment ne pas faire mention d’une récente étude du CEVIPOF, centre de recherches politiques de Sciences Po, parue en fin 2006 dans Les notes de la fondation Jean Jaurès , indiquant que les électorats du PS et de l’UMP (mais plus pour le premier que pour le second) s’accroissent si ces partis présentent des candidats issus de la « diversité » ? Quelle heureuse opportunité ! Notre monde scolaire et universitaire français n’est pas en reste à la fois par les actions des « justes » autour du réseau Éducation sans Frontières, mais aussi sur le plan académique : sachez par exemple que le Centre de recherches sur l’action politique en Europe (regroupant l’Université de Rennes 1, l’IEP de Rennes et le CNRS) a organisé en mars 2007 un colloque sur « Classe, ethnicité, genre ». Enfin le dernier congrès de l’Association Française de Sociologie qui s’est tenu à Bordeaux du 5 au 8 septembre 2006 a proposé un thème de réflexion sur « l’intrication des systèmes de domination : genre, classe, race ». D. Kergoat rassemblait ces rapports sociaux sous le vocable de « consubstantialité », voire « d’entrecroisements ». Tout cela pour signifier que le défi choisi pour cet ouvrage est bien actuel même s’il est vrai que le débat n’est pas si nouveau puisque c’est dans les années 80 que des universitaires aux États-Unis s’intéressent aux postcolonial studies , en lien avec la montée des revendications culturelles des minorités, noires notamment, mais aussi aux gender studies , en relation avec la contestation des féministes.
Déjà en 1995, Fr. Dubet et M. Wieviorka invitaient les sujets cherchant à réaliser « l’expérience de la décentration » au cours du colloque de Cerisy. Dans le même sens comment ne pas citer les mots de Sartre disant que « dénoncer le monde, c’est le dénuder ». Nous allons essayer de le faire ici en invitant le lecteur ou la lectrice à se « dénuder » aussi, ou plus exactement à revisiter les systèmes de pensée autour de questionnements que l’on peut formuler de la façon suivante : comment analyser la question de l’identité et des identités 3 et leurs rapports à l’histoire, au politique, à l’économie, au social, au culturel ? Sommes-nous confrontés à des éclatements, à des nébuleuses identitaires ou à des patchworks d’identités ? Quelles relations entre la culture de son groupe et celles des autres groupes ? Comment envisager le respect mutuel ? Que signifie la notion de reconnaissance ? Que recouvre le mot intégration au regard des processus bien réels de l’exclusion souvent et du racisme parfois ? Est-il possible de concilier le particulier et l’universel ? Que signifie le pluralisme culturel dans la République une et indivisible ? Et au prix de quelles concessions réciproques ? Le droit à la différence entraîne-t-il la différence des droits ? Comment aujourd’hui défendre sans fanatisme les valeurs de liberté, d’égalité ou d’équité, de fraternité, les droits de l’homme et l’idée de la poursuite du bonheur qui viennent de la Révolution française, de l’anticolonialisme, du féminisme ? Comment apprendre à questionner donc notre appréhension du monde, à la déconstruire, à la reconstruire ?
Toutes ces interrogations ne renvoient-elles pas en définitive à celle du vivre ensemble, du lien social, de ce qui fait société ? « Où est passée la société  ? » : tel était le titre du dossier de la revue Sciences humaines en novembre 2005. Dans ce contexte général comment les animateurs professionnels réagissent-ils ? Que vivent-ils dans leurs institutions et leurs territoires ? Que signifient pour eux promouvoir l’égalité et la solidarité ? Qu’expriment-ils sur ces sujets ? Qu’est-ce que leurs formations disent ou taisent de tous ces thèmes ?
Je voudrais lancer quelques pistes de réponse qui prolongent l’orientation affirmée lors de l’introduction dans l’ouvrage de l’an passé 4 . Dans ma participation à la lutte pour la définition des problèmes sociaux, je disais alors : « L’opposition … entre dirigeants et exécutants… va concerner tous les champs de la société, toutes les activités humaines et leurs manifestations. Le combat contre toutes

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