Les Bakongo et la pratique de la sorcellerie
152 pages
Français

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Les Bakongo et la pratique de la sorcellerie , livre ebook

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Description

Au Congo, comme dans de nombreux pays d'Afrique, la sorcellerie reste une valeur sûre, y compris pour les Africains qui ont quitté l'Afrique. Il n'y a qu'à voir le nombre de "marabouts" et de "médium" qui proposent leurs services en France et que les occidentaux regardent avec un certain amusement. Le but de ce livre est de montrer d'où vient cette croyance dans la sorcellerie, de montrer à quel point elle est importante au point de provoquer ordre et désordre social.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2006
Nombre de lectures 451
EAN13 9782336261775
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

site : www.librairiehannattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr e.mail : harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296004375
EAN : 9782296004375
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Etudes Africaines Dedicace Avant-Propos Introduction PREMIÈRE PARTIE - Les Kongo, les Bakongo
Chapitre I - Qui sont-ils ? Chapitre II - Structure sociale Chapitre III - Système de parenté Chapitre IV - Mariage et jeu des alliances Chapitre V - Le village Chapitre VI - Le religieux chez les Bakongo
DEUXIEME PARTIE - L’homme dans l’univers Bakongo
Chapitre I - L’homme selon les Bakongo Chapitre II - La maladie chez les Bakongo
TROISIÈME PARTIE - La sorcellerie chez les Bakongo
Chapitre I - Qu’est-ce que la sorcellerie ? Chapitre II - Origine de la sorcellerie chez les Bakongo Chapitre III - Causes de la prolifération de la sorcellerie Chapitre IV - Qu’est-ce qu’un sorcier ? Chapitre V - Champ d’investigation de la sorcellerie Chapitre VI - Modes d’acquisition de la sorcellerie Chapitre VII - Mode de fonctionnement de la sorcellerie Chapitre VIII - La sorcellerie dans le clan. Chapitre IX - Le sorcier est-il conscient de ses actes ? Chapitre X - Par quel moyen les Bakongo découvrent-ils les sorciers (l’ordalie) ? Chapitre XI - Comment se défendre contre les sorciers Chapitre XII - Autres moyens pour lutter contre les sorciers
Conclusion Bibliographie Annexes
Les Bakongo et la pratique de la sorcellerie
Ordre ou désordre social

Gaston M'Bemba-Ndoumba
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen
Déjà parus
Mouhamed Lemine Ould EL KETTAB, Ouadane, port caravanier mauritanien, 2006.
Mouhamed Lemine Ould EL KETTAB, Facettes de la réalité mauritanienne, 2006.
A. C. NDINGA MBO, Introduction à l’histoire des migrations au Congo-Brazzaville. Les Ngala dans la cuvette congolaise. XVII e -XIX e siècles, 2006.
Pierre N’GAKA, Le droit du travail au Congo Brazzaville, 2006.
Doudou SIDIBÉ, Démocratie et alternance politique au Sénégal , 2006.
Pierre Bouopda KAME, La quête de libération politique au Cameroun, 2006.
Amadou BOOKER SADJI, Le rôle de la génération charnière ouest-africaine. Indépendance et développement, 2006.
Baudoin MUBESALA, La religion traditionnelle africaine, 2006.
Ange Ralph GNAHOUA, Aspects politiques et juridiques de la crise du système ivoirien, 2006.
Jean-Marc ÉLA, Anne-Sidonie ZOA, Population et sécurité : les nouveaux enjeux de la fécondité et des migrations africaines, 2006.
Noël LE COUTOUR, L’Afrique noire à l’époque charnière. 1783, du troc à la découverte, 2006.
Frédénc Joël AIVO, Le juge constitutionnel et l’état de droit en Afrique, 2006.
Denise Landria NDEMBI, Le travail des enfants en Afrique subsaharienne : le cas du Bénin, du Gabon et du Togo, 2006.
Djibo HAMANI, Contribution à l’étude de l’histoire des états Hausa, 2006.
Djibo HAMANI, Le sultanat touareg de l’Ayar, 2006.
Pierre NKWENGUE, L’union nationale des étudiants du Kamerun, 2006.
Auguste ILOKI, Le droit des successions au Congo (tome I et II), 2006.
A Gloria Fanny « l’hopitaliste » et à Claire, mes premières lectrices et mes amours
Avant-Propos
En Afrique, la sorcellerie reste une réalité de tous les jours. Elle explique beaucoup de choses, les maladies, la mort, mais aussi beaucoup de petits soucis quotidiens que l’on peut résoudre en agissant contre les influences néfastes.
En Afrique, on ne meurt pas de microbes. La maladie est le fait d’un dysfonctionnement social, c’est-à-dire qu’on devient malade parce qu’on a transgressé les règles de la vie sociale. Du coup, la mort est la conséquence de cette déviance. Pour les Africains, on est malade parce qu’il y a un conflit social entre les gens. Le conflit provoque des frustrations et les frustrations engendrent la maladie. Si celle-ci n’est pas soignée, elle peut entraîner la mort.

Les Africains en général croient à la mort naturelle, mais ils pensent que s’il y a un décès (qu’il s’agisse d’un adulte ou d’un enfant) c’est la sorcellerie qui est responsable, d’où par exemple la grande incompréhension qui existe à propos du SIDA. Pour les Occidentaux et tous ceux qui ont étudié, la maladie a des explications scientifiques (contamination par voie sexuelle, par voie sanguine, contamination mère-enfant) mais bien souvent, en Afrique, le discours est très différent. On parle de sorcellerie, d’où la difficulté qu’il y a à lutter contre cette maladie qui fait tant de ravages.

Dans cet ouvrage, je mettrai donc l’accent sur la sorcellerie parce qu’elle est de toutes les manifestations occultes celle qui provoque le plus de conflits au sein des clans et des lignages, parce que si elle est à l’origine d’un certain ordre social, elle provoque aussi d’une certaine façon un désordre social.

Dans ce travail, il sera question de l’ethnie Kongo, l’un des peuples qui ont le plus influencé l’histoire, les civilisations et la vie économique du Bassin du Congo, depuis la fin du XVème siècle.

Les Kongo peuplent aujourd’hui le nord de l’Angola, le Bas-Zaïre (RDC) et le Sud de la République du Congo. Mes recherches ne concernent pas un territoire aussi vaste. Pour des raisons pratiques et d’objectivité, j’ai travaillé sur les Kongo de la République du Congo, précisément ceux de la région du Pool qu’on appelle les Bakongo. Pour éviter toute confusion terminologique, je précise que le terme Bakongo est utilisé pour désigner plusieurs Kongo. Le terme « Ba » marque le pluriel. Pour le singulier, on utilise le préfixe « Mu » qui se prononce « Mou » et on parle donc de Mukongo, pour désigner une personne seule, un Kongo.

Par commodité d’écriture, j’ai choisi de nommer « Bakongo » toutes les personnes de l’ethnie Kongo qui résident dans la région du Pool.

Ce livre est le résultat d’une longue observation ethnologique menée en pays Bakongo, dont je suis moi-même originaire.
Introduction
La croyance en la sorcellerie, appelée kindoki est presque générale au Congo et plus particulièrement chez les Bakongo.
Elle suscite de nombreux conflits à l’intérieur du clan et entraîne parfois la partition de celui-ci en petits fragments qui conservent des rapports plus ou moins tendus entre eux.

Ce phénomène connu sous le nom de kabana (qui veut dire partage, division) explique la présence de nombreux hameaux minuscules dans la région du Pool. Certains de ces villages abritent moins de deux personnes.

Les querelles émanant de soupçons que l’on porte sur tel ou tel autre membre du clan rendent toute cohabitation impossible.

L’individu qui est qualifié de « sorcier » par la société est souvent contraint de quitter son village natal pour en fonder un nouveau où il vivra avec sa femme, ses enfants et ceux de ses neveux qui n’osent pas l’abandonner.

Tous ces tracas contribuent à l’affaiblissement du groupe clanique, à la désintégration de son unité. Seule la lutte contre la sorcellerie, affirment les Bakongo, peut sauvegarder cette unité perpétuellement menacée. Pour cela, il faut trouver une arme efficace et peu coûteuse. Le féticheur, encore appelé kiwuni étant devenu maître dans l’art de tromper et de fausser, le Mukongo s’est tourné très tôt vers la religion chrétienne dans l’espoir de trouver une solution durable à son problème, à savoir l’élimination radicale de la sorcellerie. Peu à peu, il s’est aperçu que la religion des Blancs n’avait pas assez de force pour annihiler le mal qui le harcèle nuit et jour et qu’il fallait, pour obtenir de bons résultats, renforcer le pouvoir chrétien par une puissance occulte traditionnelle.

Ainsi sont nés, l’un après l’autre, au sein du groupe Bakongo, du fleuve Congo à l’Atlantique, les mouvements religieux syncrétiques. Chose curieuse, les principaux fondateurs de ces mouvements sont pour la plupart d’anciens pasteurs protestants et d’anciens cathéchistes catholiques. Parmi ces « sectes » religieuses, nous pouvons citer : le kimbanguisme, le matswanisme (politico-religieux), le kakisme, le lassysme, le kinkunguna et la croix-koma.

Toutes ces sectes semblent présenter un point commun : la lutte contre la sorcellerie. La création de ces sectes religieuses syncrétiques constitue une réaction contre le christianisme occidental qui ne tient pas toujours compte des réalités africaines.
Les populations christianisées ont l’impression d’être vidées d’elles-mêmes, d’avoir perdu leur personnalité propre. L’église chrétienne les a placées dans un monde psychologique et culturel pour lequel elles ne sont pas faites. Balandier au cours d’une enquête s’entendit, répondre par un prêtre d’une des églises séparées : « la religion chrétienne ne nous convient pas elle nous f

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