Les Bassari du Sénégal à Tambacounda
203 pages
Français

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Les Bassari du Sénégal à Tambacounda , livre ebook

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Description

Les Bassari représentent un des derniers peuples d'Afrique de l'Ouest à avoir conservé tradition et coutumes. Vivant au rythme des rituels saisonniers et des rites de passage, ils perpétuent une vision du monde dans laquelle les hommes communient avec la nature. Mais depuis quelques années, du fait du désenclavement de leur région et de l'intérêt qu'elle suscite chez les touristes, leur société connaît un changement accéléré. Voici une analyse de l'évolution de la communauté bassari installée dans la ville de Tambacounda.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 59
EAN13 9782296713970
Langue Français
Poids de l'ouvrage 16 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES BASSARI DU SÉNÉGAL À TAMBACOUNDA

Une communauté traditionnelle en milieu urbain
Minorités et Sociétés
Collection dirigée par Jacques Barou et Le Huu Khoa


Déjà parus

Marie-Hélène RIGAUD, Enfants de migrants lao, 2010.
Stéphanie MELYON-REINETTE, Haïtiens à New York City. Etre Amérique noire et Amérique multiculturelle, 2009.
Michel BELLIN, Impotens Deus, 2008.
BATTEGAY A., BAROU J., GERGELY A. A., La ville, ses cultures, ses frontières, 2004.
VU-RENAUD Mong Hang, Réfugiés vietnamiens en France ; interactrion et distinction de la culture confucéenne, 2002.
DECROUY Gaëlle, REYNAUD Jérôme, REYNAUD-MAURUPT Catherine, TORRIN Franck, L’exclusion sociale dans les Alpes-Maritimes, 1997.
LASSALLE Didier, Les minorités ethniques en Grande-Bretagne : Aspects démographiques et sociologiques contemporains, 1997.
MIRANDA Adelnia, Migrants et non-migrants : mouvements et enracinements, 1996.
LE HUU KHOA, L’immigration confucéenne en France, 1996.
LE HUU KHOA, Asiatiques en France : les expériences d’intégration locale, 1995.
BAROU Jacques et PRADO Patrick, Les Anglais dans nos campagnes , 1995.
MOUILLAUD-FRAISSE Geneviève, Les fous cartographes, Littérature et appartenance, 1995.
VINSONNEAU Geneviève, L’identité des jeunes en société inégalitaire, le cas des Maghrébins en France, 1995.
BAROU Jacques, La place du pauvre. Histoire et géographie sociale de l’habitat H.L.M., 1992.
LE HUU KHOA, L’interculturel et l’Eurasien, 1992.
GUILHAUME Jean-François, Les mythes fondateurs de l’Algérie française, 1992.
Babacar N’DONG


LES BASSARI DU SÉNÉGAL À TAMBACOUNDA

Une communauté traditionnelle en milieu urbain


Préface de Monique Gessain
Postface de Jacques Barou


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13597-0
EAN : 9782296135970

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Préface Monique GESSAIN
L’étude des migrations bassari vers les villes d’Afrique est aussi ancienne que l’étude des Bassari. Delacour (administrateur à Youkounkoun de 1907 à 1910) a publié une description des Coniagui et Bassari de Guinée et il note que « seuls jusqu’à présent quelques jeunes (Bassari) guidés par des Koniagui ont osé se rendre en Guinée portugaise : ce mouvement une fois amorcé ne peut que se généraliser très vite » (1913, p. 153).
En 1933, Techer confirme que « pendant la période de traite des arachides quelques Bassari vont en Guinée anglaise, d’autres travaillent à la société de cultures à Dialacoto (Tambacounda) ; ce sont ces jeunes gens qui rapportent quelques colliers et menus objets » (p 663). Pendant toute la première moitié du XXe siècle, la masse de migrants coniagui et les quelques Bassari qui les accompagnent sont des vanniers « coupeurs de bambou » tandis que la plantation de sisal de Wassadou fournit du travail (obligatoire) à un certain nombre d’hommes autour des années 1930-1940.
Mais l’histoire évolue. Après le temps des exploiteurs-médecins et des administrateurs des colonies, vint au lendemain de la guerre 1939-1945 le temps des jeunes ethnologues venus de France (en particulier du Musée de l’Homme), des USA ou du Canada. Au cours de la seconde moitié du 20 e siècle, l’étude des migrations garde sa place-en particulier celle des émigrés d’Etyolo à Tambacounda (M. Gessain, 1967, R. Nolan de 1974 à 1987, G. de Crépy en 1979) à côté de l’ethnographie, de la démographie, de l’ethnolinguistique et de la littérature orale, de l’ethnobotanique, de l’ethnozoologie, de l’anthropologie biologique, de la psychologie infantile et de l’onirologie, de l’alimentation, de l’économie, des techniques, des croyances et des rituels, de la musique, du droit foncier … Si ces recherches se poursuivent et s’étendent, à la fin du siècle dernier et au début du siècle actuel, de nouveaux observateurs venus de très près ou de beaucoup plus loin, s’intéressent aussi aux Bassari. Les étudiants de la Faculté de Dakar découvrent un terrain proche (Niang en 1982) tandis que, venu du Japon, S. Yamada étudie depuis 1999, dans un village bassari voisin d’Etyolo, divers aspects de la société bassari (parenté, classe d’âge, chants des masques…). Dans le même temps, un étudiant sénégalais en sociologie, Babacar Ndong, s’intéresse aux migrations de ses voisins bassari depuis 2001, Icyr Di Muro aux croyances surnaturelles, d’autres étudiants au tourisme, aux médias etc. Ces travaux sont dirigés par des enseignants de Dakar, de Nanterre, de saint Denis, de Rouen, de Grenoble, de Turin ou de Rikkyo University.
B. Ndong a réalisé auprès des Bassari de Tambacounda 52 entretiens suivant un guide d’entretien. Il signe sa formation de sociologue, tout en reconnaissant avoir aussi employé la méthode dite de l’observation participante, chère aux ethnologues. Il a de plus interrogé des enseignants, des médecins et des employeurs proches des Bassari. Autre originalité du travail de B. Ndong, ses observations sociologiques en ville ont été complétées par un séjour à Etyolo, à l’inverse de toutes les précédentes enquêtes sur les migrations bassari- entreprises dans la région d’Etyolo et complétées par des enquêtes à Tambacounda. C’est sans doute grâce à ces particularités que sa description de la vie des Bassari est plus complète et détaillée que toutes les précédentes.
Je lui suis reconnaissante de me donner aujourd’hui l’occasion de souligner l’originalité et la qualité de son travail. Celui-ci ne sera certainement pas le denier concernant les migrations des bassari. Nombreux se sont interrogés et s’interrogent encore sur leur rôle dans le devenir de la population dans son ensemble. Aujourd’hui, une question se pose : le développement de Kédougou, devenue capitale de région, des activités minières et du tourisme modifiera-t-il le nombre et les destinations des candidats à la migration et quel sera l’effet de ces migrations sur la vie dans les villages ?



Photographie I : Joueur de flûte bassari (cliché B.Ndong).
Introduction
Ce livre est l’aboutissement d’un travail de recherche de plusieurs années. Nous avons commencé l’étude des Bassari en 2001 alors que nous étions en stage à l’ARD (Agence de Recherche pour le Développement) de Tambacounda sur le Festival des ethnies minoritaires.
Nous nous sommes tout d’abord intéressés aux différents aspects de la culture bassari et particulièrement aux masques qui nous ont toujours fascinés. Cela nous a conduits à assister à plusieurs cérémonies traditionnelles qui se déroulent en ville. Si les Bassari sont nombreux à Tambacounda, ville dont nous sommes nousmêmes originaires et où nous les avons régulièrement côtoyés, une meilleure connaissance de la culture bassari exige du chercheur qu’il se rende dans leur milieu d’origine. Cela nous a amenés en 2002, à nous rendre au pays bassari pour assister à la cérémonie traditionnelle qui symbolise le plus cette société : l’initiation. Ce premier voyage nous a permis de tisser des liens avec la population locale qui nous tenait informés des différentes dates des cycles rituels. L’enclavement du pays bassari peut être une cause de découragement pour un chercheur peu tenace. Nous avons ainsi très souvent dû effectuer certains trajets à pied pour rallier les différents villages.
Nous avons toujours senti la nécessité de tisser des liens d’amitié et de confiance avec les personnes qui ont accepté de répondre à nos questions, qui nous ont accueillis chez elles et dont nous avons partagé la vie quotidienne. Nous nous sommes plongés dans leurs activités quotidiennes.
Nous avons eu la chance de pouvoir établir de très bonnes relations avec les représentants des deux sexes, des jeunes mais aussi des personnes âgées et des chefs coutumiers, aussi bien au village qu’en ville.
Au cours de toutes ces années, nous avons appris des Bassari que la vie reposait sur un système d’échanges permanents entre les humains, mais aussi entre les humains et les ancêtres qui peuplent le monde invisible et veillent sur la société.
Chaque rite commence par un don ou une offrande. Rien

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