Les Beti/Baki au coeur du Cameroun

Christian Mbarga Owono

Description

Cette étude sur le passé des Beti, leurs généalogies et leur système de valeurs présente un microcosme de la société beti dans son ensemble ; elle sera donc une ressource très utile pour qui veut connaître leur histoire, leur mode de vie, leurs rites et leur rôle éminemment important dans le Cameroun moderne.

Sujets

• Sociologie, société et politique
• Civilisation
• Ethnologie
• Anthropologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 04 janvier 2019
• Nombre de lectures: 4
• EAN13: 9782336860282
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 17 Mo

Extrait

christian mBarGa oWono

LITTÉRATURES

ET CULTURES
AFRO-AMÉRICAINES

Les Beti/Baki
au cœur du cameroun
Histoire récente des Betsenga (evondo)
et autres « sanaga »

Les Beti/Baki au cœur du Cameroun
Histoire récente des Betsenga (Evondo)
et autres « Sanaga »
Collection « Littératures et Cultures afro-américaines »

Dirigée par Marie-Rose Abomo-Maurin, Humberto Luiz Lima de Oliveira
et Maurice Amuri Mpala-Lutebele
De plus en plus, le travail sur les littératures et les cultures rapprochent des chercheurs de différents continents, mais la volonté de confronter les savoirs, les études et les productions se fait plus ardente. Si la culture est la somme de tout ce que l’homme crée, de mental, de spirituel et de matériel, dans son processus d’intégration à la nature et de la nature à lui, la littérature apparaît alors comme son lieu de représentation, de conservation, de transmission et même de création, littérature entendue comme englobant « une gamme de grands domaines d’activité intellectuelle ». Devenant ainsi « une propriété spécifique des sciences humaines et sociales », la littérature, dans cette Collection, élargit son sens aux sciences de la nature, sociales, historiques, juridiques, économiques, politiques, etc. Par le choix de ce sens large, Littératures et Cultures afro-américaines offre un cadre approprié à la visibilité des études, des créations…, bref, des œuvres de l’esprit du monde afroaméricain.
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Marie-Rose ABOMO-MAURIN : UY1, CERPY-GIERRA (Cameroun), CELCFAAM (Brésil) ;
Humberto Luiz Lima DE OLIVEIRA : Université d’Etat de Feira de Santana, CELCFAAM (Brésil) ;
Maurice AMURI Mpala-Lutebele : Université de Lubumbashi, CELTRAM (RDCongo), CELCFAAM (Brésil) ;
Celinade Araujo SCHEINOVITZ :, CELCFAAM (Brésil);
Papa Samba DIOP : UPEC, GRELIF, LIS (France) ;
Alice Delphine TANG : Université de Yaoundé 1, Université de Douala (Cameroun) ;
Joseph NDINDA : Université de Douala, CERPY-GIERRA (Cameroun) ; Christian MBARGA : Université St Thomas, New Brunswick, Canada ; Julien KILANGA MUSINDE : Université d’Angers (France).
Alain VUILLEMIN : UPEC, LIS (France).
Françoise UGOCHUKWU : (UK) ;
Takiko NASCIMENTO, CELCFAAM, Université Fédérale de Bahia (Brésil) ; Mihaela CHAPELAN, Université Spiru Haret de Bucarest (Roumanie).
COMITÉ DE RELECTURE
Pour les textes en français : Joseph NDINDA, Julien KILANGA MUSINDE, Marie-Rose ABOMO-MAURIN.
Pour les textes en anglais : Christian MBARGA ; Alès VRABATA ; Françoise UGOCHUKWU.
Pour les textes en portugais : Humberto Luiz Lima DE OLIVEIRA ; Évila DE
OLIVEIRA ; Antonio Gabriel Evangelista de SOUZA et Maria Conceição
COSTA CARVALHO.
Christian MBARGA OWONO

Les Beti/Baki au cœur du Cameroun

Histoire récente des Betsenga (Evondo)
et autres « Sanaga »
© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-16295-9
EAN : 9782343162959
7

DÉDICACE
Je dédie ce livre à mon grand-père Mbarga Bekono Alaga Eyaŋa Mekanda dont les écrits ont allumé un feu en moi, et à notre oncle, Mvogoh Elumat Théophile dont le manuscrit a été l’une des flammes de ce feu.

PRÉFACE

En décidant d’écrire l’histoire d’une famille dont les membres ont été les acteurs de la vie politique du Cameroun, Christian Mbarga n’avait sans doute pas mesuré l’immensité de la tâche qui l’attendait. Heureusement, il s’en est vite rendu compte : la mission qu’il s’est assignée ne pouvait se limiter à quelques personnalités, membres de sa maison. Très vite, le bout d’histoire qu’il tenait s’est révélé chargé d’une plus grande, celle de Beti/Baki, mais également des Ekang, dont les descendants se sont retrouvés dans quatre pays et les îles au large de la Guinée équatoriale. C’est dire que le projet de Christian Mbarga relève de la gageure.
L’introduction à son ouvrage présente de manière méticuleuse sa démarche. En effet, pour un tel projet, il faut remonter aux sources de l’histoire de ce peuple. Or, la quête des origines, dans une société où le mode de communication était essentiellement oral, ne peut que se heurter à de nombreux écueils. Il est impératif de trouver des informateurs encore aptes à restituer ce qu’ils ont entendu ou vécu eux-mêmes. Les versions de la même histoire, souvent multiples, exigent une confrontation des translations… Et ce n’est qu’une partie des obstacles auxquels doit se compromettre l’impétrant fougueux qui s’y attache, dans ce parcours que je qualifie non seulement de scientifique, mais également d’initiatique.
Parler des Beti/Baki, c’est évoquer d’une partie des Ekang, donc d’un groupe humain qui s’étend de la région de la Sanaga, englobe le grand Sud du Cameroun, la Guinée équatoriale, le nord du Gabon, le nord du Congo, les îles au large de Bata. Cette recherche, Christian Mbarga l’entreprend avec passion, détermination, courage, comme le prouve cette posture à la fois offensive et défensive dans l’argumentation de son projet au cours de nos différents entretiens. Il faut connaître son peuple, son histoire, les langues qui sont siennes, les mythes qui le tissent, les croyances qui l’habitent, la vision du monde qui a toujours orienté son existence et fondé les bases de sa sagesse.
Si l’une des interrogations qui sous-tendent l’ouvrage de Christian Mbarga reste le désir de connaître les Ossananga, les Beti, en particulier, et les Ekang, en général, une autre, non moins essentielle, tente de décrypter et de disséquer ce que fut la traversée du Yom mythique : la Sanaga. Les esquisses de réponses glanées auprès des informateurs, dans la tradition orale et, plus tard, dans de textes écrits, constituent cette matière fondamentale à partir de laquelle il ébauche un plan de travail efficace et dont le développement confirme les hypothèses avancées. Les traversées se sont étendues dans le temps, conduites par des pionniers qui ont marqué des générations. Elles ne se sont pas déroulées non plus au même endroit. Les Beti constituent un peuple immense dont les familles et maisons, nombreuses, portent les patronymes de leurs fondateurs et attestent d’une parenté évidente. Des migrations multiples, aux causes diverses, les ont essaimés dans les régions où ils se sont souvent mêlés aux autochtones. Peuple de guerriers, travaillant le fer, l’occupation des territoires, comme plus tard la résistance à la conquête européenne, s’est souvent faite à la force des armes. Ces mélanges n’ont pas manqué d’altérer leurs langues originelles.
Le peuple que Christian Mbarga présente à son lecteur, à travers ses pérégrinations, sa sédentarisation, sa reproduction et ses figures émergentes, subit, comme le Cameroun tout entier, les turpitudes et aléas de l’Histoire. La rencontre avec la colonisation allemande, puis avec l’administration française par le placement sous Mandat (SDN) et sous Tutelle (ONU), modifie en substance la hiérarchie, les mœurs, les usages et pratiques, déstabilisant les Beti et tous les Ekang à qui on impose une nouvelle vision du monde. La séparation forcée, conséquences des décisions étrangères qui se sont partagé le territoire fang-boulou-beti, sans se soucier des populations, l’arrachement aux pratiques ancestrales, l’autorité abusive des diverses nationalités européennes et leurs rivalités, sont cause de meurtrissures incurables.
Ainsi donc, riche de ses trois grandes parties, réunissant elles-mêmes quinze chapitres, la monographie de Christian Mbarga tente l’impossible, à savoir l’exhaustivité. En somme, il ne manque rien, dans cette impressionnante étude, de ce qui fait la fierté et la richesse de ce peuple tant aux niveaux culturel, cultuel, art que littérature. Cependant, ne cesse de retentir le message réitéré de l’auteur, que j’interprète ainsi : que chacun de nous apporte sa contribution à la construction et à l’écriture de l’histoire de nos peuples, car elle est la voie et la voix de notre participation au monde.

Orléans, ce 28/08/2018

Pr Marie-Rose Abomo-Maurin
REMERCIEMENTS

Commencer cette section sans donner gloire au Seigneur Jésus-Christ me semble impossible. Il a rendu cet ouvrage possible !
A mon épouse Marie Solange qui a été un soutien constant par ses encouragements et la responsabilité qui lui incombait de s’occuper de notre famille et de notre foyer pendant mes voyages au Cameroun et en Europe et les nombreuses années où, journées, soirées et fins de semaine, j’étais plongé dans la rédaction de cet ouvrage, à la maison ou au bureau. Merci !
Ma gratitude va ensuite à mon frère Owona