Les freins invisibles à l égalité des chances
196 pages
Français

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Les freins invisibles à l'égalité des chances , livre ebook

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Description

A diplômes et compétences strictement identiques, certains individus ne bénéficient pas des mêmes avantages que d'autres pour accéder à un emploi, à une progression normale dans leur travail ou à un poste de direction. Cet ouvrage dévoile les nombreux mécanismes perceptifs, cognitifs et socio-émotionnels, souvent inconscients et subliminaux, tant du côté de l'évaluateur que du côté de l'évalué, qui constituent des obstacles majeurs à l'égalité effective des chances.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 293
EAN13 9782296695153
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Les freins invisibles à l’égalité des chances
INTRODUCTION............................................................................................................. 9 PREMIÈRE PARTIE : LES NOUVEAUX FREINS À L’ÉGALITÉ DES CHANCES .................................................................................................................... 21 CHAPITRE1 : LES NOUVELLESFORMESDES INÉGALITÉSDESCHANCES.................... 23 Diplômes et compétences identiques, mais destins différents............................. 25 Des inégalités des chances masquées.................................................................. 26 La culpabilisation de l’échec............................................................................... 29 Le poids du passé collectif................................................................................... 32 Les discriminations subliminales........................................................................ 34 L’unanime constat d’échec et la fin d’un rêve................................................... 36 CHAPITRE2 : SOMMES-NOUS TOUSCOMPLICESDES INÉGALITÉSDESCHANCES? ...... 41 Les fardeaux de la naissance............................................................................... 43 Les diplômés pauvres........................................................................................... 44 Menaces sur la matrice républicaine.................................................................. 46 Les obstacles subjectifs invisibles........................................................................ 50 L’égalité des chances entre le discours et les faits.............................................. 51 Les autres inégalités de naissance....................................................................... 54 Les freins invisibles : le social dans l’infiniment petit........................................ 56 DEUXIÈME PARTIE : LES FREINS DU CÔTÉ DE L’ÉVALUATEUR ............. 61 CHAPITRE3 : LESBIAISNÉRÉS PAR LA CATÉGORISATION...................................... 63 La catégorisation de l’environnement et des individus...................................... 65 Besoin d’identité positive et discriminations....................................................... 70 Le biais perceptif d’« assimilation – contraste »................................................. 73 Stéréotypes inconscients...................................................................................... 76 La corrélation illusoire........................................................................................ 82 Stéréotypes inconscients et orientation scolaire................................................. 86 Les facteurs qui diminuent le recours aux stéréotypes dans l’évaluation......... 94 Les effets inconscients de l’apparence physique............................................... 102 CHAPITRE4 : LAPERCEPTION SOCIALE DESCAUSESDELÉCHEC ETDELARÉUSSITE SCOLAIRE ET PROFESSIONNELLE............................................................................... 111 La perception des causes et des responsabilités des échecs.............................. 113 Le biais perceptif d’auto-complaisance............................................................. 115 La mémoire émotionnelle, oubliée mais agissante........................................... 116
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Les inégalités générées par les pratiques éducatives........................................ 119 La théorie du monde juste ou « chacun mérite son sort »................................ 124 La perception sociale des femmes qui réussissent............................................ 125 L’orientation scolaire des filles et des garçons................................................. 128 CHAPITRE5 :LEFFETPYGMALION.......................................................................... 141 L’autoréalisation des prophéties sociales.......................................................... 143 Les préjugés se confirment................................................................................ 144 La perception des causes en fonction des croyances........................................ 146 La perception sélective de l’information........................................................... 147 L’évalué tend à confirmer les préjugés............................................................. 149 L'emprise des émotions sur le jugement........................................................... 151 TROISIÈME PARTIE : LES FREINS DU CÔTÉ DE L’ÉVALUÉ ..................... 155 CHAPITRE6 : LE FARDEAUDOMESTIQUE................................................................. 157 Le sacrifice des études....................................................................................... 160 Le sacrifice de la vie collective.......................................................................... 161 Le sacrifice de la vie professionnelle................................................................. 163 Entre famille et consommation......................................................................... 163 Pourquoi les femmes préfèrent-elles les métiers dits altruistes ?..................... 165 Quels liens entre féminisation et dévalorisation d’un métier ?........................ 166 CHAPITRE7 : L’INTÉRIORISATIONDE«LINRIORITÉ»SOCIALE........................... 169 La pression scolaire........................................................................................... 171 La souffrance de ceux qui décrochent.............................................................. 172 L’adhésion de la victime aux stéréotypes.......................................................... 174 La valorisation du groupe dominant................................................................. 175 CHAPITRE8 :EMOTIONSET INÉGALITÉSDESCHANCES............................................ 177 L’obstacle des réactions émotionnelles............................................................. 179 Une éducation émotionnelle différenciée.......................................................... 181 Contrôle émotionnel et catégories socioprofessionnelles................................. 183 Les méfaits de la timidité................................................................................... 186 Les effets de la confiance et de l’estime de soi.................................................. 187 CONCLUSION............................................................................................................ 189 RÉFÉRENCESBIBLIOGRAPHIQUES............................................................................. 191
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Introduction
Fut une période, pas très lointaine, où les emplois les plus qualifiés, les fonctions les plus convoitées et les carrières les plus prestigieuses étaient très peu accessibles aux femmes, aux personnes issues des classes populaires et aux individus issus de l’immigration parce que ni les unes ni les autres ne détenaient les titres scolaires et les diplômes requis d’un enseignement qui leur était très largement fermé.Durant cette très longue époque, les débats passionnés concernant le problème politique de l’égalité des chances entre les citoyens se centraient essentiellement sur l’exigence d’une démocratisation de l’enseignement secondaire et supérieur par leur gratuité et leur implantation dans la totalité du territoire. L’exigence était donc l’ouverture de l’enseignement secondaire général à tous.De nos jours, même si elle est considérée comme relative selon des chercheurs en sciences sociales, la démocratisation de l’enseignement secondaire et dans une moindre mesure de l’enseignement supérieur est réelle et a profondément changé la donne. Les filles ont été les premières bénéficiaires de ce processus dès la période d’après guerre et, avec l’instauration du collège unique en 1975, les élèves issus des couches populaires ont à leur tour accédé massivement à l’enseignement secondaire. Les années quatre vingt ont connu ce qu’on a appelé une massification de l’enseignement supérieur dans les universités qui a bénéficié là encore aux filles en premier (elles représentent aujourd’hui 56 % des étudiants), aux élèves des milieux populaires et aux citoyens issus de l’immigration récente ensuite bien que de manière relative. Or, cette large ouverture de l’enseignement général secondaire et universitaire aux catégories de personnes naguère exclues, n’a pas permis pour autant un accès proportionnel aux emplois, aux fonctions et aux carrières correspondants. Lourdes déceptions et grandes désillusions ont mis un frein brutal aux espoirs des nouveaux élus de l’école républicaine et, au-delà, à une espérance politique nationale.En effet, depuis le milieu des années quatre vingt dix, on a progressivement commencé à constater ici ou là que des diplômés, notamment des femmes et des personnes issues de l’immigration récente (le sexe et l’ethnie étant davantage visibles que l’appartenance socio-économique) se heurtent, souvent sans s’y attendre, à de nombreux obstacles pour occuper les emplois promis ou pour progresser normalement dans leur travail. Si la non progression dans la carrière, le non accès aux postes de direction, le travail à mi-temps et des salaires inférieurs à ceux des hommes concernent notamment les femmes, pour les diplômés issus de l’immigration récente, c’est très tôt, au niveau même de la porte de l’entreprise, que se termine leur longue quête d’une promotion sociale
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longtemps rêvée par toute une famille qui n’a pas ménagé sa peine pour la réussite scolaire. Aujourd’hui, la problématique de l’égalité des chances concerne toujours la réussite scolaire qui demeure sensible aux appartenances sociales mais elle s’est élargie, et c’est nouveau, à l’accès aux emplois, à l’égalité des salaires et à l’accès aux postes à responsabilité pour des diplômés nouveaux de par leurs appartenances de naissance.Cette nouvelle inégalité des chances concerne les filles au niveau de l’orientation (dès la quatrième année de collège) qui leur est très défavorable, et les jeunes femmes, qu’elles deviendront, au niveau de l’accès à des carrières normales et à des fonctions valorisées. La nouvelle inégalité des chances concerne aussi les individus issus des couches populaires et notamment ceux d’entre eux qui sont aussi issus de l’immigration récente, non européenne. La thèse qui est développée ici est qu’une partie non négligeable de ces inégalités des chances nouvelles est due non pas à des attitudes discriminatoires volontaires et délibérées qui hélas existent, mais aux processus mentaux inconscients liés aux croyances anciennes, aux jugements a priori et surtout aux rapports sociaux récents et anciens inscrits dans l’esprit des personnes, évaluateurs mais aussi évalués, sous forme de jugements hâtifs et d’affects négatifs spontanés difficilement contrôlables parce que difficilement accessibles à la claire conscience. L’objectif est de dévoiler ces mécanismes insidieux et subliminaux en s’appuyant sur les recherches les plus récentes notamment en psychologie sociale expérimentale. Ce serait une erreur de nier la réalité de la démocratisation de l’enseignement secondaire et dans une moindre mesure l’ouverture de l’enseignement supérieur universitaire à de larges catégories sociales. Toutefois, l’examen de la situation actuelle conduit à l’étonnant constat d’une répartition non homogène dans les différentes filières de l’enseignement secondaire et supérieur selon le sexe et les appartenances sociales et ethniques des élèves mais aussi d’une inégalité considérable devant l’accès aux emplois les plus qualifiés et face aux perspectives de carrière pour des candidats dotés des mêmes qualifications et diplômes mais différents de par les appartenances sexuelles, sociales et ethniques d’autre part.Cette démocratisation a ainsi produit de nombreuses situations où des individus dotés de diplômes scolaires de haut niveau et de compétences reconnues se trouvent dans des conditions professionnelles très en dessous de leurs qualifications ou sont purement et simplement écartés du marché de l’emploi.Cela frappe de manière générale de nombreux citoyens mais concerne de manière plus importante les femmes et les citoyens issus de milieux populaires et/ou de l’immigration, celles et ceux à qui un patrimoine culturel et économique fait défaut.Aun destin figé à la naissance du fait de différentes appartenances sociales, s’est substitué un destin, presque toujours figé, mais longtemps après la naissance, à la suite de nombreux espoirs alimentés par de joyeuses réussites comme leBac, la Licence et parfois le Master, suivis de douloureuses déceptions qui se succèdent dès le premier pas
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