Les lieux pour jeunes enfants et parents
108 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Les lieux pour jeunes enfants et parents , livre ebook

-

108 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Les lieux qui accueillent des jeunes enfants avec l'un de leurs parents, ou avec un autre adulte familier, se sont développés dans de nombreux pays depuis les années 2000. Généralement gratuits, ils ont différentes configurations et dénominations. Leurs objectifs croisent prévention, promotion de la socialisation des enfants et de l'accompagnement des parents, et enfin développement du lien social. La place importante de ces espaces particuliers nécessite en effet de mieux connaître leurs fonctionnements, leurs pratiques, leurs enjeux ainsi que les défis qui se posent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2017
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336789972
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture

Cover

4e de couverture

Cover

Titre

 

La Revue Internationale
de l’Éducation Familiale

N°40, 2016

 

 

 

 

 

Les lieux pour jeunes
enfants et parents

Expériences internationales

 

 

 

 

Dossier coordonné par :
Sylvie Rayna, Tullia Musatti
et Michel Vandenbroeck

 

 

 

 

 

 

 

Image 2

Copyright

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© L’Harmattan, 2017

5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr

diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-78997-2

 

Notes de lecture

Familias y Menores. Retos y propuestas pedagógicas (2014).
Cánovas, Paz et Sahuquillo, Piedad (Coord.).
Valencia : Ed. Tirant Humanidades.

La participación de las familias en la educación escolar (2014).
Ministère de l'Education, de la Culture et du Sport. Conseil scolaire de l'Etat. Madrid (Espagne) : Secrétariat général technique. Direction générale de la documentation et des publications.

Les thérapies de couple et de la famille. Modèles empiriquement validés et applications cliniques (2016).
Nicolas Favez et Joëlle Darwiche (Éds.). Bruxelles : Mardaga.

La revue internationale de l’éducation familiale fait partie :

– du catalogue de prêt numérique de l’Harmathèque (e-books) www.harmatheque.com/

– du portail de revues électroniques en Sciences humaines et sociales CAIRN

http://www.cairn.info/revue-la-revue-internationale-de-l-education-familiale.htm

Table contents

 

International Review
of Family Education
N°40, 2016

Meeting centers for parents and young children :
international experiences

Table contents

Special issue

 

Book reviews

Familias y Menores. Retos y propuestas pedagógicas (2014).
Cánovas, Paz et Sahuquillo, Piedad (Coord.).
Valencia : Ed. Tirant Humanidades.

La participación de las familias en la educación escolar (2014).
Ministère de l'Education, de la Culture et du Sport. Conseil scolaire de l'Etat. Madrid (Espagne) : Secrétariat général technique. Direction générale de la documentation et des publications.

Les thérapies de couple et de la famille. Modèles empiriquement validés et applications cliniques (2016).
Nicolas Favez et Joëlle Darwiche (Éds.). Bruxelles : Mardaga.

Éditorial

Le dernier numéro de la RIEF dédié à la petite enfance remontait à 2012. Le comité scientifique s’est donc réjoui de la proposition faite par Sylvie Rayna (Université Paris 13 Sorbonne), Tullia Musatti (Université de Rome) et Michel Vandenbroeck (Université de Gand) de coordonner un dossier intitulé Les lieux pour jeunes enfants et parents : expériences internationales. Avec les articles qui le composent, la RIEF élargit son rayonnement en publiant pour la première fois des études réalisées par des chercheures d’Australie et du Japon.

Les lieux d’accueil, de rencontres et d’échanges pour les enfants et les parents existent dans de nombreux pays. Leur place n’a cessé d’augmenter depuis les années 1980 où ils ont fait leur apparition, la décennie 1990 où l’on a assisté à leur progression et, en ce début de 21ème siècle, où ils se déploient dans un grand nombre de territoires. Pour ce qui concerne la France par exemple, la Caisse Nationale des Allocations Familiales soutient particulièrement les Lieux d’Accueil Enfants Parents (LAEP) afin de multiplier les occasions de jeux visant l’éveil et la socialisation des jeunes enfants, les possibilités d’échanges pour les parents, ainsi que les liens partenariaux entre les professionnels des différentes institutions. Les LAEP se sont développés sous des formes mobiles afin de faciliter leur accessibilité aux familles isolées, notamment celles habitant les espaces ruraux. Depuis la loi de refondation de l’école de 2013, Les LAEP font partie prenante des dispositifs de scolarisation des enfants de moins de trois ans. Leur implication conduit à des évolutions notables en termes de partenariats interinstitutionnels, d’approches de l’accueil des très jeunes enfants à l’école par les enseignant.e.s et les cadres de l’Éducation Nationale, de travail avec les parents, de reconnaissance de leurs voix et de leur pouvoir d’agir dans la Cité mais aussi, d’identification des limites et des freins existants.

Du fait de leurs enjeux et de leur croissance exponentielle due notamment au soutien des politiques publiques pour la petite enfance, ces lieux destinés aux enfants et aux parents méritaient donc d’être examinés dans leurs modalités de fonctionnement et leurs dynamiques. Soutenir la circulation des connaissances sur cet objet particulier supposait de cerner ce qu’y vivent les enfants, les professionnelles, les parents et les autres participant.e.s. C’est ce que les six articles du dossier permettent d’approcher, en offrant à la fois une vision de la variété des offres dans différents pays et des constantes qui les caractérisent.

Que les lieux d’accueil et d’échanges pour les enfants et les parents se situent en Europe, en Australie ou au Japon, un principe commun se dégage, celui de la gratuité et de l’accueil fondé sur l’hospitalité offerte à toutes les familles afin de favoriser les échanges et les moments de partage tant entre les enfants qu’entre les adultes. Sur tous les territoires apparaît l’importance de créer des liens dans des espaces de vie nouveaux ou bouleversés par de constantes évolutions. Cet objectif s’avère crucial à la période de la petite enfance alors que les familles sont de plus en plus nombreuses à vivre l’expérience de la mobilité et à se confronter au risque d’isolement.

Dans leur introduction, les auteur.e.s du dossier brossent l’historique de ces lieux d’accueil et d’échanges dans différents contextes en soulignant notamment les tendances des études précédentes qui montrent la valorisation de l’approche clinique basée sur un discours psychologisant ou le poids des idéologies néolibérales du soutien à la parentalité. Cependant, en repérant aussi la diversification des références théoriques – celles du travail social ou de la pédagogie sociale par exemple – leur propos souligne le renouvellement des approches et des pratiques. En accédant par des méthodes qualitatives au fonctionnement de ces lieux d’accueil et de rencontre pour les enfants et les parents, en analysant les discours produits dans différentes sphères, les études exposées dans ce dossier montrent que ces structures s’inscrivent dans une logique d’inclusion sociale et d’équité en offrant des formes de soutien de type informel.

Outre les six articles et le texte d’introduction de ce dossier, ce numéro 40 intègre trois notes de lecture.

Deux d’entre elles, proposées par deux chercheures de l’Université de Malaga, permettront à des lecteurs et lectrices francophones de découvrir des ouvrages de référence publiés en Espagne. La première – réalisée par Teresa L. Linde Valenzuela sur l’ouvrage Familias y Menores. Retos y propuestas pedagógicas coordonné par P. Cánovas et P. Sahuquillo montre le dynamisme de la recherche en Éducation Familiale sur des thématiques telles que la diversité des configurations familiales, les stratégies d’interventions socioéducatives mobilisées dans le travail avec les familles et les enfants, les approches des violences familiales. En explorant la complexité que les technologies numériques introduisent en éducation familiale, certaines études permettent de prolonger une réflexion abordée dans le numéro 36 de la RIEF.

La seconde note de lecture, écrite par Marie-Carmen Aguilar s’intéresse aux travaux regroupés dans l’ouvrage La participación de las familias en la educación escolar publié par le Conseil scolaire de l’État de Madrid. Elle offre un important panorama sur les politiques publiques concernant la place des familles dans l’éducation scolaire depuis que la participation familiale est devenue un droit et une responsabilité individuelle, mais aussi un besoin social.

Enfin, Véronique Rouyer (Université de Bordeaux) présente dans une troisième note de lecture l’ouvrage coordonné par N. Favez et J. Darwiche intitulé Les Thérapies de couple et de la famille. Modèles empiriquement validés et applications cliniques. Elle souligne tout l’intérêt des différents chapitres rédigés par des spécialistes européens, américains et australiens sur les méthodologies de thérapies, essentiellement systémiques et cognitivo-développementales, pour découvrir les prises en charge spécifiques à l’enfance, à la période de l’adolescence ou à celle de l’âge adulte. Ce texte signale l’importance de continuer à développer les travaux sur les thérapies notamment pour mieux documenter leur validation empirique selon les contextes culturels de leur élaboration et de leur application.

On peut donc se réjouir des échanges qui auront lieu sur ces travaux, ainsi que sur d’autres études récentes, à l’occasion du XVIIème congrès de l’Association Internationale de Formation et de Recherche en Éducation Familiale (AIFREF)1 qui se tiendra en mai 2017 à Prague sur le thème « La qualité de vie de l’enfant aujourd’hui ».

Véronique Francis2


1 Site du XVIIème congrès de l’Association Internationale de Formation et de Recherche en Éducation Familiale (AIFREF), Prague 18-20 mai 2017, http://www.aifref2017prague.cz/

2 Directrice de Publication de la RIEF, Chercheure au CREF Université Paris Nanterre/Équipe Éducation Familiale et Interventions socioéducatives auprès des Familles, Espé CVL, Université d’Orléans, France.

Croisements de regards et de voix
Présentation du dossier

Sylvie Rayna1, Tullia Musatti2et Michel Vandenbroeck3

Les lieux qui accueillent simultanément des jeunes enfants avec un de ses parents (généralement la mère) ou avec un autre adulte familier (grand-parent, assistante maternelle, etc.) se sont développés récemment, bien après les crèches, ici et là dans le monde. Ce sont des espaces où les enfants viennent jouer – les propositions peuvent varier selon les lieux – tandis que les adultes qui les accompagnent sont également accueillis selon diverses modalités. Ils peuvent être fréquentés régulièrement ou pas, en fonction de l’intérêt qu’y trouvent les adultes, pour eux-mêmes et pour les enfants qu’ils accompagnent. Ces lieux sont généralement gratuits, l’entrée est libre, sans inscription, certains d’entre eux pouvant cependant être plus structurés. Souvent, ils imposent une limite d’âge pour les enfants, qui peut considérablement varier d’un pays à l’autre mais également à l’intérieur d’un même pays. Dans la plupart des cas, ils visent surtout l’âge préscolaire et le plus souvent ce sont les enfants âgés d’un à trois ans qui les fréquentent. La plupart du temps ces lieux se présentent avec les objectifs de leurs créateurs ou financeurs. Ces objectifs, pouvant se mêler, vont de la prévention des troubles relationnels à la promotion de la socialisation des enfants et du soutien à la parentalité au développement du lien social. Pour autant, cela ne nous éclaire pas nécessairement sur ce qui s’y passe réellement, sur la nature des expériences qui s’y produisent, sur les processus qui s’y développent, ni sur le sens qu’ont ces lieux pour les personnes qui y sont accueillies.

Encore mal connus, les lieux d’accueil pour enfants et parents sont, dans certains cas, peu accessibles aux chercheur.e.s. La littérature scientifique montre en effet que si les divers modes de garde – d’accueil, dit-on aujourd’hui – de la petite enfance ont fait l’objet de nombreuses études, peu d’investigations porte encore sur ces lieux qui n’ont pas de fonction de garde puisque les enfants viennent toujours accompagnés. Or, depuis les années 2000, ils se sont multipliés en Europe et sur d’autres continents et cela, selon différentes configurations et dénominations. Ce phénomène mérite que l’on en comprenne les raisons et que des connaissances se construisent sur ces espaces particuliers, leurs organisations et fonctionnements, leurs professionnels et leurs pratiques. Que font les enfants et que vivent-ils, eux et leurs accompagnateurs et accompagnatrices ? Que s’y joue-t-il ? Comment et pourquoi ? Quels en sont les enjeux et défis ? Quelles sont les spécificités du travail des personnels ?

En France, on dispose de témoignages des créateurs des deux premiers « lieux d’accueil enfants-parents » (LAEP), d’orientation psychanalytique, qui précisent leur signification dans le contexte sociétal des années 1970-80 (Dolto, 1981, 1985 ; IRAEC, 1992) et d’enquêtes particulièrement intéressantes sur le développement de ces lieux inédits, réalisées par deux sociologues : Gérard Neyrand, sur ceux qui ont suivi la piste ouverte par la Maison verte (1995) et Bernard Eme (1993), sur des lieux qui se sont davantage inscrits dans des logiques d’inclusion sociale. Dans les publications plus récentes émanant de professionnel.le.s de ces lieux, dominent une approche clinique et une rhétorique du symptôme (par exemple : Malandrin et Schauder, 2009 ; De Gandt-Gauliard et Turcanu, 2013 ; Olivier, 2012). Dans le contexte d’une « gouvernance par la parole » (Memmi, 2003) donnant la part belle à un discours « psy » qui s’est massifié (Castel et Le Cerf, 1980 ; Mehl, 2003), une enquête nationale sur les LAEP (financée par la Caisse Nationale d’Allocation Familiale – CNAF) a pourtant mis en évidence une diversification des références théoriques et une transformation des pratiques (Scheu et Fraïoli, 2010) qu’il importe de rendre plus visibles. Et ce, d’autant que des évolutions similaires s’observent ailleurs, par exemple en Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique, comme l’a montré une recherche de la Fondation Roi Baudouin et de l’ONE sur les « lieux de rencontre enfants et parents » (ONE, 2013).

En communauté néerlandophone de Belgique, les « lieux de rencontre parents et enfants », plus récents qu’en France ou qu’en Italie, ont été peu théorisés et quand c’est le cas, ils le sont comme des lieux qui, à l’encontre d’une idéologie néolibérale du soutien à la parentalité – idéologie qui tend à individualiser la responsabilité parentale – se veulent être des lieux d’interdépendance et donc de partage de la responsabilité parentale, des lieux de transition entre la sphère publique et la sphère privée. Cette théorisation se réclame peu de la psychologie, mais de théories du travail social, plutôt anglophones (les social work theories, par exemple les travaux de Roose et De Bie, 2003 ; Lorenz, 2005) et de la pédagogie sociale (Cameron et Moss, 2011). Le recours aux sciences de l’éducation s’y adjoint aux analyses sociétales (Vandenbroeck, Boonaert, Van der Mespel et De Brabandere, 2009 ; Vandermespel, 2009).

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents