Les Malinké du Konkodugu (Mali)
326 pages
Français

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Les Malinké du Konkodugu (Mali) , livre ebook

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Description

Ecrit à partir des notes consignées pendant près de trente années par le père Gabriel Cuello, Les Malinké du Konkodugu cherche à présenter dans ses aspects les plus quotidiens la vie traditionnelle d'un groupe habitant la région sud-ouest du Mali. L'ouvrage aborde la vie communautaire des hommes (éducation, mariage, rituels...), leurs relations au monde et aux forces (génies, ancêtres...), leur religion et leurs croyances. Un témoignage précis sur une culture en voie de disparition.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2005
Nombre de lectures 176
EAN13 9782336271576
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Tropiques entre mythe et réalité
Collection dirigée par Yves Monnier
Dans le long face à face pays du nord / pays chauds , hommes de Dieu, hommes de sciences, hommes d’affaires, hommes de guerres décriront chacun à leur manière et selon une sensibilité qui leur est propre le milieu tropical.
Terres d’abondance pour les uns, terre de désolation pour les autres, les Tropiques sont pour tous des lieux énigmatiques à décrypter. Sans formation particulière, sans méthodologie, bardés de préjugés, beaucoup de voyageurs renverront une image trop souvent déformée des sociétés et de l’environnement qu’ils découvrent.
Parallèlement à ce foisonnement d’informations plus ou moins fantaisiste, un corpus de connaissances établi par des spécialistes des sciences de la Nature et des sciences de l’Homme révèle progressivement toute la complexité du monde des Tropiques.
Lire ou relire les textes qui ont jalonné cette aventure, poser un regard nouveau sur les hommes qui ont participé à ce mouvement, donner la parole à tous les acteurs, mesurer l’apport positif de chacun à la connaissance des Tropiques, tels sont les objectifs de cette collection.
Déjà parus
Gabriel ROUGERIE, A l’aube de la géographie africaniste, 2004.
Jacques DAGET, Des bords de Loire aux rives du Niger, 2003.
Gabriel ROUGERIE, De rail en pistes, vers le tournant, ou comment un petit aquitain accéda au statut de « colonialiste », 2002.
Sophie DULUCQ, Journal du Soudan, 1999.
Martine BALARD, Dahomey 1930 : mission catholique et culte vodoun, 1999.
André MARCHAL, Souvenirs d’un Sahélien, 1999.
C. CAUVIN, E. CORTIER, H. LAPERRINE, La pénétration saharienne (1906), 1999.
Yves MONNIER, L’Afrique dans l ‘imaginaire français, 1999.
Georges MAZENOT, Evaluer la colonisation, 1999.
Victor ADOLPHE MALTE-BRUN, Au lac Tchad entre 1851 et 1856, 1999.
Les Malinké du Konkodugu

Gabriel Cuello
loïc Robin
© L’Harmattan, 2005
9782747582261
EAN : 9782747582261
Sommaire
Les Tropiques entre mythe et réalité - Collection dirigée par Yves Monnier Page de titre Page de Copyright Avant-propos Aperçu historique PREMIERE PARTIE - Maningala, chez les Malinké
LA PAUVRETÉ Chapitre I - L’ENFANT Chapitre II - LA CIRCONCISION ET L’EXCISION TRADITIONNELLES Chapitre III - LA FEMME MALINKÉ Chapitre IV - L’HOMME MALINKÉ Chapitre V - QUELQUES RITUELS Chapitre VI - MOXOYA, LA POLITESSE Chapitre VII - BUNYA : LE CADEAU, LE RESPECT Chapitre VIII - XUMO, LA PAROLE
DEUXIEME PARTIE - Duniya, le monde
DUNIYA BARKOLU, LES FORCES DU MONDE Chapitre IX - SIIBO, LES REVES Chapitre X - LA MALADIE Chapitre XI - LES MORTS Chapitre XII - NYAMO, L’ENERGIE NOCIVE Chapitre XIII - LA CHASSE Chapitre XIV - IRO, LES ARBRES Chapitre XV - SANO, L’OR Chapitre XVI - LES ESPRITS JINÉ ET GOTTO
TROISIEME PARTIE - Tuntigiya, la religion traditionnelle
LE BIEN DE LA COMMUNAUTE Chapitre XVII - TANA, LES INTERDITS Chapitre XVIII - SUBAXO, LES SORCIERS Chapitre XIX - LE FETICHE NAMA Chapitre XX - LA DIVINATION Chapitre XXI - TAFO, LES AMULETTES Chapitre XXII - SARAXO, LE SACRIFICE-OFFRANDE Chapitre XXIII - HADAMADIN, LES FILS D’ADAM
CONCLUSION ANNEXES LEGENDES ET AUTRES HISTOIRES... Bibliographie
Ce livre doit beaucoup à l’aide et la générosité de quelques personnes. Les auteurs tiennent donc à remercier vivement Franck Muller, initiateur et soutien technique du projet, Erwan Cheminel, pour ses corrections et ses remarques, Régis Groleau, pour la journée à la bibliothèque du musée de l’Homme, Guillain Radius, pour ses recherches éditoriales, Catherine Hoare, Rémi Jobard et Yves Monnier, pour leur minutieux et patient travail de relecture. Merci enfin à Sophie Robin-Revest, sans qui ce livre n’aurait pu être écrit.
Avant-propos
Les notes qui ont servi à écrire ces pages n’étaient pas destinées à être publiées. Arrivé à Guéné-Goré, un village du Konkodugu au Mali, en 1972, je rencontrai à Dombiya un homme d’une cinquantaine d’années qui m’affirma qu’il ne pouvait se convertir au christianisme puisqu’il devait faire des sacrifices à ses parents morts. Je décidai alors d’entreprendre une étude du sacrifice malinké sous toutes ses formes : saraxo, solo, jalanno, solomi et sela, et me rendis compte qu’il s’agissait d’offrandes, comme il nous arrive d’offrir des fleurs à des parents morts en signe d’amour filial. Je découvrais un monde à part. Il me passionna.
Je continuais donc mes recherches. Deux soucis m’animaient : connaître la mentalité de ces hommes et recueillir ce qui était en train de disparaître avec la mort des anciens. Aussi, pendant des années, ai-je vécu avec les vieux malinké nobles, forgerons et griots, enregistrant sur mon magnétophone les paroles et parfois les secrets de mes amis Bafamalé, Kanku Mady et Julaxe, aujourd’hui disparus. Pour tout ce qu’ils m’ont donné, qu’ils soient ici remerciés.

En 1997, le conseiller régional de la Coopération Française à Kayes, Franck Muller, prit connaissance de mes notes lors de ses nombreux passages à la mission de Kassama (il finançait mes projets de pistes rurales). Ayant l’idée d’éditer ces recherches, il me demanda s’il pouvait envoyer quelqu’un afin d’évaluer et d’organiser le travail. En 1998, il rencontra Loïc Robin, qui, intéressé par mes notes, passa deux mois à Kassama pour lire l’ensemble des études et se familiariser aux divers aspects de la culture des Malinké. Nous discutâmes du projet et de l’orientation générale à donner au livre. Il nous fallut faire des choix : publier un travail anthropologique pour les chercheurs avec les formules en langue malinké ou s’adresser à un plus large public ? Comment définir un plan d’ensemble tenant compte de la diversité des notes et des études que j’avais parfois commencé à composer ? Et que faire du petit travail historico-légendaire qui s’appuyait sur des recherches faites aux Archives Nationales de Bamako, sur des lectures personnelles, sur des légendes et des traditions orales que j’avais moi-même recueillies ?

Afin d’organiser notre travail, nous nous proposâmes de faire trois parties : - Maningala, chez les Malinké ; - Duniya, le monde ; - Tuntigiya, la religion traditionnelle.
Restait à écrire les études et à les ordonner selon le plan auquel elles devaient se soumettre, clarifier et réactualiser certaines analyses, traduire de nombreux passages et formules. Tout cela constituait comme un puzzle dont nous nous étions donné l’image générale. Loïc y travailla deux ans.

L’intention de ce livre est de faire connaître ce qu’a pu être la culture traditionnelle des Malinké, aujourd’hui presque disparue. Un exemple : de plus en plus, aux moments des kun-li (cérémonies d’imposition du nom à l’enfant qui vient de naître) ou des enterrements, tout se fait en arabe par la récitation des sourates du Coran. Une fois, par curiosité, je récitai, lors d’un kun-li se déroulant dans un village complètement islamisé, les formules de bénédiction des anciens malinké. Tout le monde se mit à rire, car ces formules étaient devenues païennes !
Père Gabriel CUELLO
Aperçu historique 1
Les Malinké constituent un groupe homogène de populations dans les régions est des Républiques de Guinée et de Gambie, forment des minorités importantes dans le sud de la République du Sénégal et le nord-ouest de la Côte d’Ivoire, et se regroupent en une grande communauté localisée au sud-est et au sud-ouest de la République du Mali, dans la région de Kayes, la « première région » du Mali, sans doute dénommée ainsi parce que c’est par là que commença la colonisation. Ils y occupent les cercles 2 de Kangaba, Kita, Bafoulabé et Kéniéba, même s’ils ne constituent pas à eux seuls l’ensemble des habitants de cette région. On y rencontre en effet des Peuls, des Diakanga, des Maninga-Moris, des Dialonké, quelques Bambara, des représentants des diverses ethnies du Mali (pour la plupart commerçants ou cadres de l’administration) et quelques ressortissants de pays voisins. Dans cette zone, pourtant, se trouve une forte densité de Malinké. C’est une population constituée en majeure partie d’agriculteurs sédentaires qui pratiquent l’élevage mais également la pêche, le commerce, l’artisanat et l’orpaillage.

Le groupe particulier auquel s’intéresse notre recherche vit dans le cercle de Kéniéba. Si nous parlons du Konkodugu, c’est parce que c’est là que nous avons mené, pendant 41 ans, nos enquêtes et entretiens.

Au nord-est du cercle, les falaises du Tambaoura, prolongements de la chaîne du Fouta-Djalon, forment un ensemble de petites montagnes, de collines et de plateaux qui surplombent les vastes plaines s’étendant vers le sud. C’est cet ensemble d’escarpement

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