Les minorités, un défi pour les États
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Description

Dans tout État, les minorités peuvent être perçues comme une menace pour l’unité nationale. Les questions posées par l’existence de minorités sont d’autant plus complexes que différents types de minorités ont émergé au cours de l’histoire, et ont émis des revendications diverses.

Tous les États européens ont été confrontés à la question des minorités au cours de leur histoire, et le sont encore aujourd’hui. C’est pourquoi ce colloque organisé par l’Académie royale de Belgique sur les minorités prend pour champ d’étude le continent européen.

Afin de cerner une problématique encore plus précise, le colloque se penche sur les catégories de minorités qui, d’hier à aujourd’hui, ont été perçues comme des défis pour l’intégrité territoriale ou la cohésion politique des États. Au cours de trois parties successives, les thèmes suivants sont examinés : l’émergence historique des différents types de minorités en jeu, les principaux courants de pensée qui structurent en Europe le débat sur les minorités, et enfin les réponses apportées à cette question par divers États européens ou institutions internationales.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782803102938
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES MINORITÉS, UN DÉFI POUR LES ÉTATS
LES MINORITÉS, UN DÉFI POUR LES ÉTATS
Actes du colloque des 12 et 13 mai 2011
organisé au Palais des Académies, à Bruxelles par l’Académie royale de Belgique et l’Union Académique Internationale


Franz Bierlaire – Antonella Capelle-Pogacean – Vincent de Coorebyter – Francis Delpérée – Édouard Delruelle – Kris Deschouwer – Ralph Grillo – Matti Klinge – Sebastiano Maffettone – Paul Martens – Marco Martiniello – Francesco Palermo – Julie Ringelheim – Jean-Claude Scholsem – Jan Velaers
Classe des Lettres
Académie royale de Belgique
Académie royale de Belgique
rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique
www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique
ISBN 978-2-8031-0293-8
© Académie royale de Belgique
Mémoire de la Classe des Lettres
Collection in-8°, série iv
Tome i , n° 2084
Diffusion
Académie royale de Belgique
www.academie-editions.be
Crédits
Conception et réalisation : Laurent Hansen et Grégory Van Aelbrouck, Académie royale de Belgique
Publié en collaboration avec :
L'Aurore - Editions numériques
rue de Verlaine, 12 - 4537 Seraing-le-Château (Belgique)
contact@laurore.net
www.laurore.net
Informations concernant la version numérique
ISBN 978-2-87569-004-3

A propos
L’Aurore est une maison d’édition contemporaine, intégrant l’ensemble des supports et canaux dans ses projets éditoriaux. Exclusivement numérique, elle propose des ouvrages pour la plupart des liseuses, ainsi que des versions imprimées à la demande.
Jean-Claude Scholsem
Académie royale de Belgique - Université de Liège
Introduction
1/ L’Académie royale de Belgique s’est lancée un défi : organiser un colloque international sur les minorités. Elle le fait en étroite conjonction avec l’Union Académique Internationale dont la 85 e session vient de se clôturer.
Pourquoi utiliser le mot « défi » ? Le sujet des minorités n’est-il pas, depuis plus de deux décennies au moins, discuté, analysé et débattu à n’en plus finir ?
Et pourtant, le problème est et reste là, de plus en plus à l’avant-plan. Depuis 1989, avec la chute du mur de Berlin et plus encore depuis les attentats du 11 septembre 2001. Il reçoit un nouvel élan des révolutions jalonnant le printemps arabe.
Depuis lors, la problématique minoritaire taraude. Elle s’étale aux premières pages de l’actualité lorsque, en quelques semaines, Mme Angela Merkel, M. David Cameron et M. Nicolas Sarkozy dénoncent, en termes très tranchants, l’échec de leur politique multiculturelle respective.
Qu’ajouter dès lors à cette sorte d’omniprésence du débat minoritaire ?
2/ J’ai cependant l’espoir que le présent colloque pourra apporter une tonalité différente et susciter des interrogations renouvelées.
Tout d’abord, il s’affiche nettement multidisciplinaire . Certes, nous ne sommes ni les premiers, ni les seuls à opérer de cette manière et tant mieux. Toutefois, cette approche sera ici plus accentuée. Elle correspond bien à l’esprit d’une Académie et même d’une seule Classe, celle des Lettres et des Sciences morales et politiques, où diverses disciplines se rencontrent et sont appelées à s’enrichir.
3/ Ensuite, ce colloque sera international . International par son organisation, puisque fruit de l’effort conjoint de l’Académie royale de Belgique et de l’Union Académique Internationale. International par ses conférenciers et son public. Mais international surtout par son ambition. Une simple lecture du programme montre qu’il faudra attendre demain en fin d’après-midi pour que la question des minorités nationales en Belgique soit ouvertement débattue au cours d’une table ronde, bien qu’elle sera très présente dans tous nos débats.
Heureuse coïncidence que celle qui permet de tenir le premier colloque de l’Académie consacré aux minorités dans la ville même qui les illustre le mieux, dans leurs diverses dimensions, Bruxelles. Mais, à vrai dire – et vous l’aurez compris – il ne s’agit pas tout à fait d’une coïncidence.
4/ Si le présent colloque se veut international par son ambition, il restera strictement européen par son objet.
L’Europe est à tous égards le berceau de la problématique minoritaire. Cela est vrai historiquement , là où les premiers traités entre Puissances ont commencé à protéger ce que l’on n’appelait sans doute pas minorités, mais certaines populations qui, au hasard des guerres et des découpages territoriaux, désiraient manifester leur fidélité à leur communauté religieuse d’origine. Cela est vrai aussi géographiquement et pour ainsi dire physiquement. Par la force des choses, la notion de frontière est ressentie très différemment par les Européens et les Américains, par exemple. Le rapport à l’autre et le rapport au sol ont été marqués, dans ce petit cap de l’Asie, par un territoire fini, où chaque centimètre carré a fait l’objet d’âpres contestations, de guerres et de conflits. Cette géographie et cette histoire ont été décisives. Elles ont forgé les concepts juridiques et les conceptions politiques du Continent.
L’Europe n’est pas seulement un cadre du passé et un cadre de pensée. C’est aussi un cadre d’ action . Comment ignorer tout ce qu’a pu apporter, sur ce plan, la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (devenue l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe - OSCE), le Conseil de l’Europe, l’Union européenne ? Les réactions européennes face à la politique française en matière de Roms constituent une illustration frappante de l’européanisation inéluctable de la question minoritaire.
L’Europe, c’est enfin la manière dont elle accueille d’autres cultures, non seulement celles qui se sont écloses en son sein, mais aussi celles qui, par vagues successives, la rejoignent. Ces cultures, on aurait sans doute quelque mal a priori à les appeler nationales, mais les personnes qui les animent ont vis-à-vis des États hôtes, des droits et des devoirs.
La restriction du cadre n’est donc en aucun cas le signe d’une sorte d’eurocentrisme étriqué, moins encore d’une espèce d’impérialisme intellectuel. C’est simplement une première pierre sur laquelle nous espérons pouvoir bâtir à l’avenir.
5/ Mais de quelles minorités allons-nous parler ? Là aussi, de multiples portes s’ouvraient. Fallait-il ouvrir large la porte et parler, sous le couvert du mot « minorités », de tous les groupes qui sont ou se sentent vulnérables, d’habitude en réaction à un passé oppressif ? Ou fallait-il, plus classiquement, réserver cette appellation aux seules minorités que la littérature internationale désigne sous la dénomination de minorités ethniques, religieuses ou linguistiques , que nous appelons souvent en Europe « minorités nationales » et se restreindre à ces seules minorités ? Quand je parle de se « restreindre » aux « seules minorités », il faut s’entendre, car le nombre et la diversité de ces « seules minorités » sont déjà en soi impressionnants.
Nous avons donc choisi, du moins dans un premier temps, de nous restreindre (entre guillemets) aux minorités traditionnellement désignées comme telles. Le titre du colloque reflète bien cette option : Les minorités, un défi pour les États . Là encore, c’est une pierre d’attente. Mais, dans cette société de plus en plus diversifiée d’autres groupes aimeraient peut-être (je dis bien peut-être) revendiquer le statut minoritaire, comme par exemple les femmes, les homosexuels et lesbiennes, les transsexuels, les personnes âgées, les jeunes ou les handicapés. Leurs revendications ne sont pas, sur certains points, étrangères à celles des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques. Elles sont avant tout axées sur la lutte contre la discrimination mais, par-delà, visent des modifications institutionnelles et juridiques substantielles. Ces revendications ont déjà obtenu des consécrations majeures, parfois même au niveau constitutionnel : qu’on songe par exemple aux inflexions nouvelles des règles électorales en faveur du sexe le moins représenté, à l’heure actuelle, les femmes.
6/ Lorsqu’on regarde notre programme, on voit directement un découpage en trois parties – trois sessions – chacune d’entre elles divisée en trois. Trois fois trois égale neuf, plus, en prime, si je puis dire, une table ronde consacrée à l’existence de minorités en Belgique.
La première partie est placée sous le signe de l’histoire. Nous avons cherché à retracer le déploiement du phénomène minoritaire. Celui-ci prend sa source dans la Réforme et les guerres de religio

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